Thursday, December 30, 2010
Mr. Mustapha Boudina Un pont entre les sociétés civiles d’Algérie et de France pour élaborer une charte d’amitié
Le président de l’Association algérienne des anciens condamnés à mort, M. Mustapha Boudina, a plaidé samedi soir à Paris en faveur d’un pont d’amitié entre les sociétés civiles algériennes et française, seules dit-il, en mesure de sortir les relations algéro-françaiseS de l’impasse dans laquelle elles se sont engouffrées.
Le président de l’Association algérienne des anciens condamnés à mort, M. Mustapha Boudina, a plaidé samedi soir à Paris en faveur d’un pont d’amitié entre les sociétés civiles algériennes et française, seules dit-il, en mesure de sortir les relations algéro-françaiseS de l’impasse dans laquelle elles se sont engouffrées. Invité de l’Espace Le Sribeûl’Harmattan, lieu de rencontres d’intellectuels et d’artistes, cet ancien condamné à mort de Fort Montluc (Lyon), a indiqué qu’il a entamé depuis le début du mois en cours une tournée en France, d’abord à Lyon puis à Paris, pour porter un message et dire que "c’est avec la société civile qu’il faut renforcer le dialogue sur la vérité de l’occupation coloniale afin de permettre aux peuples français et algériens de se prémunir des discours électoralistes des tenants de l’Algérie française", a-t-il dit. De son point de vue, seules les sociétés civiles des deux pays peuvent militer pour construire un pont d’amitié entre les deux peuples, estimant que c’est "ce capital là qu’il faudra consolider". "Nous voulons rester loin du jonglage politicien et proche de la réalité, c’est nous les victimes et qu’on ne vienne pas nous dire d’accorder le pardon, alors que l’autre côté on n’a pas fait repentance", a-t-il dit relevant que c’est la société civile "qui imposera plus tard à ses dirigeants de faire acte de repentance, autrement nous continuerons à vivre dans la haine", a-t-il soutenu. Devant un auditoire composé de membres du mouvement associatif des deux pays, d’intellectuels et de journalistes, l’auteur du livre "Rescapé de la guillotine", qu’il a présenté au public, a rappelé qu’il a été témoin des actes de courage de citoyens français qui "ont sympathisé avec la cause nationale, soutenu cette cause et perdu la vie pour elle". "Je ne peux oublier, a-t-il dit avec émotion, le courage et le sacrifice consentis par Fernand Yveton, Maurice Audin, le lieutenant Maillot et bien d’autres encore pour la cause nationale. Il faut faire en sorte que le sang qui a coulé de part et d’autre ne soit pas vain".
"C'est en victime et porteur de mémoire que j'appelle à une union des volontés du mouvement associatif dans les deux pays pour multiplier les rencontres et œuvrer pour le devoir de vérité", a-t-il ajouté. "Ni le réseau des Porteurs de valises, ni les insoumis qui ont refusé de se rendre en Algérie, ni encore les hommes de culture et les syndicalistes qui ont participé avec nous à la libération de notre pays de l'occupation ne seront oubliés et c'est au nom de cette solidarité exprimée que j'estime que nous pouvons construire l'avenir entre nos deux peuples pour peu que nos relations avec le tissu associatif puissent se consolider", a estimé M. Boudina. A la fin de la rencontre, s'est tenue une vente dédicace de son livre "Rescapé de la mort", publié par l'ANEP et préfacé par Ali Haroun et où il retrace les moments douloureux des compagnons d'armes et de cellule exécutés par les bourreaux Meissonnier père et fils. Entre 1956 et 1962, ils étaient quelque 2000 condamnés à morts dans les couloirs de la mort en Algérie et en France. 207 ont été guillotinés.
APS
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