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Commission européenne: "Commission européenne"

Thursday, December 23, 2010

Mr le Président HOUARI BOUMEDIÈNE, Un visionnaire en avance sur son temps

La communauté algérienne en France


La communauté algérienne en France :
réalités et perspectves

En ouverture des travaux de l'assemblée générale, Mohamed Arezki Aït Ouazzou, président de l'UAFE, a fait une intervention où il a mis en exergue les principales préoccupations dee Algériens vivant à l'étranger. Texte intégral.

L’assemblée générale de l’UAFE (Union des Algériens en France et en Europe) est l’occasion de faire le point sur les actions qu’a menées notre association et passer en revue la situation de notre communauté établie en France. Ainsi, nous débattrons des principaux problèmes auxquels elle se trouve confrontée, notamment la situation de la jeunesse issue de l’émigration, la question des sans-papiers, les problèmes de droit et de justice tels que celui posé par la double peine.

La situation de l'émigration

La communauté algérienne
La communauté algérienne dont la présence en France remonte au début du siècle dernier est constituée essentiellement de familles avec une forte proportion de jeunes. Elle a contribué tout au long de son histoire à la construction et à l’essor économique du pays d’accueil. Aujourd’hui, en France et partout en Europe, la question de l’immigration est considérée comme l’un des défis majeurs que l’Union européenne devra relever en ce début de troisième millénaire. Tous les Etats qui s’appliquent à modifier leur législation sur l’immigration, ou à en définir une, s’accordent cependant sur le caractère structurel du phénomène. Si leurs politiques concordent sur le chapitre sécuritaire, il n’en va pas de même quant aux modalités de l’intégration de ces populations au sein des sociétés d’accueil.
A l’échelle européenne, les politiques menées à l’égard de l’immigration sont marquées par de nombreuses incohérences. En France, à titre d’exemple, l’action publique qu’alimente un discours prônant l’intégration fondée sur l’égalité des citoyens au sein de la République, et donc devant la loi, se trouve en réalité souvent contredite par un arsenal répressif dont l’arbitraire est vécu par notre communauté avec un grand sentiment d’injustice.

La double peine
L’une des injustices les plus flagrantes est lorsqu’une personne commet un délit. Si elle est de nationalité française, elle n’effectuera que la peine pour laquelle elle a été condamnée ; alors que si elle est de nationalité étrangère, elle peut faire l’objet d’une mesure d’expulsion du territoire, conséquence du régime de la double peine. Dans ces conditions, expulser une telle personne, c’est l’éloigner arbitrairement de sa famille, de ses enfants, tout simplement parce qu’elle est de nationalité étrangère.
Ce qui tient davantage du châtiment que de la justice, dont le rôle, en pays démocratique, est précisément de punir, et non de châtier. Un châtiment collectif, puisque ce sont tous les membres de la famille qui sont touchés, avec les traumatismes irréparables que ne manquerait pas de leur faire subir une telle séparation. Ce bannissement porte gravement atteinte au droit inaliénable de vivre en famille, reconnu par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales que le Gouvernement français a pourtant ratifiée.
Ce type d’incohérences, entre les intentions égalitaires affichées par le discours et les actions contradictoires qui les mettent en défaut, est particulièrement manifeste à l'égard de la jeunesse issue de l’émigration dont l’écrasante majorité est parquée dans des banlieues ghettos. Ayant pour seul horizon la grisaille du béton en friche de leurs cités désertées par les services publics, premières victimes de l’échec scolaire et du chômage, du racisme et du refus de leurs différences, certains jeunes ont le sentiment légitime d’être rejetés aux marges de la société, du seul fait de leur origine. Même lorsqu’ils ont fait l’effort d’étudier, souvent dans des conditions bien plus difficiles que les autres jeunes de même milieu social, malgré leurs diplômes et leurs compétences, ils subissent la discrimination à l’embauche.

Le modèle français "d'intégration"
Pourtant, contrairement au modèle anglo-saxon qui compose avec les communautés ethniques ou religieuses, le modèle français « d’intégration », laic, est censé ne considérer que les individus indépendamment de leurs origines. Les pouvoirs publics ne peuvent indéfiniment continuer à appliquer une politique discriminatoire dans son volet répressif et ignorer la dimension identitaire dans les modalités de l’intégration de ces populations. C’est ici que se révèlent les contradictions de la politique qui a été menée ces vingt dernières années, prétendument d’intégration républicaine, mais qui en réalité ne laisse qu’une seule alternative : l’assimilation forcée pour celui qui est différent ou la marginalisation avec son cortège de dérives et de désespoir.

Des réussites spectaculaires
C’est précisément ce que refusent les jeunes issus de l’émigration dont la grande majorité tend de plus en plus à adopter les normes qui régulent le comportement au sein de la société. Afin d’accéder aux marches supérieures de la hiérarchie sociale, ils investissent tous les secteurs de la vie économique et sociale. Alors que les politiques publiques réduisent bien souvent leur culture d’origine à un aspect archaïque et folklorique, les nombreux voyages vers l’Algérie chaque année et l’apprentissage de la langue arabe à l’école, en extra-scolaire ou dans les mosquées, témoignent s’il en est de leur volonté de ne pas se couper de leurs liens ancestraux.
Les interrogations sur l’intégration ne doivent cependant pas occulter quelques réussites spectaculaires. Elles sont d’autant plus méritoires que leurs auteurs ont dû puiser dans leurs dernières ressources la force de caractère pour franchir les innombrables obstacles sur lesquels ils auraient dû normalement trébucher. Les médias se font d’ailleurs régulièrement l’écho de l’ascension des jeunes issus de l’émigration parmi l’élite sportive mondiale, et dans les milieux artistiques et littéraires. Ils n’hésitent pas à affirmer publiquement l’attachement à leur racines et à leur identité, et rendre hommage à l’éducation et aux valeurs transmises par leurs parents et auxquelles ils attribuent souvent la vertu de leur avoir ouvert les portes du succès.

La frénésie sécuritaire
Plus largement, l’ensemble de ces phénomènes devraient interpeller les gouvernements européens pour sortir de l’impasse dans laquelle est en train de les mener la frénésie sécuritaire et répressive ambiante, consécutive à une situation internationale perçue comme menaçante, et dont les amalgames injustes entre immigration, insécurité et terrorisme, entretenus auprès de l’opinion publique, ne favorisent pas une voie harmonieuse à l’intégration des populations issues de l’émigration.
Compte tenu du poids de plus en plus important des populations issues de l’émigration dans tous les secteurs économiques, l’impatience de l’opinion publique, face aux atermoiements politiques et à la fluctuation des mesures prises par les pouvoirs publics à l’endroit de ces populations, peut conduire à un vote protestataire. L’immigration, désirée économiquement dans certains secteurs, est politiquement, socialement et culturellement mal acceptée, recluse dans les zones sensibles.

La réaction des jeunes au Stade de France
En France, en même temps qu’on multiplie les barrières qui maintiennent les populations issues de l’émigration dans un équilibre psychologique et social précaire, livrées à l’insécurité dont elles sont la cible privilégiée, à la périphérie de la citoyenneté, on reproche à ces mêmes populations de ne pas s’impliquer suffisamment dans le processus d’intégration.
On est alors outré d’entendre La Marseillaise sifflée au Stade de France par des jeunes, pour la plupart nés et ayant grandi en France, qui prennent le parti de l’équipe algérienne contre l’équipe championne du monde en titre. Au lieu de chercher à percer dans leur réalité quotidienne les raisons qui ont poussé ces jeunes à s’identifier au faible pour s’opposer à l’hégémonie du puissant, on préfère entretenir l’idée au sein de l’opinion qu’ils refusent de s’intégrer à la société. Cette réaction révèle en fait l’aveu d’un échec, celui de la politique d’assimilation.
Mais à travers l’Union européenne, selon la conception que chaque Etat se forme de la communauté nationale, le déploiement des politiques d’intégration s’opère de manière différente et divergente. Ces orientations contrastées, qui tendent de plus en plus à apporter une réponse répressive aux problèmes posés, ont d’importantes répercutions sur le droit de la nationalité, la participation à la vie nationale, l’étendue de la protection sociale, le programme éducatif. C’est toute la problématique des perspectives d’avenir de notre communauté qui reste entièrement posée.

La situation en Algérie
Il est inutile ici de rappeler le lien étroit qu’entretient avec son pays notre communauté, partie intégrante du peuple algérien, tant il est vrai qu’elle a vécu au rythme des souffrances qu’il a enduré durant cette dernière décennie de crise et de tragédie nationale.
Les changements intervenus à la tête de l’Etat en 1999 avaient suscité l’espoir de voir le pays sortir de la grave crise qu’il traverse depuis plusieurs années, par le rétablissement de la paix et la mise en œuvre d’une politique de redressement national. Une crise qui a mis un coup d’arrêt brutal au développement économique, provoqué la déliquescence politique et sociale et mis en péril la cohésion nationale.

Sortir le pays de la crise
Les maux que l’on croyait avoir vaincus en nous libérant de la domination coloniale ont en fait ressurgi avec une telle violence qu’il ont ébranlé l’unité du corps social au point de venir à bout de l’extraordinaire patience du peuple algérien. Le système politico-maffieux de destruction des valeurs se reproduit à l’infini et ne supporte pas la moindre organisation de la société capable de mettre en cause ses intérêts.
Les graves événements qui secouent plusieurs régions du pays depuis ces derniers mois, notamment en Kabylie, démontrent clairement que le règlement juste de ces problèmes ne relève pas seulement du bon vouloir ou de la capacité d’une ou de plusieurs personnes, fussent-elles courageuses et déterminées à mettre fin à la crise. Cela relève surtout de la prise de conscience et de la mobilisation des forces vives de la société algérienne dans toute sa diversité, pour prendre à bras le corps l’ensemble des problèmes nés de la crise et relever les défis du développement économique et du progrès social.
Sortir le pays de cette crise et des transitions interminables, passe non seulement par le respect des échéances politiques et des règles du jeu démocratique, mais aussi par une justice égale pour tous. Seul un projet résolument engagé à l’établissement d’un Etat de droit, respectueux des revendications légitimes de la population, est à même de rétablir la confiance du peuple en ses institutions, répondre aux attentes de la jeunesse qui en constitue l’écrasante majorité et assurer la sauvegarde de l’Etat national républicain.

L’UAFE et l’organisation du mouvement associatif

L’UAFE fédère plusieurs dizaines d’associations locales regroupant plus de quinze mille adhérents et couvrant l’ensemble du territoire français. Elle organise de multiples activités en direction de la communauté algérienne, que ce soit dans les domaines sociaux et culturels ou par des manifestations de solidarité. Ce qui a permis à l’Union des Algériens en France et en Europe de prendre part activement aux grands événements qui ont jalonné la vie de notre communauté et celle du pays.
Sans vouloir détailler ici l’ensemble des actions auxquelles nous avons pris part, la présence sur le terrain de nos associations a été souvent essentielle et déterminante. C’est là une vérité que personne ne peut nier. Bien que notre organisation ne bénéficie d’aucune subvention, elle a toujours assuré ses activités par le bénévolat de ces militants et grâce aux cotisations que lui reversent les associations membres pour faire face aux dépenses indispensables de fonctionnement.
Depuis les changements institutionnels intervenus en Algérie, la communauté algérienne ne dispose plus comme par le passé de représentation institutionnelle à même de défendre directement et de manière cohérente ses intérêts auprès des pouvoirs publics. L’absence d’organisations communautaires de dimension nationale fait que notre association reste l’une des principales organisations à faire face à ce vide politique, notamment en ce qui concerne le débat sur l’histoire de la Guerre d’Algérie.

L'institutionnalisation d'un organisme national
Notre communauté vit difficilement cette situation, résultat d’une décennie d’imprévoyance politique où les pratiques bureaucratiques le disputaient aux expériences sans lendemain, tel l’échec patent des assises de l’émigration organisées à Alger en 1995. Pourtant, nous n’avons cessé d’exhorter les autorités de notre pays à engager un débat ouvert avec le mouvement associatif dans toute sa diversité afin qu’il puisse dégager librement les grands axes de son rassemblement dans le respect de la pluralité des opinions et de la liberté d’initiative.
C’est dans cette perspective que des propositions ont été faites par notre organisation après les changements institutionnels intervenus en Algérie. Ces propositions portent sur la création d’un organisme national chargé de la communauté résidente à l’étranger ayant de larges prérogatives en termes d’élaboration, d’évaluation, de suivi et de coordination.
Cet organisme institutionnalisé regrouperait en son sein les représentants du mouvement associatif, des organes exécutifs de l’Etat et ceux de la Représentation parlementaire nationale. Il constituerait le cadre idoine pour débattre de toutes les questions de l’émigration et de la politique nationale en direction de la communauté algérienne établie à l’étranger.


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Débat général
Mettre un terme à une décennie de crise
Après l'exposé effectué par le président de l'UAFE, s'est engagé un long débat dont nous retraçons ici le déroulement. Synthèse des réponses apportées par M. M.-A. Aït Ouazzou aux différentes questions abordées lors de cette assemblée.

Déclaration finale de l'assemblée générale

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envoyé par BerbereTV. - L'info internationale vidéo.

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