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Thursday, December 30, 2010

Caravane aux sources de la culture amazigh




Caravane aux sources de la culture amazigh : Les participants soulignent la profonde influence musulmane
Riche et variée, la culture amazigh est d’inspiration musulmane, évidemment. Au-delà du constat, au-delà de la reconnaissance légitime de ce fait, il est certainement utile de rappeler que ce profond ancrage spirituel de la culture amazigh a contribué grandement à la consolidation de la personnalité algérienne et à son affirmation à travers les âges.

Riche et variée, la culture amazigh est d’inspiration musulmane, évidemment. Au-delà du constat, au-delà de la reconnaissance légitime de ce fait, il est certainement utile de rappeler que ce profond ancrage spirituel de la culture amazigh a contribué grandement à la consolidation de la personnalité algérienne et à son affirmation à travers les âges. Face à la mondialisation effrénée, face aux mutations que connaît le pays, face aux multiples dangers qui nous guettent, l’attachement aux principes et valeurs culturelles, qui ont fait la gloire du peuple algérien à travers l’histoire, constitue un des plus solides remparts. C’est pourquoi, en tant que force vive de la nation, la jeunesse algérienne est interpellée aujourd’hui, afin de prendre son destin en main et de résister farouchement aux tentatives sournoises d’acculturation et d’aliénation, propices à la division de ses rangs et à sa destruction. Comment ? Avec quels moyens ? Toute la question est là. Conscient de la situation qui prévaut sur le terrain, conscient aussi des défis, le ministère des Affaires religieuses et du Wakf a pris le taureau par les cornes et a mis sur pied des caravanes scientifiques et culturelles qui sillonneront les principales régions du pays, en vue de renforcer les voies du dialogue et de la communication avec les populations locales, et rappeler au passage, la nécessité impérieuse pour tout un chacun, notamment la jeunesse, de défendre et préserver son riche patrimoine culturel, en sa qualité de base fondamentale de l’identité nationale. Cette initiative est d’autant plus la bienvenue qu’elle intervient durant le mois de novembre, le mois qui a vu le déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre, il y a 56 ans, qui a permis au peuple algérien après sept ans et demi de lutte acharnée contre l’occupant colonial, de recouvrer ses droits légitimes à la liberté et à l’indépendance.

Un accueil populaire chaleureux

Dans ce contexte, la première caravane scientifique et culturelle a effectué, une large tournée dans les wilayas de Boumerdès, Tizi-Ouzou, Bejaia et Bouira, du 23 au 26 novembre courant, sur le thème « Les valeurs spirituelles dans la culture amazigh. » Initiée par la direction de la culture du ministère des Affaires religieuses et du Wakf, en collaboration avec les autorités locales des wilayas concernées, la manifestation a été bien accueillie par les habitants de cette importante région du pays, lesquels ont, malgré les mauvaises conditions atmosphériques et l’éloignement, pour certains d’entre eux, tenu à participer massivement, et, aussi, activement, aux nombreuses conférences-débats organisées à cette occasion, en vue de mettre en relief les valeurs spirituelles musulmanes dans la culture amazigh. Face à des auditoires riches et perspicaces, les professeurs et enseignants, issus de plusieurs universités du pays, ont abordé les divers aspects de la culture amazigh en soulignant à cet égard l’importante influence musulmane. Ceci est d’autant plus vrai que les populations amazighs, qui ont embrassé l’islam, à l’appel d’Okba Ibn Nafaâ, se sont fait un devoir de traduire cet engagement sincère en faveur de l’islam dans leur culture ancestrale, notamment à travers leur organisation sociale (Tadjmaât), leurs us et coutumes, leurs fêtes, leurs proverbes et dictons, leurs récits et légendes, leurs poésies et leurs invocations à la gloire de Dieu et du Prophète (QSSSL). Dans ce contexte, le rôle éminemment important des zaouïas et des savants et chouyoukh de la Kabylie — la région de M’chedellah à elle seule en comptait un millier, selon les historiens — a été particulièrement souligné par les divers conférenciers, notamment pour ce qui est de l’enseignement coranique, la connaissance des règles de la religion musulmane et le hadith du Prophète (QSSSL), sans oublier de rappeler au passage la part considérable prise par ces lieux de prière et de méditation dans la longue résistance du peuple algérien face à l’occupant colonial.

Assurer la continuité culturelle entre les générations

En donnant le coup d’envoi de cette caravane scientifique et culturelle, mardi dernier, à Dar El Imam, le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, le Dr Bouabdellah Ghlamallah, a souligné les divers aspects de la vie quotidienne en Kabylie en rappelant à cet égard l’influence prépondérante de l’islam dans la culture amazigh ancestrale. Dans ce cadre, il a évoqué la nécessité de rétablissement de la « continuité culturelle » entre les générations, à mettant en relief le rôle éminemment important joué par les zaouïas et les innombrables savants de la région des «Zouaouas» dans la défense et la préservation des composantes de l’identité nationale.
Justement, c’est par la présentation de la vie et de l’œuvre poétique et philosophique d’un sage homme de la région, en l’occurrence cheikh Mohand Oulhocine (1838-1901), qu’a été inaugurée cette manifestation à Boumerdès, première étape de cette vaste tournée dans les sources de la culture amazigh. Dans ce cadre, le conférencier Arezki Ferrad a mis en relief la profonde influence musulmane dans les vers, citations et sentences de l’homme de culture soufie. Quant à M. Saïd Maouel, directeur central au ministère, il a tenu particulièrement à lancer un SOS dans lequel il a exhorté les participants à réagir rapidement et énergiquement pour sauver la jeunesse des dangers multiples qui la guettent aujourd’hui, en parlant des effets néfastes de la mondialisation, des mutations actuelles, de l’acculturation, de l’aliénation…
Après l’exposé du Dr Ahmed El Hamdi (U. d’Oran) sur la contribution des savants amazighs dans la propagation et le rayonnement de l’islam dans le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne, la caravane s’est dirigée vers la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou où elle a entamé son riche programme d’activités, comprenant quelque 8 conférences-débats, parmi lesquelles celle du Dr Mohamed Si Youcef (U. de Tizi-Ouzou), intitulée « La chariaâ et le droit coutumier amazigh », qui a attiré particulièrement l’attention des nombreux participants et universitaires de la région.

Qui a entendu parler des isefra d’Arezki Ouhouache ?

Quant au Dr Khaled Aïkoun, de la même université, il a traité des invocations religieuses amazighs (madih dini) en se référant au cheikh Mohamed ben Abderrahmane, le fondateur de la confrérie Rahmania, d’abord, avant de rendre hommage au défunt poète et soufi Mokrane Aguaoua, auteur de beaux chants religieux. Le journaliste et écrivain Arezki Ferrad a évoqué pour sa part une autre personnalité culturelle de la région, le poète Arezki Ouhouache (1838-1927) et ses “isefra” alors que l’universitaire Kahina Zemouche, a abordé les efforts de cheikh Mohand Ameziane Boucetta (1931-2006) en matière de traduction (en prose) du saint Coran en tamazight, avant de laisser la place à cheikh Si Hadj Mohand Tayeb, présenter avec beaucoup d’émotion son œuvre de traduction du Coran, actuellement en voie de publication par la fondation saoudienne Fahd Ben Abdelaziz.

Les nombreux participants à la manifestation, qui voulaient débattre longuement des sujets traités, sont finalement restés sur leur faim, faute de temps se contentant de recevoir des exemplaires du Coran offerts gracieusement par les organisateurs de la manifestation. Il faut préciser que la caravane scientifique et culturelle était attendue Bejaia, l’ancienne capitale des Hammadites où elle devra animer une autre série de conférences au niveau du centre culturel islamique d’Ihaddaden. Les membres de la caravane parmi lesquels figurent des professeurs et chercheurs universitaires, ont trouvé le temps long pour traverser cette région montagneuse du pays, à cause du temps pluvieux et des nombreux barrages militaires dressés sur les routes. Qu’à cela ne tienne, le nouveau wali de Bejaia, M. Ahmed Hamou Touhami, s’est fait violence pour se déplacer au centre culturel afin d’accueillir la caravane et ses organisateurs malgré la récente disparition de son frère.

Sur les traces des savants El Ghobrini et Nacereddine Mechedali

Saisissant cette occasion, le directeur des affaires culturelles du ministère, M. Bouzid Boumediène, lui a présenté ses condoléances au nom des membres de la caravane, avant de rappeler les objectifs de cette belle initiative et des autres caravanes scientifiques et culturelles devant sillonner prochainement les nombreuses régions du pays, sur des thèmes variés. Dans ce contexte, il a rappelé le rôle considérable joué par les éminents savants de la Kabylie, comme les cheikhs El Ghobrini (16e siècle) et El Harrani avant de laisser la place au Dr Mustapha Badjou (université de Constantine) pour présenter une intéressante communication portant sur le rôle des écoles coraniques dans la vallée du M’zab en matière d’enseignement du Coran et des sciences islamiques et souligner, au passage, les principaux traits de cheikh Bayoudh, l’éminent savant religieux, et sa riche expérience de « L’école de la vie ». Le professeur Amar Yezli, de l’université d’Oran, a abordé de son côté le thème des valeurs spirituelles dans les chants populaires féminins de la région des Traras (Tlemcen), en mettant l’accent sur celles à caractère patriotique, suivi en cela par l’universitaire Brahim Idir qui s’est intéressé de plus près à la célèbre « kacida » Rachda, d’inspiration chrétienne, en évoquant les changements importants qu’elle a connus, notamment à travers l’utilisation de termes et expressions puisés dans la culture amazigh. Ensuite, son collègue de l’université de Tizi-Ouzou, M. Hocine Aït Saïd, a attiré l’attention de l’assistance présente par sa communication bien référenciée, portant sur « le proverbe dans le patrimoine populaire amazigh. » Dans ce cadre, le conférencier a indiqué que les 1.360 proverbes kabyles, dont les termes sont à 50% en arabe, sont inspirés de la religion musulmane, de l’expérience des gens et des us et coutumes locales, avant d’ajouter que ces derniers mettent en exergue les vertus de la morale islamique, le bien et le mal, le travail, la maîtrise de soi, le respect et de la considération des sages, etc. Le débat qui s’en est suivi a permis aux participants, parmi lesquels figurent des personnalités religieuses connues comme le Dr Abdelhalim Gaba, de répondre aux diverses sollicitations des citoyens, notamment en apportant des compléments d’informations sur certains aspects de la vie culturelle amazigh. La manifestation s’est terminée par la présentation de beaux chants religieux (madih dini), œuvre de la troupe alaouite d’éducation et de culture de la wilaya de Bejaia. Un moment de plaisir et de méditation qui a ravi l’assistance présente.

Les 13 dynasties qui ont gouverné l’Algérie étaient d’origine amazigh

Le voyage dans les profondeurs de la culture amazigh s’est ensuite poursuivi jusqu’à Bouira, où la caravane, exténuée par le voyage, a été chaleureusement accueillie par les autorités locales, malgré la disparition subite du directeur de la poste qui a endeuillée cette wilaya. C’est la nouvelle maison de la culture Ali-Zaâmoum qui a abrité les travaux de la caravane scientifique et culturelle, lesquels ont été caractérisés par la présentation d’une intéressante conférence du Dr Salah Belaïd (université de Tizi-Ouzou), portant sur la dimension spirituelle dans la culture amazigh, en rappelant notamment qu’à l’exception des Zianides, les 13 dynasties qui ont gouverné l’Algérie avant les Ottomans étaient d’origine amazigh, que la propagation de l’islam en Andalousie et en Afrique subsaharienne s’est faite par les musulmans amazighs, avant d’ajouter que sur les 143 écoles libres de l’association des savants musulmans algériens, 80% ont été construites en Kabylie, que la wilaya de Tizi-Ouzou se distingue particulièrement par le nombre incalculable de mosquées et la densité des zaouïas (21 en tout, dont 18 sont toujours actives, etc.) Le patrimoine culturel religieux amazigh et ses composantes comme les proverbes et dictons, le récit populaire, le récit religieux, les poèmes faisant l’éloge du Prophète (QSSSL) n’a pas été oublié par les chercheurs universitaires, comme pour ce qui est de la participation des savants et chouyoukh des Zouaouas dans l’enrichissement et « l’ijtihad » religieux et linguistique, tels que Abou El Abbas Ahmed ben Mohamed Ezzouaoui (lectures coraniques),Mohamed Ben Ahmed ben Belkacem (interprétation du Coran), Ali Ben Abderrahmane Ezzouaoui (Hadith), sans oublier les éminents savants du Fiqh malékite Nacereddine El Mechedali, Ahmed El Ghobrini et Abou Mohamed El Menguellati. D’autres noms de savants amazighs ont été cités par le chercheur universitaire dans les domaines de la poésie, de la prose, du soufisme. Une communication sur l’inspiration musulmane dans la culture amazigh à travers les récits religieux a clôturé les travaux de cette première caravane scientifique et culturelle, non sans susciter un grand engouement chez la population locale, et, partant, laisser entrevoir la possibilité d’organiser d’autres initiatives similaires traitant d’autres aspects du riche patrimoine culturel, fierté de la région amazigh et de l’Algérie.
M. M.

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