阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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指出了圖像訪問阿爾及爾規劃信息

羅伯特·舒曼先生和歐洲的“歐洲不會在一夜之間發生,也順利......”

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commission européenne 欧盟委员会

Commission européenne: "Commission européenne"

Monday, July 06, 2009

Istanbul




Istanbul fait voyager Lille et l'Europe le long du Bosphore
Créé le 02.07.09 à 03h04 Mis à jour le 02.07.09 à 03h04
« Frontières invisibles ». S'il y a une ville-symbole de cette expo du Tri postal, c'est Istanbul. La cité de la Sublime Porte est habitée, plus que traversée, par les frontières. Entre deux continents, sur le Bosphore, entre la terre et la mer, entre l'Occident et l'Orient, les anciens et les modernes, les laïcs et les religieux, la tradition et l'ouverture : les points de passage sont sa raison d'être. Comme au temps de Constantinople, la ville attire de nouveau les coeurs et les investisseurs, les curieux et les envieux. « Depuis une dizaine d'années, les étrangers qui viennent ici repartent vraiment avec les yeux qui brillent. Ils sont séduits de l'intérieur », remarque Korhan Gümüs, architecte en charge de l'urbanisme dans le cadre d'Istanbul 2010, capitale européenne de la culture.
Est-ce la porte d'entrée de l'Asie en Europe ? Un comptoir européen en Asie ? Quel rôle joue le Bosphore ? Korhan Gümüs a sa réponse : « La mer est un lien, pas une frontière. » A voir le ballet incessant des ferries entre les rives de la ville, on dirait que les Stambouliotes dansent sur le Bosphore plus qu'ils ne le traversent - pour le prix d'un ticket de métro. D'ailleurs, le chantier du tunnel ferroviaire qui doit relier l'Asie à l'Europe s'est arrêté... sur des vestiges de l'ancien port de Constantinople.
Sur la terre ferme, c'est la frontière intérieur-extérieur qui est prise d'assaut : comme les chats que la ville affectionne, les Stambouliotes aiment les ambiances cosy, le nez dehors. Ce sont des fanatiques des terrasses en tous genres. Exquise ambiance XIXe au pied du palais impérial Dolmabahçe, tablées estudiantines dans les petites rues bon dées de Beyoglu, chaises en plastique tendance popu à Kadikoy, côté asiatique, tapis et thé à volonté en face de l'ancien phare Kiz Kulesi, qui marque l'entrée du détroit... Istanbul, ce sont ces rendez-vous multiples, aucune classe sociale n'en a fait son territoire. Toute la population s'y mêle le soir en une Movida à l'orientale, sans frénésie. « Ici, tout le monde va partout », résume Levent Akman, percussionniste du groupe turc pop-funk-dub Baba Zula. Sa compagne a ouvert un bar à vins (bio !) sur cinq étages, dans une maison traditionnelle en plein coeur du quartier de pêcheurs Besiktas.
Dans la rue, on croise des ménagères qui reviennent du marché aux poissons, des étudiants qui amorcent leur soirée et des Roms, dont certains sont installés à dix dans une seule pièce depuis la destruction de leur quartier. La musique déborde encore de plusieurs échoppes après 3 h du matin. « On peut à peu près tout faire, il n'y a pas de pression de la religion, explique Murat Ertel, leader de Baba Zula. Bon, évidemment on ne peut pas vraiment boire de vin en pleine rue dans le quartier traditionnel de Fatih, mais c'est à peu près tout. » Le DJ Murat Maric, qui mixe pop et funk au club ultra-branché Babylon (lire ci-contre), acquiesce : « En Turquie la frontière culturelle passe à Ankara. A l'ouest, tout est plus ouvert ».
Olivier Aballain, envoyé spécial à Istanbulphotos : olivier touron

La Saison turque





ISTANBUL CORRESPONDANCE
Avec le sourire et quelques bons mots, le nouveau ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a lancé la Saison culturelle de la Turquie en France, en compagnie de son homologue turc, Ertugrul Günay, mardi 30 juin à Paris. "C'est la Turquie nouvelle et sa saisissante diversité que les Français vont connaître", a déclaré M. Mitterrand dans son premier discours de ministre.

Plus de 400 événements artistiques, scientifiques et économiques seront organisés de juillet à mars 2010 à travers la France. Mais les préparatifs de cette "saison turque", dont l'idée remonte à 2006, sous la présidence de Jacques Chirac, auront été pollués jusqu'au dernier moment par les bisbilles politiques entre les deux pays.
La communication, difficile au sein du comité mixte d'organisation - Culturesfrance et la Fondation d'Istanbul pour la culture et les arts -, et le financement de certains volets, demeuré incertain jusqu'au dernier moment, en ont souffert. En France, la promotion de la saison turque a été discrète, après avoir été repoussée de plusieurs mois pour cause d'élections européennes... Au sein de l'organisation, on remarque également que la Turquie a droit à moins d'attention que la saison russe, programmée pour 2010.
Deux semaines à peine avant l'ouverture, le bouillant premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait même posé la question à la télévision : "Devons-nous y aller ou pas ?" Il menaçait de tout annuler à la dernière minute, s'en prenant ouvertement à Nicolas Sarkozy et à la campagne menée en France ces dernières semaines, contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
A-t-il vraiment hésité ? Au cours d'une réunion ministérielle, dans la soirée du 17 juin, Egemen Bagis, le ministre chargé des négociations avec l'Union européenne, et Ertugrul Günay, celui de la culture, sont parvenus à infléchir la position de M. Erdogan. "Le gouvernement a décidé de continuer, c'était une décision critique, témoigne un diplomate turc. Il faut voir cette Saison culturelle comme une branche d'olivier brandie pour améliorer les relations franco-turques", estime-t-il.
Les relations entre les deux pays étaient déjà fragilisées depuis 2000 par la reconnaissance française du génocide arménien. Puis les sorties répétées de M. Sarkozy sur la situation géographique de la Turquie - "Si elle était européenne, ça se saurait" - ont été perçues comme autant d'humiliations. Le ressentiment est grand dans un pays dont les élites culturelles sont largement francophiles. L'impopularité du président français en Turquie bat même des records. Selon le sondage publié le 29 juin par World global Opinion, 7 % des Turcs ont confiance en M. Sarkozy, et 73 % s'en méfient.
Guillaume Perrier