A propos du projet Desertec, le président-directeur général de Sonelgaz, Nouredine Bouterfa, s’est fait l’écho du point de vue de l’Algérie en déclarant qu’il ne s’agit pas pour notre pays d’offrir le territoire pour la production d’électricité solaire qui serait acheminée vers l’Europe mais de mettre en œuvre le savoir-faire, la technologie et les équipements algériens.L’Algérie veut une industrialisation solaire, a-t-il insisté dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de la rédaction. Les promoteurs du projet Desertec devront donc revoir leur copie s’ils tiennent à ce que l’Algérie s’y engage.M. Bouterfa a évoqué le plan d’urgence, décidé en 2006 et appliqué en 2009 qui a permis, pour un investissement de 2 milliards de dollars, de stabiliser le système et d’équilibrer l’offre et la demande grâce à la production de 2 000 mégawatts (MW). En matière de production de l’électricité, précise-t-il, le système est stabilisé jusqu’à 2012. Notre objectif n’est pas d’exporter, fait remarquer le P-DG de Sonelgaz, l’investissement est d’abord destiné à la demande nationale, mais, ajoute-t-il, pendant les heures de la journée où la demande interne est faible, il y a des opportunités d’exporter sans que cela porte préjudice à la satisfaction de la demande nationale. M. Bouterfa a également parlé des mesures d’assainissement décidées par le gouvernement qui ont consisté dans le rachat du découvert bancaire de 200 milliards DA ainsi que dans les facilités de financement. Mais, il estime que, fatalement, un jour, il faudra aller vers l’augmentation des tarifs. Dans trois ou quatre ans, un nouveau plan d’assainissement sera nécessaire. A ce moment-là, pense-t-il, les conditions seront peut-être réunies pour une augmentation des tarifs. Dans tous les cas, la différence doit être comblée, par l’Etat ou par le citoyen, ajoute-t-il. Il serait intéressant, dit-il, de cibler les catégories qui peuvent payer. Le P-DG de Sonelgaz qualifie l’année 2010 de calme en matière de production et de transport d’électricité, il faut améliorer la distribution, souligne-t-il. Il constate qu’il y a toujours les mêmes problèmes d’accès au foncier et de pénétration dans les périmètres privés. A propos de délestage, «nul ne peut garantir ce qui peut arriver», dit-il, en rappelant ce qui s’est passé à Biskra et El Oued. Il rend hommage aux travailleurs des sociétés de distribution qui ont rétabli l’électricité dans ces deux wilayas. M. Bouterfa a rappelé que Sonelgaz est un groupe industriel qui développe une stratégie d’intégration pour aller vers des capacités de réalisation en prenant certaines entreprises comme Anelec et Armel, pour récupérer une partie de la valeur ajoutée qui est aujourd’hui transférée vers l’étranger. Il fait observer qu’en 2010-2020, Sonelgaz devra réaliser l’équivalent de l’existant.Sonelgaz a également un plan d’industrialisation du solaire dont le pivot sera Rouiba Eclairage, a fait savoir son P-DG. Le programme de Sonelgaz prévoit 50 MW par an en énergies renouvelables, c’est-à-dire 500 MW sur 10 ans. Il fait savoir que pour 1 MW solaire, il faut 3 hectares de terrain. Le chiffre d’affaires pour 2009 a été de 254 milliards de dinars dont 136 milliards pour le gaz et l’électricité, a annoncé M. Bouterfa.Lakhdar A.
22-06-2010