La fête de la musique célébrée au théatre de verdure de Riadh El Feth à Alger

Bain de foule pour la nouvelle scène algérienne
Le premier jour de l’été a été célébré dans le cadre verdoyant du Bois des Arcades à Alger par une music party organisée par les jeunes animateurs de Kherdja.com. Un site qui compte déjà 15 000 membres.
Alger a célébré à sa manière la fête de la musique. Dans la soirée du lundi 21 juin, la nuit la plus courte, les jeunes sont venus nombreux au théâtre de verdure de Riadh El Feth à Alger assister à un spectacle organisé par le site Kherdja.com et l’Office Riadh El Feth. « Nous avons voulu relever le challenge et célébrer les trois ans de Kherdja.com, lancé un 21 juin. Tout le monde fête la musique le 21 juin, pourquoi pas l’Algérie. C’est un nouveau concept qu’il faut développer au service de la culture algérienne », nous a expliqué Lamia Mahlous de Kherdja.com, un site dédié à la culture, au tourisme et aux loisirs. Mehdi Lachichi, directeur artistique de la soirée et responsable de Neef Prod, a rappelé que le Fête de la musique a été célébrée dans une quarantaine de capitales dans le monde. « On veut institutionnaliser ce genre de manifestations. La Fête de la musique, c’est à la foi les amateurs et les professionnels. C’est un état d’esprit », a-t-il noté.
Le groupe pop rock Dzaïr a entamé la soirée avec Compte à rebours, un instrumental extrait du nouvel album. « C’est inspiré de ce qu’on lit dans les journaux et de ce qu’on voit à la télé, notamment l’affaire Khalifa. Le début par la fin ! », nous a expliqué Hakim Laâdjel, leader du groupe. Le single de Dzaïr va sortir en octobre prochain. « D’ici la fin de l’année, l’album sera prêt. On entre en studio en juillet. L’album portera une reprise de Ya dzaïr d’Ahmed Wahbi et Belah ya ahli adrouni de Hadj M’rizek. Il y aura également nos propres compositions », a-t-il ajouté. Le groupe Dzaïr entend également produire un album sur les musiques de films algériens tels que L’Inspecteur Tahar et Kahla oua beidha. « Nous voulons rendre hommage aux compositeurs de ces musiques tel Ahmed Malek », a insisté Hakim. Joe Batoury, ancien MC, a pris le relais, gumbri en main, avec son style entre le diwan et l’afrobeat.
Style où l’esprit du hip hop n’est pas loin. Joe Batoury a interprété des morceaux extraits notamment de son album Sakia. Djezma, qui reste fidèle au registre rock-funk, n’a pas oublié Michael Jakson en reprenant l’inoubliable Billy Jane. Le groupe, composé entre autres de Nassim M’hamsadji au chant, Ali et Zakaria Merghoub à la guitare et à la basse, a interprété aussi des extraits du nouvel opus dont Li Fi qelbi. « Notre prochain album est orienté vers des thèmes sociaux et sera plus rock et plus électro. Il y a aura des chansons telles que Zenka et Baba. Nous avons fait appel à une parolière qui s’appelle Khadija et qui n’est pas encore connue. L’album sera probablement dans les bacs durant le mois du Ramadhan », nous annoncé Nassim M’hamsadji. Il a relevé que Djezma est de plus en plus sollicité pour animer des concerts en Algérie en lançant « ça bouge, c’est tant mieux ! ».
Selon lui, le Panaf 2009 a introduit des normes de scène qui ne peuvent plus être remises en cause. Le clip spécial Coupe du monde de football, enregistré par le groupe Djezma avec le groupe américain Liberation Family et des musiciens anglais, a été diffusé sur grand écran avant le passage de Djmawi Africa. « C’est une chanson qui célèbre la paix et le fair-play. La composition a été faite par Tabouche Fatih “Toto”. Le clip a été réalisé par Ali Merghoub », a relevé Nassim M’hamsadji. Devant une piste de danse débordée, Djmawi Africa n’a pas failli à sa bonne réputation. Ambiance et couleurs garanties ! Le groupe a fait découvrir au public Chichiyati Bambra et Harraga (écrite par Mehdi Kerbal), deux chansons du nouvel album. « Nous avons prévu de faire sortir l’album début 2011. L’esprit Djmawi y sera présent avec la fusion. Il ya toutes les sonorités que nous avons ramenées de nos voyages. Nous avons animé des concerts au Mali, au Burkina Fasso, au Soudan, en Egypte, en Inde. Nous essayons d’exploiter les instruments traditionnels de ces pays dans nos compositions », a souligné Ahmed Djamil Ghouli, chanteur du groupe.
Les fans de Djmawi africa écouteront la cora ouest-africaine, le ngoni burkinabé et les percussions indiennes. Cela fait inévitablement de la world music à la sauce algérienne. « Nous allons produire un coffret accompagné d’un livret et d’un DVD sur notre parcours depuis le début. Un CD, ’’Djmawi and friends’’, contiendra tous les duos que nous avons fait avec des étrangers ou des Algériens. Le coffret sera riche aussi d’un enregistrement live que nous allons faire durant le Ramadhan », a annoncé Ahmed Djamil Ghouli. La sortie du coffret est prévue pour la fin 2010. Mehdi Lachichi a souhaité que les concerts se poursuivent durant l’année. « Nous voulons créer des partenariats entre les médias, les agences de communication, les institutions publiques et les boîtes de production sérieuses pour amener des artistes algériens de l’étranger ou faire connaître ceux qui créent en Algérie », a-t-il dit. « J’espère que fêter la musique, chaque 21 juin, deviendra une tradition dans le pays.
C’est une manière de célébrer le premier jour de l’été. Nous avons un écho favorable de la soirée de lundi. Cela donne envie de continuer », a enchaîné Lamia Mahlous
Par Fayçal Métaoui