阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Commission européenne: "Commission européenne"

Thursday, September 02, 2010

Paix en Palestine : y croire malgré tout



Alors que les négociations, dites, par certains, « de la dernière chance », se sont ouvertes, hier, à Washington, entre Israéliens et Palestiniens, est-il réaliste de croire aux miracles ?

Trois interrogations dominent. La première porte sur la crédibilité des États-Unis. L'Amérique est-elle encore l'Amérique ? Même armée d'une vision stratégique juste, peut-elle faire la différence, cette fois, après tant d'espoirs déçus ? Ou cette dernière tentative avortera-t-elle comme les précédentes ? La « puissance indispensable », pour reprendre la formule de l'ancienne secrétaire d'État de Bill Clinton, Madeleine Albright, a-t-elle encore les moyens et la volonté de ses ambitions ?

Deuxième interrogation : qui est vraiment Benyamin Nétanyahou ? Un Gorbatchev israélien, prêt, en dépit des apparences, à prendre des risques pour entrer dans l'Histoire comme un homme de paix ? Ou n'est-il qu'un politicien opportuniste, qui fera tout pour maintenir en vie sa fragile coalition ? Réponse dans moins de trois semaines, quand on saura si Israël maintient un gel de la construction de colonies de peuplement en Cisjordanie, comme l'exigent Palestiniens et Américains et comme le refusent les partis les plus à droite de la coalition au pouvoir à Tel-Aviv.

Il s'agit bien là du test décisif de la marge d'influence des États-Unis sur l'État hébreu. Washington a des arguments de poids. La priorité stratégique de Nétanyahou n'est-elle pas la menace iranienne ? En fermant brusquement la porte à une négociation avec les Palestiniens, Israël ne prendrait-il pas le risque de s'isoler de ses derniers soutiens au moment même où son objectif est de rallier l'ensemble de la communauté internationale contre les ambitions nucléaires de l'Iran ? Entre la poursuite de la colonisation et la formation d'une coalition anti-iranienne, le moment est venu de choisir.

Cette réalité débouche sur une troisième interrogation. Quel est l'équilibre des forces dans la région entre modérés et fondamentalistes ? Avant même que ne s'ouvrent les négociations de Washington, la branche armée du Hamas a tué quatre civils israéliens pour faire déraper un processus auquel le mouvement n'est pas convié. L'ancien Premier ministre d'Israël, Rabin, avait une réponse au chantage terroriste sur un processus de paix. Il disait qu'il fallait « continuer la négociation comme s'il n'y avait pas de terroristes et combattre le terrorisme comme s'il n'y avait pas de négociation ».

Cette formule ne répond pas, loin s'en faut, à toutes les questions. Le régime iranien lui-même cherchera, directement ou indirectement, à faire capoter le processus de paix. Avoir exclu de ce processus la branche politique du Hamas ne facilite-t-il pas en réalité la tâche de Téhéran ?

Le penseur politique italien Antonio Gramsci, dans une formule célèbre, disait qu'il fallait avoir « le pessimisme de la raison et l'optimisme de la volonté ». Au Proche-Orient, aujourd'hui plus que jamais, il faut vraiment beaucoup de volonté pour demeurer optimiste. Mais y a-t-il un autre choix ? Se résigner au pessimisme, par réalisme, cynisme ou fatalisme, n'est tout simplement pas une option, ni pour les Palestiniens, ni pour Israël, ni pour les États-Unis.

Et l'Europe ? Elle a tort de s'indigner de son absence à la table des négociations. Cette absence ne fait que traduire la réduction inexorable de son statut international. On récolte ce que l'on sème.


(*) Conseiller spécial à l'Ifri (Institut français de relations internationales).

Plus d'informations dans le journal Ouest-France

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