Friday, October 15, 2010
L'Humain a consommé une planète et demie en 2007
Le WWF a publié mercredi l'édition 2010 du Rapport Planète Vivante (Living Planet Report – LPR) qui selon l'ONG de protection de la nature et de l'environnement, "amène des conclusions pessimistes".
Ainsi, on apprend que la biodiversité est toujours en déclin, en particulier dans les zones tropicales et les habitats d'eau douce, soit une baisse générale de 30% depuis 1970. De l'autre côté, l'empreinte écologique la plus élevée - on s'en doutait - se trouve dans les pays à haut revenus, elle est en moyenne 5 fois supérieure à celle des pays à faibles revenus.
"Le rythme de perte de la biodiversité est le plus alarmant dans les pays à bas revenus et souvent situés en zone tropicale alors que les pays développés vivent dans un paradis factice, alimenté par une consommation excessive et des émissions de carbones élevées" explique Jim Leape, Directeur Général du WWF International,
Ainsi, les dix pays à la plus forte Empreinte Ecologique par individu sont :
- les Emirats Arabes Unis,
- le Quatar,
- le Danemark,
- la Belgique,
- les Etats-Unis,
- l'Estonie,
- le Canada,
- l'Australie,
- le Koweit,
- l'Irlande.
A partir des données de 2007 exploitées et analysées dans le rapport 2010, il apparaît que l'Empreinte Ecologique de la Terre a dépassé sa biocapacité de 50%, "un dérèglement causé, entre autres, par la surpêche et la sur-pollution qui entraîne le changement climatique".
Au cours des années ‘70, l'humanité dans son ensemble a dépassé le point où l'Empreinte écologique annuelle était égale à la biocapacité annuelle de la Terre – ce qui signifie que l'homme a commencé à consommer les ressources renouvelables plus rapidement que les écosystèmes ne pouvaient les régénérer, et à produire plus de CO2 que les écosystèmes ne pouvaient en absorber. Cette situation porte le nom de « dépassement écologique » (overshoot en anglais), elle s'est poursuivie depuis.
L'Empreinte écologique (qui représente la demande en ressources) et la biocapacité (qui représente les ressources disponibles) sont exprimées en unités appelées hectares globaux (hag), 1 hag représentant la capacité de production d'1 hectare de terre avec une productivité mondiale moyenne.
La dernière Empreinte écologique montre que cette tendance est constante. En 2007, l'empreinte de l'humanité atteignait 18 milliards d'hag, soit 2,7 hag par personne, alors que la biocapacité de la terre n'était que de 11,9 milliards d'hag, ou 1,8 hag par personne, soit une surexploitation écologique de 50 %. Cela signifie qu'il faudrait un an et demi à la terre pour régénérer les ressources renouvelables consommées par l'homme en 2007 et absorber le CO2 produit. En d'autres mots, l'homme a utilisé l'équivalent d'une planète et demie en 2007 pour répondre aux besoins de ses activités.
Le LPR annonce aussi que 71 pays font actuellement face à une situation de stress hydrique sur les ressources en eau dite « bleue ». En 2025, on estime qu'environ les deux-tiers de la population mondiale, 5,5 milliards de personnes, vivront dans des régions soumises à des stress hydriques modérés à sévères et par conséquent, sans cet accès indispensable à l'eau potable, la terre, la nourriture adéquate, l'énergie et les matériaux, les individus les plus vulnérables ne pourront sortir du piège de la pauvreté et prospérer.
Face à ces prévisions alarmistes, le WWF demande d'urgence à ce que les actions suivantes soient entreprises :
•Augmenter la proportion d'Aires Protégées à 15 % de l'ensemble des régions écologiques
•Aider à la gestion durable des forêts
•Arrêter la sur-consommation d'eau et la fragmentation des écosystèmes d'eau douce.
•Eliminer la sur-pêche et les pratiques de pêche destructives.
•Investir dans la biocapacité.
•Valoriser la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes.
•Résoudre les dilemmes entre l'alimentation et l'énergie, créés notamment par les agrocarburants.
•Prêter attention aux problèmes soulevés par l'allocation des terres et la planification de l'usage de terres.
•Partager les ressources naturelles limitées.
*LPR : Rapport, qui a été produit en collaboration avec la Société Zoologique de Londres et le Réseau Empreinte Ecologique Globale (Global Footprint), relie l'Indice Planète Vivante à l'Empreinte écologique et à l'Empreinte Eau.
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