On ne le répètera jamais assez : l’économie mondiale traverse l’une des crises les plus sérieuses de son histoire contemporaine. La litanie des indices à la baisse ressurgit tel un serpent de mer. L’inquiétude s’installe et ce ne sont pas les formules alambiquées, mais guère rassurantes des économistes qui nous contrediront.Le contexte économique mondial est perturbé, chahuté par des turbulences tenaces. Fort heureusement, cette crise n’a pas eu d’impacts sur notre pays. Le processus de développement, entamé depuis une décennie, se poursuit avec la même persévérance et le même rythme à travers des plans quinquennaux concertés et structurés. Les résultats obtenus incitent à l’optimisme et instaurent la nécessité de poursuivre les efforts. Les indicateurs économiques sont positifs. La croissance économique est stable et soutenue. Le chômage recule de manière drastique, le niveau important des réserves de change, les aménagements apportés au cadre législatif et réglementaire, l’aisance financière, des avoirs logés au niveau du fonds de régulation des recettes, une inflation maîtrisée représentent une énumération non exhaustive des progrès importants enregistrés dans le domaine économique. L’Algérie a lancé de vastes chantiers de reconstruction et d’édification qui vont très certainement bouleverser le visage du pays, procéder à une nouvelle reconfiguration du paysage économique. Ce sont des projets de large envergure auxquels l’Etat a alloué des investissements publics colossaux. A titre d’exemple, le plan quinquennal 2010-2014 se voit doté d’une enveloppe budgétaire de 150 milliards de dollars pour maintenir le rythme de développement.Entre autres objectifs visés, on cite la création d’un million de logements supplémentaires et de trois millions de postes de travail pour combattre et en finir avec le chômage. L’effort de développement se maintient donc, malgré la baisse du prix du pétrole. Il est heureux aujourd’hui de constater qu’un débat s’instaure au sujet de la stratégie à adopter en matière de réindustrialisation du pays.La reconstruction d’un tissu industriel, novateur et innovant fait partie du programme présidentiel. Pour des raisons, qu’il est inutile d’évoquer, tant elles sont connues, l’Algérie a dû stopper pendant des années durant, son processus d’industrialisation qu’elle avait entamé au début de la décennie 70.Le retour de la croissance économique aidant, la stabilité recouvrée, se pose désormais la nécessité d’industrialiser le pays en ciblant des segments et des secteurs porteurs de plus-value et générateurs d’emplois. Le réflexion et les débats qui s’instaurent rendent compte d’un certain nombre de préalables indispensables au succès de cette politique de réindustrialisation du pays. Tout d’abord, veiller à s’éloigner du “gigantisme” budgétivore mais inefficace. L’Algérie a eu à payer rubis sur l’ongle une telle vision. L’option des PME-PMI est la plus envisagée, car elle facilite la gestion et la maîtrise des unités de production. En tout état de cause, les modèles d’industrialisation ne manquent pas. Il suffit juste de privilégier celui qui est le plus apte à garantir à notre processus de réindustrialisation, les meilleures conditions de son émergence et les bases les plus pérennes de sa consolidation. C’est d’autant plus perspicace, que l’Algérie s’attelle à sortir définitivement de sa dépendance vis-à-vis du secteur des hydrocarbures, en diversifiant son économie et ses sources de revenus hors hydrocarbures, dont l’épuisement ou le tarissement à longue échéance relèvent désormais de la certitude absolue. Les spécialistes et les experts se mettent au chevet d’une industrie pour lui assurer les fondements d’un essor incontestable, d’un développement durable. C’est aussi, une preuve supplémentaire que le pays ne veut plus marcher sur une seule jambe, au risque d’hypothéquer ses perspectives d’avenir.Mohamed Bouraïb