Charlotte Menegaux
L'année dernière, Barack Obama avait déjà égratigné la France, en critiquant les pays occidentaux qui dictent «les vêtements qu'une femme doit porter». Washington fait valoir la «liberté de croyance».
C'est par la très officielle voix du porte-parole du département d'Etat, que les Etats-Unis ont exprimé leur désaccord avec le projet de loi français contre le port du voile intégral, mercredi : «Nous ne pensons pas qu'il faille légiférer sur ce que les gens ont le droit, ou pas, de porter en fonction de leurs croyances religieuses», a ainsi commenté Philip Crowley. «Aux Etats-Unis», a-t-il ajouté, «nous prendrions d'autres mesures pour assurer l'équilibre entre la sécurité, d'une part, et d'autre part le respect de la liberté religieuse et des symboles qui lui sont associés».
La France peut avoir avec les Etats-Unis «des opinions différentes sur certaines questions, je pense par exemple à la peine de mort», a répondu le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Et d'ajouter : ces opinions différentes sont «une raison supplémentaire pour renforcer notre dialogue et nos échanges, dans un esprit constructif et de confiance».
Une forme d'ingérence de la part des Etats-Unis, qui n'en est pas à son coup d'essai. On s'en souvient, en avril 2009, Barack Obama s'était prononcé pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, s'opposant ainsi clairement à la position du chef de l'Etat français.
Critiques répétées d'Obama
Quelques semaines plus tard, le 8 juin 2009, Barack Obama avait implicitement pointé la France du doigt, dans son discours du Caire, resté célèbre. Il y avait appelé les pays occidentaux à ne pas gêner les musulmans dans la pratique de leur religion, critiquant ceux d'entre eux qui dictent «les vêtements qu'une femme doit porter». Au nom de la laïcité, la France avait déjà banni, en 2004, les signes religieux ostentatoires dans les écoles, avec une loi interprétée comme ciblant surtout le voile islamique.
A la surprise générale, Nicolas Sarkozy avait alors emboîté le pas à Barack Obama. Réagissant à son discours, il s'était dit «totalement d'accord» avec le président américain, «y compris avec la question du voile» islamique. «En France, toute jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C'est sa liberté», avait soutenu Nicolas Sarkozy.
Un an plus tard, le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public français est pourtant en marche. Mardi, les députés français ont adopté le texte. Prochaine étape en septembre, avec son examen par le Sénat. Si la Haute Assemblée ne le modifie pas, le texte serait alors définitivement adopté.
L'année dernière, Barack Obama avait déjà égratigné la France, en critiquant les pays occidentaux qui dictent «les vêtements qu'une femme doit porter». Washington fait valoir la «liberté de croyance».
C'est par la très officielle voix du porte-parole du département d'Etat, que les Etats-Unis ont exprimé leur désaccord avec le projet de loi français contre le port du voile intégral, mercredi : «Nous ne pensons pas qu'il faille légiférer sur ce que les gens ont le droit, ou pas, de porter en fonction de leurs croyances religieuses», a ainsi commenté Philip Crowley. «Aux Etats-Unis», a-t-il ajouté, «nous prendrions d'autres mesures pour assurer l'équilibre entre la sécurité, d'une part, et d'autre part le respect de la liberté religieuse et des symboles qui lui sont associés».
La France peut avoir avec les Etats-Unis «des opinions différentes sur certaines questions, je pense par exemple à la peine de mort», a répondu le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Et d'ajouter : ces opinions différentes sont «une raison supplémentaire pour renforcer notre dialogue et nos échanges, dans un esprit constructif et de confiance».
Une forme d'ingérence de la part des Etats-Unis, qui n'en est pas à son coup d'essai. On s'en souvient, en avril 2009, Barack Obama s'était prononcé pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, s'opposant ainsi clairement à la position du chef de l'Etat français.
Critiques répétées d'Obama
Quelques semaines plus tard, le 8 juin 2009, Barack Obama avait implicitement pointé la France du doigt, dans son discours du Caire, resté célèbre. Il y avait appelé les pays occidentaux à ne pas gêner les musulmans dans la pratique de leur religion, critiquant ceux d'entre eux qui dictent «les vêtements qu'une femme doit porter». Au nom de la laïcité, la France avait déjà banni, en 2004, les signes religieux ostentatoires dans les écoles, avec une loi interprétée comme ciblant surtout le voile islamique.
A la surprise générale, Nicolas Sarkozy avait alors emboîté le pas à Barack Obama. Réagissant à son discours, il s'était dit «totalement d'accord» avec le président américain, «y compris avec la question du voile» islamique. «En France, toute jeune fille qui veut porter le voile peut le faire. C'est sa liberté», avait soutenu Nicolas Sarkozy.
Un an plus tard, le projet de loi visant à interdire le port du voile intégral dans l'espace public français est pourtant en marche. Mardi, les députés français ont adopté le texte. Prochaine étape en septembre, avec son examen par le Sénat. Si la Haute Assemblée ne le modifie pas, le texte serait alors définitivement adopté.
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