阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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指出了圖像訪問阿爾及爾規劃信息

羅伯特·舒曼先生和歐洲的“歐洲不會在一夜之間發生,也順利......”

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commission européenne 欧盟委员会

Commission européenne: "Commission européenne"

Wednesday, January 12, 2011

Le régime du président Ben Ali est-il menacé


Vincent Geisser, sociologue à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman

Tunisie : les gages de Ben Ali, symbole d'un "régime aux abois"

Tandis que les affrontement ont gagné la capitale Tunis ,mercredi, le régime tunisien a cherché à trouver une sortie de crise aux émeutes sociales que connaît le pays depuis quatre semaines. Le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a ainsi annoncé le limogeage du ministre de l'intérieur, Rafik Haj Kacem, ainsi que la libération de toutes les personnes détenues depuis le début du mouvement. Il a également annoncé, au cours d'une conférence de presse, la formation d'une commission d'enquête sur des actes de corruption présumés concernant des responsables publics, que dénoncent opposition et ONG. Vincent Geisser, sociologue à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman, et auteur de plusieurs travaux sur la Tunisie, analyse les motivations et la portée des gages donnés par le président Ben Ali à la population tunisienne pour tenter de mettre un terme à la contestation.Comment interpréter les mesures annoncées aujourd'hui par le pouvoir tunisien ?

C'est une forme de recul du régime et du président Ben Ali qui montre que le régime est aux abois et tente de trouver une sortie politique. Cette alternance, ce balbutiement entre des formes de répression brutale et des gestes d'apaisement caractérisés par des mesures de relance et le traditionnel appel au dialogue national, est symptomatique de la faiblesse du pouvoir. Un régime qui limoge son ministre de l'intérieur n'est pas un régime qui contrôle la situation. Cet emballement est le signe de son impuissance et de sa volonté de reprendre la main.

Ces annonces doivent beaucoup à un fait nouveau, symboliquement très fort : la propagation du mouvement aux faubourgs de Tunis et aux abords-mêmes du palais de Carthage, lieu de résidence du président. En entrant dans la capitale, le message qui est transmis au régime est : "Donnez-nous notre liberté, partez".
Un deuxième symbole a été touché avec la mobilisation des gens à la cité Ettadhamen (Solidarité) de Tunis, qui est toujours présentée comme un symbole de l'action sociale du président et que Hillary Clinton avait elle-même visité lorsqu'elle était première dame des Etats-Unis. Cela montre que la contestation est en train de devenir un mouvement politique qui dépasse les revendications sociales des étudiants-chômeurs. On est entré dans une phase supérieure, avec un mouvement qui a évolué dans son recrutement sociologique : s'y sont joints les ordres professionnels avec les avocats, qui jouent un rôle énorme, les partis et mouvements d'opposition et, fait marquant, le syndicat unique, qui a toujours eu un rôle de représentation des salariés vis-à-vis du pouvoir et qui ici joue un rôle oppositionnel. Aujourd'hui, on retrouve ainsi dans le mouvement des cadres moyens et supérieurs, ainsi que des lycéens.

Les mesures annoncées par le pouvoir sont-elles susceptibles de faire retomber la mobilisation ?

Il y a une telle montée de la haine contre Ben Ali qu'il n'est pas sûr que ces annonces aient un effet d'apaisement : ce que veulent les manifestants, c'est le départ de Ben Ali. On a bien vu déjà qu'après l'annonce lundi de la création de milliers d'emplois pour les diplômés, les manifestations ont redoublé... Pour calmer la contestation, la poursuite de la répression et les vagues d'arrestations auront plus d'effet...

Tout le monde se rend bien compte qu'il s'agit d'un discours de diversion, même si c'est vrai qu'en ce qui concerne le limogeage du ministre de l'intérieur, on touche à un symbole : celui du ministre des ministres, un acteur central du régime qui a clairement une fonction de répression. Mais la population sait très bien que si la police a tiré à balles réelles sur les manifestants, la décision vient directement du Palais. L'annonce par Ben Ali qu'il va lutter contre la corruption a également un côté presque ridicule car cette corruption émane directement du Palais. Elle n'est pas le fait de la haute fonction publique tunisienne, qui est plutôt saine, mais de l'entourage et de la famille du président. La réelle alternative qui se pose au président dans la lutte contre la corruption est de dire "je pars" ou de désigner des boucs émissaires.

Les gages donnés par Ben Ali sont davantage destinés à apaiser les soutiens étrangers et à répondre aux pressions américaines. Cela permettra ainsi au président Ben Ali de gagner à court terme l'apaisement international mais les mécanismes classiques de répression et de surveillance vont être maintenus
Le régime du président Ben Ali est-il réellement menacé par ce mouvement de contestation ?


On se trouve dans une période de flou et d'incertitude. Cela a beaucoup marqué les jeunes tunisiens qu'on ait pu tirer sur des gens à balles réelles. Dans la tête et le cœur de la population, Ben Ali, c'est fini. Le régime Ben Ali n'est pas fini en tant que système, mais il n'a plus de soutiens. Sa légitimité populaire et auprès des élites tunisiennes est désormais réduite à zéro. On voit mal comment ce régime usé va pouvoir se renouveler. Mais le régime Ben Ali étant ce qu'il est — un système répressif, marqué par une présidence omnipotente, un parti quasi-unique, une presse aux ordres du pouvoir et un degré extrême de verrouillage de l'espace public —, on peut en effet se demander comment il est possible d'insuffler un changement fondamental en Tunisie sans remettre en cause les fondements même du régime ?

M. Ben Ali propose une fois encore une forme de gouvernance axée sur l'ambivalence entre sécuritaire et dialogue. Le scénario que les Tunisiens réclament est que Ben Ali fasse de vraies annonces : celle notamment qu'il partira dans un ou deux ans, qu'il ne se représentera pas aux élections et l'initiation d'un processus de démocratisation, en donnant des garanties pour une réelle solution démocratique. Mais c'est impossible que ce scénario se réalise car on se trouve dans un système nourri par une logique sécuritaire et une logique de corruption. Si on touche à la moindre pièce du système, il s'effondre.

Les éléments de la fin du règne de Ben Ali sont là depuis dix ans. La façade de régime moderne luttant contre l'islamisme est en train de s'effriter. C'est certain que l'on s'oriente dans un nouveau cycle politique, celui de l'après-Ben Ali et que tant que celui-ci n'est pas amorcé, on aura une montée des mouvements sociaux en Tunisie à l'avenir. Mais, la question est de savoir combien de temps il faudra pour que le régime Ben Ali s'effondre ?

Entend-on des voix dissidentes au sein du régime qui pourraient laisser entrevoir une alternative à la présidence Ben Ali ?

Il n'y a pas de voix dissidentes au sein de l'appareil gouvernemental qui est composé de techniciens peu connus en tant qu'acteurs politiques, à l'exception de certains fidèles de Ben Ali. Mais certaines personnalités, ministres et anciens ministres, ont exprimé ces derniers jours des critiques et cela a été une motivation supplémentaire pour Ben Ali de vouloir reprendre l'initiative, car il craint de voir émerger une figure du sérail à même de capitaliser la contestation tout en ayant à la fois la main sur le système.

Certaines rumeurs disent également que ça commence à bouger dans l'armée et dans le parti et qu'il y aurait des frictions entre la police et l'armée.

Prorpos recueillis par Hélène Sallon

Youtube Google Tunise explication liberté d'expression



Vidéo tunisienne supprimée : YouTube fait marche arrière
Guillaume Champeau
Après l'avoir censurée, YouTube a accepté de remettre en ligne une vidéo insoutenable tournée dans un hôpital tunisien. Le site interdit simplement son visionnage aux internautes mineurs ou non inscrits sur son site.

Mardi, nous avions rapporté la suppression par YouTube d'une vidéo tournée dans un hôpital de Tunisie, qui témoigne avec des images insoutenables de la violence de la répression des émeutes par le régime de Ben Ali. Des principaux sites de partage de vidéos, la filiale de Google avait été le seul à décider sa censure, en se reposant sur ses conditions générales qui prohibent les "vidéos choquantes d'accidents, de cadavres ou autres choses de ce genre".

En temps ordinaire, dans une démocratie saine, ces images auraient pu être tournées par des journalistes, et remontées pour les exploiter dans les journaux télévisés. Mais les journalistes ne pouvant faire librement leur travail en Tunisie, ce sont des amateurs qui ont tourné les images, et qui ont souhaité les diffuser sans censure sur les sites de partage de vidéos. Pour qu'elles soient reprises par les rédactions du monde entier, mais aussi pour apporter un témoignage cru de la situation locale. En supprimant ces images, YouTube avait porté atteinte au devoir d'information dont se sent investie une partie de la population tunisienne.

Devant le tollé, YouTube a décidé de faire une exception, et d'en autoriser le visionnage pour les membres inscrits de plus de 18 ans uniquement. Une solution sage, qui était celle choisie depuis le début par Dailymotion. "De manière générale, les contenus violents ne sont pas autorisés sur YouTube. Cependant, nous faisons quelques exceptions pour les contenus éducatifs, documentaires, scientifiques ou artistiques", nous expliquait mardi soir une porte-parole de YouTube en France.

"Lorsque nous déterminons quels contenus sont autorisés sur YouTube, nous ne nous intéressons pas seulement aux vidéos elles-mêmes, mais aussi aux éléments de contexte fournis par celui qui les a mis en ligne, tels que le titre, la description ou les tags liés à la vidéo", ajoute-t-elle. En l'espèce, la vidéo avait bien été rattachée aux évènements de Sidi Bouzid, et elle avait été datée du 10 janvier.

Pour expliquer son retrait, YouTube reconnaît qu'il "arrive parfois qu’une vidéo signalée par nos utilisateurs ou identifiée par notre équipe soit retirée de YouTube par erreur", puis remise en ligne lorsque le site est averti du retrait abusif. Mais en l'espèce la filiale de Google aura mis beaucoup de temps à réagir. Elle avait même, dans un premier temps, défendu sa position.

Tunisie youtube BFMTV 2011

Tunise Massacre à Kasserine 2011



Par CHRISTOPHE AYAD

Un véritable massacre aurait eu lieu ces derniers jours à Kasserine, à 290 km au sud de Tunis, où une cinquantaine de personnes auraient trouvé la mort entre samedi et lundi selon un syndicaliste local, Sadok Mahmoudi, membre de l’Union générale des travailleurs tunisiens. La plus grande
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Europe faillite crise 2011 2012 2017 dailymotion




Conseil publié
- Source : www.bourseanticipations.com
La crise des déficits souverains est lancée et c'est très certainement une machine infernale qui s'est mise en route. Rien ne l'arrêtera tant qu'elle aura quelque chose à broyer…

C'est dans la logique planétaire du conflit Saturne-Pluton, ce cycle étant décroissant depuis 2001 avec le krach Internet et arrivé cette année au stade de son dernier carré qui est le plus destructeur; c'est aussi dans la logique de la montée en puissance du redoutable carré Uranus-Pluton qui aboutira à son potentiel négatif maximal entre 2012 et 2017.

Déficits insondables, hausse absurde de la fiscalité et des taux d'intérêts qui vont enterrer toute croissance : voici le menu des réjouissances dont on prend seulement un peu conscience, mais qui va s'étaler sur de bien longues années… Avec ses conséquences politiques et sociales, la montée de l'extrême-droite (comme aux dernières législatives au Pays-Bas) allant de pair avec une radicalisation sociale en raison des coupes claires dans les prestations d'assurance et d'assistance.

Compte tenu du très lourd contexte de ce printemps et surtout de l'été 2010, on peut se demander dans quelle mesure cette crise des déficits ne va pas déjà atteindre un premier seuil franchement aigu sur les mois à venir. Au mois d'août, l'ensemble de l'Union Européenne pourrait alors se retrouver en état d'insolvabilité…

Précisons qu'il s'agit uniquement d'une "hypothèse possible"… Précisons encore que cet article a uniquement pour but d'explorer cette simple hypothèse et de la pousser jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à son ultime logique. Il ne s'agit donc nullement d'une prévision, mais simplement de l'esquisse d'un schéma potentiel qui se concrétisera ou non.

Admettons donc que la crise des déficits atteigne sur les prochains mois ce que l'on juge encore aujourd'hui inimaginable, donc un état de faillite de l'ensemble du continent européen. En fait, on peut même aller jusqu'à envisager que les Etats-Unis soient également touchés, si l'on recherche le pire scénario possible. Possible seulement, certes, mais pas à exclure catégoriquement en raison du contexte de conflits planétaires majeurs de la période actuelle et notamment de l'été à venir…

Admettons donc que les pays développés ou à tout le moins le continent européen se retrouve en faillite sur les prochaines semaines. Les conséquences d'une telle situation seraient alors vite tirées : une inévitable rechute en récession du Vieux Continent et, très probablement, une récession qui serait alors épouvantable et bien pire que celle de 2008-2009… De surcroît, tout redémarrage de la croissance en Europe serait renvoyé des années et des années plus tard, le temps d'éponger des dettes totalement ingérables à cause du haut niveau atteint par les taux d'intérêts. Les entreprises et les ménages seraient alors étranglés pour une longue période…

Un tel scénario est le pire que l'on puisse envisager, car c'est la faillite entière d'un continent qui se produirait. Un événement évidemment historique… Mais est-ce possible ou, plus exactement, un tel scénario ne pourrait-il pas être corrigé ou empêché ?

Si l'Europe se retrouvait en faillite, il n'y a pas que les Européens qui seraient épouvantés. Les Etats-Unis trembleraient alors pour leur fragile reprise économique, tandis que les BRIC (pays émergents, notamment Brésil, Chine, Inde, etc.) ne seraient pas moins effrayés des conséquences pour leurs propres économies. On ne peut en effet isoler l'Europe du reste de la planète, alors que l'économie est totalement mondialisée.

Le scénario d'une faillite de l'Europe ne serait pas empêché par le fonds de stabilisation décidé après la faillite de la Grèce (les 750 milliards d'euros seraient vite insuffisants), et pas davantage par les artifices de la BCE en matière d'émissions obligataires. En revanche, il pourrait l'être par une intervention concertée au plan mondial, les pays émergents étant finalement les seuls à pouvoir sauver les pays occidentaux en raison de leurs immenses excédents commerciaux et de leur robuste croissance économique.

En nous penchant astrologiquement sur les mois à venir, notamment les mois de septembre et octobre, il apparaît que l'on voit un Neptune qui va se trouver progressivement mis en valeur. Or, cette planète, notamment dans sa relation positive à Uranus, favorise la concertation économique et politique au plan international. S'il y avait donc besoin d'un plan concerté pour sauver l'Europe de ses déficits, on peut penser que les conditions seraient alors réunies "potentiellement" pour un accord international, probablement sous l'égide du FMI.

Toujours en poussant ce qui n'est qu'une hypothèse parmi d'autres, on aboutirait alors à un accord historique pour régler une crise aigue des déficits en Occident. Cela n'empêcherait pas ces mêmes déficits de continuer à peser sur les années suivantes, puisque le carré Uranus-Pluton s'installera définitivement à partir de 2012 seulement. Mais cela aurait au moins l'avantage d'éviter une faillite immédiate et généralisée, ce qui consacrerait par ailleurs le déclin irrémédiable de l'Occident au profit de l'Asie.

Une telle hypothèse nous semble mériter d'être envisagée car, vu le contexte planétaire terriblement explosif de la période actuelle, on ne peut exclure cet été d'aboutir à un vrai drame en matière de déficits souverains. Dans ce cas, une solution possible au plan économique comme astrologique serait celle que nous venons d'évoquer. Elle permettrait d'éviter le pire…



L'Europe en faillite
envoyé par Antipenseunique. - L'actualité du moment en vidéo.

Portugal économie 2011



Appel du Portugal au fonds de sauvetage : une « question de temps
L’appel du Portugal à une aide de ses partenaires de la zone euro et du FMI n’est qu'une "question de temps", estime Cinzia Alcidi, analyste au Centre for European Policy Studies, interrogée par Europolitique.


A la veille d'une adjudication d'obligations cruciale pour le pays, elle estime que le montant nécessaire pour financer le budget public au cours des trois prochaines années pourrait atteindre 80 milliards d'euros

faillite d'Etat 2011 2013



Des économistes allemands préconisent la mise enplace s'un système de faillite d'Etat
[Fenêtre sur l'Europe]

Dans un rapport récent, un comité composé d'une trentaine d' économistes conseillers du ministre allemand de l’économie, préconise l’instauration d’une procédure de faillite ordonnée pour les États en défaut de paiement à partir de 2013.


"Il convient d’établir qu’à l’avenir, aucun membre ne pourra compter sur le soutien financier automatique de ses partenaires pour le sauver de la faillite dans n’importe quel cas de figure." soutient le rapport.

crainte que les émeutes du maghreb fassent des émules 2011


De crainte que les émeutes en Algérie et en Tunisie fassent des émules
La Jordanie et la Libye anticipent et prennent des mesures

Synthèse de Rabah Iguer

Beaucoup de pays touchés par la hausse des prix des produits agroalimentaires dans les marchés internationaux redoutent que des émeutes éclatent à l’instar de ce qui s’est passé en Algérie et de ce qui se passe encore en Tunisie. Ainsi, la Libye a anticipé et a décidé de supprimer toutes les taxes sur les produits alimentaires. Le gouvernement a décidé de «supprimer les droits de douane et toute autre taxe sur les produits alimentaires, notamment de première nécessité ainsi que sur le lait pour enfants», a déclaré une source gouvernementale libyenne citée par l’AFP, sans préciser si cette décision était liée aux troubles sociaux en Tunisie et en Algérie voisines. La même source a justifié cette mesure par la flambée des prix des produits alimentaires dans le monde, minimisant les recettes tirées par la Libye, riche pays pétrolier, des taxes douanières sur les produits alimentaires. Elle a par ailleurs indiqué que la Libye avait dépensé 6 milliards de dollars en 2010 sous forme de subventions pour les produits de première nécessité ainsi que pour le carburant et les médicaments.

La baisse des prix, soupape de soulagement
La Jordanie en a fait de même en prenant des mesures «immédiates» pour faire baisser les prix, a annoncé hier un haut responsable, dans un climat de mécontentement grandissant et avant des manifestations prévues vendredi prochain dans le royaume. Suite à des directives du roi Abdallah II, ces mesures «immédiates» visent à «atténuer l’impact de la hausse des prix des produits de base sur le niveau de vie des citoyens», a indiqué ce responsable à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat. Les tarifs des transports en commun, qui devaient augmenter en raison du prix des carburants, seront gelés, a-t-il ajouté. En outre, les prix des denrées, notamment ceux du riz et du sucre, n’augmenteront pas dans les 85 coopératives de l’armée, également ouvertes aux civils. Le manque à gagner sera pris en charge par l’armée, sachant que le bénéfice sur les produits vendus dans ces coopératives est faible, voire nul. Des protestations contre la vie chère, des violences liées aux opportunités de travail et une grogne qui commençait à monter ont poussé l’Etat à annoncer ces mesures. Si certains pays du Sud ont les moyens de faire face à cette flambée des cours des produits alimentaires sur les marchés mondiaux, d’autres risquent de connaître des crises alimentaires graves. Le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU qualifie de «très dangereuse» la hausse actuelle des prix des denrées alimentaires qui préfigure, selon lui, une crise alimentaire à l’image de celle de 2008. «Les stocks ont été regarnis en 2008 et en 2009, mais l’écart entre la réalité de ces stocks et l’évolution des prix sur les marchés est parfois considérable. En ce sens, nous vivons aujourd’hui le début d’une crise alimentaire similaire à celle de 2008», s’inquiète Olivier de Schutter dans un entretien hier au quotidien économique Les Echos. L’explosion des prix alimentaires de 2008 avait provoqué des émeutes de la faim dans une trentaine de pays dans le monde. Selon lui, «quatre-vingts pays environ sont en situation de déficit alimentaire. Une hausse très dangereuse pour ces pays. C’est pourquoi il ne faut pas répéter les erreurs commises il y a trois ans», avertit-il. Les zones les plus menacées par une crise alimentaire sont les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad) «parce qu’ils sont en situation de déficit alimentaire», assure M. de Schutter. L’augmentation du prix des matières premières agricoles fragilise aussi des pays pauvres comme le Mozambique, «qui ont peu de réserves en devises», ajoute le responsable onusien. Des pays d’Asie centrale comme l’Afghanistan et la Mongolie sont aussi dans une situation «très fragile». La Corée du Nord n’est pas non plus épargnée, assure le responsable onusien. L’indice mesurant les évolutions de prix d’un panier de céréales, d’oléagineux, de produits laitiers, viande et sucre est au plus haut depuis sa création en 1990, a annoncé, la semaine dernière, l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). «Aujourd’hui, comme en 2008, il n’y a pas de problème de pénurie. Mais lorsque des informations sur des incendies en Russie, une canicule en Ukraine, des pluies trop fortes au Canada ou autres s’accumulent, certains opérateurs de marché préfèrent ne pas vendre tout de suite, tandis que les acheteurs cherchent à acheter autant que possible. Si tout le monde fait ça, les prix augmentent», résume M. de Schutter. Il propose d’encourager les pays à reconstituer des stocks alimentaires pour «lisser les prix». «Si les réserves sont gérées avec les organisations paysannes, cela protégera les producteurs et les consommateurs contre des prix très volatils», avance Olivier de Schutter. Il appelle également à imposer davantage de transparence sur les opérations de gré à gré sur les marchés des dérivés où, selon lui, «92% des opérations se déroulent dans l’opacité».

Impacts sociaux de la crise mondiale
Les effets de la crise économiques mondiale continuent à se faire ressentir là où certaines activités délocalisées vers le pays du Sud ferment boutique comme c’est le cas au Maroc. A ce propos, une journée de soutien aux 1 500 ouvriers marocains du textile, licenciés par une filiale d’un groupe anglais suite à la fermeture définitive de quatre de ses usines dans la ville de Salé (près de Rabat), est prévue le 21 janvier prochain, à l’initiative d’un syndicat marocain en présence de représentants syndicaux étrangers, a-t-on indiqué à Rabat. L’Organisation démocratique du travail (ODT) organisera, à cette occasion, une marche à travers la zone industrielle de Salé pour dénoncer les pratiques abusives des propriétaires du groupe Mornatex, responsable de la mise au chômage, en novembre dernier, de ces travailleurs suite à l’arrêt complet de ses activités dans le royaume, a-t-on ajouté. Depuis cette date, les ouvriers observent des sit-in permanents devant les locaux des usines. Mornatex, filiale de «Courtaulds», spécialisée dans la confection et l’habillement pour femmes, de lingerie et de vêtements pour les grandes enseignes, telles Marks and Spencer, Victoria’s et autres avait décidé, soudainement, de quitter le Maroc pour «d’autres lieux plus attractifs où les responsables offrent de meilleurs avantages fiscaux», ont souligné des syndicalistes. Selon eux, les multinationales installées au Maroc profitent du laxisme et du silence des autorités compétentes pour contourner la loi et quitter le royaume sans la moindre indemnisation.«Depuis le déclenchement de la crise internationale, plus de 50 entreprises ont fermé définitivement leurs portes, entraînant des milliers de postes perdus et de salariés mis au chômages, sans la moindre indemnisation des salariés licenciés», a affirmé un syndicaliste. Les travailleurs de ces usines fermées réclament l’intervention urgente du gouvernement auprès de la direction de la multinationale afin d’éviter un drame avec ses retombées catastrophiques sur le plan social et sur le textile marocain dont le secteur est le plus pourvoyeur d’emplois au Maroc. Pour les 1 500 travailleurs qui ont diligenté une procédure judiciaire auprès du tribunal de première instance de Salé, «il est inacceptable que les multinationales s’enrichissent au Maroc et le quittent sans s’acquitter de leurs engagements envers les salariés». Le secteur du textile et cuir, au Maroc a enregistré 40% de fermetures d’entreprises, soit 24 établissements entre janvier et juin 2010 et des licenciements atteignant 74,5% des effectifs, soit 5 699 licenciés sur un total de 7 645, selon des chiffres du ministère de l’Emploi marocain. Par ailleurs, une dégradation marquée des exportations du secteur des textiles dont l’activité est orientée à 60% vers l’extérieur a été constatée durant les neuf premiers mois de l’année 2010 par l’Office des changes marocain sur les indicateurs mensuels des échanges. Cette détérioration s’est particulièrement fait sentir du coté des vêtements confectionnés dont les exportations en valeur ont reculé de 8,5% entre les 9 premiers mois de 2009 à 2010, ce qui représente 13,2 milliards de dirhams contre 14,4 en 2009, soit 1,2 milliard de moins (environ 144 millions de dollars), indique l’Office des changes. Ce dernier signale, par ailleurs, que l’indice de la production industrielle textile a viré au rouge ces deux dernières années, s’établissant à moins 2,6% en 2008 et moins 0,9% en 2009.

L’économie marocaine fragilisée
L’activité textile qui reste en tête des produits exportés par le Maroc avec une part de 12,5% à fin septembre 2010 contre 16,9% en 2009, soit une baisse de 4,4% connaît actuellement, selon les spécialistes, une «descente aux enfers», confirmée à chaque bilan d’étape sur les statistiques économiques et commerciales du secteur. Le textile qui bénéficiait pendant de longues années d’une position fort avantageuse affronte, depuis l’expiration de l’accord multifibres en 2005, une rude concurrence sur le marché européen de la part de produits aux coûts très bas et de qualité en provenance de l’Europe de l’Est et d’Asie. Le textile est, selon des spécialistes, révélateur du retard accumulé par le tissu productif marocain en termes de modernisation des moyens de production, de restructuration et d’intégration des filières.

R. I.

Tunisie porte de la capitale Tunis 2011


Thomas Vampouille
En Tunisie, les violences se rapprochent de la capitale

Les émeutes ont gagné mardi la banlieue de Tunis, tandis que le bilan humain des derniers jours oscille toujours entre 21 et 50 selon les sources.

Le bilan humain des violences en Tunisie est toujours incertain. Le gouvernement a admis mardi soir le chiffre de 21 décès, tandis qu'un syndicaliste avait évoqué dans la journée plus de 50 morts dans les trois derniers jours. «Ceux qui ont parlé de 40 ou 50 morts doivent produire une liste nominative», a rétorqué le ministre tunisien de la Communication, Samir Laabidi. De son côté la Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH) a assuré disposer d'une «liste nominative» de 35 tués, tout en confirmant que le bilan total devait effectivement avoisiner les 50 morts.

Fait nouveau, les violences ont, pour la première fois depuis le début de la révolte sociale, gagné mardi la banlieue de la capitale. Dans la cité Ettadhamoun, à 15 km du centre de Tunis, des affrontements ont ainsi opposé des manifestants et des forces de l'ordre. «Nous n'avons pas peur», ont crié des groupes de jeunes manifestants qui ont, selon un témoin, brûlé un autobus et saccagé des commerces. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc ont été entendus par un autre témoin. Ces heurts, qui ont duré deux heures dans la soirée, seraient les plus graves dans la banlieue de Tunis, où des manifestations ont été étouffées dans la journée.


Washington : «Un usage excessif de la force»

Ailleurs dans le pays, un membre de l'union régionale de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT, centrale syndicale), Sadok Mahmoudi, a décrit «le chaos à Kasserine», dans le centre du pays. Évoquant une nuit de violences, il a rapporté des «tirs de snipers» et des «pillages et vols de commerces et de domiciles par des effectifs de police en civil». Un fonctionnaire local ayant requis l'anonymat a confirmé des tirs de snipers postés sur les toits et des tirs des forces de police sur des cortèges. Le personnel médical de l'hôpital de Kasserine a débrayé mardi durant une heure en signe de protestation, a ajouté ce fonctionnaire, décrivant des «cadavres éventrés, à la cervelle éclatée». Le gouvernement tunisien, lui, campe toujours sur ses positions : Kasserine a été selon lui «le théâtre d'actes de violence et de destructions perpétrés par des groupes qui ont attaqué deux postes de police, à coup de bouteilles incendiaires, de bâtons et de barres de fer».

Dans un contexte de réactions internationales et en particulier françaises prudentes, les États-Unis ont fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un «usage excessif de la force» envers les manifestants. Le département d'État avait déjà fait part vendredi de sa préoccupation, convoquant l'ambassadeur de Tunisie pour demander le respect des libertés individuelles. Le gouvernement tunisien, qui s'est dit «surpris» par les commentaires de Washington, a en retour convoqué lundi l'ambassadeur américain à Tunis. Le ministère tunisien de l'Intérieur reconnaît que la police a fait «usage des armes mais, selon lui, «dans un acte de légitime défense, lorsque les assaillants ont multiplié les attaques».

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Amiens. Drame familial sur fond d'endettement

Un sexagénaire aurait tué sa mère, sa femme et sa fille, avant de se pendre hier dans un quartier pavillonnaire de Pont-de-Metz, près d'Amiens. Les trois victimes auraient été égorgées, selon le procureur d'Amiens. Cet artisan, retraité de 62 ans, aurait laissé un courrier pour expliquer son geste dû à des dettes issues de prêts à la consommation pour un montant de «plusieurs milliers d'euros», a-t-il expliqué. (Photo AFP)