Monday, November 08, 2010
L’Algérie et l’intégration économique régionale en débat
Par : Meziane Rabhi
Fondation Friedrich-Ebert
l’expérience algérienne de coopération et d’intégration économique régionale a été au centre d’une table ronde, animée jeudi dernier par des chercheurs, au siège de la Fondation Friedrich-Ebert, autour d’un exposé de Nachida Bouzidi, professeur à l’ENA et spécialiste de la question.
Mme Bouzidi a, d’emblée, annoncé que la première tentative de l’intégration maghrébine avait commencé en octobre 1964 à Tunis par la création du comité permanent consultatif maghrébin. L’expérience a tourné court en raison des dissensions politiques entres les pays membres. Il aura fallu attendre 15 ans, à la faveur de la crise économique qui a frappé tous les pays maghrébins, pour que le train de l’intégration économique maghrébine redémarre à travers la création de l’Union du Maghreb arabe, en juin 1988, à Zéralda. Le train de la construction avait pris le départ. Des décisions importantes ont été prises. Vingt et un ans après, le bilan est décevant, dans un contexte mondial fortement marqué par les regroupements régionaux. La Banque maghrébine pour l’investissement et le commerce extérieur, prévu dès 1991 et dont le siège est à Tunis, n’a toujours pas été mise en service. L’UMA est quasiment gelée, même si les 114 groupes de travail continuent de fonctionner. Mais le conseil de la présidence, organe suprême de l’union, n’a pas tenu de réunion depuis 1994. Par ailleurs, l’objectif d’intensifier les échanges n’a pas a été atteint.
Le volume des échanges commerciaux intermaghrébins est toujours insignifiant, à peine 2 à 3% du commerce global de chacun des pays. Comparé aux 25% de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), 19% pour les pays Mercosur (Communauté économique des pays de l’Amérique du Sud) et même les 10% de la Cedao (Communauté économique des pays d’Afrique de l’Ouest), le processus d’intégration maghrébine est un échec. Le manque à gagner de cette non-intégration coûte entre 2 à 3 points de croissance pour chacun des pays de la région. Pour Nachida Bouzidi, “le blocage est politique. le motif principal : la question sahraouie”.
Mme Bouzidi estime qu’en matière de construction du projet maghrébin, “ce sont les considérations politiques qui ont prévalu sur les préoccupations économiques”. Mais cette explication n’est pas satisfaisante, notamment pour Abdelaziz Rahabi, présent à Marrakech en février 1989, pour le coup d’envoi. La construction de l’UMA avait pour finalité aussi de favoriser le règlement de la question sahraouie. “Dire aujourd’hui, 20 ans plus tard, que la question sahraouie est à l’origine du blocage de l’UMA n’est pas tout à fait vrai. Au contraire, cela a été pris comme un prétexte à l’époque pour construire le Maghreb”, a affirmé M. Abdelaziz Rahabi, relevant l’absence de solidarité entre les pays du Maghreb. “Pendant que l’Algérie vivait la crise des années 1990, il n’y a pas eu de solidarité des autres pays. Le Maghreb se construit sur la solidarité. Le Maroc a signé l’accord d’association en 1996. Les Tunisiens l’ont fait en 1995. Le dialogue politique entre le Maroc, la Tunisie et l’Otan a commencé entre 1994 et 1995 au moment où l’Algérie était en crise”, rappelle M. Abdelaziz Rahabi, indiquant que “les États ont des mémoires”. Faut-il attendre d’autres contraintes économiques pour que des compromis politiques soient trouvés pour construire l’intégration régionale ? En tout état de cause, comme le souligne aussi M. Rahabi, les élites tunisiennes et marocaines sont plus pragmatiques que les élites algériennes. “En Algérie, la question maghrébine est très romantique. Elle est perçue comme un rêve de nos grands-parents. En Tunisie et au Maroc, c’est perçu par les nouvelles élites, les hommes d’affaires et les banquiers comme des opportunités commerciales”, relève M. Rahabi. Mais l’Algérie ne fait pas mieux en matière de coopération économique avec l’Union européenne. L’Accord d’association signé avec l’Union européenne fait l’objet de vives contestations de la part du gouvernement algérien.
L’Algérie a déposé, en septembre, une demande de révision du schéma de démantèlement tarifaire pour environ 2 000 positions tarifaires, pour une période de 5 ans. Mme Nachida Bouzidi parle de remise en cause de l’Accord d’association. “L’avenir de l’Accord d’association semble être, pour le moins, compromis”, estime Mme Bouzidi. Enfin plus 15 mois après son adhésion à la zone de libre-échange, l’Algérie en est déjà à plus de 1 500 produits. L’histoire des tentatives de coopération et d’intégration économique régionales de l’Algérie, montre “l’absence de volonté politique”, conclut Mme Bouzidi. Y a-t-il incompréhension des enjeux ou simplement un refus de mettre fin au statut d’une économie rentière ? s’interroge Mme Nachida Bouzidi.
Tourisme : Favoriser le marketing comme mode de gestion
Les travaux des 1eres journées internationales sur le Marketing touristique, organisées par RH international communication, ont débuté, hier, à l’hôtel El-Aurassi, en présence du SG du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, d’experts dans la communication événementielle et de cadres du secteur qui sont revenus, au cours de la 1re Journée, sur le marketing, comme vecteur de relance et de promotion du tourisme.
L’ONT prépare un plan triennal de marketing 2010/2013 pour la promotion de la destination Algérie.
Les travaux des 1eres journées internationales sur le Marketing touristique, organisées par RH international communication, ont débuté, hier, à l’hôtel El-Aurassi, en présence du SG du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, d’experts dans la communication événementielle et de cadres du secteur qui sont revenus, au cours de la 1re Journée, sur le marketing, comme vecteur de relance et de promotion du tourisme. Dans son allocution, le représentant de la tutelle a tenu à préciser que la destination Algérie recèle des richesses qui lui permettent aujourd’hui, de se placer sur le marché du tourisme, avant de poursuivre qu’il existe actuellement une volonté de l’Etat de développer ce secteur stratégique pour en en faire une alternative aux hydrocarbures.
Le SG du ministère du Tourisme, estimera, en effet, que des efforts considérables sont consentis pour booster l’activité touristique et la commercialisation de la destination Algérie, en particulier, à travers la participation de l’Algérie aux rendez-vous internationaux mais aussi l’institution d’un prix de l’artisanat pour récompenser les meilleurs produits.
Il relèvera, en outre que l’Algérie, constitue, de par sa position géographique et son immensité, un continent, à part entière qu’il faut aujourd’hui, exploiter pour redorer le blason de ce secteur. Intervenant de son côté, le directeur général de l’Office national du tourisme, M. Ahmed Bouchdjira qui annonce qu’un plan triennal de marketing 2010/2013 est en cours d’élaboration pour la commercialisation de la destination Algérie, qui se doit désormais de prendre en considération les données du marché du tourisme et la compétitivité pour convaincre le consommateur. Il rappellera, par ailleurs que la loi de 2003 relative au développement durable du tourisme avait comme principal objectif de donner un aspect compétitif et concurrentiel à l’Algérie pour l’inscrire parmi les destinations internationales. Cette même loi consacre ainsi, l’amélioration de l’image de l’Algérie, au travers le marketing mais également le partenariat et l’encouragement des investissements dans le domaine du tourisme.
Cette manifestation, organisée sous le haut patronage du ministère du Tourisme et de l’Artisanat qui s’adresse essentiellement aux professionnels du secteur et qui se veut, à la fois un espace et un outil pour la valorisation du marketing touristique et la communication, en tant que support, voire même une stratégie pour la commercialisation des produits touristiques, dans un contexte qui s’oriente de plus en plus vers une diversification de l’offre et une personnalisation de la relation entre les voyagistes et le client potentiel, se décline par la présentation de plusieurs communications sur le marketing et la communication, le tourisme régional, les tendances actuelles, le tourisme on line, les expériences tunisienne et française en termes de communication institutionnelle et évènementielle et enfin des ateliers autours de la promotion du tourisme par l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Deux jours durant, les participants à cet évènement débattront ainsi, du marketing comme mode de gestion, devenu incontournable pour se positionner sur le marché du tourisme où seule la qualité et le savoir-faire priment. La rude concurrence qui caractérise l’activité touristique, à l’échelle internationale rend aujourd’hui, inévitable l’utilisation des nouvelles technologies de communication pour accrocher le consommateur.
Les acteurs du tourisme et les agences de voyage, en particulier sont tenus de s’adapter aux impératifs d’optimisation des facteurs externes, pour la construction d’une image de marque on line, en vue de fidéliser le touriste, d’autant plus que la promotion d’une destination, passe aussi par le recours à la notion de proximité pour gagner des parts du marché du tourisme.
Il faut dire, que la nouvelle feuille de route du secteur du tourisme, à l’horizon 2025, accorde un intérêt capital au marketing touristique pour l’amélioration de l’image de marque de la destination Algérie.
Samia D.
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