Renforcer le partenariat Afrique-G8Le Président de la République est attendu, aujourd’hui, au Canada pour participer aux côtés de ses homologues au sommet du G8 qui se tiendra à Muskoka. Le Chef de l’Etat, qui répond à une invitation de Premier ministre du Canada, participera aux travaux du « segment Afrique du sommet » et marquera certainement le dialogue sur le processus de renforcement du partenariat entre l’Afrique et le G8, initié en 2001 à l’occasion du NEPAD. L’Algérie, il faut le souligner, affiche une position constante quant aux problèmes intéressant l’Afrique et son développement. L’Algérie milite pour un partenariat efficace entre les pays du continent et entre l’Afrique et le reste du monde et plaide pour la mise en adéquation de ces partenariats avec les objectifs stratégiques du continent et de ses priorités, comme inscrites dans le programme du NEPAD. Le Chef de l'Etat a, dans tous les forums, appelé la communauté internationale à s’acquitter de la responsabilité qui lui incombe dans l’aide à apporter au continent pour qu’il puisse assurer à son développement économique et à honorer l'engagement auquel il a souscrit pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. C’est dans cette optique que les débats convergeront fondamentalement sur les perspectives de concrétisation des objectifs de développement du millénaire. Cela avec cette préoccupation majeure de rechercher les mesures concrètes nécessaires à la concrétisation des objectifs de développement et notamment ceux en rapport avec la santé des mères et des nouveaux nés, objectifs fixés par la Déclaration du sommet du millénaire en 2000. L’actualité internationale reste braquée sur les sommets des Chefs d’Etat et de gouvernement du G8 et du G20 qui se tiendront à partir de demain et durant trois jours au Canada. Ces rencontres de haut niveau interviennent dans un contexte mondial difficile et constituent donc un espace privilégié pour voir ensemble où en est la relance de l’économie mondiale. La pauvreté, le chômage et autres contraintes liées au sous-développement sont les traits caractéristiques du vécu quotidien de près de trois milliards de personnes. En Afrique, plus de 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, alors que 300 millions de personnes sont dans la pauvreté absolue. Elles gagnent moins de 1,25 $ US par jour. La crise financière et celle du climat, qui va en s’aggravant, compliquent davantage les conditions de vie des moins nantis de ce monde. Des pressions économiques et environnementales, se sont conjuguées pour augmenter le prix des produits alimentaires de première nécessité, qui est au-delà des possibilités financières de millions de gens. Dès la fin de 2008, l’augmentation des prix de la nourriture avait, selon les estimations, grossi de 109 millions les rangs des personnes en état de sous-alimentation permanente, établissant leur nombre à plus d’un milliard. Le nombre pourrait gonfler si cette spirale venait à perdurer. La crise économique ne doit pas être brandie comme prétexte pour répéter les erreurs du passé et d’occulter la possibilité qu’il y a de jeter les bases d’un modèle de développement économique durable d’envergure mondiale. L’action combinée des crises économique, alimentaire et climatique démontre clairement la réalité de l’interdépendance mondiale et la nécessité de penser aux solutions dans une perspective globale. Et c’est pourquoi trois grandes priorités s’imposent dans le programme du G8. Elles s’articulent autour de la lutte contre la pauvreté, la révision du système financier et économique mondial et le changement climatique. Face à l’enjeu que constitue la lutte contre la pauvreté où en sont les engagements-clés du G8 pris à Gleneagles (2005) qui arrivent à échéance. Le G8 risque de se trouver en défaut par rapport à ses engagements concernant l’Aide publique au développement (APD) et à la santé ainsi que la réforme du commerce. L’aide n’apporte pas certainement une solution de fond au phénomène de la pauvreté. Mais elle reste indispensable pour endiguer les problèmes de santé qui se posent avec acuité. La priorité du G8, à Muskoka, devrait être de prendre les mesures concrètes pour se conformer aux engagements pris à Gleneagles pour remettre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sur les rails. En cela, Muskoka sera pour les gouvernements du G8, un moment décisif pour évaluer ce qui a été entrepris dans la perspective d’apporter les correctifs nécessaires à la concrétisation des objectifs. Aussi le sommet du G8 se présente-il comme l’opportunité d’enclencher le processus de la réforme de l’économie mondiale et d’agir sur les faiblesses structurelles qui ont exacerbé la crise financière, et partant de réunir les conditions d’équité dans le commerce et la finance internationaux. La troisième priorité s’articule sur le changement climatique sur lequel a planché le sommet du G8 de 2009 à l’Aquila. Intervenant donc après la conférence sur le climat qui a eu lieu à Copenhague, la rencontre de Muskoka sera probablement la première réunion des dirigeants influents à laquelle les gouvernements du G8 pourront donner suite aux engagements pris lors de cette conférence, y compris sur les mesures d’atténuation qui sont urgentes (initiative de réduction des émissions), et apporter leur appui à l’adaptation pour ceux qui sont affectés par les conséquences du changement climatique.Saïd Lamari
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