Saturday, July 31, 2010
Les Français reviennent sur le marché algérien
MALGRÉ UNE LOI RESTRICTIVE
La loi de finances complémentaire de 2010 n’a rien changé aux restrictions sur l’investissement étranger.
Une nouvelle société d’assurances de droit algérien a été créée par trois établissements algériens et une compagnie d’assurance française. Dénommée Prévoyance et santé compagnie d’assurance, la nouvelle entité a été créée par la Société nationale d’assurance (SAA), la Banque de développement local (BDL), la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr) et la compagnie d’assurance française Macif. Son capital social, d’un milliard de dinars, est détenu à hauteur de 34% par la SAA, 15% par la BDL et 10% par la Badr, soit un total de 59% pour la partie algérienne, alors que Macif en détient les 41% restants. La nouvelle société exercera toutes opérations d’assurances de personnes et de réassurance ainsi que toute autre opération de prévoyance collective et de gestion que les sociétés d’assurance-vie sont autorisées à pratiquer par la réglementation en vigueur. Elle aura également pour missions d’assurer des prestations de conseils en matière d’assurances de personnes et toute opération ayant pour objet l’acquisition d’immeubles au moyen de la constitution de rentes viagères. La réalisation de ce partenariat a été rendu possible à la faveur de la signature, en mars 2008, de la convention algéro-française dans le domaine des assurances. Cette convention permet l’entrée des compagnies françaises sur le marché algérien et la réalisation de partenariats avec des compagnies algériennes qui le souhaiteraient ainsi que le développement de diverses formes d’assurances.
La création de cette nouvelle société est aussi la preuve que la loi dite «51/49%» peut aboutir à des investissements et qu’elle n’est pas toujours perçue comme un frein par les hommes d’affaires. En juillet dernier, le gouvernement a décidé de réguler les investissements. Le président de la République a imprimé cette orientation en 2008, dans un discours devant les P/PAC. Une année plus tard, l’Algérie opte pour la loi de finances complémentaire contenant des dispositions avec des relents de patriotisme économique. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’est aussi emparé du sujet. Le conjoncture internationale était favorable à l’intervention de l’Etat. 286 milliards de dollars sont investis sur fonds publics, ce qui est énorme comparativement aux deux milliards attendus des étrangers. Ces derniers estiment que l’Etat algérien est souverain dans ses décisions. Et il n’est pas revenu dessus comme l’indique clairement l’avant-projet de loi de finances complémentaire de 2010. Le cap est donc maintenu. Avec l’espoir que ces investisseurs soient davantage compréhensifs. Mais le climat des affaires en Algérie ne peut pas être apprécié comme il l’était il y a quelques années. L’Algérie était courtisée par les investisseurs internationaux qui s’intéressaient non seulement au secteur des hydrocarbures mais aussi aux autres secteurs d’activité économique, à l’instar du BTP, de la chimie et de la sidérurgie. Des rapports avaient établi que l’économie attirait les IDE hors énergie. En 2007, le réseau des agences d’investissement en Méditerranée a enregistré un engouement des investisseurs étrangers hors hydrocarbures à l’exemple des Singapouriens, des Allemands et des Malaisiens ainsi que des investisseurs du Golfe. Près de 60% des investissements étrangers en Algérie viennent, en effet, des pays du Golfe et concernent de nombreux secteurs économiques hors hydrocarbures comme l’industrie, les services, la construction et le tourisme. L’année 2007 a aussi été marquée par le retour en force des opérateurs français qui veulent leur part du marché algérien, en témoignent les délégations françaises de haut niveau qui défilent depuis 2006 à Alger. Le rapport révélait que comme en 2006, les pays Meda ont multiplié leurs investissements en Algérie prévoyant que de nouvelles opportunités devraient voir le jour dans le secteur du tourisme, devenu priorité nationale pour les 15 prochaines années. Mais cet espoir s’est quelque peu estompé. En 2009, seulement quatre investissements étaient enregistrés. Il y a six mois, même Sonatrach n’a pas signé d’accord avec des partenaires étrangers. Est-ce que le reste de l’année sera plus bénéfique? Et quand AXA, la compagnie d’assurances, va-t-elle enfin commencer son activité?
Ahmed MESBAH
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