Production propre
Partenariat maghrébin pour la croissance verte
Première conférence régionale réunissant des entreprises marocaines, algériennes et tunisiennes
Après quatre années d'activités communes, le Réseau des entreprises maghrébines pour l'environnement (REME) a organisé dernièrement à Casablanca sa première conférence régionale.
Une rencontre initiée par la Coopération technique allemande (GTZ), en collaboration avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie (CACI), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et l'appui des ministères de l'Industrie et de l'Environnement des trois pays. «Nous avons les mêmes problèmes et donc les solutions se ressemblent. Nous pouvons participer à la réalisation du Grand Maghreb grâce à l'environnement», a lancé Said Mouline, directeur général de l'Agence nationale de développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et président du REME, lors de cette conférence. Les organisateurs de cette rencontre ont voulu être plus proches de la réalité avec la projection du célèbre film «Home» de Yann Arthus Bertrand, pour marquer les esprits et montrer les dégâts causés par l'actuel mode de production basé sur les énergies fossiles, tout en incitant les décideurs à opter pour les technologies propres.«Les technologies vertes sont devenues un moyen de compétitivité. L'entreprise gagne en économie d'énergie et en image», a souligné M. Mouline. Dans ce sens, le REME a récompensé des chefs d'entreprises maghrébins précurseurs dans ce domaine. Ainsi, le premier Prix de la coopération internationale a récompensé l'association marocaine «Al Jisr» pour son projet de solidarité numérique relatif à la collecte du matériel informatique usager pour le revaloriser et le distribuer aux écoles publiques. Cette réunion, qui vise également à promouvoir un échange durable entre les responsables du côté maghrébin et des experts internationaux de l'environnement, a été l'occasion pour Rym Ben Ammar Guizani, responsable du Centre internationale des technologies de l'environnement de Tunis, de faire part aux participants des acquis de son pays comme «l'instauration d'un diagnostic obligatoire pour les entreprises polluantes et la mise en place d'une gestion de la filière plastique, pneus usagers et gravat». Quant à l'Algérienne Boya Ait Si Mohamed, du Centre national des technologies de production propre, elle a indiqué que plus d'une centaine d'entreprises ont souscrit à des contrats de performance environnementale et que, par ailleurs, quelque 1.800 délégués à l'environnement ont été désignés dans des entreprises. S'agissant de la promotion des technologies «vertes», il existe au Maroc un dispositif pour encourager les patrons à s'engager dans la production propre à travers notamment la Commission environnement de la CGEM qui a initié la Responsabilité sociales des entreprises (RES), l'ISO environnementale, etc. Des secteurs, telle la filière hôtelière, ont adopté une Charte de tourisme durable. Autre composante de cette politique: le Fonds de dépollution industrielle (FODEP), soutenu par l'Allemagne et destiné à financer les projets de dépollution pour les entreprises industrielles et artisanales. Sur ce registre, nous pouvons citer également l'appui du Conseil national de l'environnement. Par ailleurs, le Centre marocain de production propre a, lui aussi, encouragé les procédés technologiques innovants comme le «Chemical leasing», un procédé qui propose des solutions concrètes pour la gestion rationnelle des produits chimiques. Le Maroc est aussi engagé dans le «Greco initiative», un projet des Nations unies qui encourage la compétitivité verte en Méditerranée. Selon ce programme, la moitié des entreprises ayant réalisé un investissement dans les technologies propres ont récupéré leur argent en moins de six moins.
Des lauréats maghrébinsLe Réseau des entreprises maghrébines pour l'environnement (REME) a récompensé plusieurs patrons. Le 1er Prix de la coopération internationale est décerné à l'association marocaine «Al Jisr» pour son projet de collecte des ordinateurs usés pour les revaloriser et les distribuer aux écoles. Le deuxième Prix est gagné par le tunisien GMG Ksar Said pour sa gestion durable des zones industrielles. Le 3e Prix est décerné au marocain Ecotechno, de l'Ecole nationale de l'industrie minérale pour le traitement et la valorisation des déchets d'équipement électronique et électrique. Pour la catégorie ‘'Ecoproduit'', le 1er Prix a récompensé l'algérien Algal + pour sa valorisation des déchets, le 2e Prix est décerné au marocain Eco Fertil pour la revalorisation des déchets verts. Le 3e Prix est revenu au tunisien Abou Walid Group pour la valorisation des grignons. Pour ce qui est de la catégorie ‘'management'', le 1er Prix est revenu au tunisien El Mawassir (Groupe Chaabi en Tunisie) pour la fabrication de tuyaux, le 2e Prix également au tunisien PEC pour son projet de parc éolien et le 3e Prix est revenu au marocain Mghreb Steel pour le traitement des surfaces.
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