Monday, January 24, 2011
Mr le Président Nicolas Sarkozy Nouveau monde,nouvelles idées 2011
Par Marc Vignaud "Nouveau monde, nouvelles idées". L'ambition résonne dans le slogan retenu par Nicolas Sarkozy à l'entame de la présidence française du G20 et du G8. Lundi, dans les salons dorés de l'Élysée, le président a donné corps aux nombreux chantiers qu'il souhaite voir avancer devant un parterre de deux cents ambassadeurs et trois cents journalistes. Avec en ligne de mire, le grand raout des dirigeants des vingt poids lourds de l'économie mondiale, à Cannes, les 3 et 4 novembre prochains.
Après avoir envisagé un temps un nouveau Bretton Woods (en 1944, les accords de Bretton Woods créent le système monétaire international autour du dollar américain, NDLR), le président de la République a pourtant dû se résigner à réduire ses objectifs à la baisse afin d'être sûr de pouvoir obtenir des succès. "S'il veut rester légitime, le G20 doit rester efficace" et "être en mesure de présenter des résultats concrets à une opinion publique impatiente", a-t-il lancé au début de son intervention.
Améliorer le quotidien des Français
L'exigence vaut pour ses partenaires autant que pour lui-même : Nicolas Sarkozy entend bien promouvoir son activisme international pour remonter la pente dans des sondages de plus en plus mauvais. Même s'il n'en est encore qu'au stade de la réflexion et des lancements de chantiers, il a donc tenté de prouver comment des thèmes aussi complexes que la réforme du système monétaire international, la régulation du marché des matières premières (y compris les denrées alimentaires) ou la refonte de la gouvernance mondiale (ses trois priorités outre l'accomplissement des chantiers lancés précédemment) pouvaient peser directement sur la vie des Français. "Allez demander aux éleveurs du centre de la France si le prix des céréales pour nourrir leur bête, ce n'est pas un sujet pour leur quotidien", a-t-il lancé à un journaliste. Même réponse à propos de la volatilité du taux de change euro-dollar, sur les entreprises.
Taxe sur les transactions financières
Nicolas Sarkozy ne s'est pas privé pour critiquer de nouveau le "non-système monétaire international" actuel dans lequel aucune règle commune ne s'applique. Mais ses solutions restent prudentes, dans un souci évident de ménager les Américains qui ne veulent pas entendre parler d'une remise en cause du dollar. Le président français veut obtenir un accord sur une définition commune "des indicateurs qui permettront d'analyser les déséquilibres persistants" entre les grandes économies. Chaque État serait alors responsable de mettre en oeuvre les politiques nécessaires pour juguler les déséquilibres constatés en commun.
L'idée d'instaurer une taxe sur les transactions financières pour financer le développement risque d'être beaucoup plus compliquée à faire accepter. En cas de désaccord majeur sur le sujet, la France est donc prête à aller de l'avant de son côté, à condition de ne pas être seule, a annoncé Nicolas Sarkozy, confiant dans le fait de pouvoir entraîner l'Allemagne et le Japon dans son sillage.
Sur tous ces sujets, "le calendrier et la méthode de travail font consensus", ce qui était encore inespéré il y a quelques mois, se félicite un Nicolas Sarkozy volontariste. Mais le plus difficile est à venir : trouver un consensus sur les solutions. Le président promet des "résultats". Reste à convaincre les Français. Selon un sondage, 7 personnes interrogées sur 10 se déclarent sceptiques.
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