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Commission européenne: "Commission européenne"

Monday, August 23, 2010

Le projet Desertec imagine de construire une trentaine pompe à chaleur , il pose de sérieuses questions politiques


Le Sahara, pompe à chaleur de l'Europe ?
Le projet Desertec imagine de construire une trentaine de supercentrales thermiques solaires dans le désert. Il pose de sérieuses questions politiques.
Champ de capteurs à la Plataforma Solar d'Almeria, en Espagne. Le désert saharien pourrait devenir une ressource inépuisable d'énergie pour l'Europe.Stériles, les déserts ? Question de point de vue. « En six heures, ils reçoivent du soleil plus d'énergie que n'en consomme l'humanité pendant toute une année », martèle Gerhard Knies, un physicien suisse qui rêve de capter la fournaise saharienne pour fournir l'Europe en électricité durable. Aujourd'hui à la retraite, il a convaincu 17 industriels européens et proche-orientaux de participer à l'étude de son projet visionnaire Desertec, un colosse de 400 milliards d'euros qui suscite aujourd'hui autant d'espoirs que d'interrogations.

Gerhard Knies part du principe que plus de 90 % de la population mondiale habite à moins de 3.000 kilomètres d'une région désertique et qu'il suffirait donc d'équiper ces zones inhabitées de centrales thermiques solaires (et non photovoltaïques) pour couvrir les besoins de toute la planète. « En occupant seulement trois millièmes des 40 millions de km2 de déserts, on peut générer sans émission de CO2 les 18.000 TWh/an que consomme aujourd'hui l'humanité, calcule-t-il. Cela correspond à 20 m2 de désert par personne. »

Un projet au coût astronomique
Les centrales thermiques solaires à concentration envisagées pour l'équipement de cette ferme colossale sont utilisées depuis le milieu des années 1980 en Californie dans le désert de Kramer Junction et, plus récemment, en Espagne. Elles utilisent des miroirs pour concentrer la lumière du soleil et produire de la vapeur qui sert à actionner des turbines et des alternateurs. Ces concentrateurs conventionnels ont un avantage sur les panneaux photovoltaïques : ils facilitent le stockage de la chaleur. On peut donc libérer de l'énergie jour et nuit, même par temps couvert. Avec une trentaine de supercentrales, Desertec espère couvrir 15 % des besoins européens en 2050 en s'aidant si besoin de fermes éoliennes et de biocarburants pour faire face aux pics de consommation.

Un autre consortium industriel a vu le jour pour s'occuper de transporter l'énergie produite : l'initiative française Transgreen, dont l'objectif est de construire un réseau sous-marin de transport d'électricité entre l'Afrique et l'Europe. Officiellement présenté au Caire fin mai dans le cadre d'une réunion des ministres de l'Energie des 43 pays membres de l'Union pour la Méditerranée, ce projet a été intégré au Plan solaire méditerranéen, qui prévoit la construction de capacités de production d'électricité de source renouvelable de 20 giga-watts d'ici à 2020.

Un seul câble de courant alternatif relie actuellement les deux continents, via le détroit de Gibraltar. Comme pour le projet Desertec, les nouvelles liaisons prévues reposeraient sur des technologies éprouvées depuis plusieurs décennies : les lignes de transmission à courant continu haute tension qui permettraient, selon les architectes du programme, de transporter le courant presque sans pollution électromagnétique, avec des pertes inférieures à 3 % par 1.000 km parcourus. Transgreen compte aujourd'hui une quinzaine d'actionnaires industriels, dont le fabricant de câbles électriques Nexans, l'industriel allemand Siemens, EDF et RTE. Il prévoit un premier démonstrateur vers 2015, qui s'appuiera sur le plan solaire marocain.

Des répercussions politiques
Quelle chance a son cousin Desertec d'aboutir ? La société DII (pour Desertec Industrial Initiative) a été élaborée il y a quelques semaines pour étudier précisément la question. Ses actionnaires (dont ABB, Deutsche Bank, E.ON, Man Solar Millennium, Munich Ré ou Siemens) se sont donné jusqu'en 2012 pour prendre une décision. Le montant astronomique du projet figure parmi les interrogations. Le coût de production du kilowatt-heure thermo-solaire peut en effet atteindre 30 centimes d'euro, contre, au pire, 5 centimes le kilowatt-heure fossile ou nucléaire. L'aide des pouvoirs publics sera donc sans doute nécessaire.

La question économique se double d'un risque politique, évoqué par certains acteurs du secteur. Le numéro un allemand, Solarworld, a par exemple jugé ce projet dangereux, considérant que l'installation de centrales dans des pays aux régimes instables faisait courir le même risque de dépendance énergétique que le pétrole. L'harmonisation des cadres juridiques entre l'Europe et la zone Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord) sera donc au coeur des discussions. De même qu'il n'est pas sûr que les pays partenaires de Desertec acceptent de s'aligner sous le drapeau allemand, aujourd'hui leader du projet.

Pour peser dans la balance, la fondation veut récolter les voix des consommateurs. « La répartition des ressources n'est pas un sujet privatisable », estime Gerhard Knies. Le succès de sa pétition en ligne (www.desertec.org/yourvoice) dira s'il est entendu.

PAUL MOLGA, Les Echos

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