Après quinze jours de compétition, le jury a rendu son verdict en attribuant le Grand Prix au Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès, pour sa pièce Moghri Noujoum. Le jury a été juste et équitable mais son choix n’est pas incontestable !
Du 24 mai dernier et jusqu’au 7 juin, le Théâtre national algérien a abrité la 5e édition du Festival national du théâtre professionnel, placé cette année sous le signe de la création. Les théâtres régionaux se sont succédé à la salle Mustapha-Kateb, les troupes amateurs ont élu domicile à la salle Hadj-Omar, un colloque portant sur l’utilisation du patrimoine dans le théâtre maghrébin a été organisé à la Bibliothèque nationale d’Algérie, et des ateliers de formation en acting, en écriture dramatique et en mise en scène ont été initiés. Avant-hier soir, ce festival, qui a rassemblé un grand nombre de praticiens et théoriciens du théâtre, a pris fin.
En présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, du commissaire du FNTP, M’hamed Benguettaf, le jury a rendu public son verdict en attribuant le Grand Prix au TRSBA, qui a revisité dans sa pièce Moghri Noujoum les écrits de Kateb Yacine, en traduisant quelques fragments de son œuvre vers l’arabe classique.
Mais avant l’annonce du palmarès, l’Orchestre symphonique national, sous la houlette du maestro Rachid Saouli, a interprété quelques classiques universels, tout en rendant un hommage aux défunts Chérif Kortbi, compositeur du célèbre hymne Min Ajlika, et Haroun El Rachid. Avant l’attribution des prix, M’hamed Benguettaf a dit, dans une brève allocution, sa fierté des jeunes qui ont créé le divertissement. Par la suite, il a remis le prix spécial du festival au défunt Tewfik Mimiche, mort sur scène en plein répétition.
Et c’est Ali Braoui, directeur du Théâtre régional de Annaba qui a réceptionné cette distinction. Noureddine Amroune, le président du jury, a rejoint la scène pour lire les recommandations.
Les membres du jury ont salué l’excellente prestation des comédiens qui ont réellement brillé. D’ailleurs, les départager n’a pas été tâche facile. Toutefois, le jury a déploré la qualité des mises en scène et des scénographies, qui n’ont pas été à la hauteur du niveau des comédiens. “Au lieu de la mise en scène, nous avons eu droit à une mise en place, et au lieu de la scénographie, on a eu des décors”, estime Mustapha Nedjaï, un des membres du jury de cette édition.
Ces derniers ont également regretté la quasi-absence de textes originaux – puisque sur quatorze spectacles, onze sont des adaptations – tout en insistant sur l’initiation d’ateliers d’écriture. En outre, dans son choix, le jury a été impartial, attribuant un prix à chaque théâtre, sauf au Théâtre régional de Béjaïa, récipiendaire du Grand Prix en 2009 pour les Vigiles qui n’a, malheureusement, pas convaincu cette année, et le Théâtre régional d’Oran, qui peine à revenir sur le devant de la scène.
Avec Moghri Noujoum, le TRSBA avait proposé une mise en scène basique en forme de triangle, limitée par un décor statique en forme de panneau. La représentation scénique du texte de Kateb Yacine qui s’est concrétisée par des miroirs (qui symbolisent la vérité), n’a pas réellement de lien direct avec le texte de Kateb Yacine.
En plus, le scénographe a complètement gommé le metteur en scène qui n’a pas eu grand choix que de gérer un espace déjà limité. Par ailleurs, Sonia Mekiou a été consacrée meilleure metteur en scène pour sa pièce Amem Aswar el Madina. Malgré un décor imposant figuré par un mur grandiose qui limitait les déplacements sur scène, Sonia a réussi à créer de nouveaux espaces grâce à ce mur et non à cause de celui-ci. Malgré les débats, une certaine incompréhension et beaucoup de déceptions, le choix du jury est irréversible mais il demeure juste et adroit. En tout cas, le théâtre algérien se cherche. Les visions sont plurielles et les metteurs en scène ne regardent pas encore dans la même direction.
Palmarès
- Meilleur espoir masculin : Nabil Asli (TNA)/ Mohamed Abdelhakim Habbani (coopérative Chourouk de Mascara)
- Meilleur espoir féminin : Soraya Bessaâdi (TRT)/ Rahil el Ouanfoufi (TRM)
- Meilleure interprétation masculine : Allaoua Zermani (TRC)/ Ramzi Kedja (TRBatna)
- Meilleure interprétation féminine : Nadia Larini (TRS)/ Yasmine Abdelmoumen (TNA)
- Meilleure mise en scène : Sonia Mekiou (TRS)
- Meilleur texte original : La Marelle (Coopérative Ettaj de BBA)
- Meilleure scénographie : Hamza Djaballah (Lahadate Masrah, TRG)
- Meilleure musique : Salim Souhali (Blaoui Sodaf, TRA)
- Prix spécial du jury : Nouzha fi Ghadab du TNA
- Grand Prix du festival : Moghri Noujoum du TRSBA
source: Liberte
En présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, du commissaire du FNTP, M’hamed Benguettaf, le jury a rendu public son verdict en attribuant le Grand Prix au TRSBA, qui a revisité dans sa pièce Moghri Noujoum les écrits de Kateb Yacine, en traduisant quelques fragments de son œuvre vers l’arabe classique.
Mais avant l’annonce du palmarès, l’Orchestre symphonique national, sous la houlette du maestro Rachid Saouli, a interprété quelques classiques universels, tout en rendant un hommage aux défunts Chérif Kortbi, compositeur du célèbre hymne Min Ajlika, et Haroun El Rachid. Avant l’attribution des prix, M’hamed Benguettaf a dit, dans une brève allocution, sa fierté des jeunes qui ont créé le divertissement. Par la suite, il a remis le prix spécial du festival au défunt Tewfik Mimiche, mort sur scène en plein répétition.
Et c’est Ali Braoui, directeur du Théâtre régional de Annaba qui a réceptionné cette distinction. Noureddine Amroune, le président du jury, a rejoint la scène pour lire les recommandations.
Les membres du jury ont salué l’excellente prestation des comédiens qui ont réellement brillé. D’ailleurs, les départager n’a pas été tâche facile. Toutefois, le jury a déploré la qualité des mises en scène et des scénographies, qui n’ont pas été à la hauteur du niveau des comédiens. “Au lieu de la mise en scène, nous avons eu droit à une mise en place, et au lieu de la scénographie, on a eu des décors”, estime Mustapha Nedjaï, un des membres du jury de cette édition.
Ces derniers ont également regretté la quasi-absence de textes originaux – puisque sur quatorze spectacles, onze sont des adaptations – tout en insistant sur l’initiation d’ateliers d’écriture. En outre, dans son choix, le jury a été impartial, attribuant un prix à chaque théâtre, sauf au Théâtre régional de Béjaïa, récipiendaire du Grand Prix en 2009 pour les Vigiles qui n’a, malheureusement, pas convaincu cette année, et le Théâtre régional d’Oran, qui peine à revenir sur le devant de la scène.
Avec Moghri Noujoum, le TRSBA avait proposé une mise en scène basique en forme de triangle, limitée par un décor statique en forme de panneau. La représentation scénique du texte de Kateb Yacine qui s’est concrétisée par des miroirs (qui symbolisent la vérité), n’a pas réellement de lien direct avec le texte de Kateb Yacine.
En plus, le scénographe a complètement gommé le metteur en scène qui n’a pas eu grand choix que de gérer un espace déjà limité. Par ailleurs, Sonia Mekiou a été consacrée meilleure metteur en scène pour sa pièce Amem Aswar el Madina. Malgré un décor imposant figuré par un mur grandiose qui limitait les déplacements sur scène, Sonia a réussi à créer de nouveaux espaces grâce à ce mur et non à cause de celui-ci. Malgré les débats, une certaine incompréhension et beaucoup de déceptions, le choix du jury est irréversible mais il demeure juste et adroit. En tout cas, le théâtre algérien se cherche. Les visions sont plurielles et les metteurs en scène ne regardent pas encore dans la même direction.
Palmarès
- Meilleur espoir masculin : Nabil Asli (TNA)/ Mohamed Abdelhakim Habbani (coopérative Chourouk de Mascara)
- Meilleur espoir féminin : Soraya Bessaâdi (TRT)/ Rahil el Ouanfoufi (TRM)
- Meilleure interprétation masculine : Allaoua Zermani (TRC)/ Ramzi Kedja (TRBatna)
- Meilleure interprétation féminine : Nadia Larini (TRS)/ Yasmine Abdelmoumen (TNA)
- Meilleure mise en scène : Sonia Mekiou (TRS)
- Meilleur texte original : La Marelle (Coopérative Ettaj de BBA)
- Meilleure scénographie : Hamza Djaballah (Lahadate Masrah, TRG)
- Meilleure musique : Salim Souhali (Blaoui Sodaf, TRA)
- Prix spécial du jury : Nouzha fi Ghadab du TNA
- Grand Prix du festival : Moghri Noujoum du TRSBA
source: Liberte
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