Tuesday, January 18, 2011
Coface panorama mondial risque
Par : Meziane Rabhi
Le panorama mondial du risque pays a été présenté hier
Le regard de la Coface sur l’Algérie
La Compagnie française d’assurances pour le commerce extérieur (Coface) a maintenu la notation de notre pays en A4, même si en octobre dernier, elle a mis sous surveillance négative la note environnement des affaires. Le panorama mondial du risque pays présenté lors du colloque 2011 de la Coface, qui s’est tenu hier à Paris, souligne un effet de ciseau prononcé des risques entre les pays avancés et les pays émergents, lié à la stabilité des performances des derniers et à la résistance de l'expérience de paiement constatée par la Coface sur les entreprises des économies émergentes pendant la crise.
Si en 2009, la Coface a procédé à 23 reclassements ou mises sous surveillance positive et 47 déclassements ou mises sous surveillance négative, en 2010 elle a reclassé ou placé sous surveillance positive 47 pays et n'a déclassé ou placé sous surveillance négative que 6 pays.
Concernant l’Algérie la Coface a maintenu la note pays (@rating), au même niveau (A4).
L’assureur-crédit français, prévoit un taux de croissance de l’économie algérienne de 3,2% en 2010, contre 2,2% en 2009. “Le rebond de la croissance a été dopé par la remontée des cours du baril et de la production de pétrole, s'ajustant à une demande extérieure en hausse et aux quotas décidés par l'Opep”, indique l’assureur-crédit français. Hors hydrocarbures, l'activité a progressé “à un rythme soutenu”, tirée par les dépenses publiques. En 2011, estime la Coface, “la croissance globale devrait être du même ordre qu'en 2010, en deçà en fait du potentiel du pays”. La production d'hydrocarbures devrait peu progresser, la demande risquant de pâtir notamment d'une croissance économique modeste en Europe. En revanche, souligne la Coface, les secteurs hors hydrocarbures devraient encore enregistrer une bonne performance, principalement grâce à la poursuite du vaste programme d'investissements publics (infrastructures et habitat). “Néanmoins, la croissance hors hydrocarbures représente une part plus réduite du PIB et contribue donc modérément à la croissance globale de l'économie”, tempère l’organisme français. Le déficit budgétaire apparu en 2009, suite à une baisse des recettes pétrolières combinée à une politique expansionniste, s'est tassé en 2010 malgré une augmentation soutenue des dépenses publiques.
Ce déficit doit perdurer en 2011, en raison de la poursuite de la modernisation des infrastructures et d'une hausse des rémunérations dans l'administration. “Toutefois, les revenus pétroliers mis en réserve dans le Fonds de régulation des recettes permettent de financer ces déficits. Le pays bénéficie, en outre, d'un endettement public modéré qui lui fournit une marge de manœuvre”, note la Coface. Avec les exportations d'hydrocarbures, la balance commerciale doit rester excédentaire et par la même le compte courant, malgré l'augmentation prévue du prix du blé, dont l'Algérie est l'un des plus gros importateurs au monde. “De plus, la facture des importations sera limitée par les mesures rigoureuses prises par les autorités depuis 2009 pour réduire les achats à l'étranger” indique l’assureur-crédit. Dans ce contexte, d'imposantes réserves de change confortent une situation financière extérieure déjà solide. En outre, une politique active de désendettement extérieur, via le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée et l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger, a ramené les ratios afférents à des niveaux très faibles. La Coface rappelle que les mesures restrictives visant les importations et les investissements étrangers ont été introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) de juillet 2009.
La LFC de fin août 2010 a légèrement assoupli certaines de ces mesures, tout en introduisant de nouvelles dispositions contraignantes.
Ces restrictions ont pour but de protéger les intérêts économiques du pays et de promouvoir les industries nationales. “Elles semblent néanmoins peu propices à l'amélioration du climat des affaires et au développement du secteur privé”, souligne la Coface
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