Tuesday, August 24, 2010
Alger lance son «plan blanc»
5 milliards de dinars dégagés pour le vieux bâti
La wilaya d’Alger lance une opération de réhabilitation du patrimoine immobilier du centre de la capitale, dénommée «Plan blanc».
Ce projet, présenté hier au niveau de la wilaya, touchera en priorité les immeubles de l’hyper-centre d’Alger : les rues Larbi Ben M’hidi, Zighoud Youcef, Didouche Mourad, de Tanger, Malika Gaïd et les rues menant vers les placettes (square Port Saïd, Grande-Poste, allée de la Mémoire, place Emir Abdelkader). Une enveloppe de 5 milliards de dinars a été allouée à cette opération, qui s’étalera sur 4 ans. «Les terrasses dont les habitations illicites ont été démolies et les occupants relogés seront remises en état. Les paraboles et les climatiseurs suspendus aux façades seront installés sur les terrasses dégagées, tandis que les câbles électriques et les fils téléphoniques seront encastrés», explique le directeur de l’urbanisme, Abdelkader Djelaoui. Ce plan de réhabilitation touchera aussi les espaces voisins des immeubles comme les trottoirs, les arbres. Une charte des espaces publics a été établie pour éviter toute modification : couleurs (trois ont été choisies : le blanc pour les murs, le gris pour les boiseries et le noir pour les rampes) ou la nature des trottoirs. Le directeur de l’aménagement et de la restructuration, Abdelkader Guida, explique le délabrement des immeubles par le changement de régime juridique de ces constructions datant de l’époque coloniale.
«Le régime de la copropriété lancé en 1981 sans cahier des charges précisant les droits et les devoirs des deux parties, la surcharge d’exploitation, l’accaparement des parties communes et la décrépitude expliquent la situation actuelle du bâti. Pas moins de 259 immeubles menacent de s’effondrer.» Pourquoi une telle opération à ce moment précis ? Le directeur du logement, Mohamed Smaïl, a indiqué que «l’opération ne pouvait être entamée sans l’établissement d’un diagnostic de l’état des immeubles et la définition des étapes d’intervention. Aussi, il était nécessaire de reloger en premier lieu les personnes qui occupaient les terrasses et les zones attenantes aux bâtisses à réhabiliter». La Casbah sera touchée par une opération de relogement de ses occupants (200 familles). La wilaya annonce, par ailleurs, la mise en place d’une «promenade de l’indépendance» allant de Maqâm Echahid à El Madania, au front de mer, en passant par le jardin d’Essai. L’immeuble La Parisienne, situé à Alger-Centre, a été démoli et l’exploitation du terrain est renvoyée aux calendes grecques. Selon le président de l’APC d’Alger-Centre, la situation est réglée : «L’immeuble, qui appartient à une ressortissante française, a été élevé sur un terrain lui appartenant également. Cette situation lui accorde le droit de disposer de son bien, qui verra la construction prochaine d’un immeuble identique à celui qui a été démoli», s’est contenté d’affirmer Tayeb Zitouni, sans pour autant donner de détails.
Nadir Iddir
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