L’UE veut renforcer ses relations avec l’Algérie.
Cela au vu «de son rôle en Afrique du Nord, en Afrique, dans le monde arabe et à l’ONU», souligne le responsable européen. Présente depuis mardi à Alger, la délégation de la Commission européenne conduite par Thomas Dupla Del Moral a eu des entretiens avec les responsables algériens dont M. Medelci, ministre des Affaires étrangères et M. Djaâboub, ministre du Commerce, dans «un climat ouvert et cordial». Des entretiens qui pour notre interlocuteur ont permis «l’identification» des voies et possibilités de mettre en place des mécanismes pour mieux préparer la rencontre du Conseil d’association Algérie-UE. Soutenant que les contacts sont «insuffisants» entre Alger et Bruxelles, Thomas Dupla Del Moral a exprimé le vœu de les voir «plus fréquents» en citant particulièrement le ministère du Commerce. Sur une question relative à l’accord d’association Algérie-UE avantageant plus cette dernière que notre pays, Thomas Dupla Del Moral a réfuté cette lecture des accords arguant que l’année 2008 a enregistré 1milliard d’euros d’investissement. Suite à quoi, il soulignera que «c’est aux investisseurs européens de décider» et de mentionner que «nous, nous pouvons faciliter la tâche aux opérateurs». Faisant fi de l’accointance existante entre l’économique et le politique, ce qui n’est pas le cas s’agissant des réactions européennes à la promulgation par Alger de la loi de finances complémentaire 2009, et à propos de laquelle Dupla Del Moral a exprimé le «souhait de voir les accords respectés s’il y a du changement dans la politique algérienne dans le secteur économique». Le responsable européen souligne que les accords d’association constituent «un choix stratégique pour les deux parties (Algérie et l’UE, ndlr)». Il avait soutenu auparavant que «nous sommes décidés à explorer en détails» les questions sur lesquelles y a désaccord. Et d’ajouter que «l’essentiel c’est que nous nous comprenons bien des deux côtés». Par ailleurs, soulignant «le choix souverain d’Alger à sa non-adhésion à la politique européenne de voisinage (PEV), Thomas Dupla Del Moral ne manquera pas de soutenir que pourtant la PEV est un «excellent instrument politique qui satisfait ses adhérents par une coopération étroite et détaillée». A une question sur la coopération Algerie-UE dans la lutte contre le terrorisme, l’intervenant souligne que la coopération se fait sur le plan bilatéral entre pays membres de l’UE et Alger, et qu’elle est «satisfaisante pour les deux côtés». Le responsable européen ne manque pas d’indiquer que l’UE aspire «à une valeur ajoutée au Sahel» s’agissant de lutte contre le terrorisme dans cette région d’Afrique. Pour pallier les déficiences liées aux accords d’association Algérie-UE visant le dialogue et la concertation, la mise en place de voies à même de faire prévaloir l’équité semble être de mise. A ce propos, il est à noter que la déclaration sanctionnant la visite de la délégation européenne fait état d’«avancées concrètes qui pourraient être réalisées en vue de la prochaine réunion du Conseil d’association Algérie-UE». Et de conclure que la partie algérienne a confirmé qu’elle concrétisera sous peu sa proposition de création d’un sous-comité «dialogue politique, sécurité et droits de l’homme».
04-02-2010Karima Bennour