La lutte contre les bandes d’Al-Qaïda au Maghreb concerne plusieurs États voisins. Ceux-ci commencent à s’unir, malgré des différends sur la stratégie à mener contre les terroristes islamistes.
Algérie, Mali, Niger, Mauritanie : ces quatre États subissent depuis plusieurs années des attaques menées par les hommes d’Al-Qaïda au Maghreb. La plus récente s’est déroulée à la frontière entre l’Algérie et le Mali. Le 30 juin dernier, des garde-frontières algériens sont tombés dans une embuscade à Tinzaouatine. Onze militaires algériens ont péri dans cette attaque, qui a permis aux rebelles de saisir des armes et du matériel de transmission avant de se retirer dans le nord du Mali.
Selon la presse algérienne, ce groupe était dirigé par l’émir Yahia Abou Amar. La katiba comprendrait des « mercenaires » maliens, mauritaniens et libyens.
« Manque de vision commune »
La composition supposée du groupe témoigne de l’emprise au moins géographique d’Al-Qaïda dans le Sahel et de sa tentative de fédérer les populations. C’est cette union que revendiquait le leader supposé d’Aqmi, Abdelmalek Droukdal, dans un entretien au New York Times en juillet 2008. Selon l’émir, son groupe veut « redonner sa place à l’islam dans la région et placer les populations sous la règle du Coran ». Le chef des islamistes veut « étendre le Jihad (la guerre sainte, N.D.L.R.) à toute la région, des États du Maghreb jusqu’à la côte africaine ».
Les États régionaux, même s’ils tendent à minimiser l’influence d’Al-Qaïda, sont conscients du danger que fait peser l’islam radical sur leurs régimes. Le 14 avril dernier, les responsables militaires du Mali, du Niger, de Mauritanie, de Libye, du Tchad et du Burkina Faso ont rencontré, à Alger, leur homologue algérien, le général Ahmed Gaïd Salah. Celui-ci a appelé ses voisins à « une mise en synergie de nos volontés, de nos expériences respectives et de nos capacités militaires ».
Le général Gaïd Salah a regretté « un manque de vision commune » et appelé à « une étroite coopération militaire active ».
Ce sommet antiterroriste avait été précédé d’une première réunion à Alger, en septembre dernier. Depuis, une brouille s’était instaurée entre le Mali et ses voisins. Bamako a été suspecté de céder aux pressions françaises dans la libération de l’otage Pierre Camatte.
« Connexion avec le crime organisé »
En mars, un premier rapprochement s’était produit, avec la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du Sahel. Selon le chef de la diplomatie algérienne, « le terrorisme représente des menaces réelles ». Il a dénoncé « les connexions multiples du terrorisme avec le crime organisé ». Le ministre algérien avait, comme ses collègues, appelé à l’union contre le terrorisme.
Tous les participants ont profité de ce sommet pour dénoncer le paiement de rançons en échange de la libération de terroristes. Ils soupçonnent autant la France que la Suisse d’avoir cédé aux pressions des preneurs d’otages pour obtenir la libération de leurs ressortissants.
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