Friday, September 24, 2010
Vers la réorganisation du commerce des produits agricoles
Cabinet GIDCA
Conseil Etudes en développement durable
La déstructuration des marchés de gros, aujourd’hui disparus, a contribué à déréguler les fonctions de commercialisation et à accentuer le déclin de l’agriculture en Algérie. Les «structures commerciales» agricoles actuelles, immergées dans l’économie informelle, ne peuvent contribuer à la promotion des produits agricoles locaux face à une concurrence internationale exacerbée.
L’actuelle configuration des marchés des produits agricoles affecte négativement le processus de régénération du capital favorisant ainsi le désinvestissement et l’extensification des pratiques au niveau des exploitations agricoles. Une organisation efficace des circuits de commercialisation est seule à même de renforcer les assises des exploitations agricoles qui permettront l’intégration progressive de l’Algérie agricole dans la nouvelle économie agroalimentaire mondiale qui se dessine progressivement. Ce constat milite en faveur d’une réflexion sérieuse, en concertation avec les principaux acteurs institutionnels et professionnels quant aux modes d’organisation et de fonctionnement des circuits de commercialisation des produits agricoles qui soient conformes aux normes internationales admises. C’est à travers des mécanismes du commerce agricole, à instituer, que les assises économiques de l’agriculture s’en trouveront renforcées.
Certes, la mise en place, en juillet 2008 par les pouvoirs publics d’un mécanisme de régulation, à travers le SYRPALAC, constitue une avancée certaine dans le sens de l’organisation des marchés de certains produits agricoles (Pomme de terre, aile, oignons, viandes blanches, œufs de consommation) mais reste insuffisante face à l’ampleur des tensions récurrentes sévissant sur les marchés et dont les préjudices ne sont plus à démontrer tant pour les consommateurs que les agriculteurs.
L’option récente des pouvoirs publics en faveur de la création d’un office interprofessionnel des fruits et légumes participe, par ailleurs, de cette démarche centrée sur le développement des systèmes de régulation des marchés des produits agricoles. Rappelons, à titre d’information, que l’Algérie dispose déjà de deux offices fonctionnels (OAIC, ONIL), établis respectivement en 1970 et en 1997, dédiés aux marchés des céréales et du lait. Ces offices auront pour mission de développer des activités dans le sens de la:
- Mise en œuvre les instruments législatifs ou réglementaires idoines.
- Planification stratégique des productions agricoles en collaboration avec les organisations professionnelles et interprofessionnelles.
- Stabilisation des prix des produits agricoles par la fixation de prix d’orientation et la régulation du marché par le stockage ou le déstockage des produits agricoles.
Mais en l’absence d’une dynamique coopérative viable et d’observatoires des marchés, ces institutions risquent de ne pas produire les effets économiques escomptés.
Cette situation contraste fortement avec les conditions qui prévalaient antérieurement au lendemain de l’indépendance lorsque ses marchés étaient de véritables instruments d’approvisionnement, de régulation et de contrôle de la qualité des produits au sein des filières agricoles et alimentaires. En Algérie, dans un passé récent, le rôle marginal accordé à l’organisation des marchés des produits agricoles est attesté par le fait que le dernier recensement général de l’agriculture (RGA), opération de recensement réalisée avec le concours de la FAO et ayant mobilisé plus de 8000 agents à travers l’ensemble du territoire national durant le mois de juillet 2001, ne mentionne même pas ces infrastructures de commerce qui demeurent les instruments importants et indispensables dans la régulation des flux physiques de toute activité agricole.
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