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Thursday, September 02, 2010

Algerie le crédit à la consommation sera-t-il rétabli?


50 MILLIARDS DE DOLLARS DANS LES TIROIRS DES BANQUES

Les particuliers ne comprennent pas pourquoi les banques ne reprennent pas le crédit à la consommation.

Les banques algériennes continuent de disposer de surliquidités s’élevant à 5000 milliards de dinars, soit 50 milliards de dollars. Cette somme est-elle pour autant inutilisée. Elle reflète pourtant, des fonds destinés à la couverture des opérations à l’étranger. C’est en tout cas l’explication donnée par le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers Abef. Abderrahmane Benkhalfa indique dans des déclarations antérieures, que le stock des crédits à l’économie est de 2700 milliards de dinars, dont plus de 80% sont destinés aux entreprises et 10% aux particuliers et aux ménages. Les entrepreneurs ne cessent de demander des crédits de toutes sortes, mais les banquiers cherchent d’abord à se mettre à l’abri de mauvaises surprises. Pour l’instant, le retour au crédit à la consommation n’est pas évoqué. Tous les efforts sont orientés vers le crédit immobilier. Dans tous les cas, la responsabilité des banquiers les conduit à la prudence dans l’octroi des crédits. La Banque d’Algérie et la justice imposent des contrôles très tâtillons lorsqu’il s’agit de l’utilisation de deniers publics. La pression des entrepreneurs et la rigidité des règlements sont un vrai dilemme pour le gouvernement. L’objectif de création de milliers de PME et de millions d’emplois comme prévu dans le programme 2010/2014 du Président Abdelaziz Bouteflika, risque d’être compromis si les contraintes réglementaires au financement de l’entreprise ne sont pas levées.
Ce dossier devait être au centre des discussions d’un comité ad hoc créé par le Premier ministre.
Le ministère des Finances, propriétaire des banques publiques car exerçant la fonction d’Assemblée générale de ces entreprises, et la Banque d’Algérie, en tant qu’autorité de régulation, devaient faire partie de la nouvelle entité. Feraient aussi partie du comité, le Conseil national économique et social (Cnes), présidé par Mohamed Seghir Babès, et l’Association des banques et des établissements financiers.
Tous pensent que le problème se pose en cas de non-remboursement des crédits. Pour se prémunir contre les poursuites judiciaires et les contrôles pénalisants de la tutelle, le banquier a tendance à appliquer à la lettre les règles qui lui sont dictées par la Banque d’Algérie. Or, il subit des pressions de toutes parts pour ouvrir davantage le robinet. Personne n’est contre une implication plus grande des banques dans le financement de l’entreprise, mais à une seule condition: que la justice prenne acte de la contrainte évoquée. En quelque sorte, les banquiers ont besoin d’une immunité pour ne pas faire les frais du comportement des entrepreneurs. Même la Banque d’Algérie doit être plus tolérante si les ratios ne sont pas appliqués par les comités de crédits qui étudient les dossiers de demandeurs de financement.
Pour l’ensemble des gestionnaires du secteur public, l’Union des entrepreneurs publics demande même une dépénalisation de l’acte de gestion. Entre les impératifs de lutte contre la corruption et ceux du financement de l’économie, le choix n’est pas toujours facile. Or, dès qu’un dinar n’est pas remboursé par un entrepreneur, ce sont les soupçons de corruption qui pèsent sur les gestionnaires.
D’un autre côté, les entrepreneurs ne comprennent toujours pas pourquoi les banques accumulent des liquidités sans les injecter dans l’économie. Le délégué général de l’Abef estime que les chiffre avancés sont exagérés. Selon lui, il y a 2700 milliards de dinars qui sont alloués au financement de l’entreprise. Ensuite, il explique que toutes les liquidités de la banque ne sont pas nécessairement destinées à des financements.
Les liquidités doivent être disponibles dans les caisses pour faire face aux demandes des clients. Malgré ces contraintes, un effort est demandé aux banques. Or, pour réaliser cet objectif, il faut instaurer le principe de flexibilité, revendique M.Benkhalfa. Il insiste sur le fait que la Justice et la Banque d’Algérie prennent en compte les causes de cette tolérance.
D’autres problèmes sont soulevés par les banquiers. C’est le cas du taux de non-remboursement des crédits bancaires lequel est supérieur à 25%.

Ahmed MESBAH

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