阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Sunday, January 30, 2011

Égypte États-Unis ANALYSE 2011



Par Mireille Duteil

ANALYSE - Égypte, le scénario américain
Le pays dirigé par Moubarak est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient. Washington veut éviter le chaos à tout prix.
Les États-Unis ont-ils lâché Hosni Moubarak ? "L'Égypte n'est pas la Tunisie", disait-on au début de la semaine dernière lorsque les jeunes du Caire à Suez via Alexandrie ont commencé à descendre dans la rue. Pourtant, comme Ben Ali le Tunisien hier, les jours du président Hosni Moubarak semblent comptés une semaine après le début de l'insurrection populaire en Égypte. Et ce sont les États-Unis, allié de toujours, qui lui ont peut-être donné le coup de grâce. "Les réformes annoncées ne sont pas suffisantes", a déclaré Hillary Clinton le 30 janvier, en demandant au président égyptien d'assurer la transition en bon ordre. Est-ce à dire qu'il doit céder la place pour éviter le chaos ? C'est le souci majeur de Washington.


Avec ses 80 millions d'habitants, l'Égypte est le pivot de la diplomatie américaine au Proche-Orient et le premier pays qui a signé un accord de paix avec Israël il y a plus de trente ans. Les États-Unis lui accordent annuellement deux milliards d'aides civile et militaire, forment une partie de son armée (500.000 hommes). Le chef d'état-major égyptien était au Pentagone le jour où les manifestations populaires ont commencé.

Souleimane, le favori


L'Égypte n'est pas la Tunisie, même si les jeunes qui sont descendus dans la rue ont les mêmes revendications : la liberté, la démocratie, le ras-le-bol d'un pouvoir qui s'éternise, fraude les élections, les prive de l'espoir d'une vie meilleure. L'armée égyptienne est la colonne vertébrale du régime depuis Gamal Abdel Nasser. Hosni Moubarak le sait et a nommé le général Omar Souleimane, patron des services de renseignement, à la vice-présidence du pays. Un poste auquel il avait toujours refusé jusque-là de nommer un titulaire. Depuis Nasser, c'est toujours le vice-président en titre qui a succédé au chef de l'État en place.

Or Omar Souleimane, 75 ans, proche des Américains, homme des missions difficiles chargé des négociations interpalestiniennes et des contacts secrets avec Israël, est vu depuis plusieurs années par les Américains comme le meilleur successeur possible de Hosni Moubarak. Le scénario concocté à Washington semble se mettre en place. Va-t-il réussir ? Omar Souleimane va-t-il se contenter de ramener l'ordre ou sera-t-il celui qui amènera l'Égypte vers les réformes et plus de démocratie ? C'est l'inconnu.

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