par Khaled Elraz
Le chiffre paraît hallucinant, comparé à la population de chaque pays européen, qui se chiffre en dizaines de millions, ou même de l’Europe entière, qui se chiffre en quelques centaines de millions. Dans les 4 décennies qui viennent, en l’espace d’une génération et demie, plus d’un milliard de personnes devraient avoir accompli une migration pour fuir les effets du réchauffement climatique.
Plus d’un milliard d’émigrés forcés…
Le titre du rapport est on ne peut plus explicite : « Marée humaine : la véritable crise migratoire » et le sens de l’étude présentée est clair : c’est un avertissement sur le rythme et l’accélération des déplacements de population au XXIème siècle.
L’échec de la lutte contre la soif et la faim
Les chiffres de l’ONG sont fondés sur les évaluations des différentes agences des Nations Unie, à commencer par la FAO et sur les travaux du GIEV, Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, dont les études, non encore publiques, font état de 1,1 à 3,2 milliards d’être humains qui souffriront de la soif et du manque d’eau, tandis qu’entre 200 et 600 millions de personnes mourront de faim, parce qu’ils subiront directement les effets de l’assèchement des terres agricoles… Selon le GIEC, plus de la moitié de la population mondiale connaîtra des problèmes liés à l’eau en 2080. Ainsi l’accès aux ressources naturelles vitales sera un enjeu majeur sur tos les concurrents.
A l’évidence le manque d’eau et de nourriture sera responsable d’une bonne partie des déplacements de population prévisibles en Afrique, par exemple, où « Christian Aid » souligne le caractère « particulièrement exposé » du Mali. Mais il sera aussi responsable d’événements tragiques qui accentueront les déplacements de population : les guerres ou les conflits territoriaux liés à la détention des ressources agricoles et aquatiques rares.
La montée des océans
Enfin l’un des effets immédiats du réchauffement sera la montée du niveau des océans, qui contraindra entre 2 et 7 millions de personnes, chaque année, à refluer plus loin à l’intérieur des terres, dans une forme de migration forcée imposée par les mutations géologiques…
En plaçant sur la table, à quelques jours du G8, ces synthèses prospectives chiffrées, « Christian Aid » a un objectif clair : amener une prise de conscience rapide des enjeux des politiques de co-développement et du renforcement des modèles alternatifs de développement humain.
Il est indispensable d’engager tout de suite les actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il est indispensable de provoquer une forte mobilisation au Nord et à l’Ouest, pour que les évolutions engagées ne s’emballent pas, et que le réchauffement de la planète de la transforme pas en enfer collectif ! En particulier pour les habitants du Sud du globe...
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