阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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指出了圖像訪問阿爾及爾規劃信息

羅伯特·舒曼先生和歐洲的“歐洲不會在一夜之間發生,也順利......”

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commission européenne 欧盟委员会

Commission européenne: "Commission européenne"

Thursday, January 13, 2011

Australie youtube France 24 2011


L’Australie, en forme longue Commonwealth d’Australie, en anglais Australia et Commonwealth of Australia, est un pays de l’hémisphère Sud dont la superficie couvre la plus grande partie de l'Océanie. En plus de l’île-continent du même nom, l'Australie comprend également la Tasmanie ainsi que d’autres îles des océans Austral, Pacifique et Indien. Les nations voisines comprennent notamment l’Indonésie, le Timor oriental et la Papouasie-Nouvelle-Guinée au nord, les îles Salomon, Vanuatu et le territoire français de Nouvelle-Calédonie au nord-est, la Nouvelle-Zélande au sud-est et le territoire français des îles Kerguelen (TAAF) à l'ouest des îles australiennes Heard et McDonald.

Peuplée depuis plus de 50 000 ans par les Aborigènes, l’île-continent d’Australie (la « terre principale », ou main land en anglais) a été visitée de manière sporadique, notamment par des pêcheurs venus du nord puis par des marins hollandais. À partir du XVIIe siècle, explorateurs et marchands européens reconnaîtront les côtes, mais ce n’est qu’en 1770 que la moitié orientale de l’île sera officiellement revendiquée par la Grande-Bretagne et le 26 janvier 1788 — jour de la fête nationale australienne — que sera fondée la colonie pénitentiaire de Nouvelle-Galles du Sud. Cinq autres colonies largement autonomes furent fondées dans le courant du XIXe siècle, à mesure que la population augmentait et que de nouveaux territoires étaient explorés.

Le 1er janvier 1901, les six colonies se fédérèrent et formèrent le Commonwealth d’Australie. Depuis son indépendance, l’Australie a conservé un système politique stable de type démocratie libérale et reste une monarchie membre du Commonwealth des Nations. Sa capitale est Canberra, située dans le Territoire de la capitale australienne. Sa population est estimée à environ 22 millions d’habitants (estimation 2009 — 20 310 319 au recensement de 2006) et est principalement concentrée dans les grandes villes côtières de Sydney, Melbourne, Brisbane, Perth et Adélaïde. De surcroît, avec un PIB égal à 1 069 Mds de $ US, l'État se place comme quatorzième puissance économique mondiale en 2008.

Brésil des pluies torrentielles youtube France 24 janvier 2011

croissance zone euro 2011


Le ralentissement plus fort que prévu de la croissance dans la zone euro suscite de l'inquiétude

Révisés en baisse, les chiffres du PIB de la zone euro au troisième trimestre (+0,3 % après +1 % au deuxième trimestre), publiés le 7 janvier par Eurostat, montrent un ralentissement supérieur aux attentes.


Ce ralentissement frappe notamment l’Allemagne, la première économie européenne. Le Portugal, pressé par Berlin et Paris de faire appel au fonds d’aide de la zone euro, lèvera mercredi un milliard d'euros sur les marchés financiers, alors que son taux des emprunts à dix ans a frôlé vendredi les 7,3%.

L’Espagne redoute la contagion, ses banques étant engagées à hauteur 75 milliards d'euros au Portugal. La Grèce, l’Espagne et l’Irlande et maintenant la Belgique continuent d’être l’objet des attaques des spéculateurs.

Aux incertitudes sur le front de la dette souveraine s’ajoutent les discussions entre l’Union européenne et la BCE pour tenter de mettre en place un système plus coercitif pour les États qui ne respecteraient pas leurs engagements en termes de déficit public.

Jean-Claude Trichet, le président de la BCE a déclaré que "La responsabilité de la politique monétaire ne peut pas se substituer à l’irresponsabilité des gouvernements."

Eurochambres 2011



Eurochambres attend peu de la présidence hongroise

Ben Butters, directeur du département affaires européennes d’Eurochambres, estime que le programme de la présidence hongroise ne présente pas de réelles nouveautés.


Diplomate, il affirme que son organisation nourrit des "attentes modestes" à l'égard de Budapest, tout en se réjouissant du calendrier européen.

Plus particulièrement, il attend avec impatience le Conseil européen du 4 février, consacré à l’innovation et à l’énergie, ainsi que les futures communications de la Commission, consacrées respectivement aux marchés publics et à la révision du Small Business Act.

Pékin UE investissement 2011



Pékin troque appui financier contre investissement de l'UE
La Chine attend de l'UE des flux de capitaux et de technologie, en retour de son appui financier en faveur d'Etats membres endettés jusqu'au cou.


Le vice-premier ministre Li Keqiang a lié l'aide financière de la Chine à de nouveaux investissements européens sur le marché chinois, le 10 janvier à Londres, où il bouclait une tournée européenne de haut niveau.

Pressenti prochain Premier ministre en 2012, le Chinois a mené une offensive de charme pour inciter l'investisseur européen à injecter davantage de fonds dans le marché du géant asiatique

Belgique Sans gouvernement depuis 212 jours 2011



La crise gouvernementale belge, un brouillard que rien ne dissipe
Sans gouvernement depuis 212 jours, la Belgique a battu en décembre dernier son propre record de blocage institutionnel de 2007, lorsque 194 jours avaient été nécessaires pour accoucher d’un gouvernement. L’Irak – comparaison peu flatteuse étant donné sa démocratie chancelante et récente – avait quant à elle eu besoin de 289 jours pour que les principaux partis irakiens se mettent d’accord sur un programme de gouvernement et une juste répartition des postes.


Cependant, la crise semble ne pas devoir se résoudre, au grand dam de nombreux Belges et du personnel politique modéré. Johan Vande Lanotte, le sénateur socialiste flamand nommé médiateur par le roi Albert II, a rendu la semaine passée son tablier face à l’impossibilité de réconcilier les communautés flamande et wallonne. Albert II a refusé, ce mardi 11 janvier, la démission du médiateur poussant ce dernier à relancer les tractations en vu d’aboutir à un accord qui serait historique, au regard de la situation actuelle.

Le parti flamand vainqueur des élections de juin 2010, le NVA (droite indépendantiste), poursuit sa marche vers le refus de toute concession. Il a opposé une fin de non-recevoir à un projet de gouvernement, contestant l’accord de droits jugés trop importants aux minorités francophones en territoire flamand et au statut de la ville-capitale Bruxelles.

La situation ne voit aucun éclaircissement depuis des mois et les risques pour la Belgique pourraient bientôt commencer … sur les marchés. L’agence de notation Standard and Poor’s a en effet menacé le royaume, en décembre 2010, de dégrader sa note financière si un gouvernement n’était pas formé prochainement. Le coût d’une annonce pareille, si elle se concrétisait, se compterait en milliards d’euros. Alors que la crise identitaire et politique se poursuit, c’est bien le porte-monnaie qui pourrait rappeler les leaders indépendantistes flamands à la raison.

L'Union pour la Méditerranée (UPM), Processus de Barcelone 2011



L'Union pour la Méditerranée (UPM), officiellement dénommée « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », est une organisation internationale intergouvernementale à vocation régionale. Fondée à l'initiative du président de la République française Nicolas Sarkozy, le 13 juillet 2008, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, l'organisation est destinée à donner un nouveau souffle au processus de Barcelone, partenariat liant l'Europe aux pays riverains de la Méditerranée.

L'UPM, dont le siège est hébergé à Barcelone, rassemble des États riverains de la mer Méditerranée et l'ensemble des États membres de l'Union européenne (UE). Elle compte ainsi 44 membres : aux 27 membres de l'Union européenne s'ajoutent l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et la Ligue arabe (en tant que telle).

Les principaux buts de l'organisation sont d'ordre énergétique et environnemental : l'eau, l'énergie (notamment solaire), l'environnement — tout particulièrement la dépollution de la Méditerranée — et l'autoroute de la mer comptent parmi les enjeux au cœur du projet. À l'inverse, des sujets moins consensuels comme l'immigration, la nature des régimes politiques des États membres ou le conflit israélo-palestinien ont été écartés.
Le sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée s'est déroule le 13 juillet 2008 à Paris à l'invitation de la France et de l'Égypte. Les pays riverains de la Méditerranée et de l'UE sont représentés à ce sommet au plus haut niveau de l'État. La Libye assiste au sommet au titre d'observateur et est représentée par son ministre des affaires étrangères. La France, qui assure la présidence du Conseil de l'Union européenne, invite également les chefs d'État et de gouvernement de l'UPM à assister au défilé militaire du 14 juillet.La nouvelle institution doit prendre son essor sur six projets mobilisateurs : la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux catastrophes naturelles, une université euro-méditerranéenne, l’énergie solaire et une « initiative méditerranéenne de développement des affaires ». L'omission de toute référence à la démocratie et aux droits de l'homme dans la déclaration marque une régression par rapport aux objectifs du Processus de Barcelone.

Son organisation est fondée sur une coprésidence entre un dirigeant de la rive nord, désigné selon les mécanismes de représentation en vigueur au sein de l'UE, et un dirigeant de la rive sud, désigné par consensus dans les États concernés. Le président égyptien et le président français sont les deux premiers coprésidents malgré les débats atour de la décision.

Le budget de l'organisation doit être assuré par le lancement du fonds Inframed par la Caisse des dépôts française et la Cassa depositi e prestiti italienne, qui a pour objectif d'atteindre un montant global de 600 millions d'euros[3]. Les riches États du Golfe sont considérés comme des bailleurs de fonds potentiels[4].

Malgré ces manques, ce sommet marque un succès diplomatique pour la France[5], notamment en offrant un cadre favorisant la paix au Proche-Orient. La présence au sein de la même enceinte des chefs d'État ou de gouvernement d'Israël, de la Syrie, du Liban et de l’Autorité palestinienne marque en effet une volonté de dialogue pour résoudre les conflits au Proche-Orient. Le 12 juillet 2008, le président syrien Bachar el-Assad et le président libanais Michel Sleimane annoncent chacun au palais de l'Élysée leur intention de normaliser leur relations diplomatiques en ouvrant une représentation diplomatique respectivement à Beyrouth et à Damas.

La Cour des Comptes a plus tard « épinglé » ce sommet dans un rapport en faisant remarquer le prix jugé exorbitant de cette journée (16,6 millions d'euros), qui inclut notamment un dîner des chefs d’États pour un coût de 5 050 euros par personne.

Lancé, à l'initiative du président français Jacques Chirac, à la suite de la déclaration de Barcelone — déclaration adoptée lors de la conférence ministérielle euro-méditeranéenne qui s'est tenue du 27 au 28 novembre 1995 — le processus de Barcelone établit un partenariat euro-méditerranéen dans le domaine de la sécurité, du développement et de la culture entre l'Union européenne et dix autres États riverains de la mer Méditerranée : l'Algérie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et l'Autorité palestinienne ; la Libye et l'Irak ont eux le statut d'observateurs.

Ces États profitant d'intérêts communs ainsi qu'un long passé d'échanges mutuels, le Processus de Barcelone définit notamment un programme de travail conjoint destiné à construire ensemble un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée — respectant notamment la déclaration universelle des droits de l'homme — mais également à développer les ressources humaines, à améliorer la compréhension entre les cultures et à favoriser les échanges entre les sociétés civiles au moyen d'une zone de libre-échange.

En 2005, ces objectifs ont été réaffirmés lors du sommet de Barcelone tout en s'attardant sur des enjeux concernant l'immigration et la lutte contre le terrorisme, domaines devenus prioritaires du partenariat. Le sommet a également été l'occasion de souligner les réussites du partenariat, mais également les « importantes » limites du Processus de Barcelone.

Tunisie la jeunesse changement 2011


Le soulèvement de la jeunesse en Tunisie est une vraie révolte politique
Cinquante morts au bas mot. Des immolés par le feu chaque jour. Des villes entières, partout le pays s'insurge. L'armée entre en lice. Un couvre-feu décrété sur le grand Tunis. Quels contre-feux pour éteindre la révolte ?L'hiver 2011 a vu, avec le sang qui a coulé à Kasserine et à Tala la radicalisation de la protestation et l'émergence d'une révolte inédite dans une Tunisie longtemps encagée. Une révolte sans revendications sociales. Une révolte qui s'en fiche comme de l'an quarante du pain et de l'emploi. C'est une révolte politique, entière. Ce n'est pas une révolte de poussières d'individus mais de villes, de village et de cités entières. Une révolte politique radicale. Celle qui campe sur une position non négociable. Une révolte qui plaide pour le collectif contre l'individualisme, pour la loi contre celle du plus fort, l'égalité contre les privilèges, pour le citoyen contre le client. Une révolte qui traque les tièdes, les mous, les hésitants, les parvenus. Une Tunisie qui croit – encore – à la révolution contre l'involution. Elle somme Ben Ali de déguerpir : "vingt trois ans, basta !".

Du côté du pouvoir, la répression s'est naturellement radicalisée. L'irrémédiable. Ça a tourné au carnage !

Personne ne voulait de cette tournure des événements. Ni le microcosme de l'opposition en charpie, peu enclin à la confrontation, ni les puissances protectrices soucieuses de l'image – bon enfant – de ce petit pays du Maghreb.

Vite. Il faut sauver Ben Ali de Ben Ali pour que son régime ne sombre pas dans une violence sanglante. "Car la dérive du pouvoir tunisien éclabousse ses protecteurs occidentaux et amène leur opinion publique à leur demander des comptes", dit Hélène Flautre, députée européenne.

Lui tendre la perche ? Manifestement, il s'agit de pousser le résident de Carthage à opter pour un changement dans la continuité et de convaincre l'opinion publique que ce changement sans le changement est crédible. Il peut être porté par des bénalistes ou des figures de l'opposition bon teint et conciliants.

Pour cela, il faut, bien entendu, surtout ne plus parler de ce qui doit changer vraiment : la paupérisation, la confiscation des deniers publics, la prise en otage du pouvoir par la mafia, la corruption à outrance, le système policier, la torture généralisée, les procès pipés, l'omerta, la dépendance de toutes les institutions…

Désormais, les sujets abordés, le ton utilisé, les arguments avancés doivent affermir et promouvoir la certitude que la Tunisie est, avant tout, un pays ordinaire, banal. Y a-t-il une crise entre le pouvoir et la société ? "Quel pouvoir n'y est pas confronté ?", se demande Borhène Bessaies, un propagandiste de renom. Une jeunesse désabusée ? "N'est-ce pas le lot de toutes les jeunesses de la terre ?" s'indigne Samir Laâbidi, le tout nouveau ministre de la Communication. Des intellectuels militants frustrés qui redressent la tête ? N'est-ce pas le rôle de ces figures médiatiques, à l'image de l'avocat Raouf Ayadi et consorts, de dénoncer et de faire appel aux valeurs universelles ?, minimise encore un blanchisseur de Ben Ali, Béchir Tekkari, le ministre de l'enseignement supérieur. Ils oublient que ce n'est plus les temps des atermoiements. Ben Ali a à faire à un adversaire de taille : la rue qui a repris son mot à dire.

Et les formes de persécution les plus rebutantes sont des "bavures isolées" : tentatives d'assassinat, chasse à l'homme, passage à tabac, vol et saccage des biens, filature, privation de passeport, coupure de ligne téléphonique… toutefois, pour faire sérieux, on admet que ces exactions sont contre-productives. Contre-productif, voilà le terme clef à brandir chaque fois qu'il est question de remise en cause de la légitimité de ceux qui détiennent le pouvoir en Tunisie. Ce qui est une manière de valider les buts tout en récusant uniquement l'usage abusif des moyens. En somme, il faut croire que le carcan est plus bête que méchant et ceux qui ne peuvent pas le contourner ou s'y adapter, plus méchants qu'intelligents. Et pour parfaire l'acte de réhabilitation de Ben Ali, on s'attarde longtemps sur ses embellies : l'intention de libérer les manifestants, promesse de créer 300 000 emplois, la volonté de créer une commission d'enquête sur la corruption et les exactions, tandis que le premier ministre, Mohamed Ghannouchi s'efforce de faire bouger les choses (sic).

L'infra-message ne manque pas de sel : la tuerie, assure-t-on, touche peu de monde (une poignée de malfrats cagoulés, pour reprendre les dires de Ben Ali). Elle est donc plus maladroite que caractéristique du régime. Elle appelle un ajustement tactique, une gestion plus souple, plutôt qu'une remise en cause radicale. D'autant que les manifestants, les vrais, sont préoccupés du quotidien et du pain. Ils n'ont cure des aspirations politiques de la dizaine de têtes d'affiches créées par les media étrangers. Elle ne subit donc pas les affres du régime policier et répressif intentionnellement décrié. En définitive, pas de révolution à l'orée. Une révolution de palais suffira. Michèle Alliot-Marie, Frédéric Mitterrand, ou Bruno Lemaire, plaident : "Dire que la Tunisie est une dictature univoque… me semble tout à fait exagéré. Ben Ali est souvent mal jugé".

DÉFINIR LE TERRAIN COMMUN SUR LEQUEL DEVRONT S'AFFRONTER LES DIFFÉRENTES MANIÈRES DE VOIR

Allons plus loin : Ben Ali serait, paraît-il, partagé entre les clans qui s'affrontent sur la politique à mener. Il n'aurait pas encore tranché. Ce serait donc un homme réfléchi, capable d'apprécier les enjeux de la situation et disposant de ressources personnelles pour se rénover de l'intérieur. Branle-bas de combat pour présenter en toute complicité un semblant de changement : un ministre de la communication qui part, un nouveau ministre de l'intérieur qui débarque, et une valse de gouverneurs… Un exercice que les dictateurs pratiquent sans joie mais couramment. Car cette alternance truquée peut-être une brèche dont Ben Ali en personne ne connaît pas l'issue.

Ce qui est sûr, c'est que les révoltés, véritables protagonistes du cataclysme actuel seront certainement écartés de ce processus, tant les pressions extérieures seront fortes pour garantir un pouvoir acquis aux intérêts du libre-échange et conforme au rôle du partenaire docile assigné à la Tunisie dans la géopolitique internationale.

Toutefois, cette jeunesse révoltée a, aujourd'hui, un espace potentiel plus large. Saura-t-elle l'occuper ? En se situant sur les droits fondamentaux, individuels et collectifs, sur la constitution d'une démocratie vivante, de valeurs partagées et de lois communes, elle peut mieux s'ancrer dans la population et le paysage politique. L'enjeu n'est pas de choisir un porte-drapeau et de faire gagner son écurie. L'enjeu est de définir démocratiquement le terrain commun sur lequel, dorénavant, devront s'affronter les différentes manières de voir. L'appel au lancement d'une convention nationale, décentralisée, pluraliste, non sectaire, serait sans aucun doute opportun. Mais qui est en situation d'assurer sa reconnaissance, de garantir son pluralisme politique, la diversité des acteurs et son ancrage populaire ?

Taoufik Ben Brik, journaliste et écrivain tunisien
Article paru dans l'édition du 14.01.11

Tunisie émeutes mort d'un français en vacances 2011


Tunisie : un Français mort dans les émeutes
Depuis plus d’un mois les autorités sont confrontées à un pays plongé dans la colère. Les jeunes diplômés au chômage sont les principaux concernés par cette révolte.

Mercredi 12 janvier, avant l’instauration du couvre feu par le ministre de l’Intérieur, les tensions étaient au maximum dans la province tunisienne. A Douz deux civils ont été tués dans les émeutes dont un Franco-Tunisien de 38 ans en vacances dans sa famille, Hatem Bettahar, maître de conférences en génie informatique à l’université de technologie de Compiègne (Oise). Selon Le Figaro, des témoins auraient déclarés qu’ils avaient été tués par des tirs de la police pendant une manifestation difficilement contrôlable. Cette ville de 30 000 habitants avait été épargnée jusqu’à présent, d’après Europe 1. Dans le centre-ouest à Thala un manifestant a été tué par balle et deux autres ont été blessés, selon L’Express.

Tunisie Youtube euronews 2011

Maghreb ébulition réalité palpable 2011


Le Maghreb en ébulition

Y a-t-il une brèche ouverte pour la démocratie au Maghreb ? Une révolte gronde et s’amplifie en Tunisie depuis le 17 décembre 2010. Plus de cinquante morts selon les informations diffusées par les canaux des manifestants et vingts victimes reconnues officiellement par le pouvoir Tunisien. En Algérie, en moins d’une semaine, la contestation a été ficelée en occultant le débat sur l’Etat de droit, la vraie revendication du peuple Algérien.

A première vue, non ! La brutalité des forces de sécurité, l’usage des bombes lacrimogènes, puis des armes contre la moindre des manifestations, ne présagent pas d’un changement dans les moeurs des gouvernants du Maghreb. Un signe flagrant, de la rigidité des régimes Maghrebins.

Chez Ben-Ali la police et l'armée tuent quotiennement des manifestants, Les heurts entre la police et les manifestants ont touché plusieurs villes y compris la capitale. Des avocats soutenant les revendications de la jeunesse pour un droit au travail ont été arrêtés. Sans compter les dizaines de manifestants, brutalement emmenés dans les commissariats. La police du général s’en donne à fond la caisse, comme chez nous en Algérie dans les années 1980, 1990, et durant les trois années du printemps noir en 2001/2002/2003.

En Algérie la police anti-émeute est rentrée en action contre les manifestants contraints au recours de la rue pour crier leur colère contre la chèreté des denrées alimentaires et les nouvelles augmentations qui ne sont pas toutes encore révélées aux consommateurs algériens. Le pouvoir a reculé et décrété l'annulation des augmentations des denrées alimentaires après six jours d'émeutes où cinq morts sont dénombrés et des de milliards de dinars de dégats.

En Algérie les manifestations ne cessent presque jamais. Depuis des années. Chaque jour la presse rapporte des coupures de routes, des rassemblements devant les administrations, pour revendiquer, qui l’eau, le gaz, l’électricité, les routes, les écoles, etc , ou dénoncer l’incompétence et la corruption des élus. Des écrits dans la presse dénoncent aussi ces situations.

Cette fois, des manifestations se sont déclarées dans presque tout le pays. Bien sûr les sempiternelles coupures de route qui pénalisent plus les citoyens qu’elles ne dérangent le pouvoir. Ces manifestations révèlent surtout la faillite des partis politiques, la pseudo opposition inexistante sur le terrain. On a entendu des personnalités du pouvoir dénoncer l'absence des partis politiques et des manifestations pacifiques. Le pouvoir regrette-t-il d'avoir anéanti l'opposotion en la minimisant, ou l'ignorant carrément ?

La jeunesse est abandonnée à son funeste sort. Ballotée par une bureaucratie érigée en barrière franchie uniquement à coups de pots de vins. Entre le chômage, l’oisiveté, l’exil périlleuse des harragas, la vie des milliers de nos jeunes n’est pas enviable.

Au Maroc la chappe est plus lourde. Manifester pour un quelconque droit est un lèse majesté. Sauf se rassembler pour crier la marocanité du Sahara occidental devant l’ambassade de l’Algérie. Les TV Marocaines, voyant les évènements de Tunisie, n'ont pas ricané cette fois sur le sort fait au Algérien. Même Kadhafi a supprimé des taxes, craignants la contagion de cette révolte, par sentiment de culpabilité certainenement.

Les peuples ne plient jamais devant les injustices. Comme des volcans, un jour l’irruption crache le feu qui couve dans ses entrailles. Au Maghreb, les acteurs politiques, de connivence avec les pouvoirs en place tentent de produire l’image que dans cette partie de l’Afrique il ne sévit qu’une crise sociale, due au retard du développement économique et que les gouvernants s’efforcent de résorber.

La démocratisation du Maghreb est son unique planche de salut. La proximité de l’Europe joue une influence qui discrédite le pouvoir, qu’il soit Algérien, Marocain, Tunisien, Maurétanien et Libyen. Tant que la liberté d’expression n’est pas effective, le dialogue, le débat serein et contradictoire n’est pas diffusé dans les médias publics, il ne saurait plausible à quiconque de parler du respect des peuples et de la prise en charge des problèmes inhérents à la vie quotidienne et le bien être du citoyen dans la conformité et l’intégrité des lois telles que promulguées dans ces pays mêmes. Particulièrement le droit au travail.

Au Maghreb la croissance économique est une réalité palpable. Les peuples en voient les bienfaits et en exigent un équitable partage.

émeutes mondialisation 2011



La carte mondiale des émeutes
Le temps des émeutes contre la crise politique

Les émeutes de la mondialisation
Régis Soubrouillard - Marianne
Algérie, Tunisie, Chine, banlieues françaises, sur tous les continents ces mouvements populaires témoignent d'une mutation de l'Etat contemporain. Violences politiques pour les uns, ou sociales motivées par une certaine exaspération de jeunes en quête d’emplois, alors même que les gouvernants donnent l’impression de vivre à leur aise.
les récentes émeutes en Algérie et en Tunisie sont venus le rappeler : la combinaison de la corruption, des difficultés économiques et de la hausse des prix des matières premières est explosive.
En Tunisie, les heurts gagnent la capitale alors que le bilan fait état d’une cinquantaine de morts. Ce lundi 10 janvier, le président Ben Ali a bien promis de créer 300 000 emplois d’ici 2012. Insuffisant pour calmer la colère de la rue tunisienne, malgré la répression.

Dans son rapport annuel sur les risques mondiaux, publié ce mercredi matin, deux semaines avant le sommet annuel de Davos, le World Economic forum s'inquiète du «danger social»: « Le monde n’est pas paré pour affronter de nouveaux chocs significatifs. D’une part, la crise financière a affaibli la capacité de résilience économique mondiale, tout en avivant les tensions géopolitiques. D’autre part, la recrudescence des préoccupations sociales indique que les gouvernements et les sociétés sont plus démunis que jamais face aux défis planétaires ».

Le rapport identifie trois risques majeurs de troubles sociaux et politiques : le crime organisé, la corruption et la fragilité des États ; les risques liés à l'eau, à l'alimentation et à l'énergie ; les dangers des déséquilibres macroéconomiques mondiaux. Or, rappelle le rapport, le monde est actuellement particulièrement vulnérable.

Davos sera toujours Davos. Face à ces dangers, le WEF propose une solution qui promet d'être controversée : retirer les aides aux produits de première nécessité pour laisser le marché dicter leur « vrai prix » et réduirait la demande. Le rapport admet cependant que cela aurait des « effets sociaux négatifs » et qu'une telle décision doit être mise en place «progressivement».


L'émeute et le suicide, modes d'expression du malaise maghrébin
En attendant la révolte gronde et la contagion menace. Fondateur du groupe de presse Le Pays, journal privé du Burkina Faso, Jérémie Sigue, estime que « ce qui se passe en Algérie et en Tunisie n’est pas exclusif à ces pays. Sous nos tropiques, les pays qui réunissent les conditions d’une explosion sociale sont légion. En fait, les mêmes conditions sont réunies un peu partout en Afrique. Et c’est en cela que l’on peut redouter l’effet contagion de cette grogne sociale qui secoue ces deux pays du Maghreb. Sans doute que les marginaux, quel que soit le pays où ils se trouvent, ne sont pas disposés à accepter sans broncher, indéfiniment, leur condition ».

Des marginaux ? « En Algérie, comme dans le reste du Maghreb, ils sont ceux qu’on appelle les « diplômés chômeurs. En Tunisie, le taux de chômage des jeunes diplômés, officiellement de 23,4 %, frôlerait en réalité les 35 %. En Algérie, le même indicateur toucherait plus de 20 % des jeunes diplômés, très loin des 10 % officiels. Au Maroc, où le mouvement des diplômés chômeurs est institutionnalisé depuis plus d’une décennie » analyse La Libre Belgique. Six jeunes gens ont tenté de s’immoler devant le ministère du Travail, à Rabat, quelques jours après le premier suicide de la région de Sidi Bouzid. L’émeute et le suicide sont devenus les modes d’expression privilégiés du malaise maghrébin.

Si aucun régime ne paraît menacé dans son existence même tant la désorganisation prédomine dans ces mouvements de protestation, à travers ces explosions de révolte, c’est toute la question d’une jeunesse sacrifiée dans la mondialisation qui se pose.

Les émeutes qui bourgeonnent aux quatre coins de la planète ont-elles quelque chose en commun ?
Pour Alain Bertho, auteur du Temps des émeutes, qui tient un blog sur le sujet, ces mouvements ne sont plus de simples revendications brutales, issus de manifestations qui auraient dégénérées. C’est maintenant un phénomène mondial et contemporain, qui prend forme face à l’épuisement, à l’inefficacité des autres modes d’actions.

Des banlieues françaises aux rues de Lhassa, du Mexique à la Tunisie, du Maroc à Guizhou en Chine, de Téhéran à Athènes, en anthropologue, Alain Bertho tente de dégager les similitudes de toutes ces explosions, autant d’arrières cours de la mondialisation. Affrontements communautaires, émeutes liées à la mondialisation ou querelles violentes avec la police…Les mêmes révoltes contre les politiques de gestion urbaine ou « contre la vie chère » éclatent un peu partout.
«Il est urgent de comprendre que la crise mondiale est aussi, peut-être surtout, politique et que les temps actuels sont les temps des émeutes » explique Alain Bertho.


Le coût exorbitant de la mondialisation
En Chine, les mouvements de protestations sont quotidiens, ethniques, sociaux, ciblant la corruption des cadres du Parti, la révolte gronde aussi dans l’atelier du monde ? L'esprit de fronde n'a pas encore atteint les centaines de milliers de diplômés précaires qui vivent dans des dortoirs, parfois des capsules, et gagnent des salaires de misère. On les appelle les « fourmis », travailleurs connectés, mais solitaires, perdus au coeur des immenses mégalopoles chinoises. Qui sait si un jour, ils ne seront pas sensibles au célèbre mot de Camus: « Je me révolte donc nous sommes »

Selon un rapport du Bureau International du Travail rendu public en 2009, 81 millions des 15-24 ans étaient au chômage, un taux de 13%. « Le chômage des jeunes, qui a augmenté de 7,8 millions de personnes depuis 2007, risque de produire une génération perdue de jeunes gens qui sont sortis du marché de l'emploi et qui ont perdu tout espoir d'obtenir un travail qui leur assure une vie décente », fait remarquer le rapport qui pointe les risques d’explosions sociales.

Des explosions de violences comme autant de symptômes qui prouvent que dans le « monde tel qu’il va », la production de rebut humain est le corollaire de la modernité, ce que le sociologue Zygmunt Bauman qualifiait de « coût humain de la mondialisation ».