Friday, March 11, 2011
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L'UE, aiguillonnée par Sarkozy, se penche sur la Libye
par Julien Toyer et Emmanuel Jarry
BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants européens, réunis en sommet extraordinaire, se sont penchés vendredi sur la crise libyenne, aiguillonnés par la France qui devait proposer un plan d'action avec le soutien de la Grande-Bretagne.
Dès son arrivée à Bruxelles, Nicolas Sarkozy a dit sa préférence pour des frappes ciblées et "purement défensives" pour empêcher Mouammar Kadhafi d'utiliser des armes chimiques et son aviation contre ses opposants.
Selon des sources françaises, cela pourrait inclure le bombardement de bases aériennes mais pas seulement.
Le président français a cependant précisé que ces frappes devraient être autorisées au préalable par les Nations unies, acceptées par la Ligue arabe et désirées par le Conseil national de transition constitué par les opposants à Mouammar Kadhafi.
Il a aussi invité l'Union européenne à exiger le départ du dirigeant libyen et à reconnaître dans ce Conseil l'opposition libyenne, comme la France l'a fait jeudi.
La Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont déjà tous exprimés pour une intervention sous une forme ou une autre.
La situation sur le terrain évolue cependant si rapidement que l'UE risque d'être prise de vitesse.
Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi, appuyées par l'aviation, ont continué vendredi à regagner du terrain, notamment dans la région du Golfe de Syrte, alors que les insurgés commencent à désespérer d'une aide étrangère.
MERKEL DEMANDE LE DÉPART DE KADHAFI
Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, qui participe à Bruxelles à une réunion de l'Otan, a indiqué que la question des frappes aériennes n'avait pas encore été évoquée par l'Alliance atlantique mais que celle-ci avait décidé de poursuivre la "planification prudente" d'une intervention.
"Nous sommes aujourd'hui dans une phase d'observation. La prochaine étape serait éventuellement un embargo maritime, puis un possible contrôle aérien", a-t-il expliqué, tout en précisant que ce contrôle pourrait prendre des formes diverses.
La France est très réservée sur une éventuelle intervention militaire massive et juge trop compliquée la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
Mais Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont souhaité jeudi dans une lettre au président du Conseil européen que l'UE se prépare à toutes les éventualités.
Dans ce courrier, ils appellent au départ de "Kadhafi et de sa clique" et ont été rejoints vendredi par Angela Merkel, qui a estimé que le dirigeant libyen ne pouvait plus être considéré comme un interlocuteur.
"Nous voulons tout faire pour réduire les souffrances du peuple libyen mais nous devons réfléchir soigneusement aux décisions que nous prenons afin qu'elles aboutissent à un résultat raisonnable", a cependant ajouté la chancelière allemande.
Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a estimé pour sa part que toute intervention militaire relevait du conseil de sécurité des Nations unies et de l'Otan, voire de la Ligue arabe, mais pas de la responsabilité de l'Union européenne.
ZONES HUMANITAIRES
La reconnaissance du Conseil national de transition comme représentant légitime du peuple libyen, également souhaitée par Paris et Londres, est en revanche un point qui fait débat parmi les Etats membres de l'UE.
Nicolas Sarkozy a d'autre part proposé la création de zones humanitaires en Afrique du Nord, pour traiter le cas de dizaines de milliers de personnes qui ont fui ces dernières semaines les affrontements entre insurgés et forces loyales à Kadhafi.
Selon l'entourage de la haute représentante pour les Affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton, la préparation d'une éventuelle intervention humanitaire, un point qui devait aussi être évoqué vendredi, a déjà été engagée.
Nicolas Sarkozy a pris ces derniers jours ses partenaires européens quelque peu de court en adoptant sur la Libye une position en pointe, qui a tranché avec la prudence observée par Paris lors des crises tunisienne et égyptienne qui ont abouti à la chute des présidents Zine Ben Ali et Hosni Moubarak.
"Le président de la République a un peu étonné par son initiative mais il a été très largement compris", estimait jeudi soir Gérard Longuet.
Edité par Patrick Vignal
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