Par : Amine IDJER
Regards reconstruits 2”, tel est l’intitulé de l’exposition de photographies qui se tient, depuis hier et ce, jusqu’au 30 du mois en cours, au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama), réunissant des photographes connus pour certains ou qui débutent pour d’autres. Ils sont douze (Mohamed Badawi, Yassin Belahsène, Nadir Djama, Hachemi Himeur, Leïla Gueddoura Achour, Mohamed Amine Boumdjane, Madina Kermiche, Mohamed Yacef, M’hamed Kerrouche, Abderrahmane Mostefa, Lyes Meziani et Rafik Zaïdi), venus d’horizons divers. Leur point commun : la photographie. Si dans “Regards reconstruits 1” de l’année dernière, la thématique était le voyage, dans cette deuxième édition, elle reste ouverte. Dans cet ensemble photographique, les artistes ont volé une tranche de vie. Chacun a voulu, à travers ces instantanés, accrocher sa vision, sa perception de la vie. Les sujets proposés peuvent plaire ou l’inverse ; une histoire de goût et surtout de sensibilité. Le noir et blanc y est fort présent. Pour l’artiste Leïla Gueddoura Achour, c’est “un retour aux sources de la photographie et il s’accompagne du plaisir de traiter soi-même ses photos d’un bout à l’autre”. C’est aussi l’effet d’optique qui est présent au point de le coller à la réalité d’une manière époustouflante. Il y a aussi le regard d’un homme sur la vie via la télévision. Celui de Mohamed Badawi dans Le Code. Décodage d’une information, ou tentative de voir comment elle est traitée par différentes chaînes satellitaires. La déambulation se poursuit, des photographies par-ci, des photos sur toile par-là (et à ce propos, l’impression diminuait la qualité de l’œuvre). Douze photographes, douze sujets ou propositions qui, au premier regard, peuvent paraître différents mais, au fur et à mesure de cette promenade qui donne le tournis, le lien se révèle, devient plus palpable. C’est la vie au quotidien. Comme c’est le cas chez Abderrahmane Mostapha qui vole au vif les gestes et autres comportements de gens au sortir d’une mosquée, au détour d’un café ou devant une zaouïa. Dans Évasions indigos de Rafik Zaïdi : des kakémonos avec en arrière-fond des photographies accrochées au mur, jouant avec la transparence. Des ombres courent, s’enfuient… Des traces de pas sur le sable. Des traces qui s’estompent. C’est l’évasion. Une fuite en avant, en hommage “à tous ces jeunes d’Afrique qui fuient le mal de vivre”, dira l’artiste. Avec “Regards reconstruits 2”, le public peut lire une histoire. Celle d’une vie d’ici et d’ailleurs.Une vie où l’espoir est permis. Douze sujets exposés, douze histoires racontées, mais qui ne font qu’une : celle de l’Humanité. Des histoires volées le temps d’un clic, le temps d’une prise de vue.Exposition de photographies “Regards reconstruits 2” tous les jours jusqu’au 30 avril 2010 au Musée d’art moderne et contemporain d’Alger (Mama).