Saturday, August 28, 2010
Des milliers d'enfants menacés de famine au Pakistan, dit l'Onu
Alors que les inondations menacent deux villes du sud du Pakistan, les Nations unies tirent la sonnette d'alarme: un mois après le début de la catastrophe, la malnutrition fait peser une menace mortelle sur des dizaines de milliers d'enfants."Nous redoutons la combinaison meurtrière des maladies transmises par l'eau, comme la diarrhée, de la déshydratation et de la malnutrition", a déclaré samedi Karen Allen, responsable de l'Unicef, dans un communiqué.
"Si rien n'est fait, 72.000 enfants, d'ores et déjà touchés par une malnutrition sévère dans les zones inondées, risquent fort de mourir", prévient pour sa part le coordinateur des opérations humanitaires de l'Onu au Pakistan, Martin Mogwanja, pour qui l'aide internationale aux populations sinistrées doit passer à un rythme supérieur.
Ces inondations, qui ont fait jusqu'à présent 1.600 morts et provoqué l'évacuation de plus de six millions d'habitants, commencent à reculer dans la majeure partie du pays. Mais, combinées aux grandes marées en mer d'Oman, elles menacent toujours certaines villes de la province méridionale de Sindh comme Thatta, à 70 km à l'est de la grande ville portuaire de Karachi.
DIGUE REHAUSSÉE POUR PROTÉGER UNE VILLE
L'Indus est sorti de son lit près de Thatta et un canal de dérivation déborde lui aussi, relève Riaz Ahmed Soomro, responsable des opérations de secours dans la province de Sindh.
"Les eaux n'ont pas atteint la ville pour l'instant, mais elles s'en rapprochent", a-t-il dit à Reuters.
Plusieurs dizaines de milliers d'habitants ont quitté cette ville du delta de l'Indus, qui compte normalement 300.000 personnes, à la suite d'un ordre d'évacuation.
Les autorités s'emploient d'autre part depuis plusieurs jours à empêcher que la ville de Shahdadkot, dans le nord de la zone rizicole du Sindh, ne se retrouve elle aussi sous les eaux. Pour cela, elles ont rehaussé une digue de plusieurs kilomètres de long, à mesure que les eaux montaient. La levée, indique Soomro, tient toujours bon.
Les inondations, qui ont commencé fin juillet, ont endommagé au moins 3,2 millions d'hectares, soit 14% des terres cultivées du Pakistan, selon les Nations unies. Le total des dégâts infligés à l'agriculture pourrait s'élever à 245 milliards de roupies (2,86 milliards de dollars). Il s'agit de la pire catastrophe naturelle qui touche le Pakistan, en termes de dégâts mais aussi eu égard au nombre de personnes touchées.
Eric Faye pour le service français
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