Monday, August 02, 2010
La Méditerranée est la mer la plus menacée au monde
La faune et flore de Méditerranée, parmi les plus riches au monde, sont aussi les plus menacées. Une étude publiée lundi pointe du doigt la dégradation des habitats, la surpêche et l’augmentation des espèces invasives favorisée par le réchauffement climatique.
le 02 août 2010, 14h38
LeMatin.ch & les agences
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Cette mer est l’une des plus étudiées au monde. Et pourtant, alors que «les évaluations précédentes faisaient état de 8000 à 12’000 espèces», le Recensement de la vie marine en répertorie désormais 17’000. Et bien d’autres restent à découvrir, indique le rapport, publiée dans la revue scientifique en ligne, «Plos One».
Une riche biodiversité exposée à de nombreuses menaces, plus fortes en Méditerranée qu’ailleurs. Les impacts des activités humaines y sont proportionnellement plus importants que dans les autres mers du monde. Cela en raison de son histoire, une région habitée depuis des millénaires, et sa géographie, une mer quasiment fermée.
Les mammifères marins, comme les cachalots et les dauphins, ont déjà payé un lourd tribut. Et certaines espèces emblématiques, comme le phoque moine de Méditerranée, ont quasiment disparu. Parmi les menaces, les experts citent le développement des côtes, la pollution et la surpêche. Espèces invasives
Mais la particularité de la Méditerranée est la présence particulièrement importante d’espèces invasives, «un facteur crucial qui va continuer à modifier la biodiversité». Elles sont estimées à plus de 600, soit 4% du total des espèces recensée.
Ces espèces exogènes, «dont le nombre a augmenté ces dernières décennies», ont été principalement transportées en Méditerranée par bateaux - via l’eau utilisée comme ballast - par le Canal de Suez, mais aussi le détroit de Gibraltar. Des espèces, comme l’huître ou la palourde japonaises, ont aussi été volontairement introduites pour l’aquaculture.
Enfin, avec le réchauffement climatique, des espèces tropicales déjà présentes en Méditerranée pourraient migrer vers de nouvelles zones, qui pour l’heure ne leur sont pas favorables, selon le rapport, qui décrit un phénomène de «tropicalisation». Sans aucun doute «une menace» pour la biodiversité, mais aussi une nouvelle richesse dans certaines zones, écrivent les experts.
Mais «de manière générale, l’établissement d’espèces exogènes d’origine tropicale pourrait entraîner la perte du caractère particulier des communautés méditerranéennes».
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