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Sunday, August 01, 2010

La Bourse d’Alger avant la réforme attendue



Les premiers privés à la Bourse d’Alger avant la réforme attendue
Les pouvoirs publics s’apprêtent à lancer la première phase du plan de développement du marché financier. Une réforme qui vise à offrir de nouvelles possibilités pour les entreprises de financer leur développement. Bémol, l’agenda du gouvernement est très distendu. Les premiers effets sont attendus pour fin 2011. Des privés, Alliance Assurance, MLA, iront à la bourse avant cette date.





« Alliance Assurances compte augmenter son capital via la Bourse avant fin 2010. Elle sera imitée par la société de leasing MLA en 2011 », indique M. Nordine Smail, le président la commission de surveillance des opérations de bourse (Cosob). Une petite révolution dans un pays malade de sa rente pétrolière. Deux sociétés privées vont donc faire leurs premiers pas à la Bourse d’Alger, un marché embryonnaire avec seulement deux titres cotés en Bourse, ceux des entreprises publiques Saidal et El Aurassi, et dopé par les titres obligataires d’une valeur de 3 milliards de dollars et les obligations du Trésor. Un compartiment dédié à la PME est également annoncé. Il devrait être opérationnel avant fin 2010. Dans la foulée d’un plan quinquennal 2010-2014 doté d’une enveloppe de 286 milliards de dollars qui prévoit la création de 200.000 PME et la mise à niveau de 20.000 PME, une nouvelle possibilité s’offre aux petites et moyennes entreprises de renforcer leurs fonds et de financer leurs investissements. Et donc de s’accroitre grâce à la Bourse.

Appels d’offres dans quelques mois

Par ailleurs, les pouvoirs publics envisagent de lancer la première phase du plan de développement du marché financier. Il est attendu que l’état débourse 120 millions de dinars, soit l’équivalent d’1 ,2 million d’euros, pour financer ce premier chantier. C’est une question de semaines. Il s’agit d’une phase d’évaluation, de conception de l’organisation type et du schéma de fonctionnement du marché. A ce titre, cinq experts internationaux accompagnés de trois experts nationaux seront chargés de proposer un choix d’organisation du marché financier. Il s’agira de recruter notamment un expert international en droit boursier, un second en services d’investissements (métiers de marché), un troisième en gestion stratégique des marchés, un quatrième en système de communication et d’information boursiers … . Les appels d’offres seront lancés dans les prochains mois. Une unité de gestion domiciliée à la Cosob, pilotée par le Ministère des finances chargée de ce chantier, proposera des recommandations et un schéma type d’organisation du marché financier au gouvernement. L’exécutif devra trancher sur ce dossier pas avant 2011 à l’issue d’un conseil interministériel. On estime entre 8 et 9 mois la durée de cette phase. Un préalable selon M. Smail Nordine avant de mettre en œuvre le plan de développement du marché financier.

Une réforme au petit trop

Le développement du marché financier en algérien, en dépit de ces petites avancées, reste à ses premiers balbutiements. Il faudrait plusieurs années à ce rythme pour que ce marché lilliputien gagne en substance. Le programme approuvé par la place au cours de l’été 2008 se décline en cinq chantiers principaux , indique M Mustapha Ferfara, le DG de la Bourse d’Alger (SGBV) : l’alimentation du marché par des titres de capital et des titres de créances , la professionnalisation des intermédiaires en Bourse avec une spécialisation dans de nouveaux métiers en Algérie : gestion des portefeuilles clients , ingénierie financière et notation du marché ; la modernisation du système de négociation et de règlement de la Bourse ; l’institution d’une culture financière et boursière ; l’institution d’un management des sociétés de marché et de leur gouvernance .

Ce plan prévoit le renforcement de la Bourse et de la Cosob. Il s’agit également de les doter de nouveaux sièges. Les bureaux qu’abritent ces deux institutions sont indignes d’une économie classée parmi les premières en Afrique. Concernant le premier chantier, les pouvoirs publics n’en ont pas encore donné l’impulsion. Il faudra attendre probablement 2011- 2012.

La réforme du marché financier accuse ainsi un énorme retard. « Pour redynamiser le marché boursier, il faudrait comme l’a fait l’Arabie Saoudite, obliger les sociétés de télécommunications comme les opérateurs de téléphonie mobile Djezzy et Nejma (à capitaux égyptiens et qataris) à mettre en bourse une partie de leurs actions (par exemple 20%), observe Lachemi Siagh , spécialiste des marchés financiers. L’opportunité se présente avec la vente de Djezzy. L’état compte acquérir Djezzy à 100% et revendre probablement 49% de ses parts à des firmes privées. Une partie des actions pourrait être cédées à travers la Bourse. Pour un autre expert, les banques de la place et les sociétés d’assurances pourraient être cotées également en Bourse. Il suffit d’une décision du gouvernement. Or, ce dernier ne semble pas pressé. L’amélioration des circuits de financement des entreprises devra attendre.

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