阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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commission européenne 欧盟委员会

Commission européenne: "Commission européenne"

Monday, February 28, 2011

Europe Chine réalité 2011


Dominique Seux
Cessons d’être naïf avec la Chine !
L’Europe commence à s’inquiéter des investissements étrangers, notamment chinois, sur son sol. Deux commissaires européens exigent de José Manuel Barroso, le président de la Commission, qu’il ouvre le débat. Enfin !Si l’Europe n’a pas de numéro de téléphone, elle a au moins une adresse ! Deux commissaires européens viennent en effet de sommer leur patron d’agir pour protéger les technologies de pointe de l’Europe. Il y a quelques jours, l’italien Antonio Tajani – chargé de l’Industrie – et le français Michel Barnier – qui s’occupe du Marché intérieur – ont pris leur plus belle plume.

Ils ont demandé à José Manuel Barroso, pour commencer, d’ouvrir un débat sur les rachats par des concurrents non-européens d’entreprises du Vieux continent quand il y a un risque de pillage des savoirs. Et ils veulent des décisions. Naturellement, la Chine et la Russie sont dans le collimateur. Le premier point à souligner, c’est qu’un débat de ce type n’a jamais eu lieu en Europe, qui s’est construite depuis 50 ans sur l’idée de la libre circulation des capitaux. C’est donc un vrai tournant.

Qu’est-ce qui provoque cette prise de conscience ? L’alarme a été à la fin de l’année dernière une histoire qui a fait un peu de bruit : la tentative d’une entreprise chinoise totalement inconnue de racheter le spécialiste européen du câble pour la fibre optique, le néerlandais Draka. Cette opération a été évitée de justesse, mais elle a agi comme un révélateur. Un révélateur des différences de situations. Une entreprise européenne ne peut pas faire ce qu’elle veut en Chine, elle doit obtenir des autorisations en tous genres, des secteurs lui sont interdits.

Par ailleurs, beaucoup d’entreprises chinoises ou russes sont plus ou moins contrôlées par l’Etat. Peut-on accepter qu’elles rachètent des sociétés européennes ? Les deux commissaires demandent donc de la réciprocité dans les règles et la surveillance de ces investissements réalisés par des Etats. Très concrètement, ils attendent que les protections mises en place par certains pays européens soient généralisées.

Est-ce une bonne revendication ? Oui, trois fois oui. Il ne s’agit pas de freiner les investissements étrangers. L’Europe est leur première terre d’accueil au monde, et ils sont dans l’immense majorité des cas positifs. Personne ne se plaint que les Coréens aient investi dans les Chantiers de l’Atlantique. Les Chinois ont racheté le port grec du Pirée, pourquoi pas ? Mais attention à trop de naïveté dans l’ouverture.

Dans la réalité, des barrières existent déjà, la France a bloqué récemment la reprise du spécialiste des terminaux de paiement Ingenico par un concurrent américain. Il s’agit non pas de faire la révolution, mais de montrer sur le terrain politique que l’Europe peut avoir une politique dans ce domaine. Au fond, il s’agit d’exiger de la Chine de la réciprocité, en matière commerciale, financière, monétaire. L’Europe a les moyens d’exister dans un rapport de forces sans remettre en cause ses valeurs. Un zeste de protection dans le libre-échange, ce n’est pas du protectionnisme.

La démarche va-t-elle aboutir ? Cela va être compliqué, parce que José Manuel Barroso ne fera rien qui déplairait à Berlin ou à Londres, qui sont par nature réticents à tout interventionnisme - sans compter que l’Allemagne a un rapport de forces avantageux avec la Chine. Cela sera aussi compliqué parce que José Manuel Barroso n’est pas un hyperactif !


Dominique Seux

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