Wednesday, March 23, 2011
Mr le Président Nicolas sarkozy l'intérêt général
GUILLAUME TABARD, Les Echos
La colère de Sarkozy
Le ton était posé et le cadre solennel. C'est à la table du Conseil des ministres que Nicolas Sarkozy a rappelé à l'ordre ses ministres qui, depuis une semaine, prennent position en ordre dispersé sur la stratégie au second tour des cantonales en cas d'absence de l'UMP. « Le rôle des ministres est d'abord de s'occuper des Français. » Avant d'ajouter : « Un ministre n'est pas n'importe quel responsable politique. Il n'a pas à avoir de position personnelle. Il doit respecter les décisions collectives. » Or, a rappelé Nicolas Sarkozy, la position commune - « ni alliance avec le FN ni front républicain avec le PS » -avait été calée lors d'un petit déjeuner de la majorité il y a deux semaines, c'est-à-dire avant que, de Nathalie Kosciusko-Morizet à Alain Juppé, huit ministres déclarent « à titre personnel » qu'ils voteraient pour le Parti socialiste.
« La mise au point concernait tous les ministres, du premier au dernier », précise un collaborateur du président, faisant ainsi comprendre que François Fillon n'échappe pas à l'ire présidentielle. Certes, le chef du gouvernement a profité de la réunion du groupe UMP, mardi dernier, pour assurer que sa position était en tous points conforme à celle du président. Mais, à l'Elysée, et plus encore à la direction de l'UMP, on fait remarquer que cette mise au point est arrivée tardivement, Matignon ayant laissé prospérer les commentaires accréditant la thèse d'une fermeté de Fillon à l'égard du FN plus grande que celle de Sarkozy.
Le président de la République a voulu aussi conjurer un divorce entre l'UMP gouvernementale et l'UMP parlementaire. Il a fait remarquer à plusieurs ministres que cela ne leur coûtait pas grand-chose de prendre des « postures » alors qu'ils n'étaient pas eux-mêmes candidats, tandis que les élus avaient à affronter l'embarras des électeurs sur le terrain. « Que les ministres se taisent et s'occupent de leur département ministériel ! C'est en réglant les problèmes du pays qu'ils peuvent nous aider », confie Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ville où le FN est au second tour dans tous les cantons.
Plutôt que d'afficher ses divisions, Nicolas Sarkozy aimerait que l'UMP pointe les contradictions du PS, qui n'appelle pas à voter explicitement pour la droite dans chacun des 126 duels où c'est la gauche qui a été éliminée.
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