Monday, August 11, 2008
Paquebot FN Chine
Front national : le Paquebot vendu à une université chinoise[ 12/08/08 ]
Le Paquebot change de mains... et de nationalité. Quelques jours après être monté au créneau pour défendre la présence de Nicolas Sarkozy aux jeux Olympiques chinois, contestée en France, le Front national a confirmé hier avoir signé une promesse de vente pour son siège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) avec une université de Shanghaï. Selon le site Internet de « L'Express », les acheteurs souhaiteraient transformer ce bâtiment de 5.000 mètres carrés en école pour y organiser des stages de perfectionnement en langue française. Le bâtiment, qui avait été évalué à 15 à 20 millions d'euros, aurait été cédé 12 à 15 millions selon L'express.fr. Une information que le FN n'a pas confirmé. En revanche, Jean-Marie Le Pen a assuré sur son blog que la vente était « bien engagée », espérant que son parti pourrait s'installer dans son nouveau siège de Nanterre « au mois d'octobre », « sur le pied de guerre » pour la campagne des européennes, auxquelles il se présente. Reste à savoir si cette vente suffira à sortir la formation frontiste de la délicate passe financière dans laquelle elle se trouve depuis son mauvais score aux élections de 2007 (10,44 % des voix à la présidentielle, 4,29 % aux législatives). Les deux tiers des députés d'extrême droite n'ont pas franchi la barre des 5 % qui aurait permis de voir la campagne remboursée par l'Etat. Le FN, qui traîne une dette de 8 à 9 millions, a donc dû se résoudre à se séparer de la moitié de ses salariés dans le cadre d'un plan social. Depuis plusieurs mois, certains de ses membres ont également fait pression pour que soit vendu le Paquebot, acquis au moment de l'âge d'or du parti en 1994, mais aujourd'hui disproportionné vu la taille du parti. Parmi eux, l'eurodéputé frontiste Fernand Le Rachinel, qui a prêté 7 millions d'euros au parti pour les législatives en se refinançant lui-même auprès de banques. Désormais en conflit avec Jean-Marie Le Pen, le parlementaire réclame devant le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) le paiement de cette dette. Le jugement a été mis en délibéré au 3 octobre.
Bibliotèque Digitale Européenne
Culture : Le projet de bibliothèque digitale européenne devrait voir le jour à l’automne
[Fenêtre sur l'Europe]
Dans le but d’étendre l’accès à la culture sans avoir besoin de voyager, la Commission européenne veut accélérer le développement de son projet de bibliothèque virtuelle.
La diversité culturelle européenne, riche d’innombrables ouvrages, peintures, musiques et photographies pourrait être très prochainement accessible à portée de clic pour les citoyens de l'Europe et du monde entier. Europeana, c’est le nom que prendra la bibliothèque virtuelle européenne qui devrait s’ouvrir sur Internet cet automne.Si le projet a été retardé, c’est notamment à cause de certains Etats qui ont tardé à numériser leurs propres œuvres artistiques. La Commission européenne a débloqué une enveloppe de 120 millions d’euros pour l’année 2009-2010 afin d’accélérer l’élargissement du projet.Le projet Europeana est un des piliers du programme i2010, adopté par la Commission européenne le 1er juillet 2005. Selon un récent recensement, on estime que les bibliothèques européennes abritent pas moins de 2.500 millions de livres, néanmoins seulement 1% de ces œuvres sont numérisées. P.G.
EDF EPR Chine
EDF : nouvelle avancée vers l'EPR chinois
(src : EDF, le Figaro, Reuters, Elysée)
Dimanche, le groupe EDF a concrétisé l'accord stratégique conclu avec la Chine en novembre dernier, pour la construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR.
Ce nouvel accord marque l'acte de naissance de la Guangdong Taishan Nuclear Power Joint Venture Company Limited (TNPC), détenue à 30% par EDF pour une durée de 50 ans, et par la China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC).
La Joint venture prévoit 600 millions d'investissement dans les 4 prochaines années.
Jouer un rôle d'investisseur dans la production nucléaire en Chine est une première pour EDF, soulignait le PDG d'EDF Pierre Gadonneix en novembre dernier.
Le chantier du réacteur Taishan I devrait débuter à l'automne 2009, pour une mise en service prévue en 2013. La seconde est prévue pour 2015. Les réacteurs offriront une puissance unitaire de 1 700 MW.
"Nous nous réjouissons d'élargir notre coopération avec CGNPC, acteur majeur de l'industrie nucléaire chinoise avec qui nous travaillons avec confiance depuis la construction et la mise en service des centrales nucléaires de Daya Bay et de Ling Ao, il y a plus de vingt ans" avait commenté Pierre Gadonneix lors du précédent accord.
L'Elysée a également salué hier dans un communiqué "la place de la France de premier partenaire de la Chine en matière [de nucléaire civil]".
Romande Energie
Romande Energie compte sur le charbon allemand
(src : Romande Energie)
Romande Energie a décidé d'investir dans le projet de centrale thermique de Brunsbüttel, en Allemagne.
L'investissement concerne une tranche de 50 MW dans le projet de centrale thermique à charbon de Brunsbüttel auprès de la société allemande SüdWestStrom. Romande Energie en attend une production de 300 GWh, soit la consommation de 85 000 ménages.
L'opération portera la production propre de Romande Energie de 500 GWh à 800 GWh, ce qui correspond à environ 30% de l'énergie distribuée en 2007, soit une augmentation de quelque 11% par rapport à la situation actuelle.
La souscription consiste en l'acquisition d'une part sociale de 2.5 millions d'euros (CHF 4 millions) dans la société allemande. Par la suite, Romande Energie participera aux augmentations de capital qui seront décidées au gré de l'avancement des travaux.
Romande Energie affirme avoir reçu le soutien des pouvoirs publics régionaux allemands pour le développement de la centrale thermique. Selon la compagnie, le projet "présente un rendement énergétique nettement supérieur aux centrales à charbon plus anciennes, ainsi qu'un bilan écologique beaucoup plus favorable, notamment en termes d'émissions de CO2".
L'autorisation de construire la centrale est attendue pour le troisième trimestre 2009 et sa mise en service pour le début 2013.
Romande Energie justifie ce projet par les perspectives d'insuffisance de l'approvisionnement en Suisse, et la nécessité de développer de nouvelles sources d'approvisionnement pour faire face à l'augmentation constante de la consommation, à l’échéance des contrats d’importation à long terme et à la fin programmée de l'exploitation des premières centrales nucléaires suisses.
Selon des spécialistes de la Confédération, le déficit d’approvisionnement électrique du pays - critique en hiver - devrait apparaître entre 2012 et 2019, précise-t-il.
Or, "en Suisse les projets de grandes centrales de tous types connaissent des freins importants et des investissements à l'étranger s'avèrent aujourd'hui incontournables", explique un communiqué du groupe.
Approvisionnement insuffisant en Suisse
Pour répondre à cette problématique, le Conseil fédéral a développé une stratégie fondée sur quatre piliers : l'efficacité énergétique, la promotion des énergies renouvelables, le remplacement et la construction de centrales électriques et la politique énergétique internationale de la Suisse.
D'ici 2020, la Confédération suisse vise ainsi les objectifs suivants:
réduire la consommation des énergies fossiles de 20 % entre 2010 et 2020;
augmenter la part des énergies renouvelables de 50 % par rapport à la situation actuelle, pour atteindre au mieux une couverture de 10% des besoins totaux dans les vingt à trente prochaines années;
limiter l'augmentation de la consommation d'électricité à 5 % au maximum entre 2010 et 2020.
La Confédération compte également poursuivre une stratégie d'incitation active pour accroître l'efficacité énergétique dans les entreprises et les ménages.
Selon Romande Energie, les grandes centrales sont indispensables pour assurer la sécuité d'approvisionnement du pays. Or, note le Groupe, les possibilités de développement de nouvelles grandes centrales électriques en Suisse sont très limitées : plus de possibilité de construire de nouveaux barrages, avenir incertain du nucléaire et délais très longs pour l'octroi de nouvelles concessions, difficultés de construire des usines thermiques au gaz compte tenu des contraintes actuelles de compensation CO2 en Suisse.
En conséquence, le Conseil fédéral a décidé de renforcer la collaboration avec l'étranger pour garantir l'approvisionnement énergétique du pays.
La réponse de Romande Energie
Dans sa stratégie présentée en 2006, Romande Energie entend diminuer sa dépendance à l'égard du marché en augmentant sa production propre en s'appuyant :
Sur la construction en propre ou en partenariat, des centrales à base de nouvelles énergies renouvelables (hydraulique, mini hydraulique, solaire, éolien, biomasse), à travers la société Romande Energie Renouvelable SA créée à fin 2006;
Sur la signature de contrats à long terme en Suisse et à l'étranger;
Sur l'acquisition de participations dans des projets de centrales de production en Suisse et à l'étranger.
Depuis l'annonce de sa stratégie, Romande Energie a débloqué plus de 115 millions de francs suisse (71 millions d'euros) pour la construction, en Suisse, d'unités de production à base de nouvelles énergies renouvelables.
Le Groupe s'engage dans les projets de nouvelles centrales hydroélectriques sur le Rhône et de l'Hongrin (FMHL+) et il participe aux projets de centrales thermiques à gaz de Chavalon (CTV) et Cornaux.
Ces quatre projets représentent des investissements supérieurs à 1 milliard de francs suisses (619 millions d'euros) pour l'ensemble des partenaires et des sociétés de production concernées, dans les cinq à dix prochaines années.
De plus, Romande Energie a lancé une recherche d'acquisition de parts de production en Europe, à l'instar de ce que font plusieurs autres groupes suisses. La participation de Romande Energie au projet de centrale thermique à charbon de Brunsbüttel s'inscrit dans cette logique.
Dans le cadre de la promotion des énergies renouvelables, la nouvelle Unité d'affaires Environnement, créée le 1er février dernier, sera notamment chargée de contribuer activement au développement des pompes à chaleur en Suisse romande.
Nucléaire Berlin
BERLIN CORRESPONDANTES
L'Allemagne est-elle en train de changer de position sur le nucléaire ? A l'approche de la campagne électorale pour les législatives de 2009, cette question préoccupe de plus en plus la classe politique outre-Rhin.
Depuis 2005, dans l'incapacité de rapprocher leurs vues, les deux partis de la coalition au pouvoir, chrétiens-démocrates (CDU-CSU) et sociaux-démocrates (SPD), appliquent l'accord de sortie du nucléaire signé en 2000 sous le gouvernement SPD-Verts, qui prévoit une fermeture progressive des centrales au plus tard en 2021. La droite entend bien pousser dans la campagne pour changer cette politique. Des voix isolées commencent aussi, à gauche, à demander de briser le tabou.
Ministre de l'économie de l'ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, Wolfgang Clement vient de jeter un pavé dans la mare en réclamant un débat de fond et la fin du statu quo sur ce sujet. "Ceux qui croient que nous pouvons renoncer dans un avenir prévisible aux centrales au charbon et atomiques et les remplacer en dix ans par les énergies renouvelables mettraient en danger l'Allemagne comme puissance industrielle et des dizaines de milliers d'emplois", a-t-il déclaré le 7 août.
Visé par une procédure d'exclusion du SPD, Wolfgang Clement, qui siège au conseil de surveillance d'une filiale de l'électricien RWE, n'incarne pas - et de loin - un courant majoritaire parmi les sociaux-démocrates. Personne, dans la direction du parti, n'osera remettre en cause l'accord avant les législatives de 2009. Mais M. Clement n'est pas seul. Le chef du syndicat de la chimie, Hubertus Schmoldt, a invité le SPD à "faire sauter la mentalité de béton encore très répandue sur la question du nucléaire".
Pour sortir du dilemme, l'une des têtes pensantes du parti social-démocrate, Erhard Eppler, a proposé début juillet d'inscrire la sortie du nucléaire dans la constitution allemande en échange d'un rallongement de l'activité des centrales.
Cette idée est un cadeau empoisonné à l'attention de la CDU-CSU. "Inscrire la sortie du nucléaire dans la Constitution serait encore pire pour nous", souligne un expert de la CDU. La chancelière Angela Merkel a rejeté cette proposition, même si, en coulisses, elle se réjouit de voir le débat évoluer.
Les unions chrétiennes CDU-CSU se montrent de plus en plus offensives pour obtenir le rallongement de l'activité des centrales. Le ministre-président de Bavière, Günther Beckstein (CSU), a déjà indiqué qu'il voulait faire de cette question une condition préalable à la formation d'un gouvernement en 2009. La hausse des prix du gaz et du pétrole ainsi que l'annonce faite par plusieurs pays européens de réinvestir dans cette technologie donnent des ailes aux partisans de l'atome. Le front des antinucléaires semble se fissurer. Un sondage récent de l'institut Wahlen montre que 54 % des Allemands sont favorables à l'allongement de la durée d'activité des centrales nucléaires. En décembre 2007, ils n'étaient que 40 %.
Néanmoins, les chrétiens-démocrates savent que l'opinion peut basculer très vite si un accident survient dans une centrale. Plusieurs de ses représentants mettent en garde la CDU contre une campagne en 2009 centrée sur l'énergie nucléaire.
En parallèle, les groupes énergétiques modifient leur stratégie pour mieux convaincre la classe politique de renoncer à l'accord de 2000. Ils évoquent la création d'un fonds qui rassemblerait une partie des bénéfices tirés de l'allongement de l'activité des centrales et qui financerait le développement des énergies renouvelables ou des tarifs énergétiques sociaux.
Pour les Verts, ce débat est bienvenu. Le parti, qui a construit son identité sur le mouvement antinucléaire, va pouvoir mobiliser ses troupes lors de la campagne électorale. Le président du groupe parlementaire écologiste, Fritz Kuhn, a annoncé des manifestations d'ampleur si l'accord était supprimé. Dans ce contexte, une coalition gouvernementale qui réunirait les unions chrétiennes, les Verts et les libéraux (FDP), en 2009, paraît compromise. Plusieurs hauts représentants des Verts viennent d'exclure un rapprochement avec la CDU au niveau fédéral.
Cécile Calla et Marie de Vergès
Article paru dans l'édition du 12.08.08.
Chine environnement Energie
Info & Secteurs > Energie / Environnement > Analyses
GAZ -
CHRISTIAN DE BOISSIEU ET PHILIPPE ESPER
Le gaz : tensions, opportunités et nouveaux défis[ 11/08/08 ]
Il y a quelques années, beaucoup de professionnels, d'économistes et de dirigeants politiques internationaux étaient convaincus de l'efficacité du dialogue entre producteurs et consommateurs d'énergie, de la fluidité du fonctionnement des marchés et de l'évolution obligée vers un « mix énergétique » raisonnable. Lorsqu'à la refondation du Conseil économique de la défense, en mai 2003, nous prîmes l'initiative d'inscrire la problématique Energie et Sécurité au premier rang de nos thèmes, le sujet pouvait paraître novateur. Aujourd'hui, son qualificatif approprié serait « vivant », voire « préoccupant ». Les tensions géopolitiques se développent. Producteurs et consommateurs raisonnent ou agissent en fonction de leurs intérêts, intérêts économiques toujours, arrière-pensées politiques de puissance ou de reconnaissance souvent.
Dans un paysage évolutif, où les coûts des permis d'émission ou du stockage du CO2 vont grever l'économie du charbon et réduire l'intérêt du fioul pour le chauffage ou l'électricité, où l'énergie nucléaire demeure malgré son attrait un investissement de long terme destiné à des pays sûrs, le gaz apparaît comme une matière première de plus en plus attrayante, dont le prix est en passe d'être « décorrélé » de celui du pétrole et qui va cristalliser encore plus de rapports de force géopolitiques. Une politique de sécurité et une diplomatie réalistes pour la France et l'Europe doivent renouveler les fondements du dialogue entre pays producteurs et consommateurs de gaz, en intégrant les enjeux climatiques et les stratégies de puissance.
En forte croissance, logique dans les grands pays émergents, la demande d'énergie devrait au moins doubler dans le monde d'ici à 2050, peut-être tripler. A l'horizon de 2020, la demande de gaz va être multipliée par quatre en Chine, par deux en Inde et croître d'environ 30 % en moyenne en Europe et au Japon. L'essentiel de l'augmentation, même en Europe, servira à la production d'électricité. Moins polluante que le charbon et le pétrole, la production d'électricité à partir du gaz est en outre bien moins capitalistique que le nucléaire ou les renouvelables. Les échanges interzones progresseront plus vite que la production grâce au gaz naturel liquéfié (GNL) et les régions les plus consommatrices dépendront davantage des importations. En 2030, les deux tiers de la consommation européenne seront importés, dont plus de 60 % de Russie, avec de fortes disparités entre pays. Les producteurs seront de plus en plus sollicités par la demande asiatique. Déjà, la Russie diversifie ses clients vers l'Asie. Les Européens devraient s'en réjouir. Lorsque la Chine ou l'Inde substitue du gaz au charbon ou au fioul pour produire de l'électricité, cela contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre. En revanche, lorsqu'un pays européen comme l'Allemagne limite ou remplace son nucléaire par du gaz, la substitution fait débat sur le plan économique et environnemental.
L'accroissement de la demande de gaz et l'insuffisance probable d'investissements des producteurs, à la fois sur l'amont et sur les infrastructures de transport, risquent d'engendrer à la fois des tensions entre consommateurs et producteurs (telles les crises récentes entre Russie et ses voisins) et une concurrence avivée entre grands consommateurs (Europe, Etats-Unis et Asie). La production de gaz est concentrée dans quelques pays politiquement sensibles : Russie, Iran, Qatar, Algérie...
La recherche d'une sécurité d'approvisionnement pour l'Europe passe par la reconnaissance des intérêts des producteurs et par l'établissement de relations bilatérales entre consommateurs et producteurs. Les intérêts des grands consommateurs, en particulier l'Union européenne et les Etats-Unis, ne sont pas nécessairement convergents. Tandis que les Européens cherchent à moins dépendre de la Russie, celle-ci leur reproche un manque de visibilité de leur demande sur la longue durée et un protectionnisme sur leur marché domestique. L'intérêt mutuel des Européens et des Russes serait de converger sur des contrats à long terme, fondés sur un prix assez élevé pour intégrer le coût du CO2 et une rente de rareté applicable à une ressource non renouvelable. L'Europe n'a pas intérêt à suivre les Etats-Unis dans une tentative de « containment » de la Russie. Les tensions entre l'Union européenne et la Russie d'une part, entre l'Union et certains Etats membres comme l'Italie d'autre part, autour des tracés des gazoducs South Stream et Nabucco reflètent une autre divergence d'intérêts. L'attitude raisonnable pour l'Europe est de ne pas entraver les relations bilatérales entre chacun des pays européens et la Russie et d'inciter, autant que faire se peut, les pays européens à réduire leur dépendance gazière en recourant davantage au nucléaire. Sur ce point, il n'y a pas d'autre choix que de laisser à l'Allemagne le temps d'évoluer.
Faciliter l'accès des pays producteurs de gaz au nucléaire civil se comprend dans la perspective d'un partenariat de long terme, qui réserve la ressource la plus rare à l'exportation, pour favoriser le développement économique des pays producteurs. Pour autant, ces derniers doivent donner les garanties indispensables en matière de non-prolifération et de sûreté et de sécurité.
Quant à l'Iran, le discours du gouvernement en place est générateur d'une escalade conflictuelle mais une politique d'exclusion radicale de cet important détenteur de réserves de gaz pourrait s'avérer contre-productive pour l'Europe si se dessinait une hypothèse d'évolution du régime de Téhéran, à laquelle semble désormais croire l'administration américaine.
Dans un monde qui comptera 9 milliards d'habitants en 2050, la raréfaction des ressources fossiles et la contrainte climatique portent en germe des tensions géopolitiques qui dépassent le traditionnel dialogue entre producteurs et consommateurs. La prévention de ces tensions suppose la reconnaissance des puissances gazières du monde actuel et la recherche d'une allocation optimale des ressources naturelles et technologiques. Le droit de la Russie et des autres détenteurs majeurs de gaz de se développer en s'appuyant sur leurs richesses naturelles et sur une stratégie énergétique ambitieuse est compatible avec le droit des pays émergents (comme l'Inde et la Chine) d'accéder aux énergies les moins carbonées pour produire l'électricité, moteur du développement.
Quant à l'allocation optimale des ressources naturelles et technologiques, le bon sens conduit à substituer, chaque fois que c'est possible dans des conditions d'économie, de sûreté et de sécurité, le nucléaire au gaz pour produire de l'électricité, et d'abord en Europe. Une politique de sécurité et une diplomatie européennes actives doivent dépasser les postures défensives afin d'optimiser l'interdépendance.
CHRISTIAN DE BOISSIEU est président délégué du Conseil d'analyse économique. PHILIPPE ESPER est président du Conseil économique de la défense.
Chine environnement Yao Ming
Yao Ming nommé premier "défenseur de l'environnement" du PNUE
Yao Ming, célèbre basketteur chinois, a été désigné aujourd'hui le premier « défenseur de l'environnement » du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
La nouvelle a été annoncée hier matin lors d'un point de presse tenu au centre principal de presse de Beijing par Achim Steina, sous-secrétaire général des Nations unies et directeur exécutif du PNUE.
Après sa nomination, Yao Ming a surtout indiqué dans une déclaration écrite : « En tant que sportif, je suis persuadé que le sport peut jouer un important rôle dans la promotion de la protection environnementale. A cet effet, je vais travailler avec tous les jeunes gens du monde pour encourager les gens à planter des arbres, à utiliser des lampes à économie d'énergie, à réutiliser l'eau de pluie, afin que chacun puisse se comporter comme un défenseur de l'environnement dans son propre quartier résidentiel, assurer l'utilisation des moyens de transport public, construire un système approprié de récupération des objets usés, et recourir à des énergies vertes. »
Achim Steina a lancé un appel à la protection de l'environnement dans le monde tout en exprimant son honneur de pouvoir annoncer que Yao Ming est devenu un acteur d'avant-garde dans la protection de l'environnement mondial
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