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Monday, October 04, 2010

Mme Susan Haird, responsable adjointe au département du Commerce et de l’Investissement britannique, a entrepris hier une visite, en Algerie


«Les compagnies britanniques expriment un grand intérêt pour le marché algérien»

Mme Susan Haird, responsable adjointe au département du Commerce et de l’Investissement britannique, a entrepris hier une visite, de deux jours en Algérie, qui entre dans le cadre des échanges bilatéraux entre les deux pays dans le domaine du commerce.
Il est prévu que Mme Haird rencontre, durant son séjour à Alger, de hauts responsables algériens.
Dans cet entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, Mme Haird indique en toute franchise ce qu’elle attend de cette visite et fait le point sur les relations algéro-britanniques dans le domaine économique.

-Pourriez-vous nous dire quel est l’objet de votre visite en Algérie ? Quelles sont les personnalités que vous aurez à rencontrer durant votre séjour à Alger ?

Je me réjouis d’effectuer ma première visite en Algérie, un marché qui recèle un grand potentiel pour les sociétés britanniques. Je suis venue ici rencontrer des responsables algériens ainsi que des hommes d’affaires afin d’identifier les opportunités qui s’offrent aux sociétés britanniques qui souhaitent établir des partenariats avec leurs homologues algériens, et également rencontrer les représentants des compagnies britanniques qui réalisent déjà un vrai succès en Algérie. Cela me permettra d’ailleurs d’encourager, à mon retour au Royaume-Uni, d’autres compagnies britanniques à en faire autant.

-En dehors de l’industrie gazière et pétrolière, quels sont les secteurs dans lesquels les opérateurs britanniques souhaiteraient investir ? Y a-t-il actuellement des projets d’investissement en voie de concrétisation ?

L’Algérie est l’un des rares pays où des opportunités existent pratiquement dans tous les secteurs d’activité. Bien qu’habituellement le secteur du gaz et du pétrole attire plus l’attention des compagnies britanniques – et que l’ensemble des grandes sociétés pétrolières et gazières britanniques (BP, Shell BG, BHP Billinton, etc.) est représenté sur le marché algérien –, nous constatons que d’autres compagnies ont pu faire aussi bien dans d’autres secteurs (les finances, les services, l’éducation et la formation, l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire…). Mais il existe certainement des opportunités pour étendre nos activités à d’autres secteurs. Un certain nombre de projets d’investissement sont actuellement examinés par des compagnies britanniques, mais j’espère que vous ne m’en voudrez pas si je vous dis qu’il serait plus approprié aux compagnies concernées de l’annoncer elles-mêmes au moment qu’elles jugeront opportun.

-De nombreux partenaires économiques de l’Algérie soutiennent souvent l’idée que la législation algérienne n’encourage pas les opérateurs étrangers à s’installer en Algérie. Etes-vous aussi de cet avis ?

Il appartient à chaque pays de formuler ses propres lois. Cependant, attirer l’investissement étranger relève d’un domaine très compétitif dans le marché mondial. Le Royaume-Uni demeure prêt à travailler avec l’Algérie à tous les égards pour promouvoir les relations commerciales entre les deux pays. Le Royaume-Uni est le deuxième pays au monde qui enregistre un grand nombre d’investissements étrangers directs grâce à son marché ouvert et libre. L’une de mes missions au sein du ministère britannique pour le Commerce et l’Investissement consiste à aider ces investisseurs étrangers à réussir leurs activités au Royaume-Uni. L’investissement étranger est un moyen à même d’aider notre économie à se développer davantage, de créer des emplois, d’encourager le transfert du savoir-faire et de développer les nouvelles industries. Ceci sans oublier que les taxes générées par ces compagnies aident à payer une bonne qualité du service public.

-Une réunion du sous-comité algéro-britannique pour les questions économiques, commerciales et financières a eu lieu au mois d’avril dernier à Londres. Quelles sont les principales décisions qui ont été prises durant ce rendez-vous ? Quelle appréciation portez-vous sur le climat des affaires en Algérie ?

La réunion faisait partie d’un dialogue régulier amorcé entre les deux gouvernements sur les opportunités de l’investissement et du commerce. L’une des conclusions principales consistait à ce que les deux parties fassent plus pour mettre en évidence les opportunités nombreuses qui s’offrent aux sociétés britanniques dans le marché algérien.
Il existe des défis pour toute compagnie souhaitant investir dans un nouveau marché. Mon travail et celui de la section commerciale au niveau de notre ambassade sont de faire en sorte à ce que les compagnies britanniques aient toutes les informations dont elles ont besoin pour les aider à réussir leurs investissements en Algérie comme beaucoup d’autres compagnies britanniques l’ont fait avant elles.

Mais nous comptons également sur nos partenaires algériens pour s’assurer que soient disponibles toutes les informations nécessaires sur le marché algérien pour tous ceux qui expriment un intérêt à y investir. J’espère qu’ils veilleront aussi à mettre en place les bons mécanismes pour aider les compagnies britanniques dans leurs démarches.

-Le gouvernement algérien fait du transfert de technologie son cheval de bataille lorsqu’il est question de partenariat économique avec les pays développés. Les firmes britanniques sont-elles prêtes à satisfaire les attentes des Algériens dans ce domaine ?

Je dirai simplement oui. Les compagnies britanniques ont une excellente réputation pour travailler en partenariat avec les compagnies locales afin de développer les capacités locales dans des secteurs différents et de créer des postes d’emploi de haute qualité. Je citerai à titre d’exemple les postes qu’est en train de créer HSBC dans l’industrie des services financiers.

-Quel est actuellement le niveau des échanges commerciaux (en chiffres si possible) entre l’Algérie et la Grande-Bretagne ? Quelles sont les ambitions de votre pays en Afrique du Nord et particulièrement en Algérie ?

Les relations entre l’Algérie et le Royaume-Uni datent de très longtemps et le commerce en a toujours constitué une partie importante. Ces dernières années, le commerce entre l’Algérie et le Royaume-Uni a connu un grand essor. Les exportations britanniques ont doublé et l’Algérie est de plus en plus devenue un fournisseur important de l’énergie pour le Royaume-Uni.
Parmi les pays de l’Union européenne, le Royaume-Uni est l’un des plus grands pays pourvoyeurs d’investissements directs étrangers avec 115 millions de dollars enregistrés en 2008 et BP demeure le plus grand investisseur étranger en Algérie. Les exportations britanniques vers l’Algérie ont plus que doublé entre 2004 et 2009 (327 millions d’euros enregistrés en 2009) et les exportations algériennes vers le Royaume-Uni ont enregistré, quant à elles, un montant de 540 millions d’euros en 2009.

Ce qui est certain, c’est que les compagnies britanniques expriment un grand intérêt pour le marché algérien. Je souhaite que les compagnies britanniques soient un partenaire de choix pour les compagnies algériennes. Il nous reste bien évidemment du chemin à faire dans ce sens, mais ma visite aujourd’hui consiste, entre autres, à expliquer aux sociétés algériennes les opportunités de partenariat avec les sociétés britanniques et en faire de même dès mon retour auprès des sociétés britanniques.

Zine Cherfaoui

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