Sarkozy se dit attentif aux "vraies préoccupations" des Français
Sarkozy dit vouloir "répondre aux questions des Français"
* Pas un mot sur les sondages
par Yann Le Guernigou
JOSSELIN, Morbihan, 8 mars (Reuters) - En panne de confiance dans l'opinion, Nicolas Sarkozy a affiché mardi dans la France profonde l'image d'un président qui se veut attentif aux "vraies préoccupations des Français" et qui agit sans se soucier de "l'actualité de tous les jours".
Rencontrant les maires du Morbihan, le chef de l'Etat n'a pas évoqué le sondage qui fait planer la menace de son élimination dès le premier tour de la présidentielle 2012 pour cause de poussée du Front national et de sa présidente, Marine Le Pen. (voir [ID:nLDE72716R])
Mais il l'avait sans doute à l'esprit quand il a conclu son intervention liminaire en déclarant: "Je fais de la politique depuis 35 ans. J'ai connu tous les états, j'ai connu des hauts, j'ai connu des bas, puis j'y suis arrivé".
"C'est un long chemin, un très long chemin, beaucoup de sang-froid, beaucoup de conviction", a-t-il ajouté.
Au moment où les médias multiplient les gros titres sur le sondage Harris Interactive publié par Le Parisien, Nicolas Sarkozy a encore déclaré que le rôle du président de la République était de "répondre aux questions des Français, à leurs vraies préoccupations, pas les préoccupations de surface, pas ce qui fait l'actualité de tous les jours, qui disparaît aussi vite qu'il est apparu".
Comme le mois dernier avec les maires du département du Cher, la réforme des collectivités territoriales, un problème dont on "parle si peu dans l'actualité nationale" mais qui intéresse le quotidien des Français, a été au coeur de son "dialogue républicain" avec les élus bretons
LA FRANCE "DE CRAINTE EN CRAINTE"
Nicolas Sarkozy n'a pas manqué de se féliciter que la suppression de la taxe professionnelle, la principale recette fiscale des collectivités locales, ne soit plus un sujet après avoir suscité de grandes craintes lors de son annonce en 2009.
"Aujourd'hui plus personne ne me parle de la taxe professionnelle, alors que c'était le grand sujet du congrès des maires de 2009, avec des gens qui hurlaient à la mort 'attention, on va être ruinés!'", a-t-il souligné.
Il a relevé dans la foulée que la réforme des retraites ne faisait plus l'actualité, comme si elle était désormais acceptée par les Français.
"Il y a trois mois, il paraît que la France était au bord de l'explosion sociale avec la réforme des retraites. Aujourd'hui, c'est moi qui mets systématiquement le sujet sur la table pour l'expliquer. Mais qui en parle ?".
"Ainsi va la France, de crainte en crainte, et une fois que la réforme est votée, on se dit 'oh bien, finalement, c'est pas si terrible' et on transfère ses craintes sur un autre sujet", a-t-il dit.
Interpellé sur des sujets comme la loi littoral, les services publics en zone rurale ou le mode de scrutin des futurs conseillers territoriaux, Nicolas Sarkozy a invité ses interlocuteurs à ne se laisser guider "que par une seule chose, l'intérêt général" et à ne pas avoir peur de s'attaquer aux grands problèmes.
Alors que la sénatrice socialiste du Morbihan Odette Herviaux s'inquiétait de voir la parité menacée par le mode de scrutin retenu, en cette journée internationale de la femme, il s'est interrogé sur l'utilité d'une telle manifestation.
"Aujourd'hui, la vie des femmes ressemble à la vie des hommes, les choses ont changé considérablement (...) C'est sympathique, il faut le faire, enfin parfois il faudrait qu'on se concentre sur l'essentiel. L'essentiel c'est de trouver du travail pour les hommes et les femmes, une possibilité de promotion sociale pour les deux". (Édité par Patrick Vignal)
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