Thursday, January 13, 2011
L'Union pour la Méditerranée (UPM), Processus de Barcelone 2011
L'Union pour la Méditerranée (UPM), officiellement dénommée « Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée », est une organisation internationale intergouvernementale à vocation régionale. Fondée à l'initiative du président de la République française Nicolas Sarkozy, le 13 juillet 2008, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, l'organisation est destinée à donner un nouveau souffle au processus de Barcelone, partenariat liant l'Europe aux pays riverains de la Méditerranée.
L'UPM, dont le siège est hébergé à Barcelone, rassemble des États riverains de la mer Méditerranée et l'ensemble des États membres de l'Union européenne (UE). Elle compte ainsi 44 membres : aux 27 membres de l'Union européenne s'ajoutent l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et la Ligue arabe (en tant que telle).
Les principaux buts de l'organisation sont d'ordre énergétique et environnemental : l'eau, l'énergie (notamment solaire), l'environnement — tout particulièrement la dépollution de la Méditerranée — et l'autoroute de la mer comptent parmi les enjeux au cœur du projet. À l'inverse, des sujets moins consensuels comme l'immigration, la nature des régimes politiques des États membres ou le conflit israélo-palestinien ont été écartés.
Le sommet fondateur de l'Union pour la Méditerranée s'est déroule le 13 juillet 2008 à Paris à l'invitation de la France et de l'Égypte. Les pays riverains de la Méditerranée et de l'UE sont représentés à ce sommet au plus haut niveau de l'État. La Libye assiste au sommet au titre d'observateur et est représentée par son ministre des affaires étrangères. La France, qui assure la présidence du Conseil de l'Union européenne, invite également les chefs d'État et de gouvernement de l'UPM à assister au défilé militaire du 14 juillet.La nouvelle institution doit prendre son essor sur six projets mobilisateurs : la dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres, la protection civile pour répondre aux catastrophes naturelles, une université euro-méditerranéenne, l’énergie solaire et une « initiative méditerranéenne de développement des affaires ». L'omission de toute référence à la démocratie et aux droits de l'homme dans la déclaration marque une régression par rapport aux objectifs du Processus de Barcelone.
Son organisation est fondée sur une coprésidence entre un dirigeant de la rive nord, désigné selon les mécanismes de représentation en vigueur au sein de l'UE, et un dirigeant de la rive sud, désigné par consensus dans les États concernés. Le président égyptien et le président français sont les deux premiers coprésidents malgré les débats atour de la décision.
Le budget de l'organisation doit être assuré par le lancement du fonds Inframed par la Caisse des dépôts française et la Cassa depositi e prestiti italienne, qui a pour objectif d'atteindre un montant global de 600 millions d'euros[3]. Les riches États du Golfe sont considérés comme des bailleurs de fonds potentiels[4].
Malgré ces manques, ce sommet marque un succès diplomatique pour la France[5], notamment en offrant un cadre favorisant la paix au Proche-Orient. La présence au sein de la même enceinte des chefs d'État ou de gouvernement d'Israël, de la Syrie, du Liban et de l’Autorité palestinienne marque en effet une volonté de dialogue pour résoudre les conflits au Proche-Orient. Le 12 juillet 2008, le président syrien Bachar el-Assad et le président libanais Michel Sleimane annoncent chacun au palais de l'Élysée leur intention de normaliser leur relations diplomatiques en ouvrant une représentation diplomatique respectivement à Beyrouth et à Damas.
La Cour des Comptes a plus tard « épinglé » ce sommet dans un rapport en faisant remarquer le prix jugé exorbitant de cette journée (16,6 millions d'euros), qui inclut notamment un dîner des chefs d’États pour un coût de 5 050 euros par personne.
Lancé, à l'initiative du président français Jacques Chirac, à la suite de la déclaration de Barcelone — déclaration adoptée lors de la conférence ministérielle euro-méditeranéenne qui s'est tenue du 27 au 28 novembre 1995 — le processus de Barcelone établit un partenariat euro-méditerranéen dans le domaine de la sécurité, du développement et de la culture entre l'Union européenne et dix autres États riverains de la mer Méditerranée : l'Algérie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie et l'Autorité palestinienne ; la Libye et l'Irak ont eux le statut d'observateurs.
Ces États profitant d'intérêts communs ainsi qu'un long passé d'échanges mutuels, le Processus de Barcelone définit notamment un programme de travail conjoint destiné à construire ensemble un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée — respectant notamment la déclaration universelle des droits de l'homme — mais également à développer les ressources humaines, à améliorer la compréhension entre les cultures et à favoriser les échanges entre les sociétés civiles au moyen d'une zone de libre-échange.
En 2005, ces objectifs ont été réaffirmés lors du sommet de Barcelone tout en s'attardant sur des enjeux concernant l'immigration et la lutte contre le terrorisme, domaines devenus prioritaires du partenariat. Le sommet a également été l'occasion de souligner les réussites du partenariat, mais également les « importantes » limites du Processus de Barcelone.
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