Le président de la Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen, Emmanuel Hogg, revient dans cet entretien sur les projets phares de la COPEAM.
Paris
De notre envoyée spéciale
La Copeam joue un rôle important dans la structuration de l’audiovisuel euro-méditerranéen ?
La Copeam c’est la réunion et la conférence de professionnels la plus représentative qui existe en méditerranée. Son objectif essentiel est de créer un paysage audiovisuel méditerranéen. C’est un paysage qui fera que les chaînes puissent travailler ensemble en faisant des coproductions et des échanges des programmes et faire en sorte que nous ne soyons pas dans ce paradoxe que connaît la méditerranée. Il y a plus de quatre cents chaînes qui arrivent sur la méditerranée et peu de choses sont faites en commun. Si on accumule ces quatre cents chaînes et qu’on les multiplie par 24h et par 365 jours, c’est phénoménal. Il faut arriver à créer cet espace commun.
Pour arriver à cela, il faut créer une communauté professionnelle qui n’est pas forcément obligée de s’entendre sur tout, mais qui considère que ce qui la rassemble l’emporte sur ce qui l’oppose. C’est la base minimale sans laquelle rien n’est possible. Nous avons réussi à nous parler, et de là, sont nés les dix chantiers. Nous travaillons depuis un an sur des projets fédérateurs, permettant d’agréger différents acteurs dans des logiques à géométrie variable. Certains ont eu ce privilège de démarrer très vite et recevoir des financements européens, à l’image de Euromed News ou Med MeM. Nous devons en outre travailler sur un observatoire statistique central et ce, afin d’asseoir une politique commune dans un appareil statistique fiable.
La Copeam a évolué avec le temps et avec l’émergence politique de l’UPM (union pour la méditerranée)...
Il est clair que la Copeam est un interlocuteur de l’union européenne et de l’UPM, pour la mise en application des politiques et des partenariats euro-méditerranéens. Nous avons eu le mérite de nous réunir annuellement dans des périodes difficiles. Les dix projets arrêtés lors de la tenue de la conférence du Caire, l’année dernière, ont aidé la réflexion et la commission européenne à la mise en place du programme Euromed Audiovisuel III.
La projet de la chaîne de la Méditerranée reste difficile à réaliser…
Le projet de la chaîne de la méditerranée est d’une importance capitale dans la mesure où il y a une grande proximité entre les deux rives de la méditerranée. Il ne s’agit pas d’un projet de fantaisie ou encore de paillette. D’abord, c’est un projet où la Copeam se situe dans un plan anti-action. il cristallise l’idée qu’il y a un paysage audiovisuel partagé. C’est un projet qui a également sa cohérence dans un projet d’ensemble. Il a réuni tous les pays de la méditerranée, les 130 adhérents de la Copeam. Maintenant, il faut lui donner forme. J’essaye de construire une forme qui permet à chacun de se sentir libre à la fois sur une logique de réciprocité, d’égalité et de souplesse.
Si les chefs d’Etat et de gouvernement, qui se réuniront en juin prochain à Barcelone, pour le sommet de l’union pour la méditerranée, pouvaient formuler leur volonté en faisant émerger cette chaîne, cela serait un signal politique formidable. C’est pourquoi, nous appelons à la création d’une chaîne de télévision méditerranéenne multilingue et multinationale, émettant sur l’ensemble du territoire euro-méditerranéen. Il s’agira d’une chaîne qui sera à coup sûr le reflet de l’identité et de la diversité méditerranéenne.
Par Nacima Chabani
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