2 au 5 décembre 2008LYON EUREXPO - FRANCE
Tuesday, October 28, 2008
Islande Union Européennne
Islande : Une majorité de la population favorable à la candidature du pays à l'Union européenne
[Fenêtre sur l'Europe]
La crise financière a placé l'Islande au bord du gouffre avec une monnaie dévaluée de 40% et une inflation galopante à près de 16 %. Du coup les Islandais se mettent à rêver d'Union européenne et d'euro.
L'Union européenne et sa monnaie rassurent désormais. La "relative" résistance de cet ensemble économique face à la tourmente financière fait des envieux chez des voisins bien plus sinistrés. Ainsi, selon un sondage publié hier par le quotidien "Frettabladid, une large majorité d'Islandais (68,8% contre 48,9% en septembre 2007) se prononce en faveur de la candidature du pays nordique à l'Union européenne et à l'adoption de l'euro pour remplacer sa devise bien malade.
[Fenêtre sur l'Europe]
La crise financière a placé l'Islande au bord du gouffre avec une monnaie dévaluée de 40% et une inflation galopante à près de 16 %. Du coup les Islandais se mettent à rêver d'Union européenne et d'euro.
L'Union européenne et sa monnaie rassurent désormais. La "relative" résistance de cet ensemble économique face à la tourmente financière fait des envieux chez des voisins bien plus sinistrés. Ainsi, selon un sondage publié hier par le quotidien "Frettabladid, une large majorité d'Islandais (68,8% contre 48,9% en septembre 2007) se prononce en faveur de la candidature du pays nordique à l'Union européenne et à l'adoption de l'euro pour remplacer sa devise bien malade.
LIFE + environnement consultant
LIFE + : 143 projets environnementaux financés par l'UE
(src : CP - Europa)
La Commission européenne a approuvé le financement de 143 nouveaux projets dans le cadre du premier appel à propositions pour le programme LIFE+ (2007-2013), l'instrument financier européen pour l'environnement.
Les projets proviennent de toute l'UE et incluent des actions dans les domaines de la conservation de la nature, de la politique environnementale ainsi que de l'information et de la communication. Ensemble, ils représentent un investissement total de 367 millions €, dont 186 millions seront financés par l’Union européenne.
Stavros Dimas, commissaire européen à l'Environnement, s'est félicité de "la diversité et la grande qualité des propositions présentées cette année. Les projets sélectionnés non seulement auront des incidences notables sur l'environnement, mais ils serviront aussi d'exemples à d'autres pour qu'ils appliquent les mêmes techniques."
À la suite du premier appel à propositions, la Commission a reçu plus de 700 propositions d'organismes publics et privés des 27 États membres de l'UE. Parmi ces propositions, les 143 projets sélectionnées s'inscrivent dans le cadre des trois volets du nouveau programme : LIFE+ Nature et biodiversité, LIFE+ Politique et gouvernance en matière d'environnement et LIFE+ Information et communication.
Les projets LIFE+ Nature et Biodiversité visent à améliorer l'état de conservation des espèces et des habitats menacés.
Parmi les propositions retenues, 58 projets émanant de partenariats réunissent des associations de protection de la nature, des autorités gouvernementales et d'autres parties. Situés dans 21 États membres, ils représentent un investissement total de 165 millions €, dont plus de 94 millions seront pris en charge par l’Union européenne.
La majorité des projets (54) concernent la nature et contribuent à la mise en œuvre des directives «Habitats» et/ou «Oiseaux»[1] ainsi que du réseau Natura 2000 [2]. Les quatre autres projets portent sur la biodiversité; il s'agit d'une nouvelle catégorie de projets LIFE+ ayant trait à des initiatives pilotes qui abordent des problèmes plus vastes liés à la biodiversité [3].
Les projets LIFE+ Politique et gouvernance en matière d'environnement sont des projets pilotes qui contribuent au développement de stratégies, de technologies, de méthodes et d'instruments novateurs.
74 projets sélectionnés ont été soumis par un large éventail d’organisations publiques et privées. L'investissement total pour les projets retenus, répartis dans 21 États membres, s'élève à 185 millions €, dont 84 millions seront financés par l’Union européenne. Les projets consacrés aux déchets et aux ressources naturelles (29) représentent la majeure partie du financement de l'UE (près de 26 millions €). Le changement climatique est le deuxième domaine prioritaire avec 22 projets (environ 24 millions €). Vingt-quatre autres projets portent sur différents thèmes, notamment l'eau, l'environnement urbain, le sol, le bruit, les forêts, les substances chimiques, l'air, l'environnement et la santé.Les projets LIFE+ Information et communication ont pour objectif de diffuser des informations et de faire mieux connaître les questions environnementales ainsi que de proposer des actions de formation et de sensibilisation en matière de prévention des incendies de forêt. Sur les 118 propositions reçues, la Commission a retenu, en vue d'un financement, 11 projets émanant de diverses organisations publiques et privées de protection de la nature et/ou de l'environnement.
Les projets se situent en Espagne, en France, en Finlande, en Italie, à Malte, en Suède et au Royaume-Uni, et représentent un investissement total de 16 millions €, dont 8 millions seront financés par l'UE.Le programme LIFE+LIFE+ est le nouvel instrument financier européen pour l'environnement, doté d'un budget total de 2 143 millions € pour la période 2007-2013. Au cours de cette période, la Commission lancera chaque année un appel à propositions pour les projets LIFE+.Voir en ligne : Plus d'informations concernant LIFE+
Dépollution de la Méditerranée un défit pour l"union pour la Méditérranée
La dépollution de la Méditerranée. Un défi majeur pour le "processus de Barcelone "
Afin de concrétiser auprès de l'opinion publique " le processus de Barcelone : une Union pour la Méditerranée ", porté sur les fonds baptismaux à Paris le 13 juillet 2008, il fallait des projets concrets. Lors de la conférence d'Alain Le Roy à Toulon le 16 mai 2008 [1], l'Ambassadeur, alors en charge du projet de l'union méditerranéenne, avait souligné que la future Union pour la Méditerranée se devait d'être concrétisée par de véritables projets devant être annoncés le jour du lancement du " processus de Barcelone : une Union pour la Méditerranée ". Il rappela la formule d'une " Union de projets pour un projet d'union ". La déclaration commune du sommet de Paris pour la Méditerranée du 13 juillet 2008 a repris ce souci de lisibilité : ce processus consistait " à (le) traduire en projets concrets qui soient davantage visibles pour les citoyens " afin de donner " un nouvel élan au processus de Barcelone " en rendant les relations entre les Etats concernés " plus concrètes et plus visibles grâce à des projets régionaux et sous-régionaux supplémentaires, utiles pour les citoyens de la région ". L'annexe de la déclaration commune du 13 juillet 2008 mentionne que le futur secrétariat du " processus de Barcelone : une union pour la Méditerranée " devra présenter en détail " un certain nombre d'initiatives clés " parmi lesquelles figurent la dépollution pour la mer Méditerranée. La mer Méditerranée, espace maritime menacé, est ainsi au centre d'une initiative laquelle, au demeurant, n'est pas novatrice en elle-même car le projet reposera sur des initiatives existantes, ainsi que sur des études et rapports déjà rédigés [2].
[Philippe Garo]
1.La mer Méditerranée et ses particularitésLa mer Méditerranée a une superficie de 2,5 millions de km². Elle représente 0,7 % de la surface des mers du globe. Ses côtes s'étendent sur 46.000 km en passant par 22 pays peuplés de plus de 400 millions d'habitants. La Méditerranée est une mer de taille modeste à l'échelle de la planète ; elle est quasi fermée avec une ouverture naturelle à l'ouest (détroit de Gibraltar) et une autre non-naturelle à l'est, le canal de Suez. Le phénomène de marée y est extrêmement faible (amplitude inférieure à 1 mètre).Jean-Marie Pelt souligne qu'il n'existe pas de forts courants en mer Méditerranée comme dans les océans. Les fleuves bordant la mer Méditerranée ne viennent pas l'alimenter suffisamment, elle se renouvelle donc peu, et ce en raison de l'évaporation de leur eau et du pompage pour l'irrigation dont ils font dorénavant l'objet. Alors que l'eau rentre en surface à hauteur de Gibraltar où la profondeur est de l'ordre de 300m, elle en ressort au même endroit vers 250m de profondeur ; étant donné qu'il existe peu de courants verticaux en Méditerranée, cette mer développe peu de phytoplanctons car les minéraux ne remontent pas en surface ce qui donne cette couleur bleu si particulière à la mer Méditerranée [3]. Le climat méditerranéen est quasi unique car il n'existe que peu de régions du monde ayant un climat similaire, par exemple au Chili ou encore en Afrique du sud.La mer Méditerranée est un réservoir majeur de biodiversité qui accueille plus de 25.000 espèces de végétaux, 650 espèces d'animaux marins (dont 28% seraient introuvables ailleurs) et 19 des 80 espèces connues de cétacés. Au cours des quinze dernières années plus de 60 nouvelles espèces seraient apparues en mer Méditerranée ; toutefois le nombre d'individus par espèce serait peu élevé. Par ailleurs, entre 2 et 5 billions d'oiseaux migrateurs passent chaque année par les grands deltas des fleuves bordant la mer Méditerranée comme le Rhône en France ou le Nil en Egypte ; cependant, il est d'usage d'estimer que seuls 6% des marécages qui existaient à l'époque romaine sont encore là maintenant.2.L'espace maritime méditerranéen menacéLe constat est, en effet, alarmant car l'espace maritime méditerranéen est très sensible à la pollution.La mer Méditerranée est une mer très fréquentée. Elle supporte 30% du commerce maritime mondial dont 22% du trafic pétrolier mondial. Plus de 2 000 navires sont en permanence à la mer avec, parmi eux, 200 à 300 pétroliers pour un total annuel moyen de l'ordre de 220.000 navires navigant en Méditerranée [4]. Des fouilles archéologiques ont permis d'établir que la mer Méditerranée était bordée de forêts importantes qui ont, pour beaucoup, disparu au cours des siècles en raison de l'agriculture et de la présence de l'homme. Les forêts ne couvriraient plus que 5% de la région méditerranéenne, principalement dans sa partie nord. La conséquence prépondérante de cette déforestation est que l'humus en surface se voit emporté quand il pleut ; cela provoque alors une érosion des sols et, ainsi, une érosion de la biodiversité : de nos jours, les sols sont appauvris. Les pins, qui se contentent de sols pauvres, ont ainsi remplacé les chênes [5].Les rives de la mer Méditerranée sont surpeuplées : plus de 150 millions d'habitants soit quasiment 1/3 de la population des pays riverains. Ce chiffre a quasiment doublé au cours des 40 dernières années. Ces rives sont soumises, dans certaines parties, à une urbanisation galopante souvent mal contrôlée. A l'horizon 2025, la moitié du littoral méditerranéen sera construit. La région méditerranéenne est la première région touristique du monde. Il faut ainsi rajouter à la population vivant sur les rives quelques 200 millions de touristes qui viennent, chaque année, en villégiature sur les côtes méditerranéennes. Les prévisions mentionnent un chiffre de 300 millions de touristes par an à l'horizon 2025 avec une majorité localisée dans une zone inférieure à 100 mètres du rivage alors qu'il est déjà observé une augmentation très sensible, tous les étés, d'une pollution des eaux marines par beaucoup de matières organiques biodégradables.Pour tout un chacun, il existe bien souvent une cible quasi systématique voire unique lorsqu'il s'agit d'évoquer les sources de pollution des mers, et de la mer Méditerranée en particulier : les navires de commerce.Le monde a connu de grandes catastrophes de pollution par hydrocarbures provenant de navires. Depuis 1967, (navire "TORREY CANYON "), la mer Méditerranée a connu la 4ème pollution la plus importante au monde (navire " HAVEN ", Gênes (Italie) 1991, 144.000 tonnes d'hydrocarbures déversés à comparer avec le navire " ERIKA " qui ne déversa " que " 20.000 tonnes). C'est la seule pollution majeure qui est survenue en mer Méditerranée parmi les 20 plus grandes pollutions du monde depuis 1967 ; il n'en demeure pas moins que la mer Méditerranée fut le théâtre de plus de 380 accidents maritimes entre 1977 et 2005, sources de pollutions maritimes. Certes, ces pollutions frappent l'opinion publique mais la principale cause de pollution liée aux navires reste le dégazage et le déballastage sauvages des navires en mer. Selon la Préfecture Maritime de Toulon, ces rejets illicites correspondraient à six marées noires de type " ERIKA " ; il est à noter que d'autres sources soutiennent que ces rejets seraient équivalents à 1 million de tonnes d'hydrocarbures par an, soit 50 " ERIKA ". Dans tous les cas, au-delà des chiffres, le phénomène est incontestable.Cependant, les pollutions par hydrocarbures résultant de la présence de navires n'est pas, contrairement aux idées reçues, la principale source, loin s'en faut, de la pollution de la mer Méditerranée. Fouad Alsousamra, coordinateur d'un rapport sur le sujet pour le Plan d'Action pour la Méditerranée, soulignait, dès 2003, que l'aquaculture serait également une source de pollution quand 110 kg d'azote, 12 kg de phosphore et 450 kg de carbone seraient émis par tonne produite dans les fermes aquacoles.Dans tous les cas, il s'avère que 80% de la pollution serait de source continentale.Les eaux usées urbaines, agricoles ou pluviales charrient et drainent des déchets solides, dont 70% sont des plastiques et des bouteilles, ou des produits toxiques, tous peu biodégradables. Ces déchets se répandent au gré des courants, certes faibles, et des vents ; ils constituent une menace pour la faune et la flore marines. En période estivale, une étude, faite en 2004, mentionne que ce sont chaque jour jusqu'à 2m³ de déchets qui sont abandonnés par kilomètre de côte. Par ailleurs, 70% des eaux usées qui se déversent chaque année en mer Méditerranée ne seraient pas traitées.Le nombre d'habitants sur les rives et le surcroît estival de population augmentent le phénomène de pollution d'origine terrestre avec pour certains pays, comme par exemple ceux du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, un manque d'eau potable laquelle est souvent affectée par le rejet des déchets ou des eaux usées. Sur la bordure littorale, l'accroissement des besoins dépasse souvent le développement des infrastructures et, notamment, le développement des systèmes d'épuration. 3.La dépollution de la mer Méditerranée : une prise de conscience déjà ancienneLa navigation maritime s'est d'abord inscrite dans une démarche mondiale. L'Organisation Maritime Internationale (OMI) a érigé des règles internationales en constante évolution depuis les textes MARPOL (Maritime Pollution) de 1973. Les pollutions dues à des naufrages de pétroliers ont très sensiblement diminué dans le monde en général depuis les années 1970 pour passer d'une moyenne de 25,2 pollutions par an à moins de 4 pollutions depuis le début du XXIème siècle. L'Union européenne a élaboré les " paquets ERIKA [6] " pour lutter contre la pollution des navires. De plus, les contraintes techniques sur les navires sont apparues (doubles fonds, doubles coques, cales multiples, etc.). Les rejets sauvages d'hydrocarbures sont pénalement réprimés [7].En ce qui concerne plus précisément le projet de dépollution de la mer Méditerranée, une somme de travail très importante a déjà été fournie depuis de nombreuses années par différents organismes. En effet, dès 1975, 16 pays riverains de la mer Méditerranée et la Communauté Européenne adoptaient le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM) qui fait partie du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). En 1976, la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution, dite Convention de Barcelone, devenait le cadre juridique du PAM. Elle fut modifiée en 1992, en 1995, en 1997 et en 2002.Le PAM a son programme environnemental pour le contrôle de la pollution : le MED Pol qui avait déjà souligné qu'il était nécessaire de " recenser toutes les sources de pollution et les endroits à risque et apporter une solution adaptée à chaque pays " [8].Par ailleurs, au cours du sommet Euro-Med de novembre 2005 naquit l'initiative euro-méditerranéenne " Horizon 2020 " qui abordait les problèmes environnementaux de la région méditerranéenne dans son ensemble. En novembre 2006, au Caire, se tenait pour la première fois hors de l'Union européenne, la conférence interministérielle euro-méditerranéenne sur l'environnement. Un accord était signé sur un calendrier des actions à mener dans le cadre du programme " Horizon 2020 " pour lutter contre les sources majeures de pollution de la mer Méditerranée d'ici à 2020. Un des piliers, au nombre de 4 [9], de l'initiative " Horizon 2020 " est le financement de projets destinés à réduire les sources les plus significatives de pollution.4.Un projet à financerL'Union européenne précisait qu'elle " ne (pouvait) résoudre seule tous les problèmes de la région, mais (qu') elle (était) prête à utiliser les ressources dont elle dispose pour participer avec ses voisins à la protection de cet héritage commun qu'est la mer Méditerranée " [10]. Il était, par ailleurs, souligné que les nouvelles actions devaient inclure l'organisation de projets avec, entre autres, la Banque européenne d'investissement (BEI).La BEI lança, avec le soutien de sa branche méditerranéenne, la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat), une étude "pour évaluer le potentiel des projets d'investissements à réduire la pollution et anéantir les points chauds de pollution dans les pays concernés par la Politique Européenne de Voisinage (PEV), ainsi que le besoin d'un programme d'investissement sur les points chauds méditerranéens" comme le souligne le rapport qui découla de cette initiative [11].En avril 2008, la Commission européenne et la BEI publièrent une liste de 44 projets prioritaires situés dans des pays du sud de la Méditerranée [12]. Cette présentation fut faite trois mois avant le sommet de Paris. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI en charge de la FEMIP, précisa qu'ils apportaient "du grain à moudr " et que cela ne venait pas en concurrence avec le projet de dépollution de la mer Méditerranée contenu dans le " processus de Barcelone : une union pour la Méditerranée ".En mai 2008, l'Ambassadeur Alain Le Roy reprenait clairement à son compte cette présentation quand il mit en avant que "130 sites à traiter étaient déjà identifiés et que le projet en lui-même viserait 44 sites pour un investissement estimé à 2,1 milliards €" [13], chiffre du coût des projets mentionnés dans le rapport présenté par la BEI et la Commission européenne : MeHSIP. A l'issue du sommet de Paris du 13 juillet 2008, les chefs d'Etat et de gouvernement ont appelé à une accélération de la mise en œuvre de l'initiative " Horizon 2020 ".Alors que des programmes de dépollution existent déjà dans beaucoup de pays du pourtour méditerranéen, ceux-ci sont financés principalement par des fonds nationaux. Le financement des projets identifiés demeure au cœur de la problématique, sauf peut-être en Algérie qui pourrait autofinancer ses projets. Le nouveau Fonds d'Investissement en faveur de la Politique Européenne de Voisinage (FIPV) [14] pourrait être mis à contribution par l'octroi de subventions destinées à soutenir les prêts d'institutions financières publiques européennes comme la BEI ou la KfW allemande [15]. Des bailleurs de fonds dans les pays où se situeront les projets seront également concernés. Enfin, le secteur privé devra investir dans des infrastructures environnementales. Par ailleurs, il s'avèrera essentiel de vérifier la faisabilité technique des projets sur les points chauds prioritaires qui concernent l'eau usée urbaine (57% des projets), les déchets solides municipaux (18%) et les émissions industrielles (14%), les 11% restant concernant d'autres secteurs. Conclusion Le projet de dépollution de la mer Méditerranée s'inscrit ainsi dans une logique préexistante et un travail fourni déjà considérable depuis de nombreuses années. Il est raisonnable de penser que ce projet, inscrit dans le cadre du " Processus de Barcelone : une union pour la Méditerranée ", permettra de mettre en place un système élargi de coopération entre les Etats signataires et un renforcement de cette coopération pour mener à bien des projets concrets et déjà identifiés. La menace qui pèse sur la mer Méditerranée est réelle car c'est une mer fragile et déjà fragilisée. Joan-Domenec Ros, spécialiste de l'environnement à l'université de Barcelone, déclarait que " tout ce que nous utilisons sur la terre ferme finit dans la mer, et que la solution ne se trouve pas à la fin du processus (c'est-à-dire en mer) mais au début ". La lutte contre la pollution de la mer Méditerranée – car ne s'agit-il pas plus ici de lutte contre la pollution plutôt que de dépollution ? – devra se concevoir avec des solutions spécifiques à chaque problème posé. Ainsi, il serait vain d'agir de façon uniforme pour juguler la pollution de la mer Méditerranée, car les sources de pollution sont importantes et différentes.[1] Conférence d'Alain Le Roy, chargé de l'Union pour la Méditerranée par le président français Nicolas Sarkozy, organisée à l'initiative de la Fondation Méditerranéenne d'Etudes Stratégiques avec pour thème : " Etat actuel du projet d'Union pour la Méditerranée ".[2] Le présent article est basé sur une fiche documentaire n°03/08 publiée à Toulon le 20 mai 2008 et établie par le Comité Provence de l'Institut Français de la Mer.[3] Le professeur Jean-Marie Pelt, qui accompagna pendant une période de sa vie Robert Schuman, est Président de l'Institut Européen d'Ecologie et professeur émérite de l'Université de Metz. Ces propos sont tirés d'une conférence à Toulon le 2 octobre 2008 sur le thème " Ecologie et Méditerranée " dans le cadre du Festival International du film maritime, d'exploration et d'environnement de Toulon. [4] Source CEDRE[5] J.-M. Pelt, Toulon le 2 octobre 2008[6] http://ec.europa.eu/transport/maritime/safety/2000_erika_en.... [7] http://ec.europa.eu/transport/maritime/doc/maritime_transpor... [8] Propos de F. Saverio Civili, coordinateur du MED Pol, cité par le journal Elwatan, Olivia Marsaud, le 18 avril 2005 – www.elwatan.com [9] Les trois autres axes sont les mesures de renforcement des capacités pour aider les pays limitrophes à créer des administrations environnementales nationales capables de développer la législation environnementale et de veiller à son application ; l'utilisation du budget Recherche de la Commission en vue d'accroître les connaissances environnementales propres à la Méditerranée et en assurer leur diffusion ; le développement d'indicateurs visant à mesurer le taux de réussite d'Horizon 2020 www.ec.europa.eu.environnement/enlarg/medhorizon_2020_fr.htm[10] Les Etats membres de l'Union européenne vont devoir arriver à un " bon état écologique " de leur milieu marin d'ici à 2020, suite à l'entrée en vigueur de la Directive 2008/56/CE " stratégie du milieu marin " du Parlement Européen et du Conseil du 17 juin 2008 à transposer dès 2010 dans leurs législations nationales avec une présentation, en 2012, de l'état des lieux de leur milieu marin et des moyens à mettre en œuvre pour arriver à l'objectif de " bon état écologique " pour 2020.[11] Rapport Horizon 2020 – Elaboration of a Mediterranean Hot Spot Investment Programme – MeHSIP – Janvier 2008[12] Le rapport Horizon 2020 – Elaboration of a MeHSIP concerne ces 44 projets et il fait état d'études en Algérie, en Egypte, en Israël, en Jordanie, au Liban, au Maroc, dans les Territoires Palestiniens, en Syrie et en Tunisie[13] Cf. supra[14] Ce Fonds fut lancé officiellement le 6 mai 2008 en tant que nouveau moyen de financement pour des projets d'infrastructures dans les secteurs de l'énergie, du transport et de l'environnement[15] Nicolas Sarkozy a annoncé que la France consacrera, via l'Agence Française de Développement (AFD), 730 millions € à l'initiative Horizon 2020 pour financer la mise en œuvre de programmes et de projets de dépollution de la mer Méditerranée. L'AFD a déjà consacré 230 millions € depuis pour des projets au Maroc, en Tunisie et en Egypte.
Philippe Garo est expert associé à la Fondation Méditerranéenne d'Etudes Stratégiques (FMES)Publié dans "Questions d'Europe" du 20 octobre de la Fondation Robert Schumanhttp://www.robert-schuman.eu/
Union pour la Méditerrannée Ligue Arabe
Réunion dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée : La participation de la Ligue arabe soulignée
25-10-2008 à 20:34 EL MOUDJAHID
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Les Etats arabes ont souligné la nécessité de la participation de la Ligue arabe aux réunions prévues dans le cadre de l'Union pour la méditerranée (UPM) vu "son poids et son rôle central dans les efforts pour la sécurité et la stabilité dans la région de la Méditerranée". Lors d'une conférence de presse animée hier en marge d'une réunion tenue par le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa avec les coordinateurs des Etats arabes membres de l'UMP, Mme Fatma Ezzahra Othmane, adjointe du ministre égyptien des Affaires étrangères et coordinatrice du groupe arabe de l'UMP, a affirmé "nous avons adopté une position commune en prévision de la réunion de Marseille prévue les 3 et 4 novembre prochain entre les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'UPM". Concernant la participation de la Ligue arabe, en sa qualité de membre ou observateur, la responsable égyptienne dira que cette question est à l'étude. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa réunion avec les ambassadeurs de 27 pays européens, consacrée à l'examen de la question de "l'Union pour la méditerranée (UPM)", M. Moussa avait fait état de "ce qui s'apparente à un veto israélien contre l'adhésion de la Ligue arabe à l'UPM". Les pays européens dans leur majorité n'approuvent pas la position israélienne, a affirmé M. Moussa. L'adhésion de la Ligue arabe dans l'UPM, approuvée par tous les Etats arabes, est primordiale, selon Amr Moussa qui précise que le problème ne réside pas dans le veto israélien mais dans son impact. Selon une source responsable ayant participé à la réunion, plusieurs questions ont été examinées lors de cette réunion, dont celles ayant trait à l'énergie, la communication et la lutte anti-terroriste. "Nous sommes convenus que la Ligue arabe participera aux réunions eu égard à sa place et à l'importance de son rôle dans la dynamisation des efforts en faveur de la paix et de la stabilité en méditerranée et en raison de ses activités dans de nombreux domaines techniques", a indiqué la coordinatrice de la partie arabe. S'agissant du refus, par Israël, de la participation de la Ligue arabe à l'UPM, Mme Fatma Zahraa Othmane a souligné que cette affaire sera traitée par une "position arabe unifiée et cohérente". Une réunion des ministres des affaires étrangères des 44 pays de L'UPM est prévue à Marseille (France) les 3 et 4 novembre prochain. Dans l'ordre du jour de cette réunion, la première du genre à ce niveau depuis l'été dernier, figure certains points qui entravent encore le lancement de l'UPM, notamment la présidence de l'Union pour la partie européenne et le choix du siège du secrétariat général de l'Union. Le statut de la Ligue arabe au sein de l'UPM, notent des sources médiatiques, est l'un des problèmes qui se posent aujourd'hui, ajoutant qu'Israël et des pays européens refusent à la Ligue arabe la qualité d'observateur aux réunions sectorielles et techniques et celles des commissions relevant de l'UPM mais acceptent sa participation aux réunions ministérielles et au sommet "prévues tous les deux ans".
UPM Mer morte
GHOR HADITHEH (JORDANIE) ENVOYÉE SPÉCIALE
Le village agricole de Ghor Haditheh, au bord de la mer Morte, ressemble à un champ de bataille après un bombardement. De longues fissures cisaillent le sol. Des dizaines de trous, profonds et larges de trente mètres, semblent avoir aspiré les champs, les routes, les maisons. Par endroits le sol se dérobe littéralement sous les pieds. Les paysans continuent tout de même à travailler ce qui reste de leurs terres, en espérant l'aide de Dieu, et l'arrivée du "red-dead". L'expression désigne un projet colossal : la construction d'un canal entre la mer Rouge et la mer Morte, qui permettrait de sauver cette dernière. Attendu depuis des décennies, il est à nouveau d'actualité.
SUR LE MÊME SUJET
Report de la conférence euro-méditerranéenne sur l'eau
Le ministre français de l'écologie, Jean-Louis Borloo, se rendra en Jordanie mardi 28 octobre, où il devrait rencontrer le roi Abdallah II. Ce voyage a lieu en dépit de l'annulation d'une conférence euro-méditerranéenne sur l'eau, qui devait se tenir les 28 et 29 octobre à Swaimeh, sur les rives de la mer Morte. Cette réunion ministérielle a été reportée à une date indéterminée en raison de "tensions entre la Ligue arabe et l'Etat d'Israël", a indiqué, samedi 25 octobre, le ministère français de l'écologie.
L'objectif de cette conférence, mentionnée dans la déclaration du 13 juillet du sommet de Paris marquant la création de l'Union pour la Méditerranée (UPM), était de fixer les lignes directrices d'une "stratégie de long terme" pour l'eau dans la région et de déterminer les premiers projets concrets dans ce secteur. L'UPM, qui réunit 43 pays (27 de l'Union européenne et 16 de la rive sud de la Méditerranée), est actuellement présidée par la France et l'Egypte.
Le canal reliant la mer Rouge à la mer Morte fait partie des projets-clés dans la région, affectée par une sévère crise de l'eau. La plupart des pays de la rive sud sont en situation de pénurie et surexploitent leurs ressources. L'irrigation, peu efficace, utilise 63 % des volumes. Les perspectives sont inquiétantes : le changement climatique épuise les ressources en eau, au moment où la population est en forte croissance.
C'est en effet la lente asphyxie de la mer Morte qui dévaste son rivage. Depuis les années 1960, le plan d'eau le plus salé au monde a perdu un tiers de sa surface. Son niveau baisse d'un mètre par an. Toute la dynamique de l'eau dans le sous-sol en est modifiée, ce qui a déjà entraîné un millier d'effondrements de terrain sur son pourtour. Le paysage aussi a changé. En se retirant, la mer laisse apparaître de grandes plages de boue brune, truffée de cristaux de sel, où les baigneurs s'enfoncent jusqu'aux genoux avant de se laisser porter par l'eau salée.
La cause de cette asphyxie est visible à quelques dizaines de kilomètres, au bord du Jourdain. Le cours d'eau qui sépare la Jordanie d'Israël était la principale source d'approvisionnement de la mer. Il n'en reste plus grand-chose. Sur le site présumé du baptême du Christ - l'un des rares accessibles au public, le fleuve étant une zone militaire -, les visiteurs découvrent une petite rivière boueuse, d'un vert opaque. L'eau est quasiment stagnante.
Le débit du Jourdain atteignait 1,3 milliard de m3 par an dans les années 1950. Il est tombé à 200 millions. Nous sommes dans l'une des régions les plus sèches au monde. Israël, la Syrie, la Jordanie captent la moindre goutte de pluie avant qu'elle n'atteigne le fleuve, pour irriguer les champs et approvisionner les villes. Le réchauffement climatique amoindrit encore son débit. Il ne reste au Jourdain que les eaux usées rejetées dans son lit. Sans le savoir, les visiteurs qui pieusement touchent l'eau du fleuve biblique trempent leurs mains dans un égout.
Si rien n'est fait, la mer Morte aura disparu dans trente ans. Selon les écologistes de Friends of the Earth Middle East, il faudrait laisser l'eau couler à nouveau dans le Jourdain. "Il est tout de même incroyable qu'un fleuve aussi important dans l'histoire humaine ne bénéficie pas de plus d'attention", s'insurge Abdel Rahman Sultan au nom de cette ONG.
Mais les autorités jordaniennes écartent cette hypothèse, au profit de la construction du "red-dead canal". Le projet vient de franchir une étape importante : des études de faisabilité technique et d'impact environnemental ont été lancées, en mai, sous l'égide la Banque mondiale. Elles dureront dix-huit mois.
Le canal, long de 180 km, serait construit entièrement en territoire jordanien, entre Akaba et la mer Morte. Environ deux milliards de m3 seraient prélevés chaque année. La moitié approvisionnerait la mer Morte. L'autre partie serait dessalée, et alimenterait en eau douce la Jordanie, pour les deux tiers, et Israël et les territoires palestiniens, pour un tiers. La mer Morte étant une cuvette naturelle située à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer - c'est le point le plus bas du globe -, la déclivité permettrait de produire par hydroélectricité l'énergie nécessaire au dessalement.
Les autorités jordaniennes soulignent l'intérêt international du canal. "Le sort de la mer Morte n'intéresse pas que nous, affirme Mousa Jamaa'ani, directeur de l'autorité gestionnaire de la vallée du Jourdain. C'est un site unique. Les principales religions sont nées dans la région." Elles mettent également en avant son bénéfice politique potentiel. "C'est un projet essentiel pour renforcer la paix dans la région", poursuit M. Jamaa'ani.
Mais en Jordanie, où la pénurie d'eau atteint des proportions dramatiques, il apparaît tout simplement indispensable. "Nous n'avons pas le choix, tranche Raed Abu Saoud, le ministre de l'eau et de l'irrigation. C'est une question de survie." Le ministre se dit "sûr à 100 %" que le canal se fera. "Je ne vois pas quel problème majeur pourrait l'arrêter", affirme-t-il.
Les obstacles sont pourtant nombreux. Quel sera l'impact de l'apport massif d'eau de mer sur l'écosystème très particulier de la mer morte ? Et celui de l'extraction d'eau dans le golfe d'Akaba, réputé pour ses fonds sous-marins ? Pour M. Raman de Friends of the Earth, "avant de s'aventurer sur un terrain aussi risqué, il faut regarder l'ensemble du tableau, à savoir la gestion de l'eau dans la région". L'irrigation accapare 70 % de la ressource.
Par ailleurs, l'engagement d'Israël n'est pas acquis. Le pays dispose d'un littoral important, qui lui permet de dessaler de l'eau de mer. Le canal n'est donc pas une urgence. Le président israélien Shimon Pérès le soutient fortement, y voyant un symbole de l'espoir de paix dans la région, mais les débats sont importants dans le pays.
Dernier obstacle, et non des moindres, son coût. Les dernières estimations atteignaient 3,7 milliards d'euros. La Jordanie n'a pas les moyens de le financer. Plusieurs montages sont possibles. Un financement international est envisageable, mais, même en cas de succès, la construction risquerait d'attendre de longues années. Pressées, les autorités jordaniennes évoquent la piste d'un partenariat public privé. L'entreprise rentabiliserait les fonds investis en exploitant le canal pendant un temps donné, avant de le rétrocéder au gouvernement. Reste à savoir à quel prix l'eau serait alors vendue aux populations.
Gaëlle Dupont
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