阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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Tuesday, August 31, 2010

Droit de préemption: un fardeau trop lourd pour l'Etat algérien?


samir allam


Le gouvernement a décidé en 2009, dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC), d’introduire le droit de préemption de l’Etat dans toute cession d’une filiale algérienne d’un groupe étranger. Cette disposition, renforcée dans la LFC 2010, n’a encore jamais été appliquée. L’Algérie n’est pas le premier pays à introduire le droit de préemption pour les cessions d’entreprises étrangères ou issues de secteurs stratégiques, mais les lois actuelles et les outils existants permettent-ils une réussite de cette stratégie ambitieuse ? Le dossier Djezzy constitue donc un premier test pour cette mesure de patriotisme économique.

« Le droit de préemption est en théorie une bonne chose mais une telle politique a besoin de méthode et d’objectifs clairs », explique un expert financier. La première interrogation concerne la structure via laquelle ces opérations seront réalisées. L’Algérie ne dispose pas d’une banque d’affaires publique capable de mener une opération financière de cette importance. « L’Etat ne doit pas perdre sa neutralité en impliquant directement le gouvernement et des ministres dans ce type de négociations. Le rôle d’un Etat n’est pas de jouer les traders en rachetant et en revendant des entreprises. Il doit créer une structure qui va porter ce type de projets en son nom », ajoute le même expert.

Ensuite, une fois l’opération menée,l'’Etat doit relever un autre défi, plus difficile : assurer la gestion et le développement de l’entreprise sans en dégrader la valeur. « Or, explique un économiste, si on savait faire, pourquoi ne pas l’avoir fait avec nos entreprises publiques ? » Dans le secteur de la téléphonie, Mobilis et Algérie Télécom n’offrent pas des exemples encourageants de bonne gestion ou d’efficacité opérationnelle. Mobilis est l’un des rares opérateurs mobiles au monde à ne pas dégager de cash et Algérie Télécom continue d’être gérée comme une administration.

L’autre défi qui attend le gouvernement dans l’exercice du droit de préemption est social. Tout le monde le sait : les filiales de groupes étrangers offrent à leurs salariés des rémunérations nettement supérieures à celles des entreprises publiques. Dans le cas de la téléphonie mobile, les salaires peuvent être 10 à 15 fois supérieurs sur certains postes d’ingénieurs ou de cadres. Dans le cas d’un éventuel rachat par l’Etat, Djezzy deviendrait un opérateur public régit pas la même convention collective que Mobilis et Algérie Télécom. Aujourd’hui, les lois algériennes ne permettent pas de doter des entreprises d’un statut particulier permettant d’importantes différences de rémunérations au sein d’entreprises publiques du même secteur. Que va faire le gouvernement en matière de salaires ? Va-t-il aligner les 40.000 salariés d’Algérie Télécom et de Mobilis sur ceux de Djezzy ? Ou décidera-t-il de faire le chemin inverse au risque de provoquer un mécontentement et une démotivation, synonymes de manque d’efficacité et de destruction de valeur ? Autant de questions auxquelles le gouvernement algérien n’a pas répondu en décidant d’introduire le principe de préemption.

Enfin, le gouvernement n’a toujours pas précisé ses intentions concernant Djezzy : veut-il garder l’opérateur alors qu’il possède déjà Mobilis, un opérateur public qui occupe la deuxième place sur le marché ? Va-t-il le revendre pour réaliser une plus-value qu’il aurait pu capter sans faire de bruit en autorisant la transaction avec MTN? Le flou reste total.

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