Calligraphie berbère de Djenane Zola: Une harraga des beaux-arts
Elle est jeune et belle et elle porte en elle l’âme rebelle des Aurès, dont elle est originaire. Djenane Zola, de son vrai nom Djenane Zohra, née en 1978 à Alger, tout sourire, se définit comme une «harraga des beaux-arts». Elle excelle dans la calligraphie berbère à laquelle elle consacre, depuis le 27 mai et ce, jusqu’au 5 juin 2010, une exposition à la cybergalerie Didouche- Mourad à Alger. A neuf ans, elle dessine des «poissons dans l’eau». Son père l’encourage en lui achetant la matière dont elle a besoin pour travailler son art. Après le lycée, elle a rejoint l’Ecole des beaux-arts d’Alger sans avoir jamais obtenu le bac. «J’ai commencé avant même de rentrer aux beaux-arts à faire chez moi des portraits. J’ai montré que j’ai une volonté pour apprendre les techniques. J’ai déposé un dossier artistique comprenant une collection de mes œuvres et on m’a recruté sur la base de ça.»
Et de préciser : «Je suis une harraga des beaux-arts, en ce sens que j’ai fait une formation qui n’a pas été sanctionnée par un diplôme. Après tout, Picasso n’avait aucun diplôme et beaucoup qui le possèdent ne sont pas doués», dit-elle. C’est ainsi que Zola suit les cours de l’ensemble des disciplines, dont la sculpture et la peinture, bien qu’elle se soit spécialisée dans le design et l’aménagement en suivant la filière «décoration d’intérieur».
Elle réfute le fait que «Zola» soit un nom exclusivement français. Selon elle, il y a des patronymes algériens qui sont déclinés de la même façon. «Je suis vraiment étonnée par l’accueil du public. Je ne m’attendais pas à cet engouement. Les gens ont vite remarqué que ce que j’expose est nouveau.» Les tableaux de Djenane Zola sont dominés par les couleurs ocres qui rappellent les parois rocheuses du Tassili et ses gravures rupestres.
La calligraphie amazighe, pour ainsi dire, plonge ses racines dans la nuit des temps. Les tableaux sont faits en relief avec la peinture à l’huile et du sable. «Ce que je peins, c’est moi-même, ce que j’ai vu à Ngaous, Arris, Tazoult et Batna ainsi que dans les régions kabyles de Tassaft, Beni Yenni et les Ouadhias.» Pourtant, les personnages que notre artiste peints ne sont ni des êtres humains ni des animaux comme dans les grottes sahariennes, mais des lettres de l’alphabet tifinagh.
«Les lettres sont toujours en mouvement, elles ne sont pas figées, ce sont des lettres-personnages. Quand vous voyez, poursuit-elle, le mouvement de la lettre, vous avez l’impression qu’elle est dotée d’une âme et d’une personnalité. La lettre elle-même renferme plusieurs lettres. Il y a des lettres à l’intérieur des lettres, chacune paraissant caresser l’autre. Il faut scruter le mouvement de la lettre pour voir ce qu’elle dégage comme énergie et comme message.»
La calligraphie amazighe, explique-t-elle, est le produit d’une technique mixte : la peinture à l’huile et le sable, le tout pratiquement réalisé avec une seule palette qui donne, d’ailleurs, une tonalité uniforme à l’ensemble de ses œuvres. Détrompez-vous, les mêmes couleurs ne donnent pas les mêmes tableaux. «Chaque tableau, affirme Zola, raconte une histoire, exprime un état d’âme». Selon elle, «l’écriture tifinaghe, gravée dans les grottes, est restée trop longtemps enfouie dans les grottes, et maintenant il faut la faire sortir au grand jour.
Les anciens, certes, étaient des artistes, mais je me soucie d’apporter une touche de modernité à ce qu’ils ont faits. Mes tableaux disent, assure-elle, qu’il faut garder nos racines, rester dans notre culture parce qu’elle est riche et ancienne, humaine et naturelle» et de conclure : «On est aussi Africains. C’est une culture qui ne se démode pas parce qu’elle est naturelle et proche de la nature.»
source: Midi libre
Et de préciser : «Je suis une harraga des beaux-arts, en ce sens que j’ai fait une formation qui n’a pas été sanctionnée par un diplôme. Après tout, Picasso n’avait aucun diplôme et beaucoup qui le possèdent ne sont pas doués», dit-elle. C’est ainsi que Zola suit les cours de l’ensemble des disciplines, dont la sculpture et la peinture, bien qu’elle se soit spécialisée dans le design et l’aménagement en suivant la filière «décoration d’intérieur».
Elle réfute le fait que «Zola» soit un nom exclusivement français. Selon elle, il y a des patronymes algériens qui sont déclinés de la même façon. «Je suis vraiment étonnée par l’accueil du public. Je ne m’attendais pas à cet engouement. Les gens ont vite remarqué que ce que j’expose est nouveau.» Les tableaux de Djenane Zola sont dominés par les couleurs ocres qui rappellent les parois rocheuses du Tassili et ses gravures rupestres.
La calligraphie amazighe, pour ainsi dire, plonge ses racines dans la nuit des temps. Les tableaux sont faits en relief avec la peinture à l’huile et du sable. «Ce que je peins, c’est moi-même, ce que j’ai vu à Ngaous, Arris, Tazoult et Batna ainsi que dans les régions kabyles de Tassaft, Beni Yenni et les Ouadhias.» Pourtant, les personnages que notre artiste peints ne sont ni des êtres humains ni des animaux comme dans les grottes sahariennes, mais des lettres de l’alphabet tifinagh.
«Les lettres sont toujours en mouvement, elles ne sont pas figées, ce sont des lettres-personnages. Quand vous voyez, poursuit-elle, le mouvement de la lettre, vous avez l’impression qu’elle est dotée d’une âme et d’une personnalité. La lettre elle-même renferme plusieurs lettres. Il y a des lettres à l’intérieur des lettres, chacune paraissant caresser l’autre. Il faut scruter le mouvement de la lettre pour voir ce qu’elle dégage comme énergie et comme message.»
La calligraphie amazighe, explique-t-elle, est le produit d’une technique mixte : la peinture à l’huile et le sable, le tout pratiquement réalisé avec une seule palette qui donne, d’ailleurs, une tonalité uniforme à l’ensemble de ses œuvres. Détrompez-vous, les mêmes couleurs ne donnent pas les mêmes tableaux. «Chaque tableau, affirme Zola, raconte une histoire, exprime un état d’âme». Selon elle, «l’écriture tifinaghe, gravée dans les grottes, est restée trop longtemps enfouie dans les grottes, et maintenant il faut la faire sortir au grand jour.
Les anciens, certes, étaient des artistes, mais je me soucie d’apporter une touche de modernité à ce qu’ils ont faits. Mes tableaux disent, assure-elle, qu’il faut garder nos racines, rester dans notre culture parce qu’elle est riche et ancienne, humaine et naturelle» et de conclure : «On est aussi Africains. C’est une culture qui ne se démode pas parce qu’elle est naturelle et proche de la nature.»
source: Midi libre
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