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Tuesday, October 12, 2010

Algérie – La Bourse pourrait remplacer le 51-49% pour les investisseurs étrangers



Mr Hassan Khelifati « Un formidable levier pour le marché financier et la bourse d’Alger »

Écrit par Samy Injar

Le gouvernement envisage de « retoucher » les conditions de l’investissement étranger en Algérie. Première cible, adoucir l’exigence systématique du 51% pour la partie nationale et 49% pour la partie étrangère. L’idée fait son chemin de laisser rentrer les IDE à 100% à charge pour les investisseurs étrangers d’ouvrir, ensuite, leur capital à la bourse d’Alger.





La proposition de faire passer les investisseurs étrangers par la bourse d’Alger après trois bilans comptables de leurs activités en Algérie, est portée depuis plus d’une année par des membres du cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE), la boite à idées officieuse du Forum des chefs d’Entreprise (FCE). Elle a fini par atteindre des oreilles officielles. Une équipe spécialisée travaille au ministère des finances sur la faisabilité d’un scénario où les 51% de part des nationaux seraient distribués en bourse par l’investisseur étranger après 3 années de présence dans le pays. Il devrait en sortir une proposition sur « l’aménagement différé » du 51%-49% adressée au premier ministère. L’information rapportée par El Khabar évoque un aménagement probable des conditions de l’investissement étranger dans le projet de loi de finances pour 2011, mais l’existence d’une réflexion sur la question, recoupée par Maghrebemergent.info, n’est pas certaine de déboucher sur un amendement du 51-49 dès ce 1er janvier 2011. « La mise en œuvre d’un tel projet demande plus de délais de maturation », affirme une source prés du ministère des finances. Le PDG de Alliance Assurances, Hassan Khelifati, est l’un des patrons qui a le plus plaidé pour cette option du passage par la bourse auprès de ces interlocuteurs du gouvernement, qu’il a du rencontrer plus fréquemment en 2010 à cause de l’introduction en bourse de son groupe à partir du 02 novembre prochain : « l’obligation de l’ouverture du capital pour les investisseurs étrangers après trois années d’activité dans le pays rassure le partenaire étranger sur son engagement. Il peut le piloter seul s’il le souhaite et ne pas être gêner par des partenaires algériens qu’il aurait été obligé de prendre. L’ouverture en bourse à 51% au bout de trois ans ne lui fait pas perdre le contrôle de son business. L’actionnariat national est éclaté, même si cela n’empêche pas la présence de partenaires nationaux forts dans le 51% ainsi réuni. Du côté du gouvernement, le souci de réduire la saignée des rapatriements de dividendes qui menace la balance des paiements est pris en charge sans produire un effet de découragement pour les investisseurs étrangers. J’ajoute que cette formule est un formidable levier pour le marché financier et la bourse d’Alger ».


Pas assez de dinars pour satisfaire au 51%-49%


Les autorités algériennes envoient depuis le début de l’année des signaux contradictoires au sujet des nouvelles restrictions imposées aux investisseurs étrangers. L’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit a étendu en juillet dernier au secteur bancaire l’obligation de laisser à des partenaires nationaux 51% du capital social de toute nouvelle banque ou établissement financier. Mais dans le même temps, les autorités défendent peu, en public, leur attachement à l’application tout azimut du 51%-49%. Un chiffre sonne l’alarme : « sur les 694 projets d’IDE recensés de 2002 à 2009 par l’ANDI (agence de développement de l’investissement), quatre sont datés de 2009 et 690 des 8 années précédentes » affirme Slimane Kaïs, ancien directeur à l’industrie. « En 2010, il est question de douze projets déposés par les américains, il y’a un mois, mais ils ne pourront être comptabilisés qu’après la réunion du CNI et l’adoption des conventions. Autant dire que l’année 2010 est aussi une année grise pour les IDE en Algérie ».

L’Algérie a « sauvé » son bilan « capital » au tableau de ANIMA, l’agence de l’espace Euromed, en charge du suivi des investissements, grâce à des « extensions d’investissements », c’est à cette rubrique qu’est en effet placée l’obligation pour les banques privées – toutes étrangères - de faire passer leur capital social de 30 millions d’euros à 100 millions d’euros. Pour comparaison le Maroc a attiré pour 3,3 milliards d’euros d’investissements étrangers en 2009, sans secteur hydrocarbures et sans obligation d’augmentation de capital dans le secteur bancaire privé, contre 2 milliards de dollars pour l’Algérie. « L’assouplissement du 51%-49% est obligatoire. Si nous voulons avoir 5 ou 6 milliards de dollars d’investissements étrangers par an à la faveur de la reprise mondiale pour soutenir une croissance annuelle supérieure à 5%, il faudra mettre en face environ 420 milliards de dinars de capitaux nationaux tous les ans pour accompagner les étrangers dans le 51%-49%. Les partenaires privés algériens n’ont pas cette surface financière et le secteur public intéresse peu les étrangers » explique Slimane Kaïs. La levée, désormais envisagée, d’une épargne en dinars à la bourse d’Alger peut être une partie de la solution. En attendant un recul, jugé inévitable, sur le 51%-49% systématique.

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