Le Plan solaire méditerranéen attire de plus en plus les investisseurs
La terre ou l'eau font souvent l'objet de conflits. En revanche, le soleil brille pour tous et le vent n'appartient à personne. C'est pourquoi le Plan solaire méditerranéen avance sans subir trop de vicissitudes politiques de l'Union pour la Méditerranée (UPM), dont il est un des axes de travail.
Jeudi 27 mai, à Marseille, lors du forum de l'UPM, ce plan occupait une bonne place dans les débats. Au-delà des stratégies nationales pour les énergies vertes définies ces derniers mois par les pays méditerranéens, acteurs publics et investisseurs souhaitent que se dégage un cadre technique, réglementaire et financier pour accueillir des projets moteurs. La présentation, jeudi, de Transgreen, consortium d'entreprises destiné à favoriser la création de liaisons sous-marines transméditerranéennes de transport d'électricité, va dans ce sens.
Formulé lors de la naissance de l'UPM en juillet 2008, le Plan solaire méditerranéen part d'une idée simple. Les pays du sud et de l'est de la Méditerranée disposent d'un potentiel important en énergie verte, notamment solaire et éolienne, et leur demande en électricité va fortement progresser dans les années à venir.
Parallèlement, sous l'impulsion du "paquet énergie-climat" adopté en 2008 par l'Union européenne, les pays du nord de la Méditerranée cherchent à intégrer une part croissante d'électricité verte dans leur consommation, au moins 20 % en 2020. D'où l'idée d'un partenariat entre les 43 pays riverains pour tirer parti de ce potentiel, tout en favorisant des solutions d'efficacité énergétique. L'initiative concrétisée, via des accords multilatéraux ou bilatéraux, a un objectif : l'installation dans les pays du Maghreb et du Machrek d'une capacité en énergies renouvelables de 20 gigawatts (GW) en 2020, dont une partie (environ 5 GW) a vocation à être exportée vers l'Europe, afin de garantir la rentabilité des projets.
OUTILS DE FINANCEMENT
Deux points sont centraux dans le déploiement du plan : l'interconnexion et le renforcement des réseaux nationaux ; et la mise en place de financements.
Né sous l'impulsion de la France, mais ouvert à des acteurs européens et méditerranéens, le consortium Transgreen se veut complémentaire du projet d'origine allemande Desertec, qui entend créer des sites éoliens et solaires en Afrique du Nord. Transgreen vise à établir "un schéma directeur" de liaisons de transport d'électricité Nord-Sud, qui donne un "cadre stable propice aux investissements", selon Christian Stoffaës, son directeur exécutif.
Le Forum de Marseille a aussi été l'occasion de présenter plusieurs outils de financement. Reste à trouver la "bonne articulation entre ces offres, qu'elles viennent de bailleurs internationaux, de fonds privés et souverains, ou d'un fonds carbone", note Philippe Lorec, du ministère français de l'écologie. D'autant que les plans nationaux ont des profils et un état d'avancement très variés, du plan marocain qui veut générer 2 GW d'électricité verte en 2020 à partir de cinq grands projets solaires, jusqu'au plan tunisien, qui mélange efficacité énergétique et énergie renouvelable autour de 40 projets de taille moyenne.
Les dossiers pourront bénéficier des mécanismes du dispositif européen de 2008, qui permet à un pays d'inclure dans ses objectifs d'énergie renouvelable de l'électricité verte venant de pays tiers. Mais certains projets suscitent des interrogations. Ainsi, l'Italie envisage des accords d'interconnexion avec des pays méditerranéens, pour importer de l'électricité dont une partie pourrait avoir été produite avec des énergies fossiles...
Bertrand d'Armagnac
Jeudi 27 mai, à Marseille, lors du forum de l'UPM, ce plan occupait une bonne place dans les débats. Au-delà des stratégies nationales pour les énergies vertes définies ces derniers mois par les pays méditerranéens, acteurs publics et investisseurs souhaitent que se dégage un cadre technique, réglementaire et financier pour accueillir des projets moteurs. La présentation, jeudi, de Transgreen, consortium d'entreprises destiné à favoriser la création de liaisons sous-marines transméditerranéennes de transport d'électricité, va dans ce sens.
Formulé lors de la naissance de l'UPM en juillet 2008, le Plan solaire méditerranéen part d'une idée simple. Les pays du sud et de l'est de la Méditerranée disposent d'un potentiel important en énergie verte, notamment solaire et éolienne, et leur demande en électricité va fortement progresser dans les années à venir.
Parallèlement, sous l'impulsion du "paquet énergie-climat" adopté en 2008 par l'Union européenne, les pays du nord de la Méditerranée cherchent à intégrer une part croissante d'électricité verte dans leur consommation, au moins 20 % en 2020. D'où l'idée d'un partenariat entre les 43 pays riverains pour tirer parti de ce potentiel, tout en favorisant des solutions d'efficacité énergétique. L'initiative concrétisée, via des accords multilatéraux ou bilatéraux, a un objectif : l'installation dans les pays du Maghreb et du Machrek d'une capacité en énergies renouvelables de 20 gigawatts (GW) en 2020, dont une partie (environ 5 GW) a vocation à être exportée vers l'Europe, afin de garantir la rentabilité des projets.
OUTILS DE FINANCEMENT
Deux points sont centraux dans le déploiement du plan : l'interconnexion et le renforcement des réseaux nationaux ; et la mise en place de financements.
Né sous l'impulsion de la France, mais ouvert à des acteurs européens et méditerranéens, le consortium Transgreen se veut complémentaire du projet d'origine allemande Desertec, qui entend créer des sites éoliens et solaires en Afrique du Nord. Transgreen vise à établir "un schéma directeur" de liaisons de transport d'électricité Nord-Sud, qui donne un "cadre stable propice aux investissements", selon Christian Stoffaës, son directeur exécutif.
Le Forum de Marseille a aussi été l'occasion de présenter plusieurs outils de financement. Reste à trouver la "bonne articulation entre ces offres, qu'elles viennent de bailleurs internationaux, de fonds privés et souverains, ou d'un fonds carbone", note Philippe Lorec, du ministère français de l'écologie. D'autant que les plans nationaux ont des profils et un état d'avancement très variés, du plan marocain qui veut générer 2 GW d'électricité verte en 2020 à partir de cinq grands projets solaires, jusqu'au plan tunisien, qui mélange efficacité énergétique et énergie renouvelable autour de 40 projets de taille moyenne.
Les dossiers pourront bénéficier des mécanismes du dispositif européen de 2008, qui permet à un pays d'inclure dans ses objectifs d'énergie renouvelable de l'électricité verte venant de pays tiers. Mais certains projets suscitent des interrogations. Ainsi, l'Italie envisage des accords d'interconnexion avec des pays méditerranéens, pour importer de l'électricité dont une partie pourrait avoir été produite avec des énergies fossiles...
Bertrand d'Armagnac
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