Wednesday, August 31, 2011
Tuesday, August 30, 2011
Décrypter la communication européenne 2011
Libellés :
Décrypter la communication européenne 2011
Facebook change de credo et s’aligne sur les normes de Google
Facebook change de credo et s’aligne sur les normes de Google, son concurrent, en matière de confidentialité. Le site permet aux utilisateurs d’approuver ou de rejeter l'identification sur une photo avant sa publication. Encore perfectible en matière de gestion de vie privée, facebook a annoncé sur le blog officiel de son réseau social, une importante mise à jour améliorant le niveau de contrôle des options de confidentialité. Jusqu’à présent, le possesseur d’un compte facebook devait farfouiller dans les options “paramètres de confidentialité” pour protéger son profil. Une gestion peu intuitive qui n’était pas toujours maîtrisée. Les principaux changements consistent à permettre aux membres de contrôler les critères de partage de leurs messages, photos ou statuts, non plus en devant se rendre sur la très discutable page de paramètres de confidentialité, mais plus directement grâce à de nouvelles icônes placées dans un menu déroulant près du contenu à diffuser.
Etats-Unis Algérie 2011
Les Etats-Unis ont réaffirmé lundi leur “solide relation” avec l’Algérie et ont réitéré leur condamnation de l’attaque terroriste perpétrée vendredi dernier contre l’Académie militaire inter-armes de Cherchell.
Dans une déclaration liminaire faite avant de passer aux questions-réponses de son briefing quotidien, la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland, a souligné que “les Etats-Unis condamnent fermement l’attaque terroriste perpétrée le 26 août contre l’académie militaire de Cherchell, en Algérie”.“Nos pensées et nos prières vont aux proches de ceux qui ont été tués ou blessés à la suite de cet horrible événement”, a-t-elle ajouté.
Tout en condamnant cet acte terroriste, la porte-parole du département de Hillary Clinton a tenu également à réaffirmer que “les Etats-Unis et l’Algérie ont une solide relation bilatérale, et cette tragédie (de cette attaque terroriste) souligne la nécessité de continuer à renforcer nos efforts conjoints en tant que partenaires pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes”.
Il est à rappeler que dix-huit (18) personnes ont été tuées et 26 autres blessées dans l’attentat terroriste perpétré vendredi, une dizaine de minutes après la rupture du jeûne, contre le mess extérieur de l’Académie militaire inter-armes de Cherchell.
Le ministère de la Défense nationale a indiqué que ce crime terroriste “démontre une nouvelle fois que les groupuscules terroristes tentent à travers cet acte abject d’atteindre des objectifs médiatiques afin de desserrer l’étau qui leur est imposé sur le terrain par les forces combinées de sécurité qui ont réalisé des résultats remarquables, notamment durant les dernières semaines”.
Le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire, “tout en s’inclinant à la mémoire des chouhada ayant péri dans cet acte ignoble”, a réitéré sa “détermination à mettre hors d’état de nuire ces bandes criminelles et assurer la paix et la quiétude dans l’ensemble du pays”.
Algerie-Focus APS
Mr Abderrahmane MEBTOUL Expert International QUELLES PERSPECTIVES POUR LA LIBYE
INVITE DE LA SEMAINE PENDANT UNE HEURE A RADIO ALGERIE INTERNATIONALE 29 AOUT 2011 ENTRE 12H ET 13H ET REPRODUITE INTEGRALEMENT PAR LA CHAINE III 20H30-21H30
Interview du Professeur des Universités Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International
THEME : QUELLES PERSPECTIVES POUR LA LIBYE ?
Question 1.-Quelle est la situation économique de la Libye ?
La Libye est territoire qui représente plus de trois fois la France mais 98% du territoire sont le désert. Elle s’étend sur 1 759 540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-septième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l’intérieur du pays étant désertique. Sa capitale, Tripoli avec 1 682 000 habitants, devant Benghazi 1 180 000 habitants et Mistrata avec 400 000 habitants formé d’un maillage de tribus environ 20. Colonisée par les Turcs au début du XXème siècle, la Libye, puis par l’Italie avec la conquête de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque entre septembre 1911 et surtout avec l’arrivée de Mussolini, en 1922 avec Omar al- Mukhtar figure emblématique de la résistance libyenne. En 1934 Mussolini réunifie les provinces de la Tripolitaine et la Cyrénaïque auxquelles il rattache le Fezzan, mais Idriss al Senoussi organisant la résistance la Libye accède à l’indépendance le 24 décembre 1951 et Idriss al Senoussi est proclamé roi. Dans la foulée en 1952 avec l’arrivée de Nasser, le 1 er septembre 1969, le colonel libyen, Mu’ammar Khadhafi renverse la monarchie et s’installe aux commandes du pays avec une population qui était à l ‘époque d’environ 1,5 millions d’habitants. Encore qu’il faille ramener le PIB par rapport à la population totale, en 2010 selon les statistiques du FMI l'Algérie arrive en tête du classement avec 158,97 milliards de dollars, suivi par le Maroc avec 91,70 milliards de dollars, la Libye en troisième position 77,91 milliards de dollars, à la quatrième position on trouve la Tunisie avec 43,86 milliards de dollars et enfin la Mauritanie clôture le classement avec 3,49 milliards de dollars. Alors que les exportations s’élèvent à 45,2 Mds de dollars en 2009 du fait de la crise économique, en 2010 et seront certainement supérieures avec le redressement des cours du pétrole. 97% sont composées des hydrocarbures et des produits para pétroliers (pétrochimie contrairement à l’Algérie, 20% ) dont l’exploitation et la gestion incombe à la National Oil Company. Les hydrocarbures sont l’unique richesse du pays. Environ 75 % des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier. Avant les événements, la production de pétrole représentait 1,6 million de barils par jour. Elle est le 25 aout 2011 à environ de 60 000 barils. La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie disposant de la plus grande réserve de pétrole en Afrique estimées à 46,4 milliards de barils en 2011.C’est un pétrole léger de haute qualité qui concurrencera le pétrole algérien . La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m3) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m3 (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Membre de l’OPEP. La Libye prévoit d’augmenter sa production à 3 millions de b/j à l’horizon 2012-2015. Mais elle est également un pays gazier faiblement exploité, s’élèvent à 1500 milliards de m3, occupant ainsi le 25ème rang mondial en termes de réserves prouvées. Les destinataires en 2009 de celles-ci sont en valeur, l’Italie (37,1%), Allemagne (13,1%), Espagne (8,2%), USA (7,4%), France (6,6%), Chine (3,4%), Chine (4,5%), Suisse (3,3%). La Libye a importé en 2009, principalement d’Italie (21,1%), Allemagne (8,2%), Chine (8,2%), France (5,9%), Tunisie (6,30%), Turquie (6,1%), USA (5,2%), Royaume Uni (3,9%), Corée (4,1%), Grèce (3,1%). Pour les rapports internationaux le PIB par tête d’habitant dépasse 14.000 dollars en 2010 selon le rapport de la CIA World Factbook au 01 janvier 2011 , la Libye étant le premier pays africain et arabe en terme d'indice de développement humain (IDH de 2010) ayant un IDH à 0,847, ce qui en fait le premier pays du continent africain, le premier du monde arabe, et le premier du monde musulman. Pour comparaison, ces chiffres placent la Libye au niveau des pays de l'Europe de l'Est, et devant la Russie, le Brésil, la Chine. Aujourd’hui la Lybie a des cadres valables qui peuvent être un atout pour la reconstruction libyenne
Question 2.- Cette richesse est –elle équitablement répartie ?
Nous sommes dans une situation paradoxale : un Etat riche mais une population pauvre avec un déséquilibre spatial. Certaines sources estiment que la famille a eu à gérer 1000 Mds de dollars durant ses 42 ans de règne. Car comme pour la Tunisie, les rapports internationaux tant du FMI , de la banque mondiale que de l’OCDE , se sont encore trompés omettant d’analysera la répartition spatiale très inégalitaire,( Benghazi a été délaissé expliquant que la révolte a débuté dans cette province) la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales se limitant à des indicateurs globaux de portée opératoire limitée ce qui explique les révoltes populaires. C’est le constat après la chute des régimes égyptiens, tunisiens et libyens où les familles de ces dictateurs et leur entourage s’accaparent la richesse de leur pays. Le cas libyen n’échappe pas à cette règle un Etat riche avec une population majoritairement pauvre, étant une économie rentière. Seïf al-Islam, longtemps présenté comme le dauphin de Mouammar Kadhafi, contrôle le secteur stratégique via le groupe public One-Nine Petroleum et .la presse à travers One-Nine Group. Aucune publication ne peut exister sans l’accord de cet organisme intimement lié au premier cercle du pouvoir en Libye. Autre domaine sensible : les télécommunications, où c’est donc Mohamed Kadhafi, un autre fils du leader libyen, qui contrôle ce secteur. Pour l’immobilier c’est un autre fils Saadi qui le control où en 2006,il avait lancé la construction d’une ville entière située dans une zone à forte valeur touristique. Et surtout c’est la famille qui contrôle les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA). Aussi sur une population active de 2,5 millions, nous avons près d’un million de fonctionnaires et une grande partie de la population presque inactive, avec des emplois fictifs via les distributions de la rente des hydrocarbures loin des segments créateurs de valeur ajoutée pour deux raisons : les femmes sont au foyer (77% des actifs sont des hommes). Les femmes libyennes peuvent sans trop d’obstacles juridiques participer à la vie économique et sociale, mais en réalité de sévères préjugés les découragent dans les faits de s’engager dans l’activité économique du pays. Le taux d’inscription des femmes dans l’enseignement supérieur dépasse aujourd’hui celui des hommes, mais sans conséquence sur le marché du travail. Deuxième raison les subventions accordées aux citoyens ne les incitent pas à aller au travail. Pour des raisons politiques afin d’éviter la prise de conscience politique l’on a fait du peuple libyen un peuple d’assisté Pour les travaux pénibles et les tâches ingrates, ce sont les employés Marocains, Egyptiens, Tunisiens, Algériens, Africains ou Asiatiques qui s’en chargent. 50 % de la main-d’œuvre est étrangère (Afrique, Maghreb, Asie).
Question 3 -Un pays très riche qui suscitent les convoitises de bon nombre de pays
Au préalable je voudrai attirer l’attention qu’il faille éviter de raisonner termes d’Etats/nations au moment où les transnationales transgressent les frontières géographiques dites nationales, influençant fortement les politiques socio-économiques des Etats. Au sein une grande firme surtout dans le domaine des hydrocarbures, qu’elle soit d’origine américaine ou européenne il faut être attentif aux part des actions où nous assistons à des participations croisées relevant de plusieurs nationalités. Total ou ENIE qui opèrent en Lybie ont un capital social diversifié. Par ailleurs, l’analyse stratégique doit prendre en compte non plus les relations personnalisées entre chefs d’Etat, ce qui et actuellement largement dépassé, excepté dans les dictatures, mais les réseaux de que l’on appelle les lobbys. Par ailleurs depuis l’arrivée du président américain Barack Obama, une nouvelle donne internationale a été introduite, notamment depuis le discours du Caire, la légitimité démocratique garante de la stabilité durable. Invoquer l’islamisme radical, la lutte contre le terrorisme par certains dirigeants pour se maintenir alors qu’ils ont enfanté eux-mêmes la pauvreté de leur peuple par la corruption cause de l’extrémisme, ne tient plus la route. Les anciens dirigeants tunisiens égyptiens et récemment libyens et syriens en ont fait les frais.
Pour la contribution à l’effort de guerre, cela ne concerne pas uniquement les revenus pétroliers mais également Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) estimés à 75 milliards de dollars et entre 150 et 169 milliards si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale, sans compter les placements occultes. Ce qui est étonnant lorsqu’on écoute les télévisions étrangères le mot qui revient souvent « on va aider la Lybie, on va lui donner de l’argent oubliant que ces fonds sont la propriété de tout le peuple libyen. Cela est identique pour les fortunes déposées à ‘étranger des ex présidents tunisiens et égyptiens et de leur famille et des proches de l’actuel président syrien. L’Algérie parle passé en a subi les conséquences pour le trésor du FLN déposé en Suisse, où les financiers internationaux ont travaillé pendant des années avec cet argent sans intérêt. Au passage je voudrai s’ouigner que selon le gouverneur de la banque d’Algérie, qui a fait preuve d’une certaine transparence pour éviter des rumeurs nuisibles aux intérêts supérieurs du pays que sur 162,2 milliards de réserves de change les intérêts ont été de 4,60 milliards de dollars à un taux fixe de 3%. Cela suppose que l’Algérie a déposés à l’étranger un montant qui dépasse les 153milirdsedolars sur le moyen et long terme, montant équivalant à celui de la Lybie. Il faudra donc être vigilent car en cas de crise politique, je ne l’espère pas, ces fonds seront bloqués. Pour répondre directement à votre question, les pays engagés dans la coalition en Lybie sous l’égide de l’OTAN attendent le retour de l’ascenseur ce que les financiers appellent le retour du capital engagé. Une fraction de l’argent libyen déposé à l’étranger ainsi que les revenus pétroliers futurs serviront à rembourser l’effort de guerre comme cela a été le cas Irak bien que pour ce pays une partie a été supportée par les pays du Golfe. Or les besoins de financement de la Lybie sont énormes la reconstruction étant évaluée entre 300 à 400millirds de dollars sur les cinq prochaines années, et le programme d’urgence à 45 milliards de dollars.
Question 4- Quels sont les pays gagnants et les pays perdants ?
Les pays perdants sont incontestablement la Russie et l’Algérie qui ont eu de positions ambigües vis-à-vis de cette révolution populaire. Pour le cas de l’Algérie , si Sonatrach risque à court terme de perdre des parts de marché , à moyen terme , en raison de la situation géographique, des liens d’amitiés qui lient la population algérienne et libyenne ( qui a contribué à notre guerre de libération nationale comme le Maroc et la Tunisie ) , je pense que cela sera transitoire ce qui n’est pas le cas de la Russie expliquant d’ailleurs sa position sur la Syrie en conseil de sécurité afin d’éviter d‘être évincée de cette région stratégique. Il appartient aux dirigeants des deux cotés d’éviter des déclarations intempestives. Je n’ai pas compris cette déclaration d’un dirigeant du CNT qui met le feu sur l’huile qui a dit récemment que le « gouvernement paierait ses actes ». Comme je ne comprends pas et c’est le cas de l’immense majorité du peule algérien de cette clandestinité où un anonyme bien informé et de source autorisé parle au nom du ministère des affaires étrangères où son porte parole va de démentis en démentis. Oui je pense qu’à terme le bon sens des responsabilités l’emportera grâce aux femmes et hommes de bonne volonté. le destin de l’Algérie et la Libye étant lié. Pour le cas de La Chine ayant eu une position mi figue mi raison qui privilégie surtout ses intérêts économiques cela ne devrait pas la pénaliser. Les pays gagnants sont en premier la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique suivi de l’Italie qui a eu également au début une position ambivalente jusque ce que l’Otan prenne la direction des opérations, l‘Espagne, la Turquie, l’Allemagne et les pays du Golfe notamment le Qatar et les Emiraties . L’Egypte, la Tunisie et le Maroc qui ont un fort taux de chômage devraient bénéficier de la reconstruction pour absorber une partie de leur force de travail
Question 5- Quelles sont les perspectives démocratiques de la Libye ?
Il faut d’abord créer des institutions fiables et rétablir la sécurité car sans sécurisé il ne peut y avoir de développement, cela passant par la nécessaire réconciliation nationale tenant compte du poids es tribus bien que l’influence contrairement à ce qui se dit est en déclin et n’est pas celle de 1960 du ait de l’urbanisation ou cohabitent dans une même ville des personnes appartenant à différentes tribus et aussi grâce au renouveau culturel. Cela sera certes sera difficile car leCNT est très hétéroclite (intellectuels, hommes d’affaire, islamistes, ancien cadres et ministres de l’ancien régime) . Il ne faut pas être utopique. La démocratie d’une manière générale dans les pays arabes ne se fera pas du jour au lendemain. Les prix Nobel institutionnalistes d’économie ont montré récemment clairement que de nouvelles institutions prennent du temps pour leur efficacité. Ce qui donne l’impression d’anarchie à court terme mais ce ne sont que des illusions entretenues par les tenants de l’ancien système (après moi le déluge, l’homme providentiel) alors que les institutions dictatoriales créés administrativement n’ont aucune ou peu légitimité. Au contraire les institutions démocratiques tenant compte de l’anthropologie culturelle évitant de plaquer des schémas importés occidentaux sur une structure sociale particulière, s’insérant dans le cadre d’une nouvelle régulation politique, sociale et économique sont porteuses d’un développement durable car assurant la symbiose Etat/citoyens. Oui, le plus difficile attend les libyens celui de la construction du pays tant sur le plan politique qu’économique. La Libye n’a pas d’institutions au sens véritable du terme. Elle n’a pas également de véritable économie exceptée le pétrole. Mais je ne suis pas pessimistes car la Lybie a des potentialités énormes surtout en ressource humaines richesse bien plus importantes que toutes les ressources en hydrocarbures pour surmonter cette crise qui je l’espère sera passagère. J’ai pu contacter des centaines de brillants intellectuels installés femmes et hommes soit à l’étranger, la diaspora est importante y compris des hommes d’affaires, ou qui sont restés en Lybie car il faut le reconnaitre l’ancien leader libyen a investi dans l’éducation. Sans entrer dans les détails selon nos informations l’on s’oriente vers une démocratie parlementaire nous nous en tiendrons aux axes directeurs. L’une des tâches immédiates du CNT est de faire adopter une nouvelle constitution et d’organiser des élections libres avec l’acceptation de tous de l’alternance, un régime parlementaire où le premier ministre serait issu d’une majorité parlementaire qui aura la confiance du parlement et doit gouverner an application du programme pour lequel il a obtenu les suffrages du peuple .Le président jouera le rôle d’arbitres, de garants des institutions, de l’intégrité territoriale, des libertés individuelles et de la représentation nationale dans les instances internationales. Il assurera la continuité de l’Etat en toute circonstance et du multipartisme, de l’Etat de droit et du respect de la constitution.
Question 5- la démocratisation des pays du Maghreb ne devrait-elle pas favoriser l’intégration économique ?
L’ancien dirigeant libyen n’a jamais en fait voulu construire le Maghreb. Il était une fois pour le panarabisme, une autre fois pour le panafricanisme où il se faisait roi. D’ailleurs pour l’Afrique ses investissements se sont réalisés surtout en Europe et aux USA, étant insignifiants autant qu’en Maghreb concentrés dans quelques hôtels comme en Tunisie et en Algérie. Pour l’Afrique il a eu beaucoup plus des relations personnalisées avec certains dirigeants ce qui explique la position de certains dirigeants au niveau de l’Union Africaine contrairement à la ligue arabe qui vient de reconnaitre le CNT. Or, le grand sociologue Ibn Khaldoun n’a pas écrit l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie mais le Maghreb. Le destin de la Libye, autant que les autres pays de cet espace, est lié à son environnement géographique proche le Maghreb et plus généralement celui de l’Afrique du Nord .Pour avoir des contacts avec des amis libyens, ces derniers misent sur l’intégration maghrébine. Je pense fermement que la démocratisation est le facteur clef de cette intégration. A l’instar de l’Europe au début du lancement de son intégration qui a reposé sur le charbon et, l’acier, en attendant l’aplanissement des divergences politiques souvent pour des raisons de pouvoir alors qu’il est souhaitable que les responsables des pays du Maghreb délaissent une fraction de leur pouvoir au profit de leurs populations, les opérateurs économiques, les intellectuels et les médias ont un rôle à jouer afin de favoriser cette intégration qui est une nécessité historique et économique au moment des grands ensembles. La Chine, l’Inde, le Brésil, les USA sont eux-mêmes des continents. Les peuples de cette région ont témoigné et témoignent de leur attachement à l’union. La crainte de « bouleversements incontrôlables » qu’impliquerait une dynamique unitaire est à l’origine d’un conservatisme stérile et contraire aux intérêts des populations. L’ère des micros Etats étant résolu, car tout investisseur potentiel investit pour un marché non pas de 25/30 millions d’habitants mais dépassant les 100 millions ce qui est le cas du Maghreb afin de favoriser les économies d‘échelle et être compétitif au niveau mondial. Aussi , je crois fermement comme nous aurons l’occasion de le démonter avec plus de 40 personnalités maghrébines et européennes dans un ouvrage collectif en deux tomes ( le tome 1 traitant des aspects politiques et sociales et le tome 2 des aspects économiques) ouvrage collectif que je coordonne avec mon ami Camille Sari professeur à la Sorbonne , devant paraître entre mars et avril 2 012, que la démocratisation de la région favorisera l’intégration maghrébine pont vers le Moyen orient et l’Afrique. Dans ce cadre, je crois en l’avenir prospère de la Lybie, pays stratégique tant pour la stabilité tant du Maghreb, de toute la région méditerranéenne que de l’Afrique. L’avantage comparatif c'est-à-dire rentrant dans le cadre de la compétitivité internationale à l’heure de la mondialisation, du Maghreb n’est ni en Europe, ni aux USA, encore moins en Asie mais en Afrique continent vierge source de toute les convoitises qui abritera 1,5 milliard d’âmes horizon 2025- Fin interview
Nb Interview du professeur Abderrahmane MEBTOUL à Radio Algérie Internationale 12h à 13h et Chaine III de 20h30 à 21h30 le 29 aout 2011 sur la situation et les perspectives de la Libye
Interview du Professeur des Universités Dr Abderrahmane MEBTOUL Expert International
THEME : QUELLES PERSPECTIVES POUR LA LIBYE ?
Question 1.-Quelle est la situation économique de la Libye ?
La Libye est territoire qui représente plus de trois fois la France mais 98% du territoire sont le désert. Elle s’étend sur 1 759 540 kilomètres carrés, ce qui la place au quatrième rang africain et au dix-septième rang mondial. Sa population est estimée entre 6 et 8 millions d'habitants. Elle se concentre sur les côtes, l’intérieur du pays étant désertique. Sa capitale, Tripoli avec 1 682 000 habitants, devant Benghazi 1 180 000 habitants et Mistrata avec 400 000 habitants formé d’un maillage de tribus environ 20. Colonisée par les Turcs au début du XXème siècle, la Libye, puis par l’Italie avec la conquête de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque entre septembre 1911 et surtout avec l’arrivée de Mussolini, en 1922 avec Omar al- Mukhtar figure emblématique de la résistance libyenne. En 1934 Mussolini réunifie les provinces de la Tripolitaine et la Cyrénaïque auxquelles il rattache le Fezzan, mais Idriss al Senoussi organisant la résistance la Libye accède à l’indépendance le 24 décembre 1951 et Idriss al Senoussi est proclamé roi. Dans la foulée en 1952 avec l’arrivée de Nasser, le 1 er septembre 1969, le colonel libyen, Mu’ammar Khadhafi renverse la monarchie et s’installe aux commandes du pays avec une population qui était à l ‘époque d’environ 1,5 millions d’habitants. Encore qu’il faille ramener le PIB par rapport à la population totale, en 2010 selon les statistiques du FMI l'Algérie arrive en tête du classement avec 158,97 milliards de dollars, suivi par le Maroc avec 91,70 milliards de dollars, la Libye en troisième position 77,91 milliards de dollars, à la quatrième position on trouve la Tunisie avec 43,86 milliards de dollars et enfin la Mauritanie clôture le classement avec 3,49 milliards de dollars. Alors que les exportations s’élèvent à 45,2 Mds de dollars en 2009 du fait de la crise économique, en 2010 et seront certainement supérieures avec le redressement des cours du pétrole. 97% sont composées des hydrocarbures et des produits para pétroliers (pétrochimie contrairement à l’Algérie, 20% ) dont l’exploitation et la gestion incombe à la National Oil Company. Les hydrocarbures sont l’unique richesse du pays. Environ 75 % des recettes budgétaires proviennent du secteur pétrolier. Avant les événements, la production de pétrole représentait 1,6 million de barils par jour. Elle est le 25 aout 2011 à environ de 60 000 barils. La Libye est le deuxième producteur de pétrole brut en Afrique après le Nigeria et devant l'Algérie disposant de la plus grande réserve de pétrole en Afrique estimées à 46,4 milliards de barils en 2011.C’est un pétrole léger de haute qualité qui concurrencera le pétrole algérien . La Libye dispose également de réserves importantes de gaz naturel (1 548 milliards de m3) qui sont jusqu'à présent peu exploitées : 28 milliards de m3 (2009) sont produits et la moitié est utilisée dans le pays, en particulier dans des centrales de production électrique. Membre de l’OPEP. La Libye prévoit d’augmenter sa production à 3 millions de b/j à l’horizon 2012-2015. Mais elle est également un pays gazier faiblement exploité, s’élèvent à 1500 milliards de m3, occupant ainsi le 25ème rang mondial en termes de réserves prouvées. Les destinataires en 2009 de celles-ci sont en valeur, l’Italie (37,1%), Allemagne (13,1%), Espagne (8,2%), USA (7,4%), France (6,6%), Chine (3,4%), Chine (4,5%), Suisse (3,3%). La Libye a importé en 2009, principalement d’Italie (21,1%), Allemagne (8,2%), Chine (8,2%), France (5,9%), Tunisie (6,30%), Turquie (6,1%), USA (5,2%), Royaume Uni (3,9%), Corée (4,1%), Grèce (3,1%). Pour les rapports internationaux le PIB par tête d’habitant dépasse 14.000 dollars en 2010 selon le rapport de la CIA World Factbook au 01 janvier 2011 , la Libye étant le premier pays africain et arabe en terme d'indice de développement humain (IDH de 2010) ayant un IDH à 0,847, ce qui en fait le premier pays du continent africain, le premier du monde arabe, et le premier du monde musulman. Pour comparaison, ces chiffres placent la Libye au niveau des pays de l'Europe de l'Est, et devant la Russie, le Brésil, la Chine. Aujourd’hui la Lybie a des cadres valables qui peuvent être un atout pour la reconstruction libyenne
Question 2.- Cette richesse est –elle équitablement répartie ?
Nous sommes dans une situation paradoxale : un Etat riche mais une population pauvre avec un déséquilibre spatial. Certaines sources estiment que la famille a eu à gérer 1000 Mds de dollars durant ses 42 ans de règne. Car comme pour la Tunisie, les rapports internationaux tant du FMI , de la banque mondiale que de l’OCDE , se sont encore trompés omettant d’analysera la répartition spatiale très inégalitaire,( Benghazi a été délaissé expliquant que la révolte a débuté dans cette province) la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales se limitant à des indicateurs globaux de portée opératoire limitée ce qui explique les révoltes populaires. C’est le constat après la chute des régimes égyptiens, tunisiens et libyens où les familles de ces dictateurs et leur entourage s’accaparent la richesse de leur pays. Le cas libyen n’échappe pas à cette règle un Etat riche avec une population majoritairement pauvre, étant une économie rentière. Seïf al-Islam, longtemps présenté comme le dauphin de Mouammar Kadhafi, contrôle le secteur stratégique via le groupe public One-Nine Petroleum et .la presse à travers One-Nine Group. Aucune publication ne peut exister sans l’accord de cet organisme intimement lié au premier cercle du pouvoir en Libye. Autre domaine sensible : les télécommunications, où c’est donc Mohamed Kadhafi, un autre fils du leader libyen, qui contrôle ce secteur. Pour l’immobilier c’est un autre fils Saadi qui le control où en 2006,il avait lancé la construction d’une ville entière située dans une zone à forte valeur touristique. Et surtout c’est la famille qui contrôle les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA). Aussi sur une population active de 2,5 millions, nous avons près d’un million de fonctionnaires et une grande partie de la population presque inactive, avec des emplois fictifs via les distributions de la rente des hydrocarbures loin des segments créateurs de valeur ajoutée pour deux raisons : les femmes sont au foyer (77% des actifs sont des hommes). Les femmes libyennes peuvent sans trop d’obstacles juridiques participer à la vie économique et sociale, mais en réalité de sévères préjugés les découragent dans les faits de s’engager dans l’activité économique du pays. Le taux d’inscription des femmes dans l’enseignement supérieur dépasse aujourd’hui celui des hommes, mais sans conséquence sur le marché du travail. Deuxième raison les subventions accordées aux citoyens ne les incitent pas à aller au travail. Pour des raisons politiques afin d’éviter la prise de conscience politique l’on a fait du peuple libyen un peuple d’assisté Pour les travaux pénibles et les tâches ingrates, ce sont les employés Marocains, Egyptiens, Tunisiens, Algériens, Africains ou Asiatiques qui s’en chargent. 50 % de la main-d’œuvre est étrangère (Afrique, Maghreb, Asie).
Question 3 -Un pays très riche qui suscitent les convoitises de bon nombre de pays
Au préalable je voudrai attirer l’attention qu’il faille éviter de raisonner termes d’Etats/nations au moment où les transnationales transgressent les frontières géographiques dites nationales, influençant fortement les politiques socio-économiques des Etats. Au sein une grande firme surtout dans le domaine des hydrocarbures, qu’elle soit d’origine américaine ou européenne il faut être attentif aux part des actions où nous assistons à des participations croisées relevant de plusieurs nationalités. Total ou ENIE qui opèrent en Lybie ont un capital social diversifié. Par ailleurs, l’analyse stratégique doit prendre en compte non plus les relations personnalisées entre chefs d’Etat, ce qui et actuellement largement dépassé, excepté dans les dictatures, mais les réseaux de que l’on appelle les lobbys. Par ailleurs depuis l’arrivée du président américain Barack Obama, une nouvelle donne internationale a été introduite, notamment depuis le discours du Caire, la légitimité démocratique garante de la stabilité durable. Invoquer l’islamisme radical, la lutte contre le terrorisme par certains dirigeants pour se maintenir alors qu’ils ont enfanté eux-mêmes la pauvreté de leur peuple par la corruption cause de l’extrémisme, ne tient plus la route. Les anciens dirigeants tunisiens égyptiens et récemment libyens et syriens en ont fait les frais.
Pour la contribution à l’effort de guerre, cela ne concerne pas uniquement les revenus pétroliers mais également Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) estimés à 75 milliards de dollars et entre 150 et 169 milliards si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale, sans compter les placements occultes. Ce qui est étonnant lorsqu’on écoute les télévisions étrangères le mot qui revient souvent « on va aider la Lybie, on va lui donner de l’argent oubliant que ces fonds sont la propriété de tout le peuple libyen. Cela est identique pour les fortunes déposées à ‘étranger des ex présidents tunisiens et égyptiens et de leur famille et des proches de l’actuel président syrien. L’Algérie parle passé en a subi les conséquences pour le trésor du FLN déposé en Suisse, où les financiers internationaux ont travaillé pendant des années avec cet argent sans intérêt. Au passage je voudrai s’ouigner que selon le gouverneur de la banque d’Algérie, qui a fait preuve d’une certaine transparence pour éviter des rumeurs nuisibles aux intérêts supérieurs du pays que sur 162,2 milliards de réserves de change les intérêts ont été de 4,60 milliards de dollars à un taux fixe de 3%. Cela suppose que l’Algérie a déposés à l’étranger un montant qui dépasse les 153milirdsedolars sur le moyen et long terme, montant équivalant à celui de la Lybie. Il faudra donc être vigilent car en cas de crise politique, je ne l’espère pas, ces fonds seront bloqués. Pour répondre directement à votre question, les pays engagés dans la coalition en Lybie sous l’égide de l’OTAN attendent le retour de l’ascenseur ce que les financiers appellent le retour du capital engagé. Une fraction de l’argent libyen déposé à l’étranger ainsi que les revenus pétroliers futurs serviront à rembourser l’effort de guerre comme cela a été le cas Irak bien que pour ce pays une partie a été supportée par les pays du Golfe. Or les besoins de financement de la Lybie sont énormes la reconstruction étant évaluée entre 300 à 400millirds de dollars sur les cinq prochaines années, et le programme d’urgence à 45 milliards de dollars.
Question 4- Quels sont les pays gagnants et les pays perdants ?
Les pays perdants sont incontestablement la Russie et l’Algérie qui ont eu de positions ambigües vis-à-vis de cette révolution populaire. Pour le cas de l’Algérie , si Sonatrach risque à court terme de perdre des parts de marché , à moyen terme , en raison de la situation géographique, des liens d’amitiés qui lient la population algérienne et libyenne ( qui a contribué à notre guerre de libération nationale comme le Maroc et la Tunisie ) , je pense que cela sera transitoire ce qui n’est pas le cas de la Russie expliquant d’ailleurs sa position sur la Syrie en conseil de sécurité afin d’éviter d‘être évincée de cette région stratégique. Il appartient aux dirigeants des deux cotés d’éviter des déclarations intempestives. Je n’ai pas compris cette déclaration d’un dirigeant du CNT qui met le feu sur l’huile qui a dit récemment que le « gouvernement paierait ses actes ». Comme je ne comprends pas et c’est le cas de l’immense majorité du peule algérien de cette clandestinité où un anonyme bien informé et de source autorisé parle au nom du ministère des affaires étrangères où son porte parole va de démentis en démentis. Oui je pense qu’à terme le bon sens des responsabilités l’emportera grâce aux femmes et hommes de bonne volonté. le destin de l’Algérie et la Libye étant lié. Pour le cas de La Chine ayant eu une position mi figue mi raison qui privilégie surtout ses intérêts économiques cela ne devrait pas la pénaliser. Les pays gagnants sont en premier la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique suivi de l’Italie qui a eu également au début une position ambivalente jusque ce que l’Otan prenne la direction des opérations, l‘Espagne, la Turquie, l’Allemagne et les pays du Golfe notamment le Qatar et les Emiraties . L’Egypte, la Tunisie et le Maroc qui ont un fort taux de chômage devraient bénéficier de la reconstruction pour absorber une partie de leur force de travail
Question 5- Quelles sont les perspectives démocratiques de la Libye ?
Il faut d’abord créer des institutions fiables et rétablir la sécurité car sans sécurisé il ne peut y avoir de développement, cela passant par la nécessaire réconciliation nationale tenant compte du poids es tribus bien que l’influence contrairement à ce qui se dit est en déclin et n’est pas celle de 1960 du ait de l’urbanisation ou cohabitent dans une même ville des personnes appartenant à différentes tribus et aussi grâce au renouveau culturel. Cela sera certes sera difficile car leCNT est très hétéroclite (intellectuels, hommes d’affaire, islamistes, ancien cadres et ministres de l’ancien régime) . Il ne faut pas être utopique. La démocratie d’une manière générale dans les pays arabes ne se fera pas du jour au lendemain. Les prix Nobel institutionnalistes d’économie ont montré récemment clairement que de nouvelles institutions prennent du temps pour leur efficacité. Ce qui donne l’impression d’anarchie à court terme mais ce ne sont que des illusions entretenues par les tenants de l’ancien système (après moi le déluge, l’homme providentiel) alors que les institutions dictatoriales créés administrativement n’ont aucune ou peu légitimité. Au contraire les institutions démocratiques tenant compte de l’anthropologie culturelle évitant de plaquer des schémas importés occidentaux sur une structure sociale particulière, s’insérant dans le cadre d’une nouvelle régulation politique, sociale et économique sont porteuses d’un développement durable car assurant la symbiose Etat/citoyens. Oui, le plus difficile attend les libyens celui de la construction du pays tant sur le plan politique qu’économique. La Libye n’a pas d’institutions au sens véritable du terme. Elle n’a pas également de véritable économie exceptée le pétrole. Mais je ne suis pas pessimistes car la Lybie a des potentialités énormes surtout en ressource humaines richesse bien plus importantes que toutes les ressources en hydrocarbures pour surmonter cette crise qui je l’espère sera passagère. J’ai pu contacter des centaines de brillants intellectuels installés femmes et hommes soit à l’étranger, la diaspora est importante y compris des hommes d’affaires, ou qui sont restés en Lybie car il faut le reconnaitre l’ancien leader libyen a investi dans l’éducation. Sans entrer dans les détails selon nos informations l’on s’oriente vers une démocratie parlementaire nous nous en tiendrons aux axes directeurs. L’une des tâches immédiates du CNT est de faire adopter une nouvelle constitution et d’organiser des élections libres avec l’acceptation de tous de l’alternance, un régime parlementaire où le premier ministre serait issu d’une majorité parlementaire qui aura la confiance du parlement et doit gouverner an application du programme pour lequel il a obtenu les suffrages du peuple .Le président jouera le rôle d’arbitres, de garants des institutions, de l’intégrité territoriale, des libertés individuelles et de la représentation nationale dans les instances internationales. Il assurera la continuité de l’Etat en toute circonstance et du multipartisme, de l’Etat de droit et du respect de la constitution.
Question 5- la démocratisation des pays du Maghreb ne devrait-elle pas favoriser l’intégration économique ?
L’ancien dirigeant libyen n’a jamais en fait voulu construire le Maghreb. Il était une fois pour le panarabisme, une autre fois pour le panafricanisme où il se faisait roi. D’ailleurs pour l’Afrique ses investissements se sont réalisés surtout en Europe et aux USA, étant insignifiants autant qu’en Maghreb concentrés dans quelques hôtels comme en Tunisie et en Algérie. Pour l’Afrique il a eu beaucoup plus des relations personnalisées avec certains dirigeants ce qui explique la position de certains dirigeants au niveau de l’Union Africaine contrairement à la ligue arabe qui vient de reconnaitre le CNT. Or, le grand sociologue Ibn Khaldoun n’a pas écrit l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie mais le Maghreb. Le destin de la Libye, autant que les autres pays de cet espace, est lié à son environnement géographique proche le Maghreb et plus généralement celui de l’Afrique du Nord .Pour avoir des contacts avec des amis libyens, ces derniers misent sur l’intégration maghrébine. Je pense fermement que la démocratisation est le facteur clef de cette intégration. A l’instar de l’Europe au début du lancement de son intégration qui a reposé sur le charbon et, l’acier, en attendant l’aplanissement des divergences politiques souvent pour des raisons de pouvoir alors qu’il est souhaitable que les responsables des pays du Maghreb délaissent une fraction de leur pouvoir au profit de leurs populations, les opérateurs économiques, les intellectuels et les médias ont un rôle à jouer afin de favoriser cette intégration qui est une nécessité historique et économique au moment des grands ensembles. La Chine, l’Inde, le Brésil, les USA sont eux-mêmes des continents. Les peuples de cette région ont témoigné et témoignent de leur attachement à l’union. La crainte de « bouleversements incontrôlables » qu’impliquerait une dynamique unitaire est à l’origine d’un conservatisme stérile et contraire aux intérêts des populations. L’ère des micros Etats étant résolu, car tout investisseur potentiel investit pour un marché non pas de 25/30 millions d’habitants mais dépassant les 100 millions ce qui est le cas du Maghreb afin de favoriser les économies d‘échelle et être compétitif au niveau mondial. Aussi , je crois fermement comme nous aurons l’occasion de le démonter avec plus de 40 personnalités maghrébines et européennes dans un ouvrage collectif en deux tomes ( le tome 1 traitant des aspects politiques et sociales et le tome 2 des aspects économiques) ouvrage collectif que je coordonne avec mon ami Camille Sari professeur à la Sorbonne , devant paraître entre mars et avril 2 012, que la démocratisation de la région favorisera l’intégration maghrébine pont vers le Moyen orient et l’Afrique. Dans ce cadre, je crois en l’avenir prospère de la Lybie, pays stratégique tant pour la stabilité tant du Maghreb, de toute la région méditerranéenne que de l’Afrique. L’avantage comparatif c'est-à-dire rentrant dans le cadre de la compétitivité internationale à l’heure de la mondialisation, du Maghreb n’est ni en Europe, ni aux USA, encore moins en Asie mais en Afrique continent vierge source de toute les convoitises qui abritera 1,5 milliard d’âmes horizon 2025- Fin interview
Nb Interview du professeur Abderrahmane MEBTOUL à Radio Algérie Internationale 12h à 13h et Chaine III de 20h30 à 21h30 le 29 aout 2011 sur la situation et les perspectives de la Libye
Réseaux sociaux en Algérie
Réseaux sociaux en Algérie : 32% des internautes y accèdent
Le Front des forces socialistes a organisé jeudi dernier au niveau de son siège à Alger une conférence débat portant sur le thème : «Les réseaux sociaux en Algérie».Le Front des forces socialistes a organisé jeudi dernier au niveau de son siège à Alger une conférence débat portant sur le thème : «Les réseaux sociaux en Algérie».Plusieurs interventions de qualité ont marqué cette rencontre. On retiendra notamment celles de l’universitaire Arezki Derguini, qui a traité du thème des «Réseaux sociaux et autonomie sociale», de Samir Hchicha, blogueur algérien installé à Paris, qui est intervenu à distance sur «Le printemps arabe et l’impact sur la blogosphère DZ », et enfin du directeur de la revue INTIC, spécialisée dans les nouvelles technologies, qui a évoqué lui «L’utilisation d’internet par les Algériens».
Selon cet expert, qui répond au nom de Nassim Lounès, il y a «une prise de conscience collective sur l’importance des technologies de l’information et de la communication». Une prise de conscience «qui est en train de s’ancrer chez les Algériens», a-t-il affirmé.
Il a indiqué que «l’utilisation de l’internet a connu ces derniers temps une croissance remarquable».
Etayant ses dires, M. Lounès a présenté les résultats obtenus par une étude sur les usages et perceptions des internautes du Web algérien. Initiée par deux entreprises algériennes, IDEATIC et Med&Com, cette étude met en évidence le fait que la gent féminine, qui ne s’intéressait pas à la Toile au début des années 2000, a grandement rattrapé son retard : «Alors qu’elles ne constituaient que 25,8 % des internautes algériens qui se connectaient sur la Toile, elles sont aujourd’hui 30% à se rendre sur internet, tous âges confondus», a-t-il signalé.
Allant plus loin, le directeur de la revue INTIC a estimé que «grâce aux politiques de développement de l’ADSL partout en Algérie, nous constatons une meilleure pénétration d’internet dans tout le pays, contrairement aux années précédentes où l’étude révélait une concentration au Centre». Conséquence directe de cette politique, les jeunes sont, encore une fois, cette année, les plus nombreux à se connecter régulièrement à internet.
L’intervenant a relevé que «seulement 32% des internautes déclarent se connecter pour accéder aux réseaux sociaux, tels que Facebook ou Twitter».
Aussi, selon lui, «le grand gagnant de ce marché très porteur est sans conteste Facebook qui totalise 70% des connexions des réseaux sociaux en Algérie». Il dit dans ce contexte que «le chiffre à retenir, même s’il est approximatif, est que Facebook compte 1,8 million de membres algériens».
De son côté, le professeur Arezki Derguini a souligné que grâce à l’émergence de ces réseaux sociaux, l’information est devenue rapidement accessible, par rapport aux années précédentes. «Avant, l’information passait par plusieurs intermédiaires, alors qu’aujourd’hui, avec cette nouvelle technologie, il n’y a plus d’intermédiaire. Il y a seulement le producteur et le consommateur», a-t-il ajouté.
Mettant l’accent sur l’impact des révolutions arabes sur l’Algérie, il a souligné qu’«il y a deux aspects : l’un quantitatif et l’autre qualitatif. Concernant le premier, le nombre des adhérents à internet a augmenté pour atteindre les 2,5 millions, tandis que le second fait état de la consultation à internet. Un aspect qui a permis aux citoyens d’acquérir plusieurs connaissances et le transfert du savoir-faire».
Dans le même ordre d’idées, Abdou Bendjoudi, blogueur et membre du MJIC, a indiqué que, «les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook ont joué un grand rôle dans les révolutions arabes. Il a cité comme exemple la révolution du Jasmin en Tunisie où les manifestants ont utilisé ces réseaux pour coordonner leurs actions», avant d’ajouter que «les Algériens, pour la plupart, utilisent ces réseaux sociaux comme des espaces d’amusement et de discussion».
Makhlouf Aït Ziane
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- réseaux sociaux EL MOUDJAHID -
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Réseaux sociaux en Algérie 2011
Alger handicapés moteurs
Malgré les instructions du ministère de l’Urbanisme, rares sont les administrations qui ont procédé à des aménagements facilitant l’accès à cette catégorie.
Alors qu’un plan d’aménagement urbain est lancé depuis quelques temps, les handicapés moteurs ont toujours beaucoup de mal à se déplacer à Bordj Bou Arréridj. En effet, transports en commun, marchés, équipements de loisirs et institutions publiques leur sont pratiquement inaccessibles. Accompagnés de trois jeunes handicapés,. Farid en fauteuil roulant, Smaïl avec une prothèse articulée au niveau de la jambe et Mounir qui a perdu la vue depuis la naissance, nous avons circulé dans quelques rues du centre-ville du chef-lieu de wilaya Dans son fauteuil, Farid détaille son lot quotidien en disant : «Je ne peux pas aller dans les commerces qui n’ont que des marches à l’entrée. Alors, j’appelle le commerçant, il sort et je lui explique ce que je veux.
Je trouve cela gênant. Il faut tout le temps demander ou se faire accompagner. Même si les gens sont sympas, il faudrait plus de plans inclinés.» Confirmation quand on parcourt l’avenue Emir Abdelkader : «Regarde, il y a plein de trous sur les trottoirs et les routes. Je butte dessus, et cela déséquilibre mon fauteuil.» Autre problème, l’étroitesse des trottoirs. «Quand ils sont trop petits, je suis obligé de passer sur la route. Je n’ai pas le choix», résume Farid. Pour Smaïl, avec sa prothèse à la jambe, se déplacer est difficile. Il nous a fait part de ses difficultés en affirmant : «Les trous et le carrelage glissant rendent mes déplacements très dangereux. Je demande souvent aux passants de m’aider en me tenant la main. De plus, certaines portes des lieux publics sont impossibles à ouvrir pour moi. Selon les poignées, je ne peux pas les saisir, la pression me pose problème parfois. Il faudrait plus de portes automatiques.»
Et d’ajouter : «Le bureau de poste, le théâtre, beaucoup de services administratifs par exemple, se trouvent à l’étage ou pourvus de marches à l’entrée. Nous ne pouvons nous y rendre seuls. On dépend des autres. Et puis il n’y a pas que nous. Il faut penser aux personnes âgées, aux mamans avec des poussettes», ajoute Ismaïl. Globalement, ce dernier trouve que «les trottoirs et la voirie ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite». Alors que toutes les constructions neuves doivent prendre en considération la circulation des handicapés moteurs en prévoyant des voies d’accès faciles, la mairie de Bordj Bou Arréridj vient de refaire les trottoirs sans tenir compte de cet impératif. Une triste réalité qui explique pourquoi beaucoup de personnes renoncent à vivre complètement dans la ville.
Mounir ne veut pas expliquer les dangers qu’il rencontre quand il sort ; il invite les responsables locaux à essayer de circuler en ville les yeux fermés, une heure seulement, c’est-à-dire le temps d’effectuer un trajet anodin pour une personne valide, mais un véritable parcours du combattant pour un handicapé qui affronte en permanence des bornes métalliques, des étals, des pancartes de commerces, des véhicules stationnés sur le trottoir dépourvu de «bateaux» pour en descendre ou y monter. «La liste est impressionnante et fait prendre, j’espère, conscience aux valides que l’accessibilité est un vaste chantier, mais surtout une nécessité absolue. Ce qui est pratique pour nous, est confortable pour tous», insiste-t-il. Officiellement, la wilaya de Bordj Bou Arréridj compte 1 450 malvoyants, 1 024 malentendants, 1 977 personnes atteintes d’affections psychiatriques, 7 359 handicapés moteurs et 2 252 polyhandicapés, sans parler de ceux, estimés à 22 000 qui ne sont pas inscrits à la DAS.
Je trouve cela gênant. Il faut tout le temps demander ou se faire accompagner. Même si les gens sont sympas, il faudrait plus de plans inclinés.» Confirmation quand on parcourt l’avenue Emir Abdelkader : «Regarde, il y a plein de trous sur les trottoirs et les routes. Je butte dessus, et cela déséquilibre mon fauteuil.» Autre problème, l’étroitesse des trottoirs. «Quand ils sont trop petits, je suis obligé de passer sur la route. Je n’ai pas le choix», résume Farid. Pour Smaïl, avec sa prothèse à la jambe, se déplacer est difficile. Il nous a fait part de ses difficultés en affirmant : «Les trous et le carrelage glissant rendent mes déplacements très dangereux. Je demande souvent aux passants de m’aider en me tenant la main. De plus, certaines portes des lieux publics sont impossibles à ouvrir pour moi. Selon les poignées, je ne peux pas les saisir, la pression me pose problème parfois. Il faudrait plus de portes automatiques.»
Et d’ajouter : «Le bureau de poste, le théâtre, beaucoup de services administratifs par exemple, se trouvent à l’étage ou pourvus de marches à l’entrée. Nous ne pouvons nous y rendre seuls. On dépend des autres. Et puis il n’y a pas que nous. Il faut penser aux personnes âgées, aux mamans avec des poussettes», ajoute Ismaïl. Globalement, ce dernier trouve que «les trottoirs et la voirie ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite». Alors que toutes les constructions neuves doivent prendre en considération la circulation des handicapés moteurs en prévoyant des voies d’accès faciles, la mairie de Bordj Bou Arréridj vient de refaire les trottoirs sans tenir compte de cet impératif. Une triste réalité qui explique pourquoi beaucoup de personnes renoncent à vivre complètement dans la ville.
Mounir ne veut pas expliquer les dangers qu’il rencontre quand il sort ; il invite les responsables locaux à essayer de circuler en ville les yeux fermés, une heure seulement, c’est-à-dire le temps d’effectuer un trajet anodin pour une personne valide, mais un véritable parcours du combattant pour un handicapé qui affronte en permanence des bornes métalliques, des étals, des pancartes de commerces, des véhicules stationnés sur le trottoir dépourvu de «bateaux» pour en descendre ou y monter. «La liste est impressionnante et fait prendre, j’espère, conscience aux valides que l’accessibilité est un vaste chantier, mais surtout une nécessité absolue. Ce qui est pratique pour nous, est confortable pour tous», insiste-t-il. Officiellement, la wilaya de Bordj Bou Arréridj compte 1 450 malvoyants, 1 024 malentendants, 1 977 personnes atteintes d’affections psychiatriques, 7 359 handicapés moteurs et 2 252 polyhandicapés, sans parler de ceux, estimés à 22 000 qui ne sont pas inscrits à la DAS.
Monday, August 29, 2011
Réseaux sociaux et blogosphère en Algérie
L’éclatement des révoltes populaires dans le monde arabe peut s’expliquer par d’innombrables facteurs. Les outils qui ont servi à leur réussite sont plusieurs.
Les réseaux sociaux et la blogosphère ont été des atouts. Mais en Algérie, en intense période de contestation, le pouvoir a censuré et piraté les blogs animés par des jeunes Algériens.
Les blogueurs sont surveillés. Leur activité déplaît au régime. Nous assistions à une autre forme d’atteinte aux libertés individuelles mise sous silence. Réunis dans la soirée de jeudi dernier, au siège national du FFS (Alger), autour d’une table ronde sur le thème «Les réseaux sociaux et la blogosphère en Algérie», les invités, blogeurs et journalistes, ont dénoncé la censure de leur support média au début de l’année. «Lorsque la révolte a éclaté au mois de janvier, des blogs ont été piratés et censurés», révèle en premier Abdou Bendjoudi, blogueur et membre du Mouvement de la jeunesse indépendante. Il affirme que «les médias sociaux et les blogs sont infiltrés par les renseignement généraux». Ce dernier se réfère à une enquête individuelle entreprise durant trois mois. Il a constaté que «les services créent de faux profils sur Facebook pour savoir qui est pour qui et qui est contre qui».
M. Bendjoudi explique que le verrouillage médiatique que connaît le paysage audiovisuel pousse les Algériens à investir la Toile pour se mette au diapason de l’actualité alternative. «L’ENTV diffuse de l’information erronée, et selon le désir du pourvoir. La frustration pousse la jeunesse à s’accrocher à d’autres canaux de communication, plus libres et moins sclérosés.» Dans sa lancée, il indique que «la censure et la manipulation est à l’origine du développement du média citoyen, qui est un outil pour freiner l’idéologisation de l’information. Par exemple, en janvier dernier, l’ENTV offrait un faux contenu sur les mouvements de protestation. Donc, le seul remède, pour connaître la vérité, c’était de voir les vidéos postées sur Facebook ou Youtube. L’exemple d’envoyés spéciaux algériens est le meilleur à donner dans ce sillage».
Le retard qu’accumule l’Algérie pour ouvrir son espace audiovisuel se répercutera négativement au cours des prochaines années. Le pays risque d’être en déphasage total avec les conditions de travail qui régenteront le domaine d’ici 20 ans. «Si l’Etat ouvre l’audiovisuel, c’est le mot de la fin de ceux qui dirigent l’ENTV aujourd’hui», estime M. Bendjoudi.
Une navigation de consommation et peu de production
Le blogueur algérien, connu sous le nom de Hchicha, est intervenu à partir de Paris. Il pense que «les Algériens et les Tunisiens ont évolué de la même manière sur le web et ont adhéré d’une pareille façon sur le réseau facebook. Mais les Tunisiens ont fait leur révolution. Car, en Tunisie, les animateurs des réseaux sociaux et les blogueurs sont des activistes de longue date. Ils sont organisés. Ils ont utilisé internet comme un outil de rassemblement». En Egypte et en Tunisie, les appels sur les réseaux sociaux et les blogs pour destituer les régimes et pour manifester ont eu des échos. «Ces supports web sont animés par des activistes et des défenseurs des droits de l’homme», a expliqué le blogueur et journaliste Allaoua Hadji. L’universitaire Arezki Derguini estime de son côté que l’internaute algérien est plus un consommateur que producteur. «Les utilisateurs nationaux des réseaux sociaux sont des consommateurs passifs et non pas des producteurs de l’information, contrairement aux activistes tunisiens et égyptiens», juge-t-il. Il recommande d’ailleurs aux journalistes de travailler avec les blogueurs, tout en supposant que le rédacteur doit écrire selon la demande du marché. C’est là une opinion d’ordre économique qui est «acceptée dans les pays pionniers du journalisme».
Il déplore également l’absence flagrante des professionnels de la presse sur le réseau Twitter.
Enfin, Nassim El Ouenass, directeur de la revue Intik, a présenté les résultats d’une étude réalisée par Webdialna. Elle montre que les Algériens se connectent en moyenne 20 heures par semaine. 73% des sondés déclarent utiliser la Toile pour récolter l’information. L’étude avance un chiffre de plus de 6 millions d’internautes en Algérie, dont 70% sont des hommes. Le nombre de «facebookistes» dépasse un million. Google est le premier site visité, suivi de Facebook, Yahoo, blogspot et le site arabophone Startimes.
Les blogueurs sont surveillés. Leur activité déplaît au régime. Nous assistions à une autre forme d’atteinte aux libertés individuelles mise sous silence. Réunis dans la soirée de jeudi dernier, au siège national du FFS (Alger), autour d’une table ronde sur le thème «Les réseaux sociaux et la blogosphère en Algérie», les invités, blogeurs et journalistes, ont dénoncé la censure de leur support média au début de l’année. «Lorsque la révolte a éclaté au mois de janvier, des blogs ont été piratés et censurés», révèle en premier Abdou Bendjoudi, blogueur et membre du Mouvement de la jeunesse indépendante. Il affirme que «les médias sociaux et les blogs sont infiltrés par les renseignement généraux». Ce dernier se réfère à une enquête individuelle entreprise durant trois mois. Il a constaté que «les services créent de faux profils sur Facebook pour savoir qui est pour qui et qui est contre qui».
M. Bendjoudi explique que le verrouillage médiatique que connaît le paysage audiovisuel pousse les Algériens à investir la Toile pour se mette au diapason de l’actualité alternative. «L’ENTV diffuse de l’information erronée, et selon le désir du pourvoir. La frustration pousse la jeunesse à s’accrocher à d’autres canaux de communication, plus libres et moins sclérosés.» Dans sa lancée, il indique que «la censure et la manipulation est à l’origine du développement du média citoyen, qui est un outil pour freiner l’idéologisation de l’information. Par exemple, en janvier dernier, l’ENTV offrait un faux contenu sur les mouvements de protestation. Donc, le seul remède, pour connaître la vérité, c’était de voir les vidéos postées sur Facebook ou Youtube. L’exemple d’envoyés spéciaux algériens est le meilleur à donner dans ce sillage».
Le retard qu’accumule l’Algérie pour ouvrir son espace audiovisuel se répercutera négativement au cours des prochaines années. Le pays risque d’être en déphasage total avec les conditions de travail qui régenteront le domaine d’ici 20 ans. «Si l’Etat ouvre l’audiovisuel, c’est le mot de la fin de ceux qui dirigent l’ENTV aujourd’hui», estime M. Bendjoudi.
Une navigation de consommation et peu de production
Le blogueur algérien, connu sous le nom de Hchicha, est intervenu à partir de Paris. Il pense que «les Algériens et les Tunisiens ont évolué de la même manière sur le web et ont adhéré d’une pareille façon sur le réseau facebook. Mais les Tunisiens ont fait leur révolution. Car, en Tunisie, les animateurs des réseaux sociaux et les blogueurs sont des activistes de longue date. Ils sont organisés. Ils ont utilisé internet comme un outil de rassemblement». En Egypte et en Tunisie, les appels sur les réseaux sociaux et les blogs pour destituer les régimes et pour manifester ont eu des échos. «Ces supports web sont animés par des activistes et des défenseurs des droits de l’homme», a expliqué le blogueur et journaliste Allaoua Hadji. L’universitaire Arezki Derguini estime de son côté que l’internaute algérien est plus un consommateur que producteur. «Les utilisateurs nationaux des réseaux sociaux sont des consommateurs passifs et non pas des producteurs de l’information, contrairement aux activistes tunisiens et égyptiens», juge-t-il. Il recommande d’ailleurs aux journalistes de travailler avec les blogueurs, tout en supposant que le rédacteur doit écrire selon la demande du marché. C’est là une opinion d’ordre économique qui est «acceptée dans les pays pionniers du journalisme».
Il déplore également l’absence flagrante des professionnels de la presse sur le réseau Twitter.
Enfin, Nassim El Ouenass, directeur de la revue Intik, a présenté les résultats d’une étude réalisée par Webdialna. Elle montre que les Algériens se connectent en moyenne 20 heures par semaine. 73% des sondés déclarent utiliser la Toile pour récolter l’information. L’étude avance un chiffre de plus de 6 millions d’internautes en Algérie, dont 70% sont des hommes. Le nombre de «facebookistes» dépasse un million. Google est le premier site visité, suivi de Facebook, Yahoo, blogspot et le site arabophone Startimes.
Mehdi Bsikri elwatan
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Sunday, August 28, 2011
Crise libyenne Mr Henry S. Ensher, ambassadeur des États‑Unis
Mr Henry S. Ensher, ambassadeur des États‑Unis à Alger, a affirmé, samedi 27 août, que son pays respecte « beaucoup » le rôle de l’Algérie dans la crise libyenne. « Nous respectons beaucoup le rôle de l'Algérie dans cette crise et nous savons que l'Algérie est dans une position très difficile car la Libye est un pays voisin », a‑t‑il déclaré dans un entretien à l'agence APS. « Nous devons tenir compte de cette situation », a‑t‑il ajouté.
Saturday, August 27, 2011
GOOGLE TV EUROPE Mr Eric Schmidt début 2012
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GOOGLE TV EUROPE Mr Eric Schmidt début 2012
Muʿammar Al-Qaḏḏâfî معمر القذافي Mouammar Kadhafi réfugié en Algérie ?
Les rebelles libyens se sont emparés du principal poste-frontière avec la Tunisie, signant une nouvelle avancée face au régime moribond de Mouammar Kadhafi, introuvable depuis des jours et qui pourrait être passé en Algérie, selon une source rebelle.
Lire également
> Retour sur les événements en Libye
Ce matin, Tripoli était calme, tandis que les appels internationaux à la réconciliation et au renoncement à toute vengeance se sont multipliés, aussi bien du côté de l'Union européenne, des Nations unies que de l'Union africaine.> Retour sur les événements en Libye
Alors que la traque de l'ex-homme fort du régime se poursuit, un convoi de six Mercedes blindées, qui pourraient transporter de hauts responsables libyens, voire Kadhafi lui-même, est passé, hier, en Algérie, par la ville frontalière de Ghadamès, a affirmé l'agence officielle égyptienne Mena. "On pense qu'elles transportent de hauts responsables libyens, possiblement Kadhafi et ses fils", a-t-elle dit, citant une source militaire rebelle libyenne.
"La stricte neutralité" de l'AlgérieAucune réaction n'a pu être obtenue en Algérie, qui n'a pas reconnu le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, et qui n'a jamais demandé officiellement le départ de Mouammar Kadhafi, disant observer une "stricte neutralité" dans le conflit.
Dans l'ouest de Libye, les rebelles, qui ont promis une récompense de près de 1,7 M$ pour la tête de Kadhaf mort ou vivant, ont remporté une nouvelle victoire en prenant le contrôle, hier soir, du poste de Ras Jdir, frontalier avec la Tunisie. "Plus d'une centaine de rebelles sont arrivés à Ras Jdir. Il n'y a pas eu de véritable clash. Les loyalistes ont pris la poudre d'escampette", a déclaré une source gouvernementale tunisienne.
Dans l'ouest de Libye, les rebelles, qui ont promis une récompense de près de 1,7 M$ pour la tête de Kadhaf mort ou vivant, ont remporté une nouvelle victoire en prenant le contrôle, hier soir, du poste de Ras Jdir, frontalier avec la Tunisie. "Plus d'une centaine de rebelles sont arrivés à Ras Jdir. Il n'y a pas eu de véritable clash. Les loyalistes ont pris la poudre d'escampette", a déclaré une source gouvernementale tunisienne.
Friday, August 26, 2011
Mr Mohamed Laksaci l’économie algérienne
Mr Mohamed Laksaci détaille les performances de l’économie algérienne en 2010
L’Algérie continue de réaliser de bonnes performances au plan macroéconomique. En 2010, l’économie algérienne a enregistré un excédent commercial de 15,58 milliards de dollars, un taux de croissance de 3,3 %, des réserves de change de 162 milliards de dollars et une inflation de 4,1 %, un endettement extérieur quasi nul et une hausse de 15,6 % des crédits aux entreprises. Ces chiffres permettent au gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Laksaci de bomber le torse.
Libellés :
Mr Mohamed Laksaci l’économie algérienne
Algerie réserves de change placées aux Etat-Unis et en Europe
Algérie. La nécessité d’un débat national sur les152 milliards de dollars de réserves de change placées aux Etat-Unis et en Europe
Il était donc temps que les autorités algériennes réagissent afin d’éviter une certaines désinformation nuisible aux intérêts supérieurs du pays. La démocratisation de la décision économique et politique est devenue une urgence de l‘heure. Le débat sur les réserves de change qui n’est pas un secret défense comme veulent nous le faire entendre certains technocrates ou politiqués cultivant le culte du secret pour plus de pouvoir, qui n’ont pas fait leur mutation intellectuelle, vivant encore à l’ère du parti unique des années 1970, feignant d’ignorer la révolution du monde des télécommunications. Thursday, August 25, 2011
pourquoi l'angleterre refuse l'euro
Libellés :
l’Angleterre a osé dire non à l’euro
Mr Xavier Driencourt l’ambassadeur de France à Alger entretien EL WATAN
Dans un entretien accordé à El Watan, Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France à Alger a largement commenté des sujets d’actualité régionale, particulièrement la crise libyenne. «L’Algérie n’est pas comparable même à la Tunisie, un pays proche», analyse-t-il au sujet du printemps arabe.
- La situation en Libye a évolué très rapidement ces derniers jours. Les rebelles sont à Tripoli. Comment voyez-vous la suite des événements ?
Ce qui était vrai il y a quinze jours, où l’on parlait de dialogue politique possible entre les différentes forces politiques, est dépassé. Maintenant, les opérations militaires sont en cours en Libye. Mais ce qui est sûr c’est que la priorité est que les combats puissent s’arrêter, que les autorités quelles qu’elles s’appellent – le gouvernement provisoire ou le Conseil national de transition (CNT) – puissent maîtriser le processus, rétablir la sécurité dans Tripoli et dans le pays, s’attacher à la concorde nationale et puis à reconstruire le pays avec l’aide de tous ceux qui seront du côté de la Libye, à la fois les pays du groupe de contact qui va probablement se transformer en groupe des amis de la Libye et vraisemblablement des pays de la région, c’est-à-dire de la Ligue arabe et de l’Union africaine.
- L’Algérie a été remarquablement critiquée par le CNT qui, faut-il le signaler, a marché la main dans la main avec Paris dans son action armée lancée contre le régime d’El Gueddafi. Quelle est la position officielle de la France ?
La seule position officielle de la France que je connaisse, c’est ce qu’a dit M. Alain Juppé, lorsqu’il est venu à Alger, à M. Medelci et au président de la République. Il y a eu des explications de part et d’autre. Les Algériens ont donné certaines explications. Je m’en tiens à cela.
- La France souhaite-t-elle que l’Algérie reconnaisse le CNT, à l’instar des deux pays maghrébins que sont la Tunisie et le Maroc ?
Je crois que la position de l’Algérie, telle qu’on me l’a expliquée, est de reconnaître les Etats, pas les gouvernements. Il y a un Etat libyen qui sera dirigé par un gouvernement libyen, qui sera peut-être une émanation du CNT élargi. Je comprends que l’Algérie va plutôt inscrire sa position dans un processus régional avec l’Union africaine et la Ligue arabe. Mais, je n’ai pas l’impression qu’il y aura une action analogue à celle de la Tunisie ou du Maroc. L’Algérie avait encore jusqu’à ces jours-ci une ambassade à Tripoli, et il y a une ambassade de Libye à Alger. En passant ce matin, j’avais vu qu’il y avait de nouveaux locataires… Voilà, il y a donc à la fois des problèmes d’ordres diplomatique et politique qui relèvent d’une décision politique algérienne. En même temps par le fait même qu’il y ait une ambassade d’Algérie en Libye et une ambassade de Libye avec de nouveaux occupants à Alger, il y a des problèmes d’ordre pratique ou protocolaire… Mais enfin, l’histoire s’accélère d’heure en heure. Chaque chose en son temps. Et puis, comme l’Algérie se dit préoccupée par ce qui se passe en Libye et les implications sur sa frontière, j’imagine que les autorités réfléchissent et travaillent à d’autres évolutions du processus. Mais pour revenir à la question de tout à l’heure sur la France, je sais que M. Alain Juppé était en relation, très récemment, avec un certain nombre de pays, notamment le Qatar, pour envisager la possibilité de tenir une réunion avec ce qu’on appelle le groupe de contact au Qatar ou peut-être sans doute à Paris pour discuter de l’avenir de la Libye et de l’aide que pourront apporter un certain nombre de pays qui se sont engagés jusqu’à présent aux côtés du CNT.
- L’engagement précipité de la France en Libye était d’autant plus inattendu qu’il n’y a pas longtemps la visite d’El Gueddafi à Paris a mérité tous les soins et les honneurs réservés aux chefs d’Etat. Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?
Beaucoup d’autres ont reçu El Gueddafi… ! On a été, je pense, très marqué par les événements de Tunisie et d’Egypte. Et pour avoir assisté notamment à un colloque à Paris, qui a eu lieu fin avril à l’Institut du monde arabe sur ce qu’on appelait à l’époque, peut-être abusivement, «le printemps du monde arabe», M. Alain Juppé a dit qu’«on a peut-être eu tort, nous Français, de croire que la stabilité devait l’emporter sur la démocratie». Et dans le fond, certains pays occidentaux, pas seulement la France, ont privilégié la stabilité d’un certain nombre de régimes (en Egypte, en Tunisie et en Libye) par rapport aux besoins démocratiques. On n’a peut-être pas suffisamment été à l’écoute des peuples.
- Et que dites-vous à l’Algérie à ce propos ?
Ce n’est sûrement pas à nous de dire à l’Algérie ce qu’il faut penser. L’Algérie a une grande politique étrangère et une tradition diplomatique. C’est aux autorités algériennes de définir leurs orientations.
- Est-ce qu’il n’y a pas d’inquiétudes sur la situation sécuritaire au Sahel ?
Nous sommes très concernés, nous Français, parce que nous avons nos intérêts en Afrique. Non seulement par des intérêts économiques, mais aussi parce que pas mal de Français habitent dans ces pays-là (en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal, en Mauritanie). Nous avons des populations françaises qui y habitent. Nous sommes intéressés et impliqués par ce qui se passe dans cette région qui est devenue instable. Et puis, il faut reconnaître que ce sont les intérêts français qui sont le plus ciblés, que ce soit au Niger, au Mali ou ailleurs. Donc, nous ne sommes pas indifférents. Nous avions eu des discussions avec les autorités algériennes sur le Sahel et nous avons salué leur évolution politique et diplomatique sur la région.
- Permettez-moi de revenir à la question précédente sur le dialogue politique que vous menez avec l’Algérie compte tenu du printemps arabe. Le 14 juillet dernier, vous avez déclaré que vous soutenez les réformes politiques engagées en Algérie…
Nous avons des contacts réguliers avec nos interlocuteurs algériens, que ce soit sur la Libye ou sur les changements dans le monde arabe. Et nous avons dit que ce qui se passe en Libye est important.
On avait des divergences d’opinion assez larges sur l’intervention de l’OTAN. Quant au processus de réformes dans le monde arabe, on a parlé de printemps arabe. En fait, il y a eu «un hiver» en Tunisie qui a commencé en décembre et puis un hiver en Egypte…
Côté français, ou même côté européen, on a voulu – peut-être par simplification ou par commodité – mettre tout le monde ensemble. Ainsi, des politiques et les observateurs se sont dit que, comme il y a 20 ans, il y a eu la chute du mur de Berlin avec des dominos qui sont tombés les uns avec les autres, alors il est en train de se passer la même chose dans le monde arabe et c’est pour cela qu’on parlé d’«un printemps arabe», en disant finalement que ça va se produire un peu partout.
Mais en ce qui concerne l’Algérie, je crois que parler globalement du printemps arabe est une fausse «bonne idée». Parce que chaque pays a ses spécificités, on ne peut pas comparer l’Algérie à la Tunisie et encore moins à la Libye. En effet, le système de pouvoir n’est pas le même, le rôle de la presse est différent en Algérie de ce qu’il était en Tunisie, de ce qu’il a été en Libye, en Syrie… Mais aussi parce que l’Algérie a connu un certain nombre de bouleversements pendant plusieurs années. L’Algérie ne peut être comparée même à la Tunisie, un pays qui est proche. Donc chacun à son rythme propre. J’ai dit le 14 juillet que nous suivons et encourageons les réformes en Algérie mais que, évidemment, ces réformes se font au rythme propre algérien qui est différent de ce qu’il est au Maroc et en Tunisie ou dans des pays plus à l’est. Mais, il y a quand même un mouvement général, un élan, et aucun pays ne peut s’exonérer des réformes, pas plus le Maroc que l’Algérie ou les monarchies du Golfe. Il y a un facteur commun.
- Est-ce à dire donc que vous réfutez la lecture selon laquelle les sociétés des pays de la région exigent la démocratisation du pouvoir ?
Non. Je dis tout simplement que c’est un raccourci commode de dire qu’il y a un printemps arabe et que ça doit concerner tout le monde de la même façon.
- Et pourquoi pas ?
Parce chacun le fait selon ses propres modalités. De même qu’en Europe, les évolutions et les révolutions se sont faites dans divers pays de manière différente. La révolution française a débouché sur des déviations, en Angleterre ça été un processus plus lent, plus apaisé, plus collégial. Ce serait être présomptueux de dire que tout le monde doit faire la même chose, tout le monde doit avoir le même type démocratique et chacun aura un barème avec des notes ? On ne peut pas procéder comme cela.
- La semaine dernière, l’ambassadeur américain en Algérie a déclaré que la démocratisation des pays arabes arrange les intérêts américains. Peut-on dire la même chose de la France ?
Je ne vois pas très bien ce qu’on veut dire par arranger les intérêts... Je crois qu’on soutient les réformes parce que c’est dans l’intérêt des peuples de la région de suivre ces réformes, alors si cela nous arrange accessoirement, c’est tant mieux.
- En fait, la France a-t-elle abandonné la théorie de stabilité des régimes au profit de leur démocratisation ?
C’est peut-être là aussi un raccourci abusif. Je crois que tout pays, la France, comme les Etats-Unis, l’Algérie ou d’autres, ont intérêt aussi à une certaine stabilité. On a constaté avec ce qui s’est passé depuis le mois de janvier que la stabilité n’est pas le seul critère. Et que la démocratie si elle peut se conjuguer avec la stabilité c’est encore mieux.
- Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a effectué plusieurs visites en Algérie ces derniers mois pour relancer la coopération économique entre les deux pays. A-t-on fait bilan de ces actions ?
Il est important de mettre en perspective le fait que nous allons être à la veille d’élections législatives en Algérie et d’élection présidentielle en France en 2012. Et, si l’on essaie de faire un arrêt sur image, on se rend compte que l’on est passé par des phases complexes ces dernières années. Il y a eu la période chaleureuse de Jacques Chirac en 2003 et 2004. En 2005, la loi sur la colonisation a créé des difficultés dans nos relations bilatérales. Après son élection en 2007, le président Sarkozy a consacré ses deux premiers voyages à l’Algérie. Le Premier ministre, François Fillon, est également venu en Algérie.
A mon arrivée à Alger, il y a eu rupture. Je suis arrivé au mauvais moment. Il y a des difficultés comme l’affaire Hasseni, celle des moines de Tibhirine, la liste noire aérienne, les questions de repentance, le film Hors-la-loi, et j’en passe. C’était une période de relative glaciation pendant deux ans. Depuis octobre 2010, il y a eu expression de volonté de part et d’autre de faire une sorte de «Reset» informatique. Il faut qu’on se dise des choses pour essayer de repartir de bon pied. Des personnalités telles que Valls, Chevènement et Plantu sont venues en Algérie pour essayer de passer des messages et pour ne pas rompre les ponts. Il a été décidé en haut lieu de l’Etat, et des deux côtés, de regarder les choses positivement. Nous avons des désaccords sur un certain nombre de choses.
- Par exemple ?
Les questions dites de repentance, sur un certain nombre de dossiers économiques, sur les visas. Il y a des tas de sujets. On peut en trouver tous les jours. On sait qu’ils existent mais cela ne va pas nous empêcher de parler d’autres dossiers, notamment économiques. Il y a décision de nommer des deux côtés un coordinateur pour essayer de booster les relations économiques. On a abusivement présenté Jean-Pierre Raffarin comme «Monsieur Algérie».
M. Raffarin est chargé uniquement des dossiers économiques. Dans le contexte actuel, les difficultés que connaissent la Tunisie, l’Algérie et d’autres pays de la région sont liées – c’est commun – à la crise de la jeunesse.
Une jeunesse qui exige de plus en plus de choses. Elle réclame des emplois, des logements, des connexions internet, etc. Aujourd’hui, tout le monde est connecté aux standards internationaux. Il serait bien – tant mieux si cela arrange nos intérêts – de répondre aux besoins de la société en aidant l’Algérie à créer des emplois. Dans ce domaine, les entreprises françaises peuvent apporter leur contribution. Cela arrange autant les intérêts de nos entreprises que ceux de l’Algérie (…) Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a donné à Claude Guéant (?), une liste de dossiers économiques qu’il voulait voir aboutir comme Alstom, Saint-Gobain, etc. Sur douze dossiers, dix ont été réglés définitivement.
- Et qu’en est-il à propos du dossier de Renault ?
Il y a encore deux dossiers en cours de discussion. Les dossiers de Renault et Total sont plus compliqués que les autres. Il s’agit de gros dossiers. Pour Total, l’investissement est estimé à 4,5 milliards d’euros.
- Quelle est la difficulté avec Renault ?
Il s’agit de questions techniques liées à des besoins en gaz. Ce n’est pas lié au prix. Cela a trait à la capacité de l’Algérie de fournir un type particulier de gaz. C’est trop compliqué pour moi. Il y a aussi des difficultés pour la localisation du projet. L’accord a été signé en 2007, lors de la visite de Sarkozy. L’accord est arrivé à échéance fin juillet 2011. L’idée est donc de le proroger pour ne pas laisser tomber le projet. Le projet Renault est stratégique pour l’Algérie. Il ne s’agit pas de créer une usine mais une filière industrielle. Ce qui est quand même plus compliqué. Cela implique toutes les sphères économiques. Il y a à la fois l’importation des produits pour fabriquer des voitures, la commercialisation, la sous-traitance, la localisation d’une usine… C’est un sujet compliqué qui n’est pas réglé.
- Renault et Total tiennent-ils à leurs projets en Algérie ou vont-ils abandonner ?
Quand j’ai rencontré les responsables de ces deux groupes fin juillet, ils m’ont dit qu’ils tiennent à leurs projets en Algérie et qu’ils n’envisagent pas de baisser les bras. Pour Renault, il y a une volonté politique de part et d’autre pour faire avancer, et si possible faire aboutir ce projet. C’est un projet structurant pour l’Algérie.
Il est important pour ce pays d’avoir une filière automobile. Il y a des problèmes d’ordres commercial, industriel et financier qui se posent pour le projet et qui sont plus compliqués qu’on le pense. Pour Total, je crois que cela est lié à une réflexion entreprise en Algérie sur l’avenir de l’industrie pétrochimique. C’est plus compliqué pour Total. Jean-Pierre Raffarin a reçu une deuxième lettre de mission du président de la République. Il s’agira pour lui de reprendre les dossiers qui n’ont pas abouti et se charger des autres projets. Il y a une volonté du côté français de contribuer aux investissements en Algérie…
- On reproche souvent aux entreprises françaises de faire plus de commerce que d’investissement !
On me dit toujours cela ! Le nombre d’emplois créés par les entreprises françaises en Algérie est important. Idem pour les projets nouveaux mis bout à bout. Alstom, qui s’est chargé du tramway d’Alger, importait ses rames de France et d’Espagne. Alstom va, à partir de maintenant, construire avec Ferrovial des rames à Annaba. Cela donne à l’Algérie un savoir-faire industriel et contribue à créer des emplois dans la région de Annaba. C’est bénéfique pour Alstom également puisqu’il existe dix-huit projets de tramway en Algérie : à Oran, Sétif, etc.
Les Algériens préféreront acheter les trames construites à Annaba que d’importer. C’est gagnant-gagnant. Il ne faut donc pas dire que les entreprises ne font que le commerce (…) Rien que pour le projet Total, 4500 emplois seront créés. La France ne dit pas je vais investir 5 ou 6 milliards de dollars en Algérie. Les entreprises françaises définissent leurs projets en Algérie et ce n’est qu’après qu’on fait l’évaluation financière.
- Il n’y a pas que la France qui a des relations économiques avec l’Algérie. D’autres pays comme la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie et d’autres sont présents. La France n’est-elle pas bousculée un peu ?
Il est évident qu’on se sent bousculé. C’est le jeu de la mondialisation. Notre idéal est d’avoir un marché captif en Algérie mais ce n’est pas le cas. On ne peut empêcher les Chinois, les Turcs, les Coréens d’investir. Il est nécessaire, côté français, de se mettre en ordre de bataille pour ne pas être trop bousculé. Notre part de marché en Algérie baisse d’année en année. En 2010, la part de la France dans le marché algérien était de 15,1% contre 16,8% en 2007. La Chine est à 11%, l’Italie à 9,7%. Entre 2003 et 2007, notre part de marché est passée de 24% à 16,8%. Une perte de 7 points.
- Les négociations autour de l’accord de 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles en France ont-elles avancé ?
C’est un sujet difficile et délicat. Cela concerne tout le monde. Il y a aussi la dimension humaine. En France, le sujet est compliqué, politiquement sensible, pas seulement en période électorale. Cela est lié notamment à la santé économique de la France et à des prises de position politiques. Le débat est devenu permanent alors qu’il était épisodique par le passé. Certains font des amalgames faciles entre taux de chômage et immigration. L’accord de 1968 avec l’Algérie est la suite des Accords d’Evian. Des avenants ont été ajoutés à cet accord. Des discussions ont été lancées en 2010 sur la révision de cet accord. C’était plus un tour de chauffe qu’autre chose. Nous n’avons vraiment pas commencé les discussions. Des équipes de négociateurs se sont rencontrées à Paris et à Alger en 2010 et en 2011.
- Pourquoi cet accord doit-il être révisé ?
L’évolution du flux migratoire relève du droit européen. Le dispositif français évolue avec le droit européen. L’Algérie est figée dans le cadre de l’accord de 1968. Il y a des articles plus favorables à l’Algérie dans cet accord que dans le droit européen. A l’inverse, il existe des éléments plus positifs dans le droit français et européen de 2011 que dans l’accord de 1968. Les deux pays sont demandeurs pour mettre les choses à plat. Il est important d’avancer.
- Pour le dossier des demandes algériennes de restitution d’archives, y a-t-il une évolution ?
J’ai remis des lettres au directeur des Archives nationales algériennes de la part de son homologue français pour installer des groupes de travail et pour échanger des documents dans la perspective de 2012. Les Archives algériennes souhaitent organiser des expositions sur ce qui s’est passé il y a cinquante ans (2012 coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, (ndlr). Elles ont besoin de documents qui sont en France, par exemple le premier appel du FLN de 1954. Un tract subversif à l’époque. Il a été donc ramassé par les militaires français. 2012 est d’abord l’anniversaire des Algériens. Ce n’est pas un sujet qui sera à l’origine de contentieux avec l’Algérie. Si accessoirement on fera des choses ensemble, on s’en réjouira.
- Est-ce que toutes les archives seront dévoilées en 2012 ?
Il y aura levée du secret sur un certain nombre d’archives, notamment militaires. Là aussi, la question est compliquée. A part quelques archives classées secret militaire, toutes les archives sont consultables en France par les chercheurs (…) Nous avons restitué à l’Algérie toutes les archives antérieures à 1830, des archives dites ottomanes. Nous avons remis toutes les archives privées. Des archives qu’on peut retrouver dans des ventes aux enchères. Maintenant, pour les archives de souveraineté, qui sont des archives de l’Etat français parce qu’à l’époque il n’y avait pas d’Etat algérien, comme les circulaires ou les notes du préfet d’Alger ou celui de Constantine, nous les considérons comme internes aux Français. Nous avons des divergences avec les Algériens sur ce point. Ces archives sont consultables en France, notamment au centre d’Aix-en-Provence.
- Y a-t-il du nouveau par rapport au dossier des indemnisations des victimes des essais nucléaires français de 1960 dans le Sahara algérien ?
A propos la promulgation de la nouvelle loi sur les indemnisations, une commission, composée de médecins, juristes, historiens, examine chaque dossier un par un. Des conditions sont précisées dans la loi et dans les textes d’application pour bénéficier des indemnisations. Cela concerne surtout les victimes militaires avec précision de périodes d’exposition et de types de pathologies.
- Le président Abdelaziz Bouteflika devait se rendre en France en 2009 pour une visite officielle. La visite a été annulée sine die. Aura-t-elle lieu ?
Cette visite est souhaitée. C’est aux Algériens de le décider. En 2009, nous étions dans la phase de glaciation. Cette période est dépassée. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, lors de sa visite à Alger, a parlé de «particulière embellie» dans nos relations, le président Bouteflika a évoqué «les réelles avancées» alors que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a estimé qu’il y a «un nouveau momentum». Trois expressions positives.
- Partagez-vous le point de vue du socialiste François Hollande sur le passé colonial de la France en Algérie ?
François Hollande a dit : «Je souhaite que des choses soient dites franchement.» Tout le monde peut souscrire à cette phrase. Cela ne veut rien dire. La presse algérienne a écrit que si François Hollande sera élu président de la République, la France présentera des excuses à l’Algérie. Ce n’est pas ce qu’il a dit. En 2007, le président Sarkozy a dit aussi des choses en Algérie (il a déclaré que le colonialisme était injuste, ndlr)
- Compte tenu de l’accélération des événements au Maghreb et au Moyen-Orient, l’Union pour la Méditerranée (UPM) est-elle toujours d’actualité ?
L’UPM est d’actualité. Si tous les pays méditerranéens étaient aux mêmes standards démocratiques, il est évident que le dialogue serait plus facile. Mais, il faut reconnaître, ça ne marche pas…
- Hosni Moubarak, le président égyptien déchu, était vice-président de l’UPM…
Pour des raisons évidentes, le processus de l’UPM est bloqué. Des choses doivent être dites, pour reprendre l’expression de tout à l’heure. Il y a la réalité. On ne peut pas convoquer une réunion de l’UPM demain à Barcelone pour évoquer le flux migratoire. La priorité en ce moment est la stabilisation de la Libye et de la Syrie.
- Ce qui se passe en Libye devra-t-on l’appeler «le printemps libyen» ou «l’hiver libyen» ?
C’est de la sémantique ! Les choses évoluent tellement vite, on ne peut rien avancer sur l’évolution de la situation sur le terrain. La priorité est la fin de la guerre civile en Libye.
Ce n’est ni un printemps ni un hiver. La prochaine autorité, incarnée aujourd’hui par le CNT, doit stabiliser le pays
Ce qui était vrai il y a quinze jours, où l’on parlait de dialogue politique possible entre les différentes forces politiques, est dépassé. Maintenant, les opérations militaires sont en cours en Libye. Mais ce qui est sûr c’est que la priorité est que les combats puissent s’arrêter, que les autorités quelles qu’elles s’appellent – le gouvernement provisoire ou le Conseil national de transition (CNT) – puissent maîtriser le processus, rétablir la sécurité dans Tripoli et dans le pays, s’attacher à la concorde nationale et puis à reconstruire le pays avec l’aide de tous ceux qui seront du côté de la Libye, à la fois les pays du groupe de contact qui va probablement se transformer en groupe des amis de la Libye et vraisemblablement des pays de la région, c’est-à-dire de la Ligue arabe et de l’Union africaine.
- L’Algérie a été remarquablement critiquée par le CNT qui, faut-il le signaler, a marché la main dans la main avec Paris dans son action armée lancée contre le régime d’El Gueddafi. Quelle est la position officielle de la France ?
La seule position officielle de la France que je connaisse, c’est ce qu’a dit M. Alain Juppé, lorsqu’il est venu à Alger, à M. Medelci et au président de la République. Il y a eu des explications de part et d’autre. Les Algériens ont donné certaines explications. Je m’en tiens à cela.
- La France souhaite-t-elle que l’Algérie reconnaisse le CNT, à l’instar des deux pays maghrébins que sont la Tunisie et le Maroc ?
Je crois que la position de l’Algérie, telle qu’on me l’a expliquée, est de reconnaître les Etats, pas les gouvernements. Il y a un Etat libyen qui sera dirigé par un gouvernement libyen, qui sera peut-être une émanation du CNT élargi. Je comprends que l’Algérie va plutôt inscrire sa position dans un processus régional avec l’Union africaine et la Ligue arabe. Mais, je n’ai pas l’impression qu’il y aura une action analogue à celle de la Tunisie ou du Maroc. L’Algérie avait encore jusqu’à ces jours-ci une ambassade à Tripoli, et il y a une ambassade de Libye à Alger. En passant ce matin, j’avais vu qu’il y avait de nouveaux locataires… Voilà, il y a donc à la fois des problèmes d’ordres diplomatique et politique qui relèvent d’une décision politique algérienne. En même temps par le fait même qu’il y ait une ambassade d’Algérie en Libye et une ambassade de Libye avec de nouveaux occupants à Alger, il y a des problèmes d’ordre pratique ou protocolaire… Mais enfin, l’histoire s’accélère d’heure en heure. Chaque chose en son temps. Et puis, comme l’Algérie se dit préoccupée par ce qui se passe en Libye et les implications sur sa frontière, j’imagine que les autorités réfléchissent et travaillent à d’autres évolutions du processus. Mais pour revenir à la question de tout à l’heure sur la France, je sais que M. Alain Juppé était en relation, très récemment, avec un certain nombre de pays, notamment le Qatar, pour envisager la possibilité de tenir une réunion avec ce qu’on appelle le groupe de contact au Qatar ou peut-être sans doute à Paris pour discuter de l’avenir de la Libye et de l’aide que pourront apporter un certain nombre de pays qui se sont engagés jusqu’à présent aux côtés du CNT.
- L’engagement précipité de la France en Libye était d’autant plus inattendu qu’il n’y a pas longtemps la visite d’El Gueddafi à Paris a mérité tous les soins et les honneurs réservés aux chefs d’Etat. Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?
Beaucoup d’autres ont reçu El Gueddafi… ! On a été, je pense, très marqué par les événements de Tunisie et d’Egypte. Et pour avoir assisté notamment à un colloque à Paris, qui a eu lieu fin avril à l’Institut du monde arabe sur ce qu’on appelait à l’époque, peut-être abusivement, «le printemps du monde arabe», M. Alain Juppé a dit qu’«on a peut-être eu tort, nous Français, de croire que la stabilité devait l’emporter sur la démocratie». Et dans le fond, certains pays occidentaux, pas seulement la France, ont privilégié la stabilité d’un certain nombre de régimes (en Egypte, en Tunisie et en Libye) par rapport aux besoins démocratiques. On n’a peut-être pas suffisamment été à l’écoute des peuples.
- Et que dites-vous à l’Algérie à ce propos ?
Ce n’est sûrement pas à nous de dire à l’Algérie ce qu’il faut penser. L’Algérie a une grande politique étrangère et une tradition diplomatique. C’est aux autorités algériennes de définir leurs orientations.
- Est-ce qu’il n’y a pas d’inquiétudes sur la situation sécuritaire au Sahel ?
Nous sommes très concernés, nous Français, parce que nous avons nos intérêts en Afrique. Non seulement par des intérêts économiques, mais aussi parce que pas mal de Français habitent dans ces pays-là (en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal, en Mauritanie). Nous avons des populations françaises qui y habitent. Nous sommes intéressés et impliqués par ce qui se passe dans cette région qui est devenue instable. Et puis, il faut reconnaître que ce sont les intérêts français qui sont le plus ciblés, que ce soit au Niger, au Mali ou ailleurs. Donc, nous ne sommes pas indifférents. Nous avions eu des discussions avec les autorités algériennes sur le Sahel et nous avons salué leur évolution politique et diplomatique sur la région.
- Permettez-moi de revenir à la question précédente sur le dialogue politique que vous menez avec l’Algérie compte tenu du printemps arabe. Le 14 juillet dernier, vous avez déclaré que vous soutenez les réformes politiques engagées en Algérie…
Nous avons des contacts réguliers avec nos interlocuteurs algériens, que ce soit sur la Libye ou sur les changements dans le monde arabe. Et nous avons dit que ce qui se passe en Libye est important.
On avait des divergences d’opinion assez larges sur l’intervention de l’OTAN. Quant au processus de réformes dans le monde arabe, on a parlé de printemps arabe. En fait, il y a eu «un hiver» en Tunisie qui a commencé en décembre et puis un hiver en Egypte…
Côté français, ou même côté européen, on a voulu – peut-être par simplification ou par commodité – mettre tout le monde ensemble. Ainsi, des politiques et les observateurs se sont dit que, comme il y a 20 ans, il y a eu la chute du mur de Berlin avec des dominos qui sont tombés les uns avec les autres, alors il est en train de se passer la même chose dans le monde arabe et c’est pour cela qu’on parlé d’«un printemps arabe», en disant finalement que ça va se produire un peu partout.
Mais en ce qui concerne l’Algérie, je crois que parler globalement du printemps arabe est une fausse «bonne idée». Parce que chaque pays a ses spécificités, on ne peut pas comparer l’Algérie à la Tunisie et encore moins à la Libye. En effet, le système de pouvoir n’est pas le même, le rôle de la presse est différent en Algérie de ce qu’il était en Tunisie, de ce qu’il a été en Libye, en Syrie… Mais aussi parce que l’Algérie a connu un certain nombre de bouleversements pendant plusieurs années. L’Algérie ne peut être comparée même à la Tunisie, un pays qui est proche. Donc chacun à son rythme propre. J’ai dit le 14 juillet que nous suivons et encourageons les réformes en Algérie mais que, évidemment, ces réformes se font au rythme propre algérien qui est différent de ce qu’il est au Maroc et en Tunisie ou dans des pays plus à l’est. Mais, il y a quand même un mouvement général, un élan, et aucun pays ne peut s’exonérer des réformes, pas plus le Maroc que l’Algérie ou les monarchies du Golfe. Il y a un facteur commun.
- Est-ce à dire donc que vous réfutez la lecture selon laquelle les sociétés des pays de la région exigent la démocratisation du pouvoir ?
Non. Je dis tout simplement que c’est un raccourci commode de dire qu’il y a un printemps arabe et que ça doit concerner tout le monde de la même façon.
- Et pourquoi pas ?
Parce chacun le fait selon ses propres modalités. De même qu’en Europe, les évolutions et les révolutions se sont faites dans divers pays de manière différente. La révolution française a débouché sur des déviations, en Angleterre ça été un processus plus lent, plus apaisé, plus collégial. Ce serait être présomptueux de dire que tout le monde doit faire la même chose, tout le monde doit avoir le même type démocratique et chacun aura un barème avec des notes ? On ne peut pas procéder comme cela.
- La semaine dernière, l’ambassadeur américain en Algérie a déclaré que la démocratisation des pays arabes arrange les intérêts américains. Peut-on dire la même chose de la France ?
Je ne vois pas très bien ce qu’on veut dire par arranger les intérêts... Je crois qu’on soutient les réformes parce que c’est dans l’intérêt des peuples de la région de suivre ces réformes, alors si cela nous arrange accessoirement, c’est tant mieux.
- En fait, la France a-t-elle abandonné la théorie de stabilité des régimes au profit de leur démocratisation ?
C’est peut-être là aussi un raccourci abusif. Je crois que tout pays, la France, comme les Etats-Unis, l’Algérie ou d’autres, ont intérêt aussi à une certaine stabilité. On a constaté avec ce qui s’est passé depuis le mois de janvier que la stabilité n’est pas le seul critère. Et que la démocratie si elle peut se conjuguer avec la stabilité c’est encore mieux.
- Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a effectué plusieurs visites en Algérie ces derniers mois pour relancer la coopération économique entre les deux pays. A-t-on fait bilan de ces actions ?
Il est important de mettre en perspective le fait que nous allons être à la veille d’élections législatives en Algérie et d’élection présidentielle en France en 2012. Et, si l’on essaie de faire un arrêt sur image, on se rend compte que l’on est passé par des phases complexes ces dernières années. Il y a eu la période chaleureuse de Jacques Chirac en 2003 et 2004. En 2005, la loi sur la colonisation a créé des difficultés dans nos relations bilatérales. Après son élection en 2007, le président Sarkozy a consacré ses deux premiers voyages à l’Algérie. Le Premier ministre, François Fillon, est également venu en Algérie.
A mon arrivée à Alger, il y a eu rupture. Je suis arrivé au mauvais moment. Il y a des difficultés comme l’affaire Hasseni, celle des moines de Tibhirine, la liste noire aérienne, les questions de repentance, le film Hors-la-loi, et j’en passe. C’était une période de relative glaciation pendant deux ans. Depuis octobre 2010, il y a eu expression de volonté de part et d’autre de faire une sorte de «Reset» informatique. Il faut qu’on se dise des choses pour essayer de repartir de bon pied. Des personnalités telles que Valls, Chevènement et Plantu sont venues en Algérie pour essayer de passer des messages et pour ne pas rompre les ponts. Il a été décidé en haut lieu de l’Etat, et des deux côtés, de regarder les choses positivement. Nous avons des désaccords sur un certain nombre de choses.
- Par exemple ?
Les questions dites de repentance, sur un certain nombre de dossiers économiques, sur les visas. Il y a des tas de sujets. On peut en trouver tous les jours. On sait qu’ils existent mais cela ne va pas nous empêcher de parler d’autres dossiers, notamment économiques. Il y a décision de nommer des deux côtés un coordinateur pour essayer de booster les relations économiques. On a abusivement présenté Jean-Pierre Raffarin comme «Monsieur Algérie».
M. Raffarin est chargé uniquement des dossiers économiques. Dans le contexte actuel, les difficultés que connaissent la Tunisie, l’Algérie et d’autres pays de la région sont liées – c’est commun – à la crise de la jeunesse.
Une jeunesse qui exige de plus en plus de choses. Elle réclame des emplois, des logements, des connexions internet, etc. Aujourd’hui, tout le monde est connecté aux standards internationaux. Il serait bien – tant mieux si cela arrange nos intérêts – de répondre aux besoins de la société en aidant l’Algérie à créer des emplois. Dans ce domaine, les entreprises françaises peuvent apporter leur contribution. Cela arrange autant les intérêts de nos entreprises que ceux de l’Algérie (…) Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a donné à Claude Guéant (?), une liste de dossiers économiques qu’il voulait voir aboutir comme Alstom, Saint-Gobain, etc. Sur douze dossiers, dix ont été réglés définitivement.
- Et qu’en est-il à propos du dossier de Renault ?
Il y a encore deux dossiers en cours de discussion. Les dossiers de Renault et Total sont plus compliqués que les autres. Il s’agit de gros dossiers. Pour Total, l’investissement est estimé à 4,5 milliards d’euros.
- Quelle est la difficulté avec Renault ?
Il s’agit de questions techniques liées à des besoins en gaz. Ce n’est pas lié au prix. Cela a trait à la capacité de l’Algérie de fournir un type particulier de gaz. C’est trop compliqué pour moi. Il y a aussi des difficultés pour la localisation du projet. L’accord a été signé en 2007, lors de la visite de Sarkozy. L’accord est arrivé à échéance fin juillet 2011. L’idée est donc de le proroger pour ne pas laisser tomber le projet. Le projet Renault est stratégique pour l’Algérie. Il ne s’agit pas de créer une usine mais une filière industrielle. Ce qui est quand même plus compliqué. Cela implique toutes les sphères économiques. Il y a à la fois l’importation des produits pour fabriquer des voitures, la commercialisation, la sous-traitance, la localisation d’une usine… C’est un sujet compliqué qui n’est pas réglé.
- Renault et Total tiennent-ils à leurs projets en Algérie ou vont-ils abandonner ?
Quand j’ai rencontré les responsables de ces deux groupes fin juillet, ils m’ont dit qu’ils tiennent à leurs projets en Algérie et qu’ils n’envisagent pas de baisser les bras. Pour Renault, il y a une volonté politique de part et d’autre pour faire avancer, et si possible faire aboutir ce projet. C’est un projet structurant pour l’Algérie.
Il est important pour ce pays d’avoir une filière automobile. Il y a des problèmes d’ordres commercial, industriel et financier qui se posent pour le projet et qui sont plus compliqués qu’on le pense. Pour Total, je crois que cela est lié à une réflexion entreprise en Algérie sur l’avenir de l’industrie pétrochimique. C’est plus compliqué pour Total. Jean-Pierre Raffarin a reçu une deuxième lettre de mission du président de la République. Il s’agira pour lui de reprendre les dossiers qui n’ont pas abouti et se charger des autres projets. Il y a une volonté du côté français de contribuer aux investissements en Algérie…
- On reproche souvent aux entreprises françaises de faire plus de commerce que d’investissement !
On me dit toujours cela ! Le nombre d’emplois créés par les entreprises françaises en Algérie est important. Idem pour les projets nouveaux mis bout à bout. Alstom, qui s’est chargé du tramway d’Alger, importait ses rames de France et d’Espagne. Alstom va, à partir de maintenant, construire avec Ferrovial des rames à Annaba. Cela donne à l’Algérie un savoir-faire industriel et contribue à créer des emplois dans la région de Annaba. C’est bénéfique pour Alstom également puisqu’il existe dix-huit projets de tramway en Algérie : à Oran, Sétif, etc.
Les Algériens préféreront acheter les trames construites à Annaba que d’importer. C’est gagnant-gagnant. Il ne faut donc pas dire que les entreprises ne font que le commerce (…) Rien que pour le projet Total, 4500 emplois seront créés. La France ne dit pas je vais investir 5 ou 6 milliards de dollars en Algérie. Les entreprises françaises définissent leurs projets en Algérie et ce n’est qu’après qu’on fait l’évaluation financière.
- Il n’y a pas que la France qui a des relations économiques avec l’Algérie. D’autres pays comme la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie et d’autres sont présents. La France n’est-elle pas bousculée un peu ?
Il est évident qu’on se sent bousculé. C’est le jeu de la mondialisation. Notre idéal est d’avoir un marché captif en Algérie mais ce n’est pas le cas. On ne peut empêcher les Chinois, les Turcs, les Coréens d’investir. Il est nécessaire, côté français, de se mettre en ordre de bataille pour ne pas être trop bousculé. Notre part de marché en Algérie baisse d’année en année. En 2010, la part de la France dans le marché algérien était de 15,1% contre 16,8% en 2007. La Chine est à 11%, l’Italie à 9,7%. Entre 2003 et 2007, notre part de marché est passée de 24% à 16,8%. Une perte de 7 points.
- Les négociations autour de l’accord de 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles en France ont-elles avancé ?
C’est un sujet difficile et délicat. Cela concerne tout le monde. Il y a aussi la dimension humaine. En France, le sujet est compliqué, politiquement sensible, pas seulement en période électorale. Cela est lié notamment à la santé économique de la France et à des prises de position politiques. Le débat est devenu permanent alors qu’il était épisodique par le passé. Certains font des amalgames faciles entre taux de chômage et immigration. L’accord de 1968 avec l’Algérie est la suite des Accords d’Evian. Des avenants ont été ajoutés à cet accord. Des discussions ont été lancées en 2010 sur la révision de cet accord. C’était plus un tour de chauffe qu’autre chose. Nous n’avons vraiment pas commencé les discussions. Des équipes de négociateurs se sont rencontrées à Paris et à Alger en 2010 et en 2011.
- Pourquoi cet accord doit-il être révisé ?
L’évolution du flux migratoire relève du droit européen. Le dispositif français évolue avec le droit européen. L’Algérie est figée dans le cadre de l’accord de 1968. Il y a des articles plus favorables à l’Algérie dans cet accord que dans le droit européen. A l’inverse, il existe des éléments plus positifs dans le droit français et européen de 2011 que dans l’accord de 1968. Les deux pays sont demandeurs pour mettre les choses à plat. Il est important d’avancer.
- Pour le dossier des demandes algériennes de restitution d’archives, y a-t-il une évolution ?
J’ai remis des lettres au directeur des Archives nationales algériennes de la part de son homologue français pour installer des groupes de travail et pour échanger des documents dans la perspective de 2012. Les Archives algériennes souhaitent organiser des expositions sur ce qui s’est passé il y a cinquante ans (2012 coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, (ndlr). Elles ont besoin de documents qui sont en France, par exemple le premier appel du FLN de 1954. Un tract subversif à l’époque. Il a été donc ramassé par les militaires français. 2012 est d’abord l’anniversaire des Algériens. Ce n’est pas un sujet qui sera à l’origine de contentieux avec l’Algérie. Si accessoirement on fera des choses ensemble, on s’en réjouira.
- Est-ce que toutes les archives seront dévoilées en 2012 ?
Il y aura levée du secret sur un certain nombre d’archives, notamment militaires. Là aussi, la question est compliquée. A part quelques archives classées secret militaire, toutes les archives sont consultables en France par les chercheurs (…) Nous avons restitué à l’Algérie toutes les archives antérieures à 1830, des archives dites ottomanes. Nous avons remis toutes les archives privées. Des archives qu’on peut retrouver dans des ventes aux enchères. Maintenant, pour les archives de souveraineté, qui sont des archives de l’Etat français parce qu’à l’époque il n’y avait pas d’Etat algérien, comme les circulaires ou les notes du préfet d’Alger ou celui de Constantine, nous les considérons comme internes aux Français. Nous avons des divergences avec les Algériens sur ce point. Ces archives sont consultables en France, notamment au centre d’Aix-en-Provence.
- Y a-t-il du nouveau par rapport au dossier des indemnisations des victimes des essais nucléaires français de 1960 dans le Sahara algérien ?
A propos la promulgation de la nouvelle loi sur les indemnisations, une commission, composée de médecins, juristes, historiens, examine chaque dossier un par un. Des conditions sont précisées dans la loi et dans les textes d’application pour bénéficier des indemnisations. Cela concerne surtout les victimes militaires avec précision de périodes d’exposition et de types de pathologies.
- Le président Abdelaziz Bouteflika devait se rendre en France en 2009 pour une visite officielle. La visite a été annulée sine die. Aura-t-elle lieu ?
Cette visite est souhaitée. C’est aux Algériens de le décider. En 2009, nous étions dans la phase de glaciation. Cette période est dépassée. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, lors de sa visite à Alger, a parlé de «particulière embellie» dans nos relations, le président Bouteflika a évoqué «les réelles avancées» alors que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a estimé qu’il y a «un nouveau momentum». Trois expressions positives.
- Partagez-vous le point de vue du socialiste François Hollande sur le passé colonial de la France en Algérie ?
François Hollande a dit : «Je souhaite que des choses soient dites franchement.» Tout le monde peut souscrire à cette phrase. Cela ne veut rien dire. La presse algérienne a écrit que si François Hollande sera élu président de la République, la France présentera des excuses à l’Algérie. Ce n’est pas ce qu’il a dit. En 2007, le président Sarkozy a dit aussi des choses en Algérie (il a déclaré que le colonialisme était injuste, ndlr)
- Compte tenu de l’accélération des événements au Maghreb et au Moyen-Orient, l’Union pour la Méditerranée (UPM) est-elle toujours d’actualité ?
L’UPM est d’actualité. Si tous les pays méditerranéens étaient aux mêmes standards démocratiques, il est évident que le dialogue serait plus facile. Mais, il faut reconnaître, ça ne marche pas…
- Hosni Moubarak, le président égyptien déchu, était vice-président de l’UPM…
Pour des raisons évidentes, le processus de l’UPM est bloqué. Des choses doivent être dites, pour reprendre l’expression de tout à l’heure. Il y a la réalité. On ne peut pas convoquer une réunion de l’UPM demain à Barcelone pour évoquer le flux migratoire. La priorité en ce moment est la stabilisation de la Libye et de la Syrie.
- Ce qui se passe en Libye devra-t-on l’appeler «le printemps libyen» ou «l’hiver libyen» ?
C’est de la sémantique ! Les choses évoluent tellement vite, on ne peut rien avancer sur l’évolution de la situation sur le terrain. La priorité est la fin de la guerre civile en Libye.
Ce n’est ni un printemps ni un hiver. La prochaine autorité, incarnée aujourd’hui par le CNT, doit stabiliser le pays
Ali Benyahia, Fayçal Métaoui
DEVENIR DE L’ALGERIE
ETAT DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE ET LE DEVENIR DE L’ALGERIE : 10 questions pour le gouvernement algérien
Dans le cadre des activités culturelles organisées par l’Institut des ressources humaines d’Oran, après mes amis notamment le Professeur Mustapha Chérif éminent philosophe ancien Ministre de l’enseignent supérieur et Ali Haroun éminent juriste ancien membre du HCE, j’ai eu l’honneur d’être l’invité par cette institution le 21 aout 2011 pour un large débat avec la société civile oranaise . J’ai axé mon intervention autour des liens indissociables entre le niveau des réserves de change et le niveau des réserves d’hydrocarbures notamment celles du gaz. Je suis parti du constat qu’en ce mois d’ aout 2011, malgré que l ’Algérie ait pompé entre 1962 et 2011 plus de 15 milliards de barils uniquement pour le pétrole, sans compter le gaz soit plus que les réserves actuelles estimées à 12 milliards de barils selon la revue financière Gasoil au 01 janvier 2010 , elle reste une économie totalement rentière , exportant 98% des hydrocarbures en dollars et important 75% des besoins des ménages et des entreprises , la plupart des entreprises publiques et privées fonctionnant avec des inputs importés , l’intégration selon des sources récentes du Ministère de l’investissement ne dépassant pas 10%. Paradoxe, pour un pays pétrolier et gazier et cela concerne d’autres produits pétroliers et gaziers, l’Algérie via les traders a importé 330.000 tonnes de gasoil seront importées en juillet et août 2011,le montant ayant déjà dépassé les 300 millions de dollars en 2009 et également de l'essence super sans plomb pour une quantité de 130 000 tonnes pour une valeur d'environ 130 M USD pour juillet 2011, avec autant de quantités en prévision pour le mois d'août. C’est que les discours des responsables algériens comme « les placements des réserves de change de l’Algérie à l’étranger sont sécurisés » occultent les vrais problèmes tant des impacts de la crise mondiale sur l’Algérie que des solutions pour y faire face. Aussi le débat avec la société civile a porté sur dix questions posées au gouvernement qui ne saurait occulter l’impact de la crise mondiale.
-Première question : fait surprenant le Ministre des Finances dans une déclaration à l’APS en, date du 13 aout 2011 indique qu’à fin 2010 les réserves de changes de l’Algérie étaient de 160 milliards de dollars alors que dans le bulletin numéro 13 en date de juillet 2011 de la banque d’Algérie, le montant des réserves est évaluée à 162 milliards de dollars y compris les réserves d’or, la presse financière internationale, l’ayant évaluées à 173,63 milliards de dollars fin juillet 2011.Par ailleurs concernant la dette extérieure( principal et intérêts ), le gouverneur de la banque d’Algérie devant l’APN fin 2010 annonçait 3,9 milliards de dollars alors que le Ministre des finances annonce 5,2 milliards de dollars. Pourquoi cette différence de 1,3 milliard de dollars et l’Algérie s’est –elle endettée à nouveau rendant urgent la synchronisation des données du Ministère des Finances et celles de la banque d’Algérie. Entre le 01 janvier 2011 et le 30 juillet 2011, quel a été l’accroissement des réserves de change et les données internationales sont –elles vérifiées ou fausses ? Pourquoi cette différence de plus de 11 milliards de dollars et ce manque de communication afin de faire taire les rumeurs dévastatrices traduisant le divorce Etat citoyen? Il ne suffit pas de dire, c’est une vérité élémentaire de l’économie publique que les réserves de change ne sont qu’une contrepartie de la masse monétaire, transformée en dinars. Dans ce cas ne faut-il pas que le gouvernement lève la confusion entre les réserves de change et le fonds de régulation des recettes( au 01 janvier 2011 4693 milliards de dinars) qui traduit la différence entre le prix réel du marché des hydrocarbures moyenne annuelle et la fourchettes des 37 dollars fixée par la loi des finances, fonds évalué en dinars. Tout dérapage du dinar par rapport au dollar monnaie de référence pour les hydrocarbures augmente artificiellement le fonds de régulation des recettes et la fiscalité pétrolière.. Le gouvernement ne fait-il pas un pari hasardeux sur un cours du pétrole supérieur à 100 dollars le baril à prix constants seuil minimum pour continuer dans l’actuelle dépense publique dont le déficit budgétaire est de 33,9% du PIB( environ 63 milliards de dollars US) et plus de 40% ans al loi de finances prévisionnelle 2012 et comprimer artificiellement l’inflation par des subventions.
- Deuxième question. Certes la valeur des importations dépasse pour 2010/2011 40 milliards de dollars mais le véritable document de référence doit être non la balance commerciale mais la balance de paiement qui inclut les mouvements de capitaux dont les services qui dépassent 11 milliards de dollars moyenne annuelle 2009/2011 ce qui porte le montant à plus de 51 milliards de dollars., Le FMI évaluant l’importation des biens et services entre 2011 à 2012 à plus de 54 milliards de dollars montrant que le passage du Remdoc où la traçabilité invoquée existe déjà au Crédoc a été un mauvais choix comme j’ai eu à le souligner entre 2009/2010, , tout en ayant pénalisé tout un tissu productif de PMI/PME ne s’étant pas attaqué à l’essentiel qui est la rationalisation de la dépense publique et son optimalisation Dans ce cadre, quel a été l’impact de la dépense publique 200 milliards de dollars entre 2004/2009 et 280 milliards de dollars entre 20108/2013 dont 130 de restes à réaliser montant de mauvais choix de projets, un gaspillage croissant des ressources financières du pays, les infrastructures absorbant actuellement 70% de la dépense publique n’étant qu’un moyen au détriment de l’entreprise et la ressource humaine pilier du développement ?
- Troisième question. Combien de réserves de change sont placées à l’étranger 80% comme l’affirmé le même Ministre des Finances devant les députés courant 2010 ? Dans quelles monnaies dollars, euros, yen, livres sterling 45%, en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling, 5% en yen selon certaines sources ou 80% en dollars selon d’autres sources sachant que 98% des exportations en devises (économie de rente) se font en dollars ? Dans quelles proportions entre bons de trésor américains, dans des banques centrales européennes, asiatiques, dans des banques internationales privées dites AAA dont certaines ont été décotées ? A quel taux d’intérêt et donc à quel rendement tenant compte du taux d’inflation mondial et des taux directeurs qui sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, relèvement de la BCE de 1,5% depuis avril 2011, ceux de la banque d’Angleterre 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro ? Affirmer que le taux est de 3% suppose un placement à moyen et long terme et non à court terme ? La leçon pour l’Algérie il est étonnant que la majorité des observateurs algériens s’appesantissent sur les réserves algériennes placées en bons de trésor américains d’environ 60 milliards de dollars et oublie que 75 milliards de dollars sont placées dans des banques centrales européennes ou dans des banques dites cotées AAA alors qu’il y a eu récemment avec la crise grecque dépréciation des obligations de bon nombre de pays européens et que certaines banques dites AAA qui ont été décotées ce qui entraine forcément des rendements faibles, voire négatifs pur ceux garantis par les Etats, ou pertes d’une fraction du principal si les banques ont fait faillite ?
-Quatrième question. Quelles sont les réserves d’or ? Le cours de l’once d’or a évolué ainsi : en moyenne annuelle 2001 de 300 dollars, 2004 de 400 dollars, 2005 de 600 dollars, 2008/2009 moyenne fluctuant entre 800/1000 dollars. En aout 2011, avec la crise grecque dans la zone euro et la crise de l’endettement américain, il a franchi plus de 1.800 dollar l’once. Pour l’Algérie le FMI l’a estimé à 173,6 tonnes fin 2009 une valeur d’environ 6,07 milliards de dollars au cours de 2009 soit 4,3% des réserves de change ? Ce montant a-t-il été augmenté depuis soit par d’autres achats ou la production aurifère de Tamanrasset ? L'or de l'Algérie, acheté essentiellement sous le règne du défunt Kaïd Ahmed, alors ministre des Finances (c’était un grand patriote et ministre des finances et je tiens à lui rendre hommage) n'a-t-il pas montré son utilité opérationnelle en temps de crise et si l’on avait acheté de l’or en 2008/2009 les réserves de change de l’Algérie en termes de parité de pouvoir d’achat seraient en aout 2011 de plus de 320 milliards de dollars US. Et le montant aurait été plus élevé si l ‘on avait acheté des actions dévalorisées fin 2008 dont le cours pour certains a remonté à plus de 300% courant 2011 ?
- Cinquième question- Les réserves de change de l’Algérie qui sont passées de 33,42 milliards de dollars en 2004 à 78 en 2007 à 110,6 en 2008, à 143,5 en 2009 et à 162 en 2010. Et 173 milliards de dollars début aout 2011 sont-elles un signe de développement ? Avoir des réserves de change en devises ou en or est une condition nécessaire, sécuriser l’investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. Mais ce n’est pas une condition suffisante d’un développement durable et surtout provenant d’une rente, solution de facilité de la dépense monétaire sans impacts pouvant conduire au syndrome hollandais avec une corruption généralisée. Si la Chine a des réserves de change estimée à mars 2011 par les organismes internationaux à 3045 milliards de dollars dont 30% en bons de trésor américains ce qui permet d’éviter une chute brutale tant des bons de trésor que de la valeur du dollar en contrepartie d’exportation chinoise vers les USA , suivi du Japon 1140, de la Russie 525, de l’Arabie Saoudite 466, Taiwan 400, le Brésil 333, l’Inde 310, la Corée du Sud 307, la Suisse, 280, dont d’ailleurs une grande fraction, contrairement à l’Algérie sont placés en fonds souverains et une autre seulement en bons de trésor américain, des grandes puissances économiques comme l’Allemagne première exportatrice mondiale, a 221, la France 173, l’Italie 164, les Etats Unis d’Amérique première puissance économique mondiale trois fois le PIB chinois n’ont que 143 et le Royaume Unis 143 milliards de dollars.
- Sixième question. Quelles sont les réserves de pétrole ? Dans la Revue statistique sur l’énergie dans le monde daté de juin 2004 de British Petr oléum, le groupe anglo-américain réputé pour ses analyses et ses données chiffrées sur le secteur indique que la durée de vie des réserves pétrolières de l’Algérie serait de 16 /18 ans. De façon plus précise, pour cette revue, les réserves prouvées de brut du pays auraient été en 2004, de 11,3 milliards de barils, soit environ 1, 6 milliard de tonnes, représentent 1% des réserves mondiales. L’Algérie ayant produit en 2004 pour 1,8 million de barils/ jour de liquides, rapportée au niveau d’extraction du pays, la durée des réserves serait selon cette source de 16 ans au 01 janvier 2005 , donc restant à la date de 2011 environ 10 ans. Cela pose un vrai problème : entre-temps, y a t-il eu de découvertes significatives ou de réévaluations à la hausse des accumulations de brut dans les gisements? Dans le cas contraire l’Algérie sera un importateur net de pétrole à partir de 2020.
-Septième question. Quelles sont les réserves de gaz ? L’Algérie détient 2,37% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Elle se classe à la dixième position avec des réserves mondiales. Elle est bien loin de la Russie, classée première, qui détient, e pas moins de 25,02% soit 47570 milliards de mètres cubes des réserves mondiales, l'Iran, (15%) le Qatar (10%). Les réserves de gaz naturel ont été consolidées toujours selon la revue internationale Gasoil à 4500 milliards de mètres cubes au 01 janvier 2010. L’Algérie fournit à l’Europe 25/30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% des exportations algériennes, étant le troisième fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège, le gaz représentant 40% des recettes en devises Quelle est la situation actuelle ? En dépit d’un redressement de situation en 2010 – 55,28 milliards de mètres cubes de gaz naturel exportés contre 52,67 milliards de mètres cubes en 2009, l’Algérie peine toujours à maintenir le niveau des volumes exportés au-dessus de 60 milliards de mètres cubes, un seuil qui était bien conservé entre 2001 et 2008. Il est entendu que la demande extérieure des hydrocarbures pour l’Algérie d’une manière générale sera fonction d’une reprise ou pas de l’économie mondiale et de l’évolution du cours du dollar. Rappelons la chute des cours en 1986 avec toutes les ondes de chocs politiques, économiques et sociales entre 1988/1994(rééchelonnement) et de près de 45%des recettes en devises de Sonatrach après la crise de 2008/2009Selon le gouvernement, la production de gaz naturel de l’Algérie, qui a connu en 2010 un recul de 2,4 % par rapport à 2009, devrait croître nettement d’ici 2014 avec l’entrée en production de nouveaux gisements gaziers. Ces exportations peuvent être renforcées par la mise en production de nouveaux gisements qui devraient renforcer les capacités de production de gaz naturel de près de 25 milliards de mètres cubes d’ici 2014 ce qui nous donnerait 80 milliards de mètres cubes gazeux pour 2014.
-Huitième question. Quel est l’impact de la révolution du gaz non conventionnel et de la forte consommation intérieure ? La production à un rythme rapide des gaz non conventionnels aux USA et en Europe n’explique t-il pas en partie cette situation alors que l’Algérie tablait sur des exportations de l’ordre de 85 milliards de mètres cubes pour 2011/2012, ce qui devient une impossibilité du moins pour cette échéance. Le temps étant de l’argent l’Algérie ne risque t- elle pas de perdre des parts de marché au profit d’autres concurrents ? Le prix du gaz non conventionnel, encore qu’existe un problème de la dégradation de l’environnement, grâce la technique du forage horizontal est actuellement de 4/5 dollars donnant les USA exportateur de gaz horizon 2020, ne freinera t-il pas l’importation de gaz algérien pour ne pas dire l’annuler où Sonatrach devait approvisionner la cote Est des USA ?Mais il faut être réaliste comme vient de me le signaler le 21 aout 2011 mon ami le professeur Jacques PERCEBOIS éminent expert gazier et directeur d‘un des plus grand centre de recherche en hydrocarbures en France que si les prix ont chuté sur le marché US (5$ par MBTU environ) ils sont de l'ordre de 8 $/MBTU en Europe et proches de 12 en Asie (du fait de Fukushima il y a une forte demande de gaz . Par ailleurs, où en est la consommation intérieure du gaz ? Selon le rapport de la CREG, hypothèse forte excluant l’abandon des projets programmés par le Ministère de l’énergie, la demande globale intérieure en gaz horizon atteindra 62,96 milliards de m3, soit un rythme d’évolution annuel moyen de 11,3% entre 2008 et 2013 et de 6,7% entre 2013 et 2018. Pour l’hypothèse moyenne cela approche 50 milliards de mètres cubes gazeux. Dans ce cas, cela ne pèsera t-il pas sur la capacité de l’Algérie à honorer ses engagements gaziers envers l’étranger en raison de l’augmentation de sa consommation interne d’ici à 2018. Les économies d’énergie supposant un nouveau modèle de consommation énergétique, une politique des prix plus rationnelle et le développement de sources alternatives d’énergie (le solaire) pour les besoins du marché national permettrait d’alléger la pression de la demande sur l’offre de gaz et donc pour l’Algérie d’honorer ses engagements internationaux.
-Neuvième question. Quelle est la durée des réserves de gaz ? Concernant le calcul de la durée de vie des réserves de gaz, il y a lieu de préciser que pour l’Algérie, fonction du cout de Sonatrach qui est un sujet tabou alors qu’il est déterminant pour déterminer sa rentabilité réelle, selon mes calculs, la rentabilité des installations de Medgaz( Espagne ) et Transmed( Sicile ) via l’extension de Galsi ( Sardaigne ) nécessite un prix de cession entre 9/10 dollars et pour le GNL 14/15 dollars. Le calcul des réserves et quelque soit le pays est fonction de l’évolution de la concurrence des énergies substituables , du cout et du prix international et non de découvertes de gisements physiques qui peuvent être non rentables. Ne pouvant pas compresser la demande intérieure en deçà de 50 milliards de mètres cubes gazeux entre 2011/2020, au risque de freiner le développement, compte tenu compte des exportations prévues et de la consommation intérieure (scénario moyen du CREG) , plus 85 milliards de mètres cubes d’exportation soit une production totale de 135 milliards de mètres cubes gazeux et presque 150 pour l’hypothèse forte du CREG , 10/15% des gisements marginaux selon les experts gaziers étant à soustraire car non rentables. En cas de l’hypothèse , d’un cout moyen de ¾ dollars la durée des réserves diminuant en cas d’accroissement et inversement en cas de baisse, d’un prix moyen de 14/15 dollar le MBTU pour le GNL s’accroissant ou baissant proportionnément selon le prix du gaz par canalisation( GN) , et selon les scénarios variables pour la cession du prix du gaz par canalisation nous aurons les prévisions suivantes : -prix du gaz 9/10 dollars le million de BTU par canalisation : 25 années de réserves ; -prix du gaz 4/5 dollars : entre 15/16 ans de durée de vie des réserves ; - en cas d’un prix supérieur à 15 dollars : la durée serait supérieure à 30 ans, les gisements marginaux devenant alors rentables. La durée de vie des réserves sera moins longue si les prévisions du Ministère de l’Energie d’exporter plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2020 se réalisent et si la consommation intérieure est plus importante que prévue du fait du bas prix de cession du gaz.
-Dixième question. Quelles perspectives ? Un débat objectif ne peu dissocier l’analyse des rendements des réserves de change des réserves d’hydrocarbures, puisque provenant de cette sphère, ainsi que de la stratégie future du développement au sein d’un espace de plus en plus mondialisé, afin de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Le vrai débat qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales renvoyant à des facteurs politiques, sociaux et culturels du fait que le blocage est d’ordre systémique et pas seulement à des facteurs économiques. Là dessus, débat essentiel et stratégique pour le devenir de l’Algérie, le gouvernement actuellement est absent alors que la population passera de 36 millions à 50 millions sans pétrole dans 10/15 ans , sans gaz dans 25/30 dans le cas d’un scénario raisonnable. L’objectif stratégique pour l’Algérie, est la transition rapide d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures supposant une gouvernance renouvelée , la valorisation de l’entreprise et son support la ressource humaine, richesse bien plus importante que toutes les ressources des hydrocarbures , une Nation sans son élite étant comme un corps vidé de son sang , supposant de profondes réformes politiques et économiques solidaires. L’Algérie n’a pas d’autres choix, deux variantes. Première variante, où une transition démocratique pacifique grâce à un dialogue sans exclusive, entre les différentes forces sociales et économiques, une mobilisation citoyenne, une société participative tenant compte des bouleversements du monde et notamment du printemps arabe où les peuples ont vaincu l’ennemi le plus mortel, LA PEUR. Deuxième variante, ignorer la transformation monde, continuer dans une gestion autoritaire, administrative des années 1970, assimilant la population algérienne à un tube digestif que l’on croit calmer par la distribution de revenus sans contreparties productives, se refugiant dans l’élaboration de lois alors que l’Algérie a les meilleures lois du monde que contredisent quotidiennement les pratiques sociales, alors que le problème est ailleurs qui est une nouvelle régulation politique, sociale et économique. Cette dernière variante préparerait alors à terme une très grave déflagration sociale. Espérons que la raison l’emportera au profit exclusif de l’Algérie et d’une manière générale pour l’ensemble du Maghreb et l’Afrique dont l’intégration économique est une nécessité historique et économique face à la nouvelle configuration géostratégique mondiale.
Mr Abderahmane Mebtoul Réflexion
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