阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Commission européenne: "Commission européenne"

Tuesday, September 07, 2010

Algerie banque l’état veut contrôler leur développement


Hassan haddouche

Dans le sillage de l’importante recapitalisation intervenue à la fin de l’année 2009, les banques privées enregistrent une augmentation sensible de leur rôle et de leur place dans le financement de l’économie algérienne. Des projections évoquent déjà une part qui pourrait atteindre voire dépasser 25% sur un marché traditionnellement dominé par les 6 mastodontes publics. C’est sans doute ce qui explique l’intérêt spécial porté au secteur par les autorités algériennes. Une attention particulière qui s’est encore traduite cet été par une série de mesures adoptées par le Conseil des ministres du 25 août et dont l’objectif principal est manifestement d’exercer un contrôle plus strict sur le développement des activités des banques privées.

C’est par ordonnance que le dernier Conseil des ministres apporte de nombreuses modifications à la loi sur la monnaie et le crédit. Ces dernières commencent par confirmer l’application aux banques de la nouvelle législation sur l’investissement étranger. Toute ouverture de banque par un investisseur étranger sera donc conditonnée à l’avenir par la détention de 51% du capital par des actionnaires nationaux. De même le droit de préemption de l’État en cas de vente par un investisseur étranger s’appliquera également au secteur financier.
L’État algérien se dote, en outre, d’un droit de regard sur les délibérations au sein des organes dirigeants des banques existantes en s’attribuant pour la première fois une “action spécifique” dans le capital des banques privées. Elle lui permettra d’être représenté au sein de leurs conseils d’administration sans disposer néanmoins du droit de vote.
Le reste des mesures adoptées cet été visent toutes à renforcer les missions de contrôle de la Banque d’Algérie. La Banque centrale se voit ainsi confiée le pouvoir d’autoriser la mise en place de toute nouvelle prestation à la clientèle ainsi que celui de fixer les rémunérations des prestations.
L’ordonnance du 25 août réserve également une mention spéciale au suivi rapproché des banques en ce qui concerne particulièrement les mouvements de capitaux réalisés vers l’extérieur. L’ensemble de ce nouveau dispositif va renforcer considérablement le pouvoir de régulation de l’État algérien sur un secteur qui, au cours des dernières années, a exercé une forte attraction sur les investisseurs étrangers.

Le boom des réseaux bancaires
L’accroissement de leurs ressources a placé les 15 banques privées, toutes étrangères, activant sur le marché algérien, dans une situation plus confortable par rapport aux règles prudentielles. C’est ce qui leur permet, tout d’abord, d’afficher et de réaliser des objectifs ambitieux en matière de développement de leurs réseaux. Une bonne nouvelle dans un pays qui est encore largement sous-bancarisé. On estime actuellement que l’Algérie compte environ une agence pour
25 000 habitants contre une pour 12 000 au Maroc et une pour 9 000 en Tunisie. Le rattrapage est en cours puisque notre pays voit ces dernières années l’ouverture de plus d’une cinquantaine d’agences par an. Les trois quarts d’entre elles sont à l’enseigne des banques privées. BNP Paribas et la Société Générale sont les plus en vue dans ce domaine avec pour chacune d’entre elles plus de 70 agences opérationnelles et des objectifs d’une dizaine d’ouvertures par an. Plusieurs banques à capitaux arabes ne sont pas en reste. Dans la période la plus récente, l’une des plus dynamiques est Algeria Gulf Bank, filiale du holding koweitien KIPCO qui vient d’ouvrir sa 21e agence et compte porter son réseau à 30 unités d’ici 2011. Même la filiale locale de HSBC, installée depuis seulement 18 mois et plutôt portée vers la clientèle haut de gamme, a inauguré le mois dernier une agence à Oran, quelques mois après celle de Hydra et affiche l’objectif d’une douzaine d’ouvertures à moyen terme.
Dans ce domaine, le principal frein au développement de l’activité des banques privées est désormais constitué par les lenteurs de la procédure d’autorisation d’ouverture de nouvelles agences par la Banque d’Algérie. Une situation dont se plaint la quasi-totalité des opérateurs. Certaines banques se sont retrouvées, au début de l’année 2010, avec près d’une dizaine d’agences entièrement équipées et le personnel recruté dans l’attente du feu vert de la Banque centrale.

Vers un contrôle plus strict
de la Banque d’Algérie
Ces retards qui ont été, pendant un temps, interprété comme un dysfonctionnement bureaucratique, apparaissent de façon croissante comme une démarche délibérée du régulateur algérien du secteur.
Pour un cadre de la Banque d’Algérie : “On va assister au cours des prochaines années à un contrôle plus strict de la Banque centrale sur la croissance des réseaux. Les agréments ne seront pas forcément automatiques. Ce contrôle va concerner non seulement l’agrément des nouvelles agences mais également la possibilité pour ces agences d’opérer dans le domaine du commerce extérieur qui donne lieu à une autorisation spécifique”. Un pilotage plus fin de la Banque d’Algérie qui ne constitue pas, pour notre interlocuteur, une démarche exceptionnelle. “Dans beaucoup de pays du Moyen-Orient, les agréments sont délivrés pour un nombre limité d’agences”. L’allongement de la liste des banques candidates à un agrément dont les dossiers sont en instance au niveau du Conseil de la monnaie et du crédit, est par ailleurs une autre expression de ce pilotage du régulateur algérien. Parmi ces dernières, on peut citer la BMCE marocaine associée au CIC français ainsi que Attijari Wafa, autre banque marocaine mettant en œuvre une ambitieuse stratégie de développement à l’international, qui continuent de frapper à la porte du marché algérien en dépit de l’augmentation sensible du seuil du capital minimum. La confirmation par la LFC 2010 de l’obligation de s’associer à un partenaire algérien majoritaire pourrait cependant refroidir leur ardeur et beaucoup d’observateurs du secteur s’attendent à une stabilisation du nombre de banques privées exerçant sur le marché algérien au cours des prochaines années.
La forme la plus controversée du contrôle exercé par la Banque d’Algérie sur le développement du secteur reste cependant l’exclusion qui ne dit pas son nom de tout projet de banque algérienne privée. L’un des projets privés les plus connus est celui du groupe Cevital, conçu en partenariat avec des banques françaises et une filiale de la Banque mondiale, en instance depuis plus de 4 ans au niveau du CMC. Les faillites de la banque
El-Khalifa et de la BCIA ont laissé des traces et semble avoir suscité une règle non écrite. Ce qui fait dire au patron de Cevital : “C’est comme si on décidait de fermer définitivement une autoroute après un accident”. En attendant une évolution de la doctrine des autorités financières algériennes dans ce domaine, le paysage bancaire algérien continue de présenter la singularité par rapport à tous les pays de la région de n’être constitué que de banques publiques et de banques privées d’origine étrangère.

Le commerce extérieur pilier
de la profitabilité des banques
Le financement des opérations d’un commerce extérieur toujours aussi florissant reste plus que jamais l’un des piliers de la profitabilité des banques privées. L’obligation de recourir au crédit documentaire introduite brutalement au cœur de l’été 2009 a causé d’abord un allongement des délais de traitement des dossiers qui ont pu atteindre dans certains cas jusqu’à un mois. Le traitement des lettres de crédit a été multiplié par dix dans certains établissements qui se sont adaptés rapidement à la nouvelle réglementation en renforçant les effectifs et en formant du personnel. Un retour à la normale en matière de délais de traitement a été enregistré dans la plupart des établissements au début de l’année 2010. Aujourd’hui, ce sont plus de 10 000 lettres de crédit qui sont traitées chaque mois par le secteur bancaire algérien. Les nouvelles dispositions introduites par la LFC 2010 devraient avoir un impact mineur. On estime que les banques privées réalisent dans ce domaine près de 30% de part de marché. Une performance qui est attribuée à la célérité qui caractérise l’exécution des opérations ainsi qu’à des coûts très compétitifs, notamment dans le cas des grandes banques comme BNP Paribas, City Bank ou HSBC qui peuvent s’appuyer sur un réseau international permettant de réduire les coûts de confirmation.

De nouveaux créneaux porteurs
L’interdiction pure et simple du crédit à la consommation et du crédit automobile depuis le début du mois de septembre 2009 a été surtout sensible pour un petit nombre de banques. C’est le cas en particulier des filiales algériennes de BNP Paribas ou de la Société Générale. Le personnel dédié à ces opérations a été réaffecté vers le crédit aux professions libérales et aux artisans et commerçants ainsi qu’aux petites PME, nouveaux créneaux porteurs identifiés dans le but de rentabiliser un réseau d’agences qui devrait continuer de croître à un rythme soutenu. L’effort des banques privées dans ce domaine et leur succès relatif repose sur un meilleur encadrement et une meilleure prise en charge de la clientèle.
En revanche, le crédit immobilier, qui avait semblé constituer également un créneau prometteur à la faveur de la bonification des taux d’intérêt introduite par la loi de finances 2010, suscite beaucoup de réserves de la part des banques privées qui, pour certaines d’entre elles, ont déjà annoncé à leur clientèle qu’elles ne proposeraient pas les “crédits bonifiés” ; sans doute en raison d’une réaction de défiance à l’égard des procédures imposées par le Trésor public. Un banquier privé nous confie que le désir réel des institutions financières du secteur d’accroître leur engagements dans ce domaine se heurte à “l’insuffisance de l’offre de biens ainsi qu’à une spéculation importante qui fait que le prix des biens disponibles dépasse de beaucoup la capacité d’endettement des clients des banques”.

Un risque de surcapitalisation
Adossée à une sélection de la clientèle ainsi qu’au financement des opérations du commerce extérieur, la rentabilité des banques privées reste aujourd’hui élevée. Elle est, cependant, menacée depuis l’année dernière par un risque de surcapitalisation. Jusqu’en 2009, les bénéfices des banques privées étaient, en effet, réinvestis dans leur quasi-totalité par la plupart des institutions du secteur. L’importance de l’augmentation du capital minimum intervenue à la fin de l’année 2009, qui pour certaines d’entre elles représente un triplement des fonds propres, les place dans l’obligation de développer considérablement leur chiffre d’affaires. Cette contrainte se heurte à l’étroitesse du marché et en particulier au nombre très réduit de projets d’investissement bancables signalé par l’ensemble des banquiers privés. Une situation qui constitue le véritable talon d’Achille de l’activité des banques privées aussi bien que de l’ensemble du secteur financier algérien. Le résultat, en attendant la montée en cadence progressive de leur chiffre d’affaires, devrait être une propension plus forte des institutions du secteur à transférer des dividendes vers les sociétés mères et donc constituer pour les prochaines années une source de friction avec les autorités de régulation du secteur. L’“action spécifique” que l’État vient de s’attribuer devrait lui permettre d’être aux premières loges pour mesurer voire décourager ces tentations. Affaire à suivre…

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