Laurence Pernoud avait publié «Il ne fait pas bon être mère par les temps qui courent» en 1981, un pamphlet dans lequel elle s'insurgeait contre la place faite aux femmes dans la société. Crédits photo : AFP
L'auteur de « J'attends un enfant » et « J'élève mon enfant », les deux livres cultes de plusieurs générations de jeunes parents, s'est éteinte jeudi à l'âge de 90 ans.
LAURENCE PERNOUD, auteur des best-sellers J'attends un enfant et J'élève mon enfant, s'est éteinte jeudi matin chez elle, à Paris, à l'âge de 90 ans. Les ouvrages, publiés en 1956 et 1965 aux éditions Horay, se sont très vite imposés comme des livres de référence pour les jeunes couples, d'autant que l'édition dans ce domaine était alors très limitée.
Née le 13 octobre 1918 d'un père suisse et d'une mère grecque, la jeune femme fait d'abord des études de lettres et de droit, avant de travailler à New York pour l'agence United Press. Elle épouse Georges Pernoud, rédacteur en chef de Paris Match, et cherche en vain des livres sur la grossesse lorsqu'elle attend son premier enfant, selon sa biographie publiée par Horay.
C'est donc pour répondre à ses propres interrogations que Laurence Pernoud se lance dans la rédaction de J'attends un enfant. Mais l'entreprise s'avère plus longue et difficile qu'elle ne l'imaginait. Si bien que le livre ne sera finalement publié que… quatre ans plus tard, pour la naissance de son deuxième fils.
Le succès est immédiat. À la demande des parents, qui attendent la suite, Laurence s'attelle à son deuxième livre J'élève mon enfant, qui sortira neuf ans plus tard. Sur un ton chaleureux et rassurant, la jeune femme s'adresse à ses lecteurs d'abord en tant que « mère de famille » qui fait partager sa propre expérience. Mais les ouvrages entendent également aborder tous les aspects aussi bien scientifiques que psychologiques de la grossesse et de la petite enfance.
Même l'Académie de médecine s'incline devant la qualité du travail fourni par la jeune mère de famille ! Le Dr Raymond Bellaiche, directeur de Syngof, la revue du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France écrira à propos de J'attends un enfant : « Best-seller bien connu et particulièrement apprécié de nos patientes, véritable encyclopédie simple et complète, c'est un ouvrage incontournable pour tous, patientes, professionnels, enseignants, etc. (…) Tous les ans, Laurence Pernoud, Agnès Grison et leur équipe remettent à jour leurs textes, apportant les dernières techniques, les avancées nouvelles de notre spécialité, et ceci avec un sérieux et une conscience exceptionnelle (…). Tout y est. Un ouvrage à placer dans toutes les bibliothèques. »
Publiée dans 70 pays
Ce travail phénoménal d'actualisation en fonction des dernières avancées de la recherche scientifique et médicale, elle le réalise avec une véritable équipe pluridisciplinaire, composée de pédiatres, d'obstétriciens, de psychologues, de sages-femmes, d'assistantes sociales.
Selon les éditions Horay, les deux titres ont été lus par des millions de lecteurs à travers le monde. Publiés dans 70 pays en langue française, ils ont également donné lieu à 40 traductions, la dernière en Turquie, et doivent prochainement être publiés en Chine.
Une collection est également créée avec les Éditions Stock, dans laquelle interviennent de nombreux spécialistes comme Hubert Montagner, Victor Courtecuisse ou René Zazzo, pour proposer aux parents, au fur et à mesure que leurs enfants grandissent, des ouvrages qui répondent aux diverses questions qu'ils se posent sur l'alimentation, l'école, le sport, l'adolescence, l'orientation scolaire, l'éducation sexuelle, l'adoption, etc.
Laurence Pernoud dirigeait également, toujours chez Stock, une collection « La femme au temps… » qui avait notamment accueilli La femme au temps des pharaons, de Christiane Desroche-Noblecourt.
Laurence Pernoud a également publié Il ne fait pas bon être mère par les temps qui courent (1981), un pamphlet dans lequel elle s'insurgeait contre la place faite aux femmes dans la société et présentait un certain nombre de revendications. Elle réclamait notamment la semaine de 35 heures pour les mères de famille. Officier de la Légion d'honneur, Mme Pernoud avait eu deux enfants, Jérôme et Emmanuel.