Bouteflika arrivé en Iran pour une visite d'Etat de deux jours
TEHERAN - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika est arrivé dimanche à Téhéran pour une visite d'Etat commençant officiellement lundi et prévue pour durer deux jours, a annoncé l'agence iranienne Irna.
Elle répond à celle qu'avait effectuée son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad en Algérie en août 2007.
La présidence algérienne avait expliqué mercredi que ce déplacement "s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale et de la concertation entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun".
Des accords douaniers et sur les régimes fiscaux vont être signés à cette occasion, a dit l'ambassadeur iranien en Algérie, Hossein Abdi Abyaneh, dans une interview au quotidien gouvernemental iranien Iran, publiée dimanche.
M. Bouteflika, qui s'est déjà rendu à Téhéran en octobre 2003, doit rencontrer, outre M. Ahmadinejad, le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei et le président du Parlement Ali Larijani.
Le président algérien est accompagné par ses ministres des Affaires étrangères, de l'Energie, de l'Education, du Logement et de la Santé, selon les médias iraniens.
Alger et Téhéran ont signé en juillet un contrat de 220 millions d'euros pour la construction d'une cimenterie en Algérie, et un accord portant sur la réalisation d'une unité de fabrication de wagons dans la région de Annaba (est).
Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Iran reste modeste. Estimé à 25 millions de dollars en 2007, il devrait atteindre 50 millions de dollars à la fin 2008, selon le président de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI) Brahim Bendjaber.
M. Abyaneh a laissé entendre que les deux pays pourraient aussi discuter du projet d'un cartel des pays exportateurs de gaz, sur le modèle de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole).
"Des délégations d'experts de pays disposant de réserves de gaz comme l'Iran, l'Algérie, la Russie, le Qatar, le Nigéria et l'Egypte ont discuté de la question de former une Opep du gaz", a dit l'ambassadeur.
Le président russe Dmitri Medvedev avait fait état le mois dernier de "différentes propositions pour discuter de la création d'une telle organisation".
De nombreux experts du secteur ont mis en doute la viabilité pour le gaz d'un modèle de cartel similaire à celui des exportateurs de pétrole.
Notamment parce que l'exportation de gaz s'effectue encore par le biais de contrats entre un producteur et consommateur sur une très longue période.
L'Algérie avait rompu ses relations avec l'Iran en 1993 à cause du soutien supposé de Téhéran au groupe du Front islamique de salut algérien, en conflit avec le pouvoir. Ces relations ont été rétablies en 2000.
En 2006, le président Ahmadinejad a proposé l'aide de l'Iran à l'Algérie dans le nucléaire civil, à l'occasion d'une visite du ministre de l'Energie algérien Shakib Khalil.
L'Algérie, un membre influent du mouvement des non-alignés, soutient le programme nucléaire iranien, qui vaut à Téhéran des sanctions de l'ONU à cause des interrogations sur sa nature.
(©AFP / 10 août 2008 14h12)