Saturday, September 11, 2010
Le développement de la PME en Algérie : l’impératif de mise à niveau des institutions
Cabinet GIDCA
Conseil Etudes en développement durable
Ali Ferrah
Le fait est indéniable. Les petites et les moyennes entreprises (PME)(1)jouent un rôle fondamental dans le processus de développement économique et social. Par la flexibilité de leurs structures, leur capacité à s’adapter aux pressions multiformes de l’environnement économique, leur aptitude à assurer une intégration économique et le développement des régions, les PME sont au centre des politiques industrielles et des préoccupations politiques des États soucieux de préserver et de développer l’emploi.
Les PME s’érigent, aujourd’hui, en acteurs majeurs de la sphère industrielle des pays développés à l’instar des pays de l’Union Européenne. Le cas de l’Italie est à cet effet fort éloquent en ce sens que les petites entreprises participent pour 80 % et 60 % dans la création des emplois et de la valeur ajoutée respectivement.
En Algérie, il faudra remonter à la fin des années 80 pour déceler les prémices d’une option favorable au développement des PME privées. Le regain d’intérêt pour les PME apparaît de manière perceptible à la faveur de la mise en œuvre du processus des réformes économiques libérales. L’orientation en faveur des PME est apparue, dans le contexte de la transition vers l’économie de marché, comme une alternative à la relance des investissements et à l’essoufflement du modèle d’industrialisation de base en Algérie attesté par l’effondrement du secteur public économique.
Le développement de la PME a connu un essor remarquable favorisé par les politiques publiques incitatives en termes d’encadrement institutionnel, d’aides publiques, de réglementation et de mise à niveau. Cette tendance transparaît, notamment, dans le secteur des industries agroalimentaires dont les structures ont connu une transformation radicale à la suite de la libéralisation des marchés des produits agroalimentaires et la restructuration des entreprises publiques impliquées dans les principales filières agroalimentaires (Céréales, aviculture, lait, corps gras).
Mais en dépit de leurs atouts, les PME privées présentent aujourd’hui des structures économiques, financières et organisationnelles fragiles laissant suggérer que les efforts de promotion de la PME entrepris par l’État, depuis le début des années 90, n’ont pas abouti à un décollage significatif de ces entreprises en Algérie.
Une des hypothèses formulées pour expliquer cette léthargie de la PME algérienne postule qu’au-delà des contraintes propres à cette catégorie d’entreprises(2), celles-ci n’ont pas bénéficié d’un environnement institutionnel adéquat susceptible de soutenir leur déploiement et leur modernisation. Cette perspective véhicule des risques majeurs pour les PME d’autant plus élevés qu’elles sont relativement démunies en ressources et en connaissances techniques et scientifiques pour faire face à la concurrence que ne manquerait pas d’induire la signature de l’accord d’association avec l’UE et la prochaine adhésion de l’Algérie à l’OMC.
I. Point de situation sur le développement de La PME en Algérie.
Tenter de restituer la structure et la dynamique des PME, en Algérie, reste une entreprise pour le moins ardue au regard de la faiblesse manifeste du système d’information statistique relatif à la PME. Les quelques données disponibles permettent, néanmoins, de relever les caractéristiques essentielles de ces entreprises (3).
La population des PME a connu une expansion importante depuis 1995. Celle-ci a été perceptible durant la période 1995-2000 qui a vu le nombre des PME s’accroître de 22 % en relation avec le foisonnement des entreprises liées aux secteurs de l’agriculture, du bâtiments et des travaux publics (BTP) et du commerce. Ainsi, une première lecture des données disponibles permet de mettre en exergue l’émergence effective du capital privé dans la sphère économique nationale. En effet, la majorité des PME Algériennes ont été créées durant cette période (4). Cette évolution est le résultat des mesures d’incitation et d’encadrement, en faveur de la promotion de l’investissement, prises par les pouvoirs publics dans le cadre des réformes économiques libérales. Cependant, au-delà de l’expansion du tissu de la PME ainsi enregistrée, il reste que le rythme de création d’entreprises demeure faible comparativement à celui en vigueur dans les pays industrialisés (5).
Toutefois, une nette tendance à la régression du rythme de création des PME est observée depuis l’année 2000 (- 22 %). Ce mouvement a affecté les secteurs du commerce et de l’industrie. Cette tendance est néanmoins contrebalancée par la croissance du nombre de PME dans les secteurs de l’agriculture, du BTP et des services fournis aux entreprises. Cette évolution a été confortée par les effets d’entraînement exercés par les différents programmes d’aides publiques à l’instar du programme de développement agricole et rural (PNDAR) et du programme relatif à l’habitat qui ont fait l’objet d’interventions soutenues de la part de l’État (6).
Les interventions de l’État à travers les réformes économiques introduites depuis le début des années 90 ont eu une incidence sur le tissu des PME dont la structure a changé radicalement. Les structures de la PME intègrent des entreprises artisanales dont le nombre a évolué à la hausse depuis l’an 2000. Les dernières publications officielles du ministère de la PME-PMI et de l’artisanat évaluent cette population à 86732 entreprises pour 173 920 salariés soit prés de 21 % des emplois déclarés par l’ensemble des PME (7) estimés à prés de 840.000 emplois en 2004. Ces entreprises jouent un rôle important dans l’agroalimentaire
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