Friday, January 21, 2011
l'UE face à l'envoûtement du Maghreb 2011
Effluves de jasmin tunisien : l'UE face à l'envoûtement du Maghreb
[Fenêtre sur l'Europe]
Ce mercredi 19 janvier se tenait à Charm el-Cheikh, en Egypte, le 2ème Forum consacré aux affaires économiques et sociales réunissant les dirigeants du monde arabe.
Tout au long de cette manifestation inter-étatique majeure, seul Amr Moussa -en sa qualité de secrétaire général de la ligue arabe- a osé évoquer le cas de la Tunisie en déclarant que les pays arabes devraient tirer une leçon des incidents observés en Tunisie. Les dictateurs, rois et présidents des pays arabes craignent d'évidence une « contagion » du renversement politique tunisien dans leur pays respectif. L'expression d'une solidarité générale des élites arabes envers le peuple tunisien ne semble dès lors pas être à l'ordre du jour … à ce titre, l'UE peut-elle jouer un rôle d'influence conséquent ?
Depuis plusieurs jours, force est de constater que les évènements en Tunisie ont ravivé des espoirs quant aux défis politiques, économiques et sociaux des pays du monde arabe. Le renversement du gouvernement Ben Ali et la situation de transition politique en Tunisie enthousiasment tout particulièrement les peuples du Maghreb et finissent même par susciter de nouvelles revendications. Car nombreux sont les pays en difficulté. En Algérie, la flambée des prix des denrées de base n'a fait qu'accentuer le dégoût de la population vis-à-vis du système et de la corruption de politiciens vieillissants. Symbole de ces indignations : l'immolation par le feu de 4 citoyens algériens. Malgré une révision à la baisse des prix des produits concernés, la contestation des émeutiers n'en reste pas moins vivace. En Mauritanie, au Maroc et en Egypte, de nombreux témoignages recueillis par la presse européenne rendent compte d'une recrudescence de revendications de même nature, en matière de libertés fondamentales notamment.
Sur ce dossier brûlant, une déclaration commune de Catherine Ashton -haute-représentante de l'UE- et Stefan Füle -commissaire européen en charge de la politique de voisinage de l'UE- du 17 janvier rend compte d'un engagement européen tâtonnant : "l'UE se tiendra aux côtés des Tunisiens dans la réalisation de leurs aspirations pacifiques et démocratiques. La Tunisie veut devenir une démocratie stable, qui respecte pleinement les droits et libertés fondamentaux. Elle veut des élections libres, équitables et ouvertes à tous. Nous la soutiendrons dans les efforts qu'elle déploie pour atteindre cet objectif (...).". Le cas tunisien pourrait-il, dès lors, constituer une première mise à l'épreuve du SEAE, tout nouveau dispositif diplomatique européen ?
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